Préface des parrains d'Ecopol

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Anne-Catherine Menétrey-Savary

« Je me souviens des débuts : Tir Groupé avait investi l’ancienne école de chimie, à la place du Château ;
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on regardait avec effarement et appréhension survenir l’ère d’internet ; or, cette équipe-miracle nous construisait déjà un réseau. Nous assistions, médusés, au jaillissement d’une idée par seconde. Depuis, le groupe, devenu Smala, a émergé des montages virtuels pour s’investir corps et âme dans le concret.Le rythme de production de rêves, d’utopies, de projets et d’expériences ne s’est pas ralenti. Rien que pour tout cela, je soutiens Ecopol, parce que le souffle de cette ambition et de cet enthousiasme est aussi nécessaire que décoiffant. Mais pas seulement. Il ne s’agit plus désormais d’inventer, mais de construire. Sans cesser d’inventer ni d’expérimenter ce qu’on invente.

Face à la nécessité d’une transition énergétique, écologique, économique, nombreux sont ceux qui placent leurs espoirs dans les technologies, parce qu’ils pensent qu’elles nous permettront de ne rien changer à nos habitudes. Ecopol propose un changement beaucoup plus radical. Plus qu’un changement : une nouvelle vie et une nouvelle manière d’habiter. C’est un projet qui dépasse le concept de développement durable et qui nous emmène vers les rivages de l’économie sociale et solidaire, de la prospérité sans croissance, dans le respect des limites de notre biosphère. Ce virage est indispensable : il faut que ça marche ! »

Anne-Catherine Menétrey-Savary est membre du parti des Verts suisses, psychologue, éditorialiste et ancienne députée du Canton de Vaud.

Luc Recordon

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« Je soutiens le projet Ecopol, car il contribue à développer une économie basée sur les besoins et pas forcément sur la recherche de bénéfices.

Ce sont ces initiatives qui peuvent donner un destin nouveau pour l’économie, une manière nouvelle de l’envisager.

Quand à l’immobiliercoopératif, c’est une façon adéquate de répondre à une exigence d’éthique, une exigence qui s’exprime de plus en plus, même

dans les entreprises les plus classiques. »

Luc Recordon est Conseiller aux Etats, Vaud (Suisse). Ingénieur-physicien diplômé de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), avocat.

Dominique Bourg

« Je travaille moi-même à un projet d’écologie communautaire. Je me suis associé à certaines personnes dans le cadre d’une société
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coopérative, pour concevoir un petit immeuble, où on mutualise un certain nombre de choses: buanderies, chambres d’amis, etc. Sur un plan plus théorique, c’est très intéressant. Premièrement, ce n’est que là, ou presque, que des choses avancent. Tout ce qui vient des autorités publiques est en général assez lent et souvent pas à la mesure des défis. En revanche, nombre d’acteurs et de citoyens agissent sans attendre.

Deuxièmement, j'ai l’impression que l'on arrive à la fin d’un cycle individualiste, qui magnifiait en quelque sorte l’individu, seul face à la société et aux institutions, nageant dans le marché. On voit beaucoup de reconfigurations de petits collectifs dans la société, très souvent avec une finalité environnementale, et je crois que c’est un mouvement de fond qui se dessine. D'autant plus que ça croise aussi une certaine évolution des techniques, avec les Fab Lab (laboratoires de fabrication mettant à disposition toutes sortes d'outils), etc. Il faut regarder de très près tout ce qui se passe de ce côté-là.

Je soutiens ce projet parce que je pense qu'il est utile dans une société d’avoir des associations relais entre les individus, les collectifs d’individus, et un certain nombre d’informations. Il ne faut pas qu’il n'y ait qu’une seule association; le principe c’est qu’il y en ait plusieurs, et que chacune essaie de faire connaître, et des initiatives, et des instruments, et des référentiels qui sont très utiles, justement pour réduire notre impact environnemental avec des démarches collectives.

Nos sociétés sont organisées aujourd’hui pour que l’on soit en quelque sorte gavé d’une offre en termes de styles de vie, c’est-à-dire en termes d’objets ou de services qu’on peut acquérir sur un marché pour se différencier, pour satisfaire certaines fonctions. En revanche, la manière dont le marché est organisé, la manière dont nos sociétés fonctionnent, rendent très difficile la possibilité de changer nos modes de vie, de se nourrir autrement, de se déplacer autrement, de construire autrement, etc. Et, par définition, ça ne se fait pas seul, mais toujours au sein de collectifs. Ecopol aide les gens à aller dans ce sens-là, ce qui est à mes yeux un très bon sens. »

Propos recueillis lors d'un moment de partage avec Dominique Bourg, vice-président de la Fondation Nicolas Hulot, philosophe et professeur à l'Université de Lausanne (UNIL).