Villes et villages en transition

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Notions-clés: transition, transition towns, résilience écologique, crise, acteur du changement, adaptabilité, après-pétrole, innovation, autonomie, dimension écologique, relocalisation, Amap, coopérative, partage des savoirs, énergie, ressources, alimentation saine, projet, écologique, avant-garde, métamorphose, durabilité, coopération, troc, formation, responsabilité.

Profil-clé: Rob Hopkins


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Le mot transition, du latin transire (aller au-delà, passer à travers), définit une phase de la vie personnelle ou professionnelle qui suit une rupture. Transitionner, c'est passer à travers le trou d'une aiguille, le sas étroit d'un sablier, rapetisser avant de découvrir un nouvel horizon.

Certaines villes se sont saisies de cette notion de passage charnière, délicat à négocier pour parvenir à un nouvel état. Cette métamorphose urbaine délibérée est portée par les villes et villages en transition.

Le mouvement des Transition Towns a été formalisé en Grande-Bretagne en septembre 2006 dans la petite ville de Totnes. L'enseignant en permaculture Rob Hopkins avait travaillé sur un modèle de transition urbaine avec ses étudiants dans la ville de Kinsale en Irlande un an auparavant. Aujourd'hui, des centaines d'initiatives de transition sont en cours dans une vingtaine de pays, et partagées au sein du Transition Network (réseau de villes en transition). </br>

Les grands principes

La notion de résilience (du latin resilio, sauter en arrière, rebondir, résister au choc, à la déformation) est au cœur de la démarche. Elle décrit la capacité exceptionnelle d'adaptation et de transformation de certains individus après des épreuves. Appliquée aux villes et aux groupes, la résilience invite les populations à créer un avenir meilleur et moins vulnérable face aux crises écologiques, énergétiques et économiques qui menacent.

Alors qu'on parle souvent de résilience après un traumatisme psychologique, l'idée des Transition Towns est de prévenir ces chocs sociétaux à venir, de préparer le terrain en agissant dès maintenant pour :

  • Réduire la consommation d'énergie fossile ;
  • Reconstruire une économie locale vigoureuse et durable ;
  • Acquérir les qualifications (savoir-être et savoir-faire) qui deviendront nécessaires à la nouvelle organisation économique et sociale.

Les actions

La transition dont il s'agit prioritairement ici est le passage « de la dépendance au pétrole à la résilience locale »[1]. Une des premières actions des villes en transition est d'informer le public des enjeux du pic pétrolier et du dérèglement climatique.

D'autres projets en découlent dans le cadre d'actions coopératives : des potagers ruraux ou urbains[2], individuels ou collectifs (jardins familiaux, jardins communautaires), la plantation d'arbres ou le partage de graines, l'échange de savoirs et de pratiques (système d'échange locaux, ou SEL), le développement de l'autoproduction au sein de la communauté ou encore la mise en place d'une monnaie locale. Concernant les circuits d'alimentation, les projets visent à relocaliser la production et à raccourcir les circuits de distribution (création de marchés de producteurs, d'Amap[3] ou de coopératives d'achat).

Concernant la question de l'accès à l'énergie, il s'agit d'innover pour moins dépendre du pétrole et des réseaux électriques de longue distance, qui sont fragiles et représentent une forte déperdition d'énergie. C'est aussi une opportunité de valoriser les ressources locales et de créer des emplois sur place : bois de chauffage, énergie de la biomasse, dont agrocarburants (pour les machines des agriculteurs locaux uniquement) et méthanisation, solaire passif, solaire photovoltaïque et éolien selon les possibilités ou les nouvelles solutions proposées par les recherches en cours.

Les villes en transition sont intéressantes car elles mènent une réflexion sur la socio-psychologie du changement et sur les moyens de susciter l'adhésion des habitants à des changements de comportement.

Dans son Manuel de Transition : de la dépendance au pétrole à la résilience locale, Rob Hopkins, cofondateur de ce mouvement, explique comment nos sociétés peuvent durer, une fois affranchies de leur dépendance au pétrole, et se développer sans mener la planète à sa perte. Une initiative inspirante donc, au cœur du sujet !

Comment créer un groupe local de transition ?

Comme les champignons, les groupes de développement d'une initiative de transition ont besoin d'un terreau fertile, se font discrets et sont à traiter avec délicatesse. Le mieux est de rejoindre un groupe de votre région, participer à des stages et journées de sensibilisation, puis vous lancer localement en cocréant votre propre groupe.

Tout est basé sur la coconstruction d'un groupe local fort, à l'échelle d'une rue, un quartier, un village, relié à d'autres groupes régionaux. Deux clés de succès pour ce groupe : convivialité (de bons repas participatifs) et résultats (objectifs réalistes).

Les groupes d'acteurs de la transition les plus solides sont ceux engagés sur des initiatives très concrètes, terre à terre, par exemple :

  • Visites à pied ou vélo des lieux, équipements, activités, commerces et bars alternatifs/écolos de la commune ;
  • Création de potagers semi-sauvages dans les rues, dits incroyables comestibles[4], pour la renaissance de l'agriculture en ville avec des espèces de plantes rares ;
  • Ecoconstructions de maisons en matériaux naturels (paille, terre…) ;
  • Evénements annuels (fêtes des voisins[5], vide-grenier, Alternatiba[6]…) ;
  • Fêtes de migration des ordinateurs personnels vers des logiciels libres[7]...

Notes et références