Les incubateurs ou promoteurs de l'innovation sociale

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Révision datée du 18 janvier 2013 à 23:17 par TB-assist-PrD (discussion | contributions) (Espace restauration saine: la citoyenneté alimentaire à la table)

Vous avez dit "promoteurs"? Voilà que surgit l'image du cadre moyennement scrupuleux, en train de nous vendre une maison sur plan, dans un coin où on a jamais mis les pieds...
Non, non, cette fois il s'agit de nous vendre un progrès social. Ou plutôt de nous faire découvrir une autre manière de faire et d'être. Même si nous ne sommes pas forcé d'acheter tout de suite, cela vaut le coup d'étudier la proposition. Et de la laisser mûrir.

Les incubateurs ou promoteurs de l'innovation sociale sont des managers de la complexité qui créent des organisation au service de entrepreneuriat social, culturel et environnemental. Et pas toujours dans une optique financière. Telle la poule qui couve ses oeufs (un modèle basique d'incubation), ils accompagnent les porteurs de projets jusqu'à leur autonomie.

Bien qu’il poursuive le même objectif que n’importe quel incubateur d’entreprise traditionnel (accompagner des projets de création d’entreprise), un incubateur social présente une double spécificité.
D’une part, il accompagne des initiatives économiques innovantes au service de l’intérêt général. Ces initiatives, qui doivent être économiquement solides et socialement utiles, peuvent prendre différentes formes : entreprise, association, fondation, Scop ou Scic, et poursuivre un but marchand ou non marchand. Ces structures bénéficient, au sein de l’incubateur social, d’une base logistique indispensable et d’un accompagnement adapté à chaque phase de la création et du démarrage de leur activité  : conseils techniques et stratégiques, accompagnement dans la rédaction d’un business plan social, hébergement et financement le cas échéant.
D’autre part, l’incubateur social soutient des porteurs de projets qui ne recherchent pas uniquement un retour financier, mais qui s’engagent à analyser, suivre et maximiser leur retour social sur investissement. Pour ce faire, il accompagne les entrepreneurs sociaux dans leur réflexion sur la mesure de leur impact social et contribue à évaluer son propre impact social.[1]

Exemples d'incubateurs sociaux

Imagination for People. Une communauté de citoyens créatifs pour repérer et soutenir les projets d'innovation sociale. Place au pouvoir de la créativité pour trouver des solutions concrètes contribuant au mieux-vivre ensemble : l’imagination, en somme, au service du bien commun. Nous croyons aux histoires portées par des anonymes – individus, associations, collectifs, organismes publics ou entreprises – qui inventent, testent et perfectionnent des solutions sur le terrain, autant de succès ingénieux, souvent modestes, qui ne trouvent pas leur chemin jusque dans les médias. Imagination for People se veut un moteur d'activation de nouveaux partenariats PPP : People, Public, Private. www.imaginationforpeople.org
Les Ted Fellows. Ted est une organisation à but non lucratif destinée à promouvoir les bonnes idées et découvertes à travers le monde, portées par des acteurs innovants. Créée en 1984, le réseau s'est développé partout dans le monde. Deux conférences annuelles sont organisées, un prix annuel est décerné, et plusieurs programmes sont menés à l'international, dont le programme de traduction. Ce dernier permet à chaque internaute d'avoir accès aux meilleures idées et innovations en cours, dans sa langue, sous forme de vidéo. www.ted.com/OpenTranslationProject
Les institutions de microfinance ou IMF. Elles fournissent un ensemble de prêts à des taux non usuriers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. Ces prêts concernent en général les habitants pauvres des pays en développement. De façon plus générale, la microfinance réfère à une vision du monde où « le maximum de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent à une gamme de services financiers incluant non seulement le crédit mais l'épargne, l'assurance et les transferts de fonds ».
Source : www.fr.wikipedia.org/wiki/Microfinance
Ashoka. Le coeur de métier d’Ashoka consiste à rechercher, sélectionner et soutenir des innovateurs, des hommes et femmes dont l’idée est suffisamment forte pour changer la donne dans le domaine où ils/elles interviennent et qui possèdent toutes les qualités de l’entrepreneur pour pouvoir développer et essaimer leurs activités.

Les "évangélisateurs"

Voilà un terme un peu bizarre pour qualifier certains porteurs de projet dans le domaine de l'innovation numérique. Parmi ces incubateurs/promoteurs de projets web radicalement nouveaux, les évangélistes en chef les plus connus seraient:

  • Vinton Cerf, "chief evangelist" de Google, considéré, soit dit en passant, comme le père d'internet, avec la découverte du protocole TCP/IP (Protocol for Packet Network Intercommunication).
  • Sir Tim Berners-lee, citoyen britannique connu comme le principal inventeur du World Wide Web. Anobli par la reine Elizabeth II pour ce travail d'utilité générale. Sa plus grande contribution fut sans doute d’avoir rendu son idée complètement libre sans brevet ni droits afin que chacun puisse l'adopter librement. Il fait aujourd'hui la promotion du Web sémantique, un système qui permettrait aux machines de « comprendre » et de répondre à des demandes complexes de l'homme.

