Les artisans du DIY

De Wiki ECOPOL

Depuis de le développement de l'ère industrielle, nous avons accès à davantage de bien de consommation courante : prêt-à-porter, prêt-à-cuisiner, prêt-à-poser, etc ! Mais parallèlement, nous perdons aussi un peu de nos savoir-faire, hérités de génération en génération. Par exemple, un geste de base comme la fabrication d'un pain maison est désormais presqu'une affaire d'expert! Face à cette évolution, il existe un courant qui prône l'autonomie des individus face à la société du "pré-fabriqué". Il s'agit du do it yourself (DIY) ou Faites-le vous-même.

Même si la débrouille, le bricolage, les activités créatrices pour enfants existaient déjà depuis longtemps, le DIY comme sous-culture s'est affirmé avec le mouvement punk des années 1970[1]. L'éthique DIY est liée à la vision punk anti-consumériste; c'est un rejet de la nécessité d'acheter des objets ou d'utiliser des systèmes ou des procédés existants.
En musique les groupes punk émergents effectuent souvent des spectacles dans les sous-sol des habitations, plutôt que sur des scènes traditionnelles, pour éviter le mécénat d'entreprise ou pour assurer la liberté de la performance. De même, l'éthique punk DIY s'applique également à la vie quotidienne, tels que l'apprentissage de réparation de vélos plutôt que les conduire à l'atelier, la couture (réparation/modification des vêtements plutôt que d'acheter de nouveaux), la culture de jardins potagers, la récupération de produits réutilisables dans les poubelles. Certains enseignants se livrent aussi à des techniques d'enseignement de bricolage, parfois appelé Edupunk. De ce fait, le mouvement DIY est une approche de l'écologie par l'anti-consumérisme.

De nombreux domaines d'application

On peut associer la formule « Do it yourself » au bricolage ou à la débrouillardise mais cela ne s'arrête pas là. Différents domaines adopte et enrichissent la philosophie du DIY. Toute activité où l'on n'est pas seulement spectateur ou consommateur est potentiellement concernée :

  • Participer, et échanger ses connaissances, sa culture, son information, débattre et décider par exemple sur une encyclopédie libre, telle Wikipédia.
  • Les loisirs créatifs.
  • Le recyclage ou détournement d'objets.
  • L'auto-édition de livres, magazines...
  • Les groupes ou artistes solo libérant leur musique (musique libre) ou la finançant sans les maisons de disques.
  • En informatique, les logiciels libres, ou le hacking.
  • Dans le façonnage d'objets, les fab labs.
  • L'autorégulation, l'auto-organisation, la démocratie directe.

Des laboratoires très innovants

L’entraide et la collaboration sont les valeurs partagées de nombreux laboratoires de création industrielle dans l'esprit DIY. A cela s'ajoute un autre point commun : la culture libre et ses outils collaboratifs de type wiki (voir notre article sur les Netizen et la culture libre). Il en résulte une capacité d'innovation, collective et d'utilité sociale, à moindre coût. Leur vision commune : le meilleur de l'artisanat et le meilleur de l'industrie ! Pour citer quelques exemples phares :

  • Open Source Ecology[2]. Ce groupe d'agriculteurs et d'ingénieurs créé dans le Missouri s'est fixé comme objectif la construction d'un kit de 50 machines de base pour démarrer une nouvelle civilisation (le Global village construction set). L'idée : éviter de coûteux investissements auprès des fabricants de machines (agriculture, bâtiment...). Grâce aux plans de construction ouverts à tous et à une plate-forme technologique collaborative peu onéreuse, la construction industrielle devient ainsi accessible à tous ceux qui sont prêts à mettre la main à la pâte. En France, le groupe Adabio développe une initiative similaire, spécialisée dans les outils agricoles en open source)[3].
  • Laboratoire Entropie. Le Laboratoire Entropie est situé à Grenoble (France). Ses activités sont centrées autour de la question de l'autonomie et visent à donner aux personnes les outils et les moyens de s'émanciper sans créer de dépendance. Entropie anime des ateliers de bricolages écologiques (construction d'éoliennes, de fours solaires...), un département de recherche sur l'autonomie et les alternatives et un département de recherche sur "le design libre".
  • Wikispeed. Il s'agit d'un projet exemplaire dans la construction automobile indépendante. « Pas besoin de milliers de salariés et de R&D coûteuse, le premier prototype fut mis au point par une équipe de bénévoles, avec un budget des plus modestes… en à peine trois mois. Conçue et assemblée pour un coût dérisoire, sans réelle expérience de la construction automobile, la première Wikispeed, surnommée la boîte à chaussures orange», relate le webzine OuiShareErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>. Résultat : « Avec une consommation de 2,3 litres aux 100 kilomètres, une vitesse de pointe de 239 km/h et une accélération de 0 à 100 km/h en 5 secondes, la WikiSpeed SGT-01 affiche des performances défiant les standards de l’industrie, tout en se conformant aux tests de sécurité routière les plus exigeants ».
Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant

Légende. La vision de l'évolution de la création industrielle selon Open Source Ecology.

Notes et références

  1. Source Wikipédia, article DIY.
  2. Voir le site : opensourceecology.org
  3. Dans son Guide de l’autoconstruction : outils pour le maraîchage biologique, l'association Adabio (Association pour le développement de l’agriculture biologique) diffuse des techniques d’autoconstruction résultant d’une part des savoir-faire collectés auprès de maraîchers, et d’autre part d’un travail d’amélioration technique mené par l’association. L’ouvrage collectif présente en 250 pages les techniques, les gestes de sécurité, et pour chaque outil, un tutoriel comprenant des explications, photos, schémas, plans, liste des pièces. Le tout sous licence libre. En savoir plus : www.adabio-autoconstruction.org