Vers une bonne gouvernance : Différence entre versions

De Wiki ECOPOL
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La prise de décisions est une question centrale dans tout projet et donc aussi dans écopol. Gérer des ressources nécessite une organisation structurée basée sur la responsabilité individuelle. L'autogestion sans cadre, la démocratie sans structure ne peuvent fonctionner. Il faut définir une autorité suprême, une autorité législative, une autorité exécutive et une exécutive juridique.
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''    « Le premier objectif de la gouvernance est d’apprendre à vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune ; d’y assurer les conditions de la survie, de la paix, de l'épanouissement et de l'équilibre entre l'humanité et la biosphère »
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— Pierre Calame, président de la fondation pour les progrès de l'homme.
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La manière dont les décisions sont prises est une question centrale dans tout projet de communauté.
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Comment cela fonctionne-t-il dans l'Ecopol ? Réponse à laquelle vous devez commencez à vous habituer à force de lire les articles de ce livre : en s'inspirant des modes de fonctionnement les plus innovants qui ont déjà été testés à large échelle et qui ont fait leur preuve.
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Au début, des réunions entre fondateurs ayant fourni une contribution significative dans la partie web du projet (livre Ecopol, réseau social Ecopol) permettent de définir le détail des règles de gouvernance.
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==Un grand bazar==
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Dans son livre "la société contre l'état", l'anthropologue Pierre Clastres donne les résultats d'une longue étude qu'il a réalisé dans les années 1970. Elle décrit le mode de fonctionnement des tribus indigènes comme les Tupi Guarani au Brésil. Elle explique que certaines tribus indigènes ont tentés de créer un système d'état, avec un gouvernement. Expérience faite, les amérindiens ont constaté que leur société était invariablement fragilisée par l'émergence d'un état avec des chefs qui décident tout. Ceci ne signifie pas qu'ils préconisent une société sans règles, où tout le monde fait ce qu'il veut sans se soucier de l'autre. Ils ont simplement constaté que l'initiative individuelle et la paix sociale se conjuguent mieux si l'état n'est pas comme une cathédrale, avec des chefs tout en haut. Ils se sont donc organisé comme un grand bazar, avec pleins de petits groupes qui développent des activités sans en référer à un pouvoir central. Ils s'informent en organisant des réunions pour partager leurs expériences.
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== Méritocratie ==
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C'est quasiment la même conclusion à laquelle sont arrivés les acteurs de la communauté mondiale des logiciels libres dans les années 1990. Cette communauté dite de la ''culture libre'' comprend en fait de nombreuses sous-cultures, chacune avec un espèce de tronc culturel commun et de nombreuses spécificités. Comme les nombreux peuples améridiens. Leur mode de gestion : substituer la hiérarchie de statut, c'est à dire le chef global qui décide tout, par des hiérarchies de contributions, c'est à dire un ou quelques chefs souvent différents pour chaque projet.
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On utilise aussi le terme de méritocratie, ou de culture de don : ceux qui contribuent le plus, en qualité et en quantité, sont les plus méritants. Ce sont eux qui sont désignés par la communauté des contributeurs à un projet pour piloter. Voir aussi l'article Potlatch.
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== Cathédrale et non plus bazar ==
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Pour simplifier la vision de ces nouveaux modes de gouvernance, on peut parler d'une transition de la hiérarchie verticale à la hiérarchie horizontale. Cette vision a été formalisée par Eric Raymond dans son livre "la cathédrale et le bazar", et sert de référence aux modèles sociaux, économiques et culturels qui gouvernent les projets de logiciels libre. Elles commencent aussi à réguler d'autres projets de dynamiques communautaires importants, pour autant que les ressources à gérer en commun soient essentiellement des informations.
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== Sources d'inspirations : wikipedia, Debian, creative commons ==
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Voici des exemples de gouvernance basée sur la culture du don.
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* La gestion de Wikipedia, de la fondation Wikimedia qui la coordonne mondialement, et des associations dites "chapitres wikimedia" qui facilitent le développement des projets wiki. Cette communauté comprend avec plus de 15 millions de contributeurs dans plus de 275 langues, et environ 2'000 chefs pour 2'000 sous-projets. Les chefs sont nommés stewards, administrateurs, bot, bureaucrates, oversight, vérificateurs, développeurs, fellows/membre, membre de comité. Chacun a une mission différente. Comme si au lieu d'avoir uniquement les élus législatif, exécutifs et juridique, on avait aussi d'autres rôle, tous avec un pouvoir différent. Et ça marche. C'est le 5 site le plus visité au monde.
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Les élections ont lieu chaque 2 ans, les candidats sont nombreux. Le mode de vote s'appuie sur un système dit Condorcet.
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* La communauté Debian, qui gère le système opérationnel Debian. C'est le système qui est utilisé pour une bonne moitié des informations que vous affichez chaque fois que vous surfez sur le web. Pas grand monde ne les connait. Pourtant leur rôle dans notre société dite de l'information est essentiel. Eux aussi utilisent le mode de votre Condorcet et leurs contributeurs sont nombreux. Ils ont une série de documents fondateurs de leur politique qui sont très intéressants : le contrat social Debian, la licence Debian, les conventions Debian.
