''Communauté'' : un gros mot ?

De Wiki ECOPOL

« Il faut s'entraider, c'est la loi de la nature »
Jean de La Fontaine

Les projets d'écolieux dont nous parlent les médias sont essentiellement « techniques » : il est question d'économie d'énergie, de matériaux sains, de préservation de sa santé. Mais on constate souvent que le chacun chez soi domine. On nous dit peu de choses sur le quotidien des cohabitants, leurs liens avec le monde du travail ou entre eux, la mise en commun de budgets pour acheter responsable, sur l'environnement socio-économique général. Quid en effet des structures permettant aux participants de monter des entreprises ensemble ? De partager les frais d'éducation des enfants ? De mutualiser certaines dépenses de santé ou de transport ? C'est de tout cela et bien plus encore dont il est question dans l'écologie sociale, notion encore assez nouvelle et peu médiatisée. Sans doute parce qu'elle amène à parler de « communauté », un mot qui fait peur dans l'esprit du grand public.

Eh oui, l’idée de « vivre en communauté » est très, trop souvent liée à des souvenirs négatifs : manque de privacité, espaces communs mal rangés, personnes qui abusent et qui nous font perdre confiance dans le groupe, manque de respect de la liberté d'autrui, obligation de faire la vaisselle, notamment celle de ses voisins, déviances en tous genres. De plus, les expériences hippies des années 60 et 70 ont, semble-t-il, laissé un souvenir aigre-doux dans l’inconscient collectif.

Pourtant, nous vivons en communautés de pratiques, tous les jours : la Communauté Européenne, les communautés d'usagers, les collaborateurs du travail, les communautés virtuelles... L'expression « faire du travail communautaire » se réfère au travail social réalisé dans un quartier, que ce soit pour développer des activités sportives, artistiques ou pour aider les gens à trouver du travail et à défendre leurs droits sociaux. La notion de communauté reste donc importante pour un grand nombre d'humains qui ont compris les limites du tout individuel.

L'être humain est, par nature, un être social. Il a besoin de relations. Simplement, la méfiance règne à cette époque de standardisation, où la différence représente souvent un risque. La complexité de la société de consommation, associée aux peurs projetées par les médias qui doivent bien vendre de la publicité (et pour cela capter notre attention avec des nouvelles qui font sensation), nous éloigne de nos racines et de notre confiance en l'autre, le prochain, le "frère". Avons-nous même le temps pour dialoguer ?

Voilà pourquoi choisir sa communauté, c'est choisir d'habiter avec d'autres et de mélanger les cultures. C'est choisir son environnement de stimulation. C'est choisir le chemin vers la qualité de vie. C'est s'ouvrir à l'écologie communautaire.