Introduction au chapitre IV : Différence entre versions

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Chaque région a sa culture, sa langue, ses us et coutumes. Internet est une région dans un monde parallèle. Les gens de toutes les régions s'y immergent et y ont développé une culture propre. Dans le cyberespace, les repères changent. On y rencontre des individus dont le quotidien est incomparable au nôtre et qui, parfois, partagent pourtant avec nous les mêmes centres d'intérêt, les mêmes pratiques. Nous avons donc tout intérêt à nous entendre pour apprécier les avantages de ce village global et réussir à vivre, les uns et les autres, en bonne intelligence.
  
== Stress de l'internaute ==
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En près de quarante ans de vie commune, déjà, les internautes ont développé leurs propres codes culturels. Habitudes de langage. Rites de passage. Coins peu fréquentables. Stars et parias. Accessibles en quelques clics de souris.
  
L'ordinateur suscite un mélange de fascination et de dégoût. Saleté de machine.
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Nous allons continuer à vous guider. À recenser notamment :
Si vous lisez ce livre, c'est que vous souhaitez en savoir plus sur les coulisses de cette société numérique. Mais pourquoi est-ce si stressant ? Parce que ça parait compliqué. Illustration avec cette recette pour stresser un internaute, pour expliquer ce qu'il vaut mieux éviter si vous souhaitez vous aussi devenir un accoucheur du monde numérique.
 
  
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* Les dangers évidents et d'autres plus sournois ;
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* Les lieux connus de tous et les perles insoupçonnées ;
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* Les approches conseillées pour éviter de verser dans la stigmatisation rapide.
  
=== Recette pour stresser un internaute ===
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On n'a peur que de ce que l'on ne connaît pas. Apprenons à nous connaître entre internautes de bonne volonté.
Prendre un internaute lambda. Genre votre voisin de palier, de bureau ou de classe. Le plus simple c'est de lui dire qu'il a un virus très grave et qu'il va perdre toutes ses données. Mais le stress ne sera que de courte durée, Pour enfoncer le clou un peu plus profondément, voici une recette imparable.
 
 
 
Aborder frontalement des questions qui font peur : ''quels sont nos droits et devoir de citoyens sur Internet ? Est-ce que la société n'est pas en train de devenir une grande dictature avec un big brother qui nous contrôle ? Le film Matrix ne disait-il pas la vérité ? Où sont les limites ?'' Employer des termes académiques, comme enjeux des ''Technologies de l'Information et de la Communication''. Utiliser l'acronyme ''TIC''. Vite faire des jeux de mots avant que l'internaute n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive : ''éthique et TIC'', analphabéTIC... Rajouter une couche en donnant plusieurs noms au même domaine, pour bien montrer que c'est compliqué. Du genre ''société de l'information'', ''civilisation du savoir'', ''ère numérique'', ''monde virtuel''...
 
 
 
A ce stade, on peut alterner avec des questions bien techniques pour susciter le doute, du genre : t'as vérifié que ton antivirus est à jour ? Et ta dernière sauvegarde, elle date de quand ? Ton mot de passe pour ton compte en banque, tu le change chaque 6 mois comme c'est recommandé ? A chaque réponse de l'internaute, ponctuer par des onomatopées : eh ben ! Hum ! Ah la la ! Rhôô... Et si ça ne suffit pas à le destabiliser, ajoutez quelque chose à propos du NAT et du blocage de ports sur son router, de l'entropie à disposition lors de la génération de ses clefs d'encryption.
 
 
Repasser au discours intello. Expliquer par exemple à l'internaute qu'il est vital pour sa survie sociale et professionnelle d'adopter des pratiques responsables sur Internet. Faire des grandes phrases philosophico-moralistes, du genre ''Internet sans conscience n'est que ruine de l'âme''. Bien appuyer en rappelant que les enjeux de la démocratie mondiale sont avant tout les enjeux du numérique, que nous sommes tous co-responsables, qu'Internet c'est nous. Le culpabiliser en rappelant que celui qui ne comprend pas la culture numérique est un analphabète des temps modernes.
 
