La sagesse des foules

De Wiki ECOPOL

L'homme est-il fondamentalement bon ou mauvais?
C'est un vieux débat qui continue encore aujourd'hui.
On peut philosopher pendant des siècles sur le sujet, ou bien tout simplement regarder autour de soi. Nous avons tous un proche qui donne sans compter, ne s'agace pas à la moindre contrariété, fait preuve d'une joie égale dans ses journées, malgré les difficultés qu'il est amené à rencontrer. Toutes ces facettes, chacun tente de les cultiver. La bonté humaine existe donc bien puisque nous la voyons à l’œuvre chaque jour dans notre entourage ou dans les médias.
Ces facettes positives de l'humanité sont difficilement quantifiables, mais elles sont indéniables. On les voit aussi à l’œuvre chez nombreux bénévoles qui s'engagent pour de grandes ou petites causes. Ces derniers témoignent activement de leur capacité à s'engager, participer, coopérer, contribuer.

La notion d'environnement favorable
Comment cependant exprimer le bon côté de notre humanité si nous sommes contraints de survivre dans un environnement insalubre touché par la guerre, les difficultés économiques, les conditions climatiques? Une des grandes forces de l'humanité est sa capacité d'adaptation. Mais dans un environnement invivable, l'adaptation peut nous conduire à accepter l'inacceptable, à en prendre notre parti, à nous contenter d'une situation défavorable.
Beaucoup de visages souriants éclairent l'obscure réalité des bidonvilles, mais la capacité d'influer sur le contexte extérieur ne peut s'exprimer. Cette masse silencieuse, nous ne la voyions pas, nous ne l'entendons pas. Elle ne peut influer sur les plans d'ajustement structurels mis en place par le FMI ou la banque mondiale. La masse silencieuse n'a pas son mot à dire, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne serait pas capable d'exprimer plus largement le bon côté de l'humanité si on lui en laissait l'opportunité...
Le projet Ecopol postule qu'un environnement sain, c'est-à-dire proposant un contrat social honnête, est une condition primordiale pour l'expression de la sagesse individuelle et collective.

L'intelligence des foules
La Sagesse des foules est un livre écrit par James Surowiecki, publié en 2004, traduit en français en 2008, à propos de l'agrégation de l'information dans les groupes, résultant en décisions qui sont souvent meilleures que celles d'individus isolés du groupe.
La Sagesse des foules dresse le constat suivant : la perception et résolution d'un problème sont plus efficaces par une foule que par n'importe quel individu en faisant partie ou non.
Comme exemple, Surowiecki cite une anecdote de 1906 issue du scientifique britannique Francis Galton. Galton - qui croyait fermement à la supériorité des experts sur la foule stupide - se rend à un marché de bétail où un concours a lieu. Il s'agit de deviner le poids d'un bœuf après qu'il a été abattu et « débité ». Galton note plusieurs centaines de paris (787), et découvre que leur moyenne est 1197 livres alors que le poids réel du bœuf est 1198 livres.
Selon James Surowiecki, trois ingrédients permettent de révéler l'intelligence de la foule :

  • la diversité : avoir des personnes de divers milieux avec des idées originales ;
  • l'indépendance : permettre à ces avis divers de s'exprimer sans aucune influence ;
  • la décentralisation : laisser ces différents jugements s'additionner plutôt que de laisser une autorité supérieure choisir les idées qu'elle préfère.

Source : Article Wikipédia sur La Sagesse des foules, James Surowiecki, 2008, Éditions Jean-Claude Lattès.