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* La communauté de partage de contenus créatifs "creative commons", qui réunis des millions de photographes, vidéastes, musiciens, autres artistes et promoteurs de la culture. Ils sont eux aussi des millions.
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== Donner du temps, recevoir du choix ==
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Parmi les points intéressants : le lien entre la responsabilité de direction de projet et la génération de revenus.
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Une personne qui obtient un statut de chef de projet au vu de ses fortes contributions est considéré comme fiable, car ceux qui l'ont élu l'on choisie sur la base des traces des contributions qu'il a fait dans le système web. Pour simplifier : les co-contributeurs ont constaté :
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* la pertinence du chef élu (la qualité de ses contributions)
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* le dynamisme du chef élu (la quantité de ses contribution, sa réactivité à traiter les requêtes et à satisfaire les participants).
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Son statut de chef de projet ne lui donne que rarement des rémunération directement. C'est un crédit moral. Mais ce statut mérité augmente beaucoup sa probabilité de pouvoir choisir les projets qu'il souhaitera faire. Pourquoi ? Parce qu'il sera souvent considéré par ceux qui ne s'y connaissent pas aussi bien qu'elle comme une personne ressource de grande valeur, ayant mérité son statut. Elle aura donc de nombreuses propositions de mandats rémunérés, et n'aura que l'embarras du choix.
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== Dictateurs bienveillants ou tyrans ==
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Comme dans l'article gourou en devenir, il ne faut pas s'arrêter sur le terme dictateur ou tyran. C'est l'intention qui compte. Quelle est-elle ? Dans la culture libre, les dictateurs bienveillants aussi appelés tyrans, sont les chefs suprèmes de la communautés de contributeur au projet.
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==Maintenant imaginons ECOPOL.==
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Il y a une cinquantaine de micro-entreprises dès le lancement d'Ecopol.
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Chacune a son ou ses chefs de projet.
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Chacune sa communauté. Chacune ses critères-qualités initiaux.
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Certaines micro-entreprises sont plus importantes. Le titre officiel des responsables n'est pas important. Le mode de gouvernance de ces groupes de travail est principalement inspiré de la communauté de la culture libre tel que décrit ci-dessus. Une large documentation sur la gouvernance des communautés du libre est disponible sur le web. Certains groupes de travail auront un rôle potentiellement plus délicats.
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Par exemple :
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- le groupe d'achat. Chargés de définir les critères qualités des prestations acquises au nom de la communautés auprès de tous les autres micro-entrepreneurs prestataires de services. Le cas échéants, chargés de révoquer un prestataire, et de valider les
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- le groupe de gestion des candidatures, chargé de mener à bien les appels d'offres et de proposer des candidats pour les postes-clés auxc directions des groupes de travail concernés
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- le groupe des médiateurs en cas de conflits, pour trouver des solutions d'arrangement à l'amiable entre prestataires et clients
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- le groupe de gestion des critères-qualités. Chargé de la formalisation, l'harmonisation et la validation des critères-qualités génériques pour les prestations répétitives ou les prestations significatives. C'est eux qui, en quelque sorte, définissent les règles applicatives.
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- le groupe législatif, chargé de coordonner la formalisation et l'adoption par la communautés des règles générales de fonctionnement,
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- le conseil général, chargé de valider les nomination des postes-clés au sein de la communautés
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- le comité de l'association Ecopol, chargé statutairement de représenter ECOPOL devant les autorités externes et de prendre les décisions
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- etc...
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Plutôt que de tous définir à l'avance,
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== Indicateur de bonne gouvernance  ==
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L'indicateur principal de succès de la gouvernance est aussi l'indicateur du degré de démocratie au sein de la communauté. C'est le même que  dans les autres communautés de la culture libre. il consiste à évaluer la part de pouvoir réel exercée par le ou les dictateurs bienveillants, selon les critères suivants (liste non exhaustive, mais principale) :
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- quantité de décision dans lesquelles le ou les chefs ont du intervenir (l'objectif
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== La culture de la sociocratie ==
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Gérer des ressources nécessite une organisation structurée basée sur la responsabilité individuelle. L'autogestion sans cadre, la démocratie sans structure ne peuvent fonctionner. Il faut définir une autorité suprême, une autorité législative, une autorité exécutive et une exécutive juridique.
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==L'autorité juridique==
 
==L'autorité juridique==

Version du 9 avril 2011 à 11:47

« Le premier objectif de la gouvernance est d’apprendre à vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune ; d’y assurer les conditions de la survie, de la paix, de l'épanouissement et de l'équilibre entre l'humanité et la biosphère »

— Pierre Calame, président de la fondation pour les progrès de l'homme.


