Éco-labels existants

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Les labels se développent pour que les producteurs de biens ou de services prétendant à une certaine qualité soient évalués par des personnes indépendantes. C'est le principe de l'audit dans la comptabilité, que toute organisation doit accepter.

De nombreux articles de presse et études montrent que si l'écologie est à la mode, elle n'est pas encore profondément intégrée. Par exemple, avec des écoquartiers qui sont uniquement techniques, sans dimension forte de partage social.

Avant de créer le label Ecopol, nous avons fait un petit tour du monde des labels et normes existants traitant du vivre ensemble et de l'éco-habitat.

Évaluation sur la viabilité d’une communauté (EVC)

Cet outil d'évaluation est plus abouti selon Smala. Il a été développé par le Réseau mondial des écovillages[1]. Il aborde l'écologie sous l'angle le plus difficile mais le plus nécessaire : la communauté, au sens groupe d'habitants qui ont fait le choix d'habiter dans un tel lieu, et non pas au sens partage obligatoire des toilettes et des salons familiaux. Il pose des questions qui suggèrent clairement que si la majorité des habitants se lève le matin pour aller au travail à l'extérieur de l'écolieu, ce n'est pas un écoquartier socialement et économiquement très actif, et cela reste un écoquartier technique sans grande dynamique de partage des ressources ni de génération de revenu sur place. Il aborde aussi les questions clés de la culture, au sens développement de l'esprit. L’évaluation sur la viabilité d’une communauté est une liste de vérification d’ensemble que tout le monde peut compléter pour obtenir une idée du niveau de viabilité de leur communauté. Cet outil d’évaluation est applicable à toutes les communautés. Malgré qu’il requière une bonne connaissance des styles de vie, pratiques et traits particuliers de la communauté, aucune recherche n’est nécessaire, ni calculs exhaustifs ou des détails quantitatifs. Cette évaluation peut s’effectuer dans un délai de deux à trois heures pour un individu qui désire la compléter ou plusieurs fois, si elle est effectuée par les membres d’une communauté dans le cadre d’une expérience de groupe.

Instructions générales
L’évaluation sur la viabilité d’une communauté (EVC) a été développée afin d’aider les communautés à évaluer leurs accomplissements et les directions à prendre en vue d’augmenter leur niveau de viabilité. Ainsi, comme un tabouret à trois pied, la vue d’ensemble de la viabilité d’une communauté (le siège) est rehaussée lorsque chacune des trois pattes est forte et mise en balance. Dans le EVC, les trois pattes, aussi importantes les unes que les autres, sont les aspects écologiques, sociaux et culturels d’une communauté.

Le EVC est un outil subjectif. Ce qui veut dire que la personne qui le complète le fait au meilleur de ses connaissances et de son jugement, et qu’elle peut répondre de façon aléatoire pour certaines questions, selon ce qui lui semble véridique dans sa communauté. Afin de tirer le maximum de cet exercice, les membres d’une communauté pourraient se rencontrer afin de compléter cette évaluation. Ceci permet de faire un compte-rendu intéressant des réalisations de la communauté et de déterminer les zones d’améliorations. Les sujets qui auront obtenu un faible résultat pourront être choisis comme centre d’intérêt pour la communauté afin de cibler les actions futures pour augmenter la viabilité. Évidemment, les communautés qui planifient activement et tendent vers la viabilité atteindront des résultats plus élevés, par contre, il y a toujours matière à amélioration.

Critères d'évaluation

Les aspects écologiques de la vie en communauté sont équilibrés lorsque :

  • Les gens sont profondément en contact avec le lieu où ils vivent. Les frontières, les forces, les faiblesses et les rythmes sont clairs et les humains vivent de façon synchronique et en harmonie avec l’écosystème dont ils font partie.
  • La vie sauvage, son écosystème et son développement sont respectés, au lieu de diminuer l’intégrité de l’environnement.
  • L’alimentation provient principalement d’origines locales et bio régionales, est biologique – libre de contaminant - et procure un équilibre nutritionnel.
  • Les structures sont créées pour se conformer et compléter l’environnement naturel, en utilisant les matériaux et méthodes de construction naturelles, bio régionales et écologiques (renouvelables, non-toxiques).
  • Les méthodes et systèmes de transport sont économiques.
  • La consommation et la production de déchets sont minimisées.
  • La source d’eau potable de qualité et renouvelable est disponible. La communauté est consciente de ses ressources aquatiques – les respecte, les protège et les économise.
  • Les déchets humains et d’eaux usées sont utilisés ou disposés au profit de l’environnement et de la communauté.
  • Des sources d’énergies renouvelables et non-toxiques sont utilisées pour chauffer et produire de l’énergie pour la communauté. Des technologies innovatrices ne sont pas exploitées, ni excluent, mais appliquées avec parcimonie.

