2013 : Smala lance Ecopol : Différence entre versions

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Elle a vécu son lot d'échecs et de succès, d'enseignements et d'ajustements. Aujourd'hui les outils et méthodes de développement d'écolieux de Smala sont bien maîtrisés. Le cadre est posé. Il n'est ni trop contraignant, ni trop mou. Il permet à chacun d'y trouver une place durable en quelques mois. Près de 2 000 personnes en ont déjà bénéficié.
 
Elle a vécu son lot d'échecs et de succès, d'enseignements et d'ajustements. Aujourd'hui les outils et méthodes de développement d'écolieux de Smala sont bien maîtrisés. Le cadre est posé. Il n'est ni trop contraignant, ni trop mou. Il permet à chacun d'y trouver une place durable en quelques mois. Près de 2 000 personnes en ont déjà bénéficié.
  
Forts de quatre mandats fédéraux à l'innovation pour définir les critères de qualité pour ces nouveaux modes de vie écologiques, Smala et ses partenaires se lancent aujourd'hui le défi d'Ecopol.
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Forts de quatre mandats fédéraux à l'innovation pour définir les critères de qualité pour de nouveaux modes de vie écologiques, Smala et ses partenaires se lancent aujourd'hui le défi d'Ecopol.
  
Mission : développer un label permettant au grand public d'y voir plus clair entre les diverses options d'écolieux. Par exemple, distinguer l'écoquartier de façade du co-habitat participatif, l'écovillage touristique autoproclamé et la communauté intentionnelle profondément durable.  Ecopol aide donc au développement d'écolieux profondément « éco ».  Ce label facilite aussi les transitions vers des modes de vie plus durables.  
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Mission : développer un label permettant au grand public d'y voir plus clair entre les diverses options d'écolieux. Par exemple, en distinguant l'écoquartier de façade du co-habitat participatif, l'écovillage touristique autoproclamé et la communauté intentionnelle profondément durable.  Ecopol aide donc au développement d'écolieux profondément « éco ».  Ce label facilite aussi les transitions/conversions de lieux de vie, vers une dimension écologie plus globale, plus profonde, donc plus durable.
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Le pari de Smala et de son label est simple : donner la possibilité aux initiateurs d'écolieux de bénéficier de l'aide d'experts en échange de l'évaluation indépendante de la qualité de leur lieu de vie. C'est avant tout un moyen de rassurer les particuliers qui sont souvent perplexes à cause des risques de ''green washing''.
  
 
Le développement du label est piloté par Théo Bondolfi, entrepreneur social et animateur socioculturel, qui a fait le choix de vivre en co-habitation dans des maisons Smala depuis ses 18 ans, et s'appuie donc sur ses expériences pratiques.
 
Le développement du label est piloté par Théo Bondolfi, entrepreneur social et animateur socioculturel, qui a fait le choix de vivre en co-habitation dans des maisons Smala depuis ses 18 ans, et s'appuie donc sur ses expériences pratiques.
 
[[Fichier:presse.jpg|500px|thumb|left|texte descriptif]]
 
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Le pari de Smala et de son label est simple : donner la possibilité aux initiateurs d'écolieux de bénéficier de l'aide d'experts en échange de l'évaluation indépendante de la qualité de leur lieu de vie. C'est avant tout un moyen de rassurer les particuliers qui sont souvent perplexes à cause des risques de ''green washing''
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==Une démarche d'écologie profonde==
  
==Une démarche d'écologie profonde==
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Au-delà de lieux éco-construits techniquement, les offres de vie communautaire sont quasiment inexistantes pour des gens sérieux, motivés, bien intégrés dans la société. Or il existe un réel besoin. Avec la démographie galopante et l'exode rural qui se poursuit, la crise sociétale est intimement liée aux défis de gestion des territoires. Manque de logements pour les familles, seniors trop souvent dans la solitude, personnes handicapées trop peu intégrées, transitions personnelles difficiles...
  