La manière dont les décisions sont prises est une question centrale dans tout projet de communauté. Comment cela fonctionne-t-il dans l'Ecopol ? Réponse à laquelle vous devez commencez à vous habituer à force de lire les articles de ce livre : en s'inspirant des modes de fonctionnement les plus innovants qui ont déjà été testés à large échelle et qui ont fait leur preuve. Au début, des réunions entre fondateurs ayant fourni une contribution significative dans la partie web du projet (livre Ecopol, réseau social Ecopol) permettent de définir le détail des règles de gouvernance.

Un grand bazar

Dans son livre "la société contre l'état", l'anthropologue Pierre Clastres donne les résultats d'une longue étude qu'il a réalisé dans les années 1970. Elle décrit le mode de fonctionnement des tribus indigènes comme les Tupi Guarani au Brésil. Elle explique que certaines tribus indigènes ont tentés de créer un système d'état, avec un gouvernement. Expérience faite, les amérindiens ont constaté que leur société était invariablement fragilisée par l'émergence d'un état avec des chefs qui décident tout. Ceci ne signifie pas qu'ils préconisent une société sans règles, où tout le monde fait ce qu'il veut sans se soucier de l'autre. Ils ont simplement constaté que l'initiative individuelle et la paix sociale se conjuguent mieux si l'état n'est pas comme une cathédrale, avec des chefs tout en haut. Ils se sont donc organisé comme un grand bazar, avec pleins de petits groupes qui développent des activités sans en référer à un pouvoir central. Ils s'informent en organisant des réunions pour partager leurs expériences.

Méritocratie

C'est quasiment la même conclusion à laquelle sont arrivés les acteurs de la communauté mondiale des logiciels libres dans les années 1990. Cette communauté dite de la culture libre comprend en fait de nombreuses sous-cultures, chacune avec un espèce de tronc culturel commun et de nombreuses spécificités. Comme les nombreux peuples améridiens. Leur mode de gestion : substituer la hiérarchie de statut, c'est à dire le chef global qui décide tout, par des hiérarchies de contributions, c'est à dire un ou quelques chefs souvent différents pour chaque projet. On utilise aussi le terme de méritocratie, ou de culture de don : ceux qui contribuent le plus, en qualité et en quantité, sont les plus méritants. Ce sont eux qui sont désignés par la communauté des contributeurs à un projet pour piloter. Voir aussi l'article Potlatch.


Cathédrale et non plus bazar

Pour simplifier la vision de ces nouveaux modes de gouvernance, on peut parler d'une transition de la hiérarchie verticale à la hiérarchie horizontale. Cette vision a été formalisée par Eric Raymond dans son livre "la cathédrale et le bazar", et sert de référence aux modèles sociaux, économiques et culturels qui gouvernent les projets de logiciels libre. Elles commencent aussi à réguler d'autres projets de dynamiques communautaires importants, pour autant que les ressources à gérer en commun soient essentiellement des informations.


Sources d'inspirations : wikipedia, Debian, creative commons

Voici des exemples de gouvernance basée sur la culture du don.

  • La gestion de Wikipedia, de la fondation Wikimedia qui la coordonne mondialement, et des associations dites "chapitres wikimedia" qui facilitent le développement des projets wiki. Cette communauté comprend avec plus de 15 millions de contributeurs dans plus de 275 langues, et environ 2'000 chefs pour 2'000 sous-projets. Les chefs sont nommés stewards, administrateurs, bot, bureaucrates, oversight, vérificateurs, développeurs, fellows/membre, membre de comité. Chacun a une mission différente. Comme si au lieu d'avoir uniquement les élus législatif, exécutifs et juridique, on avait aussi d'autres rôle, tous avec un pouvoir différent. Et ça marche. C'est le 5 site le plus visité au monde.

Les élections ont lieu chaque 2 ans, les candidats sont nombreux. Le mode de vote s'appuie sur un système dit Condorcet.

