Comment développer le label au-delà de la Romandie ?

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L'équipe de Smala, qui est globalement la même depuis de nombreuses années, sous la direction de Théo Bondolfi, a une force rare : elle a déjà incubé plusieurs réseaux régionaux et internationaux. Ils ont perduré après les fonds initiaux obtenus. Elle a donc apporté la preuve qu'elle est capable d'identifier des acteurs-clés, de les accompagner à adopter un concept puis à le déployer dans leur domaine/région. Ici, il s'agit d'en faire de même. N'importe quelle personne peut prétendre à coordonner régionalement la gestion d'un Ecopol, pour autant qu'elle remplisse globalement les qualités attendues

Profil et mission des divers participants d'Ecopol

D'un côté, rien de plus ennuyeux, dans un livre censé inspirer des vocations, que d'y insérer des descriptifs de profils et missions. De l'autre, l'incertitude règne souvent sur la cohérence du propos et la crédibilité des projets d'écolieux. Nombreuses sont les personnes qui souhaitent, comme vous peut-être, voir les détails, car, dit-on, « le diable est dans les détails ».

Pour couper la poire en deux, comme de bons Suisses qui ménagent la chèvre et le chou, voici en exclusivité et sans détours les descriptifs de ces profils et missions. Les détails, comme par exemple les conventions de coopération et le descriptif de chaque partie, sont disponibles sur demande au démarrage d'une prestation d'incubation d'Ecopol. Donc c'est un résumé, les grandes lignes, mais c'est déjà assez précis pour montrer qu'Ecopol est un concept relativement solide, basé sur l'expérience pratique tout autant que sur les théories du management de réseau.

Représentant-e-s des clients

Vous êtes (co)responsable-s du projet d'écohabitat. Les statuts de la coopérative Bâtir Groupé, incubée par Smala et première à adopter le label Ecopol, proposent une formulation bien étudiée et validée par des organes comme l'Association Suisse des Maîtres d'Ouvrage d'Utilité Publique. Ils visent à l'équilibre entre prise de décisions collectives d'une part et décision unilatérale par une personne seule d'autre part.

Au début d'un projet, tout le monde donne son avis et essaie de trouver un consensus sur les points clés (avec l'aide de l'organisation coordinatrice régionale du label), mais une ou deux personnes tranchent en décidant librement si c'est nécessaire. La mission de ces personnes représentantes ou « co-responsables » est de démontrer qu'à chaque sujet important pour les co-habitants, elle-s a/ont eu le réflexe de consulter les personnes concernées et prendre en compte leur avis. Rien de sorcier, mais c'est un coup à prendre, une culture à avoir le plus possible, déjà pratiquée avant de démarrer un tel projet. Car il n'y a rien de plus émotionnel qu'un projet logement.

Une telle approche permet de faire avancer le projet tout en impliquant chacun-e le plus possible à chaque étape. Vous savez donc bien communiquer, une bonne doses d'informations ne vous fait pas peur. Parmi les autres qualités requises : votre expérience sociale et professionnelle est assez diversifiée, vous savez vous entourer et créer des consensus, vous restez patient en cas de malentendu, vous n'avez pas de problème à vous excuser en public, vous avez l'habitude de trouver des solutions et négocier des compromis, de formaliser les décisions et surtout de prévenir plutôt que guérir.

Dans cette même dynamique, après quelques années d'installation du lieu, l'objectif est que la majorité des co-habitants soient co-responsables, afin que l'oeuvre dépasse l'homme. C'est le principe même d'incubation d'une entreprise sociale : développer la démarche participative progressivement, avec des gardes-fous et une certaine marge de manœuvre pour ceux qui prennent les responsabilités.

Enfin, vous êtes prêt à l'idée de transmettre votre mission à une ou plusieurs autres personnes, surtout au début, sans pour autant nécessairement abandonner votre participation au projet, en laissant une chance au projet de se faire sous la (co)responsabilité d'une ou plusieurs autres personnes initiales. Pour cela, vous êtes prêt à signer un accord avec les autres (futurs) co-habitants, mentionnant les modalités pour un désengagement rapide et les compensations relatives.

Clients

Vous êtes les participants du projet d'éco-habitat. Vous planifiez de vous installer ou avez déjà investi sur le lieu. Vous reconnaissez les co-responsables, et vous vous préparez à faire partie de ce groupe. Vous participez activement à la prise de décision du projet, sur les points que vous avez trouvé intéressants à traiter.

Cette formule de décision flexible laisse la liberté à une personne senior de ne pas forcément s'impliquer dans la prise de décision concernant la sécurisation des espaces communs à risques (escaliers, rue...) pour les enfants en bas âge.