Au-delà de lieux éco-construits techniquement, les offres de vie communautaire sont quasiment inexistantes pour des gens solides, bien intégrés dans la société. Or il existe un réel besoin. Avec la démographie galopante et l'exode rural qui se poursuit, la crise sociétale est intimement liée aux défis de gestion des territoires. Manque de logements pour les familles, seniors trop souvent dans la solitude, personnes handicapées trop peu intégrées, transitions personnelles difficiles. Face à ces défis, l’écoconstruction peine à passer de l'effet marketing à une démarche plus en profondeur. Et l'écoconstruction n'est que la pointe de l'iceberg, car après avoir éventuellement réussi à réellement écoconstruire, il est intéressant d'envisager d'éco-vivre pleinement, et le défi est bien plus grand.
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Face à ces défis, l’écoconstruction peine à passer de l'effet marketing à une démarche plus en profondeur. L'écoconstruction n'est que la pointe émergée de l'iceberg, car après avoir réussi à écoconstruire réellement, il est intéressant d'envisager d'éco-vivre pleinement. Ce défi est bien plus grand. C'est celui relevé par Ecopol.  
  
Il est amusant de constater que chez les personnes très riches, l'offre de résidence-services est relativement courante. Partout sur terre, des petits ghettos bien protégés proposent aux multimillionnaires des résidences avec services de haute qualité environnementale et sociale, clés en mains. Différence de taille : ce ne sont pas ceux qui paient qui réalisent les services entre eux, ils ne sont que consommateurs, et les prestataires vivent à l'écart, il ne font que servir. Quid par ailleurs de la mixité sociale ?
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Il est amusant de constater que chez les personnes très riches, l'offre de résidence-services est relativement courante. Partout sur terre, des petits ghettos bien protégés proposent aux multimillionnaires des résidences avec services de haute qualité environnementale et sociale, clés en mains. Différence de taille avec Ecopol : ceux qui paient ne réalisent pas les services entre eux, ils n'en sont que les consommateurs. Les prestataires vivent à l'écart, il ne font que servir. Quid de la mixité sociale ?
  
Certes, l'usage des énergies renouvelables est essentiel, c'est pour cela qu'il existe des labels ou outils comme Minergie<ref>Minergie est une association suisse dont le but est la diminution de la consommation d'énergie dans le bâtiment. Le site : [http://www.minergie.ch www.minergie.ch]</ref> ou plus récemment le SméO<REF>SméO, logiciel Open Source libre d'accès, est un outil d'aide à la planification, à la réalisation et à l'exploitation des projets de construction selon les principes du développement durable, est le résultat d'une étroite collaboration entre le Service du logement et des gérances de la Ville de Lausanne et l'Etat de Vaud. Le site : [http://www.smeo.ch www.smeo.ch]</ref>, fil rouge pour la construction durable. Mais si la majorité des habitants se lève le matin pour aller travailler à l'extérieur, quel sera l'impact sur la société et la dynamique des co-habitants ? Ou plus exactement : seront-ils assez proches pour développer des synergies, ou renonceront-ils faute de disponibilité ? Si chacun utilise des biens et services achetés séparément au supermarché, l'écoquartier réussira-t-il à soutenir une agriculture de proximité, vu que chaque jour de petites exploitations familiales font faillite à cause, en bonne partie, du diktat des prix de la grande distribution ?  
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Certes, l'usage des énergies renouvelables est essentiel, c'est pour cela qu'il existe des labels ou outils comme Minergie<ref>Minergie est une association suisse dont le but est la diminution de la consommation d'énergie dans le bâtiment. Le site : [http://www.minergie.ch www.minergie.ch]</ref> ou plus récemment le SméO<REF>SméO, logiciel Open Source libre d'accès, est un outil d'aide à la planification, à la réalisation et à l'exploitation des projets de construction selon les principes du développement durable, est le résultat d'une étroite collaboration entre le Service du logement et des gérances de la Ville de Lausanne et l'Etat de Vaud. Le site : [http://www.smeo.ch www.smeo.ch]</ref>, fil rouge pour la construction durable. Mais si la majorité des habitants se lève le matin pour aller travailler à l'extérieur, quel sera l'impact sur la société et la dynamique des co-habitants ? Ou plus exactement : seront-ils assez proches pour développer des synergies, ou renonceront-ils faute de disponibilité ? Si chacun utilise des biens et services achetés séparément au supermarché, l'écoquartier réussira-t-il à soutenir une agriculture de proximité, étant donné que chaque jour de petites exploitations familiales font faillite à cause, en bonne partie, du diktat des prix de la grande distribution ? Au fond, quel sera l'impact sur la qualité de vie d'une écologie limitée à la technique, où l'humain vient après ?  
Au fond, quel sera l'impact sur la qualité de vie d'une écologie limitée à la technique, où l'humain vient après ?  
 