  • La communauté Debian, qui gère le système opérationnel Debian. C'est le système qui est utilisé pour une bonne moitié des informations que vous affichez chaque fois que vous surfez sur le web. Pas grand monde ne les connait. Pourtant leur rôle dans notre société dite de l'information est essentiel. Eux aussi utilisent le mode de votre Condorcet et leurs contributeurs sont nombreux. Ils ont une série de documents fondateurs de leur politique qui sont très intéressants : le contrat social Debian, la licence Debian, les conventions Debian.
  • La communauté de partage de contenus créatifs "creative commons", qui réunis des millions de photographes, vidéastes, musiciens, autres artistes et promoteurs de la culture. Ils sont eux aussi des millions.


Donner du temps, recevoir du choix

Parmi les points intéressants : le lien entre la responsabilité de direction de projet et la génération de revenus. Une personne qui obtient un statut de chef de projet au vu de ses fortes contributions est considéré comme fiable, car ceux qui l'ont élu l'on choisie sur la base des traces des contributions qu'il a fait dans le système web. Pour simplifier : les co-contributeurs ont constaté :

  • la pertinence du chef élu (la qualité de ses contributions)
  • le dynamisme du chef élu (la quantité de ses contribution, sa réactivité à traiter les requêtes et à satisfaire les participants).

Son statut de chef de projet ne lui donne que rarement des rémunération directement. C'est un crédit moral. Mais ce statut mérité augmente beaucoup sa probabilité de pouvoir choisir les projets qu'il souhaitera faire. Pourquoi ? Parce qu'il sera souvent considéré par ceux qui ne s'y connaissent pas aussi bien qu'elle comme une personne ressource de grande valeur, ayant mérité son statut. Elle aura donc de nombreuses propositions de mandats rémunérés, et n'aura que l'embarras du choix.


Dictateurs bienveillants ou tyrans

Comme dans l'article gourou en devenir, il ne faut pas s'arrêter sur le terme dictateur ou tyran. C'est l'intention qui compte. Quelle est-elle ? Dans la culture libre, les dictateurs bienveillants aussi appelés tyrans, sont les chefs suprèmes de la communautés de contributeur au projet.


Maintenant imaginons ECOPOL.

Il y a une cinquantaine de micro-entreprises dès le lancement d'Ecopol. Chacune a son ou ses chefs de projet. Chacune sa communauté. Chacune ses critères-qualités initiaux.

Certaines micro-entreprises sont plus importantes. Le titre officiel des responsables n'est pas important. Le mode de gouvernance de ces groupes de travail est principalement inspiré de la communauté de la culture libre tel que décrit ci-dessus. Une large documentation sur la gouvernance des communautés du libre est disponible sur le web. Certains groupes de travail auront un rôle potentiellement plus délicats. Par exemple : - le groupe d'achat. Chargés de définir les critères qualités des prestations acquises au nom de la communautés auprès de tous les autres micro-entrepreneurs prestataires de services. Le cas échéants, chargés de révoquer un prestataire, et de valider les - le groupe de gestion des candidatures, chargé de mener à bien les appels d'offres et de proposer des candidats pour les postes-clés auxc directions des groupes de travail concernés - le groupe des médiateurs en cas de conflits, pour trouver des solutions d'arrangement à l'amiable entre prestataires et clients - le groupe de gestion des critères-qualités. Chargé de la formalisation, l'harmonisation et la validation des critères-qualités génériques pour les prestations répétitives ou les prestations significatives. C'est eux qui, en quelque sorte, définissent les règles applicatives. - le groupe législatif, chargé de coordonner la formalisation et l'adoption par la communautés des règles générales de fonctionnement, - le conseil général, chargé de valider les nomination des postes-clés au sein de la communautés - le comité de l'association Ecopol, chargé statutairement de représenter ECOPOL devant les autorités externes et de prendre les décisions - etc...


Plutôt que de tous définir à l'avance,

Indicateur de bonne gouvernance

L'indicateur principal de succès de la gouvernance est aussi l'indicateur du degré de démocratie au sein de la communauté. C'est le même que dans les autres communautés de la culture libre. il consiste à évaluer la part de pouvoir réel exercée par le ou les dictateurs bienveillants, selon les critères suivants (liste non exhaustive, mais principale) : - quantité de décision dans lesquelles le ou les chefs ont du intervenir (l'objectif




La culture de la sociocratie

==

Gérer des ressources nécessite une organisation structurée basée sur la responsabilité individuelle. L'autogestion sans cadre, la démocratie sans structure ne peuvent fonctionner. Il faut définir une autorité suprême, une autorité législative, une autorité exécutive et une exécutive juridique.


