Les friches revitalisées

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Parfois, lors de la promenade du dimanche, on passe devant des terrains vagues. Il s'agit de jachères, de friches ou d'espaces abandonnés peu engageants. Sur ces terrains apparemment peu fertiles, la nature reprend toujours ses droits. Rapidement, au hasard des graines qu'a semé le vent, des herbes sauvages modèlent le lieu avec une créativité naturelle. Beaucoup de ces mauvaises herbes sont en fait des engrais verts. Elles améliore la qualité du sol et restaurent les écosystèmes.

Dans les grandes villes, c'est un peu pareil. Certaines friches en béton, délaissées par l'air du temps post-industriel, sont envahies de jeunes pousses qui refaçonnent cet environnement. Parmi ces mauvaises graines redonnant vie au sol : les artistes !

Les lieux, avec le temps, changent de fonction. C'est le cas des friches revitalisées. Leur vie commence avec la construction de quartiers industriels, dédiés à la production, au stockage, aux usines, voire même à des bases militaires. Puis le marché industriel évolue, et ces géants de béton et d'aciers périclitent, jusqu'à devenir des friches. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le phénomène s'est accentué. Quelle région n'a pas sa ou ses friches industrielles, glauques, désertées, aussi étonnantes que parfois dangereuses ?

Ces bâtiments déjà construits, qui ne demandent qu'à être réhabilités, ont progressivement été revitalisés par des artistes et artisans, des personnes en transition, des porteurs de projets hors du commun, toute une faune vivant en marge de la société, sans peur de sortir de la norme.

L'inspiration première souvent citée est SoHo. Ce quartier de New York est devenu célèbre dès les années 1960, car les usines abandonnées de SoHo y offraient un espace immobilier bon marché. Nombre d'anciens bâtiments industriels furent alors transformés en studios, en lofts. Victime de son succès dans les années 1990, SoHo comptait quelques 300 galeries d'art et était célèbre pour ses créations contemporaines (graffitis, happening, photo-réalisme, etc.).

L'inspiration est telle que les friches industrielles reconverties en espaces de créativité sont souvent surnommés à leur début « petit SoHo ». Point commun de ces friches : des espaces souvent surdimensionnés, des règles légales assouplies, des ruches inspirantes, où se mélangent artistes, start-up, ONG, sans papiers, jeunes sans le sous, dandys, discothèques, écologistes... et dans lesquels la spéculation immobilière va bon train. Pas étonnant, l'esprit du métissage fait recette. Les friches industrielles sont des éco-lieux à part entière, dans le sens où, sur le plan technique, le recyclage des bâtiments est un moyen de prévenir des gaspillages de transports de matériaux gigantesques. Sur le plan humain, ce sont des lieux plus propices au partage, à l'entraide, à la coopération transdisciplinaire.

Parmi les friches revitalisées les plus impressionnantes, pour la plupart visitées voire co-animées ponctuellement par l'équipe ou les amis de Smala, qui incube Ecopol, citons notamment :

  • la Friche Belle de Mai, à Marseille
  • L'hôpital éphémère (Bretonneau) à Paris
  • Kalakhuta Republic, à Lagos
  • Christianien, à Copenhague
  • Emeryville, en Californie
  • Hammarby Sjöstad, à Stockholm
  • Projet Angus, à Montréal
  • et bien sûr le Flon[1], à Lausanne, où toute l'aventure d'Ecopol est née.


  1. Pour aller plus loin : zoom sur La Belle de Mai et le Flon sur http://www.geocarrefour.revues.org/1905