  
 
Ce sont de ces courageuses et audacieuses questions dont Ecopol traite, en englobant d'autres labels pour les économies d'énergie, l'alimentation  bio, l'éco-habitat...  
 
Ce sont de ces courageuses et audacieuses questions dont Ecopol traite, en englobant d'autres labels pour les économies d'énergie, l'alimentation  bio, l'éco-habitat...  
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Le label Ecopol a pu être développé depuis 2007 sur la base de deux mandats fédéraux. Il réunit des dizaines de directeurs d'entreprises romandes spécialisées dans les domaines de l'éco-construction, de l'économie solidaire, de l'intégration socio-professionnelle et autres pièces du puzzle d'une écologie globale.  
 
Le label Ecopol a pu être développé depuis 2007 sur la base de deux mandats fédéraux. Il réunit des dizaines de directeurs d'entreprises romandes spécialisées dans les domaines de l'éco-construction, de l'économie solidaire, de l'intégration socio-professionnelle et autres pièces du puzzle d'une écologie globale.  
  
Comment une petite équipe d'entrepreneurs socioculturels indépendants à Lausanne a-t-elle reçu de tels mandats de coopération au niveau européen ? Tout simplement parce qu'au-delà de l’écologie « technique », Ecopol propose une réflexion sur les innovations sociales les plus importantes révélées au siècle dernier, comme les dialogues intergénérationnels et interculturels, l'entrepreneuriat social, l'auto-construction, la permaculture, les licences libres, le woofing ou encore la simplicité volontaire, qui sont autant de composantes d'un art de vivre réellement durable.
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Comment une petite équipe d'entrepreneurs socioculturels indépendants à Lausanne a-t-elle reçu de tels mandats de coopération au niveau européen ? Tout simplement parce qu'au-delà de l’écologie « technique », Ecopol propose une réflexion sur les innovations sociales les plus importantes du siècle dernier. Parmi ces innovations : le dialogue intergénérationnel et interculturel, l'entrepreneuriat social, l'auto-construction, la permaculture, les licences libres, le woofing ou encore la simplicité volontaire, qui sont autant de composantes d'un art de vivre réellement durable.
  
 
Pour en savoir plus sur le label Ecopol, rendez-vous au chapitre 5.
 
Pour en savoir plus sur le label Ecopol, rendez-vous au chapitre 5.

Version du 16 janvier 2014 à 15:28

vivre-ensemble, innovation sociale, label, écolieu, écoquartier, économie sociale, mixité sociale, budget mutualisé, écoconstruction, incubateur, transition, greenwashing.


Septembre 2013 : voilà plus de vingt ans que l'association Smala gère des habitats coopératifs en Suisse Romande. Elle a vécu son lot d'échecs et de succès, d'enseignements et d'ajustements. Aujourd'hui les outils et méthodes de développement d'écolieux de Smala sont bien maîtrisés. Le cadre est posé. Il n'est ni trop contraignant, ni trop mou. Il permet à chacun d'y trouver une place durable en quelques mois. Près de 2 000 personnes en ont déjà bénéficié.

Forts de quatre mandats fédéraux à l'innovation pour définir les critères de qualité pour de nouveaux modes de vie écologiques, Smala et ses partenaires se lancent aujourd'hui le défi d'Ecopol.

Mission : développer un label permettant au grand public d'y voir plus clair entre les diverses options d'écolieux. Par exemple, en distinguant l'écoquartier de façade du co-habitat participatif, l'écovillage touristique autoproclamé et la communauté intentionnelle profondément durable. Ecopol aide donc au développement d'écolieux profondément « éco ». Ce label facilite aussi les transitions/conversions de lieux de vie, vers une dimension écologie plus globale, plus profonde, donc plus durable.

Le pari de Smala et de son label est simple : donner la possibilité aux initiateurs d'écolieux de bénéficier de l'aide d'experts en échange de l'évaluation indépendante de la qualité de leur lieu de vie. C'est avant tout un moyen de rassurer les particuliers qui sont souvent perplexes à cause des risques de green washing.

Le développement du label est piloté par Théo Bondolfi, entrepreneur social et animateur socioculturel, qui a fait le choix de vivre en co-habitation dans des maisons Smala depuis ses 18 ans, et s'appuie donc sur ses expériences pratiques.

Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant
texte descriptif

Une démarche d'écologie profonde

Au-delà de lieux éco-construits techniquement, les offres de vie communautaire sont quasiment inexistantes pour des gens sérieux, motivés, bien intégrés dans la société. Or il existe un réel besoin. Avec la démographie galopante et l'exode rural qui se poursuit, la crise sociétale est intimement liée aux défis de gestion des territoires. Manque de logements pour les familles, seniors trop souvent dans la solitude, personnes handicapées trop peu intégrées, transitions personnelles difficiles...

Face à ces défis, l’écoconstruction peine à passer de l'effet marketing à une démarche plus en profondeur. L'écoconstruction n'est que la pointe émergée de l'iceberg, car après avoir réussi à écoconstruire réellement, il est intéressant d'envisager d'éco-vivre pleinement. Ce défi est bien plus grand. C'est celui relevé par Ecopol.

Il est amusant de constater que chez les personnes très riches, l'offre de résidence-services est relativement courante. Partout sur terre, des petits ghettos bien protégés proposent aux multimillionnaires des résidences avec services de haute qualité environnementale et sociale, clés en mains. Différence de taille avec Ecopol : ceux qui paient ne réalisent pas les services entre eux, ils n'en sont que les consommateurs. Les prestataires vivent à l'écart, il ne font que servir. Quid de la mixité sociale ?

Certes, l'usage des énergies renouvelables est essentiel, c'est pour cela qu'il existe des labels ou outils comme Minergie[1] ou plus récemment le SméO[2], fil rouge pour la construction durable. Mais si la majorité des habitants se lève le matin pour aller travailler à l'extérieur, quel sera l'impact sur la société et la dynamique des co-habitants ? Ou plus exactement : seront-ils assez proches pour développer des synergies, ou renonceront-ils faute de disponibilité ? Si chacun utilise des biens et services achetés séparément au supermarché, l'écoquartier réussira-t-il à soutenir une agriculture de proximité, étant donné que chaque jour de petites exploitations familiales font faillite à cause, en bonne partie, du diktat des prix de la grande distribution ? Au fond, quel sera l'impact sur la qualité de vie d'une écologie limitée à la technique, où l'humain vient après ?

Ce sont de ces courageuses et audacieuses questions dont Ecopol traite, en englobant d'autres labels pour les économies d'énergie, l'alimentation bio, l'éco-habitat...

les quatre piliers du label

Précisément, le label Ecopol aide les porteurs de projets d'écoquartier, écovillages et autres écolieux à appliquer quatre critères fondamentaux pour un lieu réellement écologique au-delà de l'écoconstruction :

  • 1 - Mixité profonde et planifiée entre familles, seniors, créatifs, artisans, personnes en situation de handicap ou de transition.
  • 2 - Une partie du budget individuel (au minimum 5%) mis en commun pour être réinvestie dans des biens ou des services utiles à l'ensemble de la communauté.
  • 3 - Pas de spéculation sur les biens immobiliers des écolieux.
  • 4 - Génération de revenus sur place pour et par les habitants.

Des racines dans l'économie classique

Le label Ecopol a pu être développé depuis 2007 sur la base de deux mandats fédéraux. Il réunit des dizaines de directeurs d'entreprises romandes spécialisées dans les domaines de l'éco-construction, de l'économie solidaire, de l'intégration socio-professionnelle et autres pièces du puzzle d'une écologie globale.

Comment une petite équipe d'entrepreneurs socioculturels indépendants à Lausanne a-t-elle reçu de tels mandats de coopération au niveau européen ? Tout simplement parce qu'au-delà de l’écologie « technique », Ecopol propose une réflexion sur les innovations sociales les plus importantes du siècle dernier. Parmi ces innovations : le dialogue intergénérationnel et interculturel, l'entrepreneuriat social, l'auto-construction, la permaculture, les licences libres, le woofing ou encore la simplicité volontaire, qui sont autant de composantes d'un art de vivre réellement durable.

Pour en savoir plus sur le label Ecopol, rendez-vous au chapitre 5.


  1. Minergie est une association suisse dont le but est la diminution de la consommation d'énergie dans le bâtiment. Le site : www.minergie.ch
  2. SméO, logiciel Open Source libre d'accès, est un outil d'aide à la planification, à la réalisation et à l'exploitation des projets de construction selon les principes du développement durable, est le résultat d'une étroite collaboration entre le Service du logement et des gérances de la Ville de Lausanne et l'Etat de Vaud. Le site : www.smeo.ch