Les aspects sociaux de la vie communautaire sont équilibrés lorsque:

  • Il y a un sentiment de stabilité et de dynamisme dans la vie communautaire; une base de sécurité et de confiance qui permet aux individus de s’exprimer librement au profit de tous.
  • Les espaces et systèmes sont disponibles afin de supporter et maximiser la communication, les relations humaines et la productivité.
  • Il y a des opportunités et des technologies adéquates de communication dans la communauté et afin de contacter la communauté mondiale lorsque approprié.
  • Les talents, aptitudes et autres ressources de la communauté sont partagés gratuitement dans la communauté et offerts à l’extérieur de celle-ci pour des fins humanitaires.
  • La diversité est valorisée comme source de santé, de vitalité et de créativité dans un environnement naturel et dans les relations communautaires.
  • L’acceptation, l’inclusion et la transparence apportent une meilleure compréhension des avantages de la diversité, enrichissent nos expériences sociales et environnementales et encouragent la justice.
  • La croissance personnelle, l’apprentissage et la créativité sont valorisés et encouragés; des opportunités d’enseignement et d’apprentissage sont disponibles et abordables pour tous les âges et catégories de groupe par une variété de formes éducationnelles.
  • Des options sont disponibles et abordables pour restaurer, maintenir et améliorer la santé ( physique, mentale, émotive et spirituelle), incluant les remèdes naturels et les pratiques de santé alternatives – telle que la méditation et le travail corporel.
  • La circulation des ressources - dons et réception de sommes d’argent, de biens et services - sont équilibrés afin de rencontrer les besoins et désirs de la communauté. Les surplus sont redistribués.

Les aspects culturels de la vie communautaire sont équilibrés lorsque :

  • La vitalité culturelle est maintenue à travers les activités et célébrations culturelles et artistiques.
  • La créativité et les arts sont perçus comme expression de l’unité et l’interrelation à l’univers, et sont encouragés et supportés par diverses formes d’expression artistique, vie artistique et à travers la préservation et le partage de la beauté et des valeurs esthétiques
  • Le temps de loisir est valorisé.
  • Il y a respect et support pour la manifestation spirituelle sous plusieurs formes.
  • Des opportunités sont disponibles pour développer le soi profond.
  • Un sentiment de joie et d’appartenance est recherché à travers les rituels et les célébrations.
  • La vie communautaire fournit un sens d’unité et d’intégrité. Cela peut s’exprimer par une vision commune et des ententes qui expriment les engagements communs; ils peuvent être partagés par des croyances culturelles, des valeurs et des pratiques qui définissent et expriment l’unicité de chaque communauté.
  • Lorsque des difficultés surviennent, la communauté est capable de flexibilité et de réponses positives.
  • Que ce soit en région urbaine, suburbaine ou rurale, développée ou non, il y a une compréhension grandissante de l’interconnexion et de l’interdépendance de tous les éléments de la vie sur Terre. La communauté reconnaît sa place dans et en relation avec le Monde.
  • La communauté choisit consciemment et contribue à la création d’un monde paisible, aimant et viable.

Le label « éco quartier » de la république française

En décembre 2012 la ministre française de l’Egalité des territoires lançait le label officiel « éco quartier » pour éviter que tout le monde prétende faire des éco-quartiers qui n’en sont pas. La certification se base sur l’évaluation de 20 critères énergétiques, sociaux, urbanistiques. La gestion des ressources et la gestion du projet en lui-même sont aussi évaluées. Détails sur le label « éco quartier » (documention officielle) : voir le Dossier de labellisation sur www.developpement-durable.gouv.fr
Article de presse sur le sujet sur www.lemoniteur.fr.

Recommandations suisses sur la construction durable

La Société suisse des ingénieurs et des architectes a émis des standards pour faire de la « construction durable » dans le domaine du bâtiment. Il s’agit des Recommandations SIA 112/1. Bien qu’elles traitent aussi de l’aspect de la vie en commun, de l’intégration, de la mixité, etc. j’ai l’impression que ces recommandations sont essentiellement techniques et sont destinées aux architectes plutôt qu’aux communautés. Il faut bien noter qu’il ne s’agit pas de normes. Elles ne mènent à aucune certification quelconque[2].

Normes énergétiques

Je crois qu’il n’est plus nécessaire de présenter le label MINERGIE. Certes les normes MINERGIE ne traitent que des dépenses énergétiques des bâtiments. Dans l’évaluation d’un éco-logement ce n’est qu’un élément parmi tant d’autres, mais c’est un élément important. Je me permets donc de mentionner les normes qui existent à l’étranger : En France, il existe la « réglementation thermique RT 2012 »[3]. Les bâtiments sont alors certifiés « BBC » c’est-à-dire « Bâtiment à Basse Consommation », ou à un autre niveau « HPE », c’est-à-dire « Bâtiment à haute performance énergétique »[4].

En Allemagne c’est le label « Passivhaus »[5]. Aux USA, à l’instar des produits électroménagers c’est la norme Energy Star qui a pignon sur rue.[6]. À l’international, les normes ISO 16343 traitent de manière assez générale des performances énergétiques des bâtiments.

Normes sur le management environnemental

L’Organisation international de normalisation (ISO) a émis une série de normes qui juge de qualité environnementale du management d’une organisation en générale (souvent des sociétés commerciales). Il s’agit de la norme ISO 14001[7].

Ces normes jugent la politique environnementale d’une entreprise et non pas la performance écologique de celle-ci. De plus, il s’agit de critères généraux qui n’ont rien de spécifique avec le principe d’éco-logement. Malgré cela il est tout à fait envisageable et éventuellement souhaitable qu’un entrepreneur d’éco-quartier soit certifié.