Organisation coordinatrice régionale

C'est l'organisation qui attribue le label Ecopol et coordonne les entreprises de la région pour fournir des biens et services à l'écohabitat. Dans chaque région où une coordination régionale se développe, la coordination générale traite uniquement avec une ou deux personnes qui assureront la mission de "coordination régionale" d'Ecopol, et uniquement si ces personnes remplissent seule ou à deux les éléments de profils suivants :

  • preuve d'administration (signataire) d'au moins cinq projets multilatéraux dans les 10 ans précédents, pour un budget total minimum de 2 millions d'euros, sur fonds publics et/ou privés (préférence aux sources mixtes), dans les domaines d'activités décrits dans l'acte 2 (éco-lieux existants) et acte 3 (acteurs et mouvements des transitions)
  • statut d'indépendant au moins à 20% de son temps sur au moins 5 des 10 dernières années (consultants) ou direction d'entreprise (à but non lucratif ou lucratif)
  • siège dans au moins 2 comités d'organisations à but non lucratif (fondation, association) sur au moins 4 ans dans les 10 années précédentes
  • présidence, trésorerie ou vice-présidence d'au moins une organisation à but non lucratif dans les 10 ans précédents
  • au moins 4 ans d'emploi ou de contrat de consulting fixe (régulier) à temps partiel, même très modeste (dès 5%), dans les 25 années précédentes, ou expérience équivalente dans l'administration publique ou parapublique
  • avoir quelques ressources personnelles ou mise à disposition pour une institution relativement modestes, équivalent à 3 à 6 mois en temps et 5.000 à 10.000 Euros à investir pour co-rédiger des demandes de fonds en vue d'obtenir des fonds publics et/ou privés pour démarrer le déploiement du label dans la région
  • démontrer via le web une expérience de co-pilotage du développement d'un lieu ou mouvement de ce type (écoquartier, écovillage, communauté intentionnelle, économie solidaire, entrepreneuriat social, transition town, buen vivir... )
  • présenter un plan stratégique réaliste de traduction, adaptation et diffusion du livre Ecopol, avec un budget adapté aux réalités de la région
  • mélanger les équipes, petites immersions entre experts, pour que tout le spectre des connaissances puisse être évalué
  • être formellement nommé représentant (pas nécessairement exclusif) d'une communauté intentionnelle existante dans sa région, et réaliser une autoévaluation de la viabilité de la communauté représentée régionalement (cf Les critères du label Ecopol, issus du GEN[1])
  • proposer si nécessaire des modifications de ces règles qui sont considérées comme acceptables par les experts de l'équipe d'Ecopol Romandie qui se sont considérés comme compétents dans la gestion
  • accepter de définir et signer ensemble une convention de coopération protégeant les deux parties (Ecopol coordination générale et Ecopol coordination régionale) en cas de mésentente, permettant un désengagement rapide et satisfaisant via médiation, portant notamment sur l'usage du nom Ecopol et la traçabilité de la coopération en vue de documenter les contributions de chacun au pot commun et, ce faisant, de permettre au public de savoir qui a fait quoi dans le partenariat

Sa mission :

  • promouvoir le label dans sa région, auprès des clients potentiels, des fournisseurs-experts potentiels, et des institutions publiques et privées susceptibles de soutenir le développement régional du label
  • développer un réseau d'experts régionaux (au moins une vingtaine doivent déjà être identifiés et avoir donné un accord préalable pour que la coordination régionale du label se créée)
  • fournir les services de coordination régionale aux porteurs de projets d'eco-lieux/écohabitat
  • coordonner ses efforts et rendre des comptes à l'organisation coordinatrice générale, et s'impliquer progressivement dans le fonctionnement de cette dernière.

Organisation coordinatrice générale

Son profil est relativement similaire à celui des représentants de l'organisation coordinatrice régionale, et, pour la crédibilité, ses représentants ont tout intérêt à pouvoir justifier d'une expérience relativement supérieure.

Sa mission est de stimuler le développement de groupes régionaux d'experts Ecopol, et de les impliquer progressivement dans la coordination globale, afin d'assurer les transitions futures.

Le passage de relais d'un leader à une équipe de co-pilotage solide et diversifiée prend plutôt 8 à 15 ans vu la complexité du défi, c'est plus que les classiques 3 à 5 ans pour une "start-up".

Actuellement, l'institut de recherche et développement de l'association Smala est l'organisation coordinatrice générale. Théo, son pilote, se réjouit de passer la main, petit à petit. Cela fait déjà plus de 20 ans qu'il crée ce type de ruches. Il a bien envie de retourner à ses amours : la création artistique...

  1. Global Ecovillage network