Focus sur une action réussie : ''la maison Mobutu''

De Wiki ECOPOL

Notions-clés: citoyenneté,bien commun, pouvoir,corruption,personnel, gouvernance,art.


Le 31 août 2001, l'équipe de Smala occupe la maison que possédait le dictateur zaïrois Mobutu près de Lausanne. Cette action est menée dans le but de dénoncer les malversations financières des dictateurs qui, comme Mobutu, mettent à l'abri en Suisse les fortunes qu'ils ont détournées à leur peuple. Nous demandons que cet argent soit investi dans des projets socio-économiques locaux, afin de réparer le préjudice subi par leur peuple.

Isidore Raposo relate alors nos propos dans le quotidien 24Heures :

« “Cette maison est inoccupée depuis plusieurs années. Ce que nous voulons, c’est que les dix pour cent du produit de sa vente revienne directement au peuple congolais”. Cette revendication, la Smala l’a d’ailleurs formulée depuis le mois de mai auprès des autorités fédérales… Sans obtenir de réaction de leur part. Les occupants exigent que cet argent soit consacré à la construction d’écoles, de centres de santé, à la création de bornes internet communautaires et à des entreprises de type social. “Nous avons l’intention de rester jusqu’à dimanche et nous invitons le public à découvrir le musée des dictatures. Les portes sont aussi ouvertes aux artistes qui désirent montrer leurs œuvres”, lance le porte-parole de la Smala en guise d’invitation.»

Nos collègues en République démocratique du Congo, reproduisent notre longue lettre au conseil fédéral et publient au Congo un appel[1] dont voici un extrait :

« La bataille n’étant pas encore gagnée, la lutte continue. Nous relayons ce message pour que les Congolais de la R.D.C. prennent conscience de l’ampleur du problème et s’investissent avec détermination et énergie afin de faire aboutir positivement ce dossier ».

Il est amusant de noter que 10 jours après cette brève occupation, Théo représentait Smala dans le tour du Brésil des innovations sociales, sur les traces de Paulo Freire, le fondateur de la théologie de la libération. C'était une invitation du bien nommé Réseau mondial des Pionniers du Changement[2].

10 ans plus tard, le 13 septembre 2010, par 114 voix contre 49, le parlement Suisse a adopté une loi pour que les fonds détournés des dictateurs ne puissent plus retomber dans des mains criminelles[3]

Cette nouvelle loi est quasiment similaire aux propositions innovantes faites par Smala en 2001. Bien sûr, en 10 ans, les impulsions furent nombreuses et nous n'étions pas les seuls à agir. Le sénateur Luc Recordon, également parrain du projet Ecopol, fait partie des grands artisans de ce vote. Il nous plaît à penser que cette action symbolique, finalement peu risquée mais très médiatisée, a contribué à remettre en question le secret bancaire et l'impunité de la criminalité financière en Suisse. A notre modeste échelle, par un petite action locale, nous avons peut-être contribué à une réflexion globale.

Notes et référnces