Ecopol, incubateur d'un pôle d'écologie communautaire

Le projet Ecopol rassemble des pionniers et des experts qui ont cette expérience de l'incubation sociale. Pour qu'un tel projet soit un succès, il faut que les premiers participants distillent cette culture. Il s'agit d'accompagner au mieux les nouveaux venus vers la création de micro-entreprises d'innovation sociale, jusqu'à leur autonomie au sein d'un pôle d'écologie communautaire.

Le forum social mondial, un incubateur informel

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Un des événements phares vers la transition sociale et durable est le forum social mondial qui a lieu tous les quatre ans. Il est ouvert à toute personne ayant un engagement associatif et citoyen tant à un niveau économique, que social et environnemental. Il peut s'agir de développement de l'économie solidaire, des logiciels libres, des énergies renouvelables ou encore de la défense des droits de l'Homme. Au coeur de la philosophie qui l'anime : la sagesse des foules. Mettons en relief un exemple de bonne pratique à travers une petite initiative très concrète mise en place lors de la deuxième édition du forum mondial à Porto Alegre au Brésil en 2002.
A l'entrée du forum, les dizaines de milliers de participants recevaient un kit d'alimentation saine. Le Kit comprenait:

  • une assiette en calebasse, fabriquée par des détenus de la Prison centrale de Porto Alegre et du Pénitencier de Jacui.
    La calebasse est un fruit typique du Rio Grande do Sul. Aujourd'hui, on l'utilise dans la fabrication des « cuias » (récipient du maté). Ce fruit creux à coque dure est très utilisé dans l'artisanat.
  • un verre en bambou, fabriqué par des agriculteurs de l'« Assentamento » Capela Santana, situé dans la commune de Nova Santa Rita.
  • des couverts en bambou, sculptés par des artisans du Rio Grande do Sul.
    Le bambou est issu des réserves d'Indiens de l'état du Rio Grande do Sul. Il est très utilisé dans l'artisanat, notamment dans la fabrication des meubles. C'est aussi une plante d'ornement.
  • un sac en coton, conçu par l'Univens, une Coopérative des couturières unies « On vaincra ».

Plusieurs éléments sont à retenir:

  • il est techniquement possible de donner du travail à des personnes exclues,
  • nous sommes capables de produire des objets utiles et durables qui remplacent ceux que nous sommes habitués à utiliser, plus faciles à produire certes mais qui desservent les intérêts de l'humanité.
  • il est simple d'amorcer le mouvement de la responsabilité. Recevoir un petit sac avec une assiette, une fourchette et un verre nous contraint à le laver nous-même, et à bien le laver.

C'est en se responsabilisant et en s'autonomisant que nous prenons la chemin vers de nouvelles pratiques. Cette initiative met en valeur les habitudes alimentaires régionales dans le but d'accéder à la souveraineté alimentaire.
Les buts recherchés sont multiples:

  • promouvoir l'éducation alimentaire,
  • faciliter l'accès aux aliments de qualité,
  • vendre ces aliments à des prix abordables,
  • créer des revenus pour les populations rurale et urbaine,
  • contribuer au développement durable.

Espace restauration saine: la citoyenneté alimentaire à la table

Pour avoir une vie saine il faut avoir une alimentation équilibrée. Cela suppose la consommation d'aliments diversifiés, naturels, sans agrotoxiques et non transgéniques.
Dans le cadre du Forum Social Mondial, le gouvernement de l'état du Rio Grande do Sul a mis en place un Espace Restauration Saine, en partenariat avec le Secrétariat à l'agriculture et à l'approvisionnement, la CEASA/RS, des associations urbaines et des entités rurales rattachées à l'agriculture familiale. Les participants du Forum, tout comme l'ensemble de la population, pouvaient trouver dans cet espace des aliments sains, produits par des coopératives urbaines et issus de l'agriculture familiale locale.
Cette initiative a été complétée par la distribution du kit alimentation saine cité ci-dessus.
Au delà de savourer un repas équilibré, les participants étaient également sensibilisés à la thématique environnementale. C'est un moyen de réduire l'utilisation des couverts en plastique, et ainsi de diminuer l'impact causé par ce matériau sur l'environnement. Il est à noter que le plastique n'est pas renouvelable et qu'il peut mettre jusqu'à 500 ans pour se décomposer[2].

Notes et références

  1. http://www.biblio-solidaires.org/incubateur-social www.biblio-solidaires.org/
  2. Source: A Cidadania Alimentar està na Mesa. http://www.saa.rs.gov.br/