L'autorité juridique

Ce sont les médiateurs qui sont en charge d'assurer le respect des principes de fonctionnement définis de manière démocratique. Ils sont amenés à se positionner et à trancher en cas de litige.

L'autorité exécutive

Elle recouvre les tâches de:

  • gestion des ressources
  • contrôle de la qualité
  • maintenance
  • respect des principes d'organisation sur le long terme

L'autorité législative

Elle reprend de nombreuses caractéristiques du système suisse:

  • possibilité pour tous et tout le temps de proposer des initiatives
  • désavouer le gouvernement
  • partage du pouvoir
  • gestion informatique des responsabilités
  • vitalité démocratique

L'autorité suprême

Les résidents autonomes formeront un Conseil des Sages, leur rôle sera de veiller à ce que les décisions prises soient conformes aux valeurs de base du projet. En tant que résidents autonomes, ils auront acquis les compétences nécessaires à cette responsabilité et ayant fait le choix de s'installer de manière définitive dans Ecopol, ils sont les gardiens du lieu.

L'association gérant Ecopol possède un droit de veto, si les résidents décident d'une mesure qui metrait à mal la pérennité du lieu, elle peut s'opposer. Cependant, cette prise de position doit être au préalable validée par le Conseil de Sages.

Comment vote-t-on?

Encart: la méthode de vote Condorcet

Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez voté ? Si oui, vous êtes-vous senti utile ? Aviez-vous le sentiment de servir la communauté ? Pensiez-vous pouvoir changer quelque chose à la marche du monde ?

« Le taux de participation au premier tour des élections régionales en métropole s'élevait dimanche à 17H00 à 39,29 % soit dix points de moins qu'au premier tour des régionales de 2004 à la même heure (49,66%), a annoncé le ministère de l'Intérieur. » Tel était le message d’une dépêche AFP sur les dernières élections législatives françaises en mars 2010. En Suisse, seuls 4 citoyens sur 10 participent aux élections fédérales, un taux nettement inférieur à celui des autres pays européens[1]. Une telle abstention souligne le désintérêt des citoyens pour les élections, provoqué par une crise de la représentation. Les électeurs ne se sentent plus, ou se sentent mal représentés.

Plus l’humanité se développe, plus il faut augmenter la capacité de gestion de la complexité. Au niveau électoral, ceci appelle à des modes de gestion plus raffinés, plus précis et plus représentatifs. Mais aussi à la responsabilisation des citoyens : « la "classe politique" n'est pas forcément figée. En démocratie, rien n'empêche un simple citoyen de se présenter aux élections, de créer un nouveau mouvement politique et de proposer une alternative aux personnalités en place au pouvoir.[2] »

Les objectifs ?

  • développer un plus grand sentiment d’appartenance au groupe,
  • dépasser une vision binaire du vote (les gagnants et les perdants) qui favorise les frustrations,
  • changer la gouvernance tout en maintenant une continuité d’action.

Le vote Condorcet, par exemple, du nom de ce philosophe, mathématicien et politologue français des Lumières, fait partie des chemins à explorer. Ce dernier avait en effet élaboré une théorie des systèmes de vote, appelée la Méthode Condorcet. Selon celle-ci, « l'unique vainqueur est celui, s'il existe, qui, comparé tour à tour à tous les autres candidats, s'avèrerait à chaque fois être le candidat préféré.[3] » Le vote Condorcet permet d'éviter les "votes sanction" visant à éliminer le candidat le moins désirable. Il permet de faire de vrais choix et de libérer la parole démocratique. Même si la méthode Condorcet connaît des limites, Condorcet lui-même admet un paradoxe dans son raisonnement, paradoxe que plusieurs ont tenté de résoudre, elle permet d’amorcer une réflexion vitale sur la représentativité des électeurs et sur leur implication dans le débat démocratique.
Sur Internet, certaines communautés –Debian, Wikipedia- témoignent d’une organisation qui implique une participation massive de chacun de ses membres. Ceci permet une promotion sur la base de la la qualité des contributions. Émergent ainsi des profils moins classiques que dans, par exemple, une multinationale : le sexe ou l'âge ne sont plus des critères discriminants.

Les résidents d'Ecopol voteront sur internet. Des séances d'explications et de débats seront organisées avant chaque vote de manière à ce que tout un chacun comprennent les enjeux de l'élection.

Les encarts de cet article

Le Saviez-vous ?

Selon la méthode Condorcet, Ralph Nader - le candidat écologiste, deuxième choix des deux camps principaux et opposés- aurait été élu en lieu et place de Bush ou de Gore aux élections présidentielles de 2000 aux Etats-Unis.

[4].