 
 
Ensuite baisser un peu la pression, pour lui laisser le temps de respirer un coup : poser des questions presque banales, pour paraître cool. Comment bien profiter de ce merveilleux outil ? Comment réagir au mieux dans les situations courantes ? Comment éviter les problèmes sans avoir peur de ce nouveau monde ? Créer la confiance. Lui rappeler que nous avons tous besoins de solutions face aux changements sociaux qu'Internet a provoqué : solutions à école, au travail, en famille. Abordez l'idée que la solution c'est de connaître les règles, les codes de conduite, les bonnes pratiques, et d'anticiper les risques. Obtenir son approbation. Il est bien d'accord avec vous. Il y va de sa petite histoire : ''son neveu se croyait un crack informatique et il s'est fait cambriolé parce qu'il a bêtement mis sur Facebook qu'il partait en vacances. Comme quoi ce qui compte c'est pas seulement de savoir utiliser l'ordinateur, mais aussi d'avoir un peu de jugeote et de culture générale.''.
 
 
Vous sentez le petit moment de détente ? C'est là qu'il faut porter le coup fatal. Il suffit de dire la vérité toute crue : LA solution réside dans la compréhension des nouveaux codes comportementaux du numérique. Ces fameux codes qui permettent d'être un bon pro, un ami sympa et un membre apprécié dans sa famille, toujours prêt à aider son prochain. Et là, boum, envoyer le feu d'artifice des notions-clés de la culture numérique à comprendre absolument : ''web2.0, syndication et clouds, Copyleft, méritocratie, fracture numérique, certifications par les pairs, propriétés socio-techniques, noosphère, quatre libertés fondamentales, malinfo, veille stratégique, gestion des savoirs, neutralité des réseaux, cyberharcèlement, approche client-serveur, modération à postériori, formats ouverts, FUD, trolls, phishing...
 
''
 
 
 
Et voilà le travail : BINGO, l'internaute est stressé ! Il sent que ces notions sont trop compliquées pour lui, que ça le dépasse. Il pourrait noter tous ces mots-clés et faire une recherche sur Wikipedia, s'autoformer progressivement. Mais il se rend bien compte qu'il n'a pas l'habitude de chercher pour le plaisir de comprendre et de développer de nouvelles compétences pratiques. Et tout ça le stresse terriblement. Un mélange de honte et de dégoût l'envahit. Il a envie de jeter sa satanée machine par la fenêtre.  Mais dans ce cas, plus de conversation gratuite avec son fiston qui est en voyage au Brésil. Plus de commande avec livraison à domicile. Plus de paiements bancaires. Plus de plan drague avec son pseudo momo29. Et encore moins de chance d'avoir un bon boulot s'il a pas téléchargé et testé la dernière version des logiciels de bureau.
 
 
 
=== Cinq ans pour digérer ===
 
 
 
Essayer de comprendre Internet, c'est risquer de se stresser. Alors que faire ? Se laisser manger tout cru par les pédophiles, les arnaqueurs et l'infobésité qui nous guette ? Larguer tout et redevenir chasseur-cueilleur ? Attendre d'avoir fait plein de bêtises pour constater les dégâts, crier au scandale et prendre les « mesures qui s'imposent » ? Ou rester dans l'inertie de son cocon d'amis sur Faceboook, où au moins on peut parler de trucs légers, futiles, rigoler un bon coup sans se prendre la tête à analyser l'impact de ses actes.
 
 
 
 
 
Dans ce livre, nous proposons une autre option : aborder les enjeux fondamentaux le plus simplement possible, avec un langage oral, des anecdotes, des métaphores, des illustrations, des quizz, des conseils pratiques. Faire rire et pleurer sur les pratiques des citoyens du net. Et un parti pris : ne pas céder à la tentation de parler des phénomènes de mode comme Facebook et Google, mais expliquer plutôt les aspects fondamentaux qu'il y dans les coulisses. Et se laisser plutôt 5 ans que 5 semaines pour avoir digéré ces notions. C'est normal, c'est une transition à faire en douceur, un long voyage intérieur. Prenez un article au hasard, et hop, c'est parti... <ref> Extraits de l'article "e-Culture pour patients et facilitateurs" de Théo Bondolfi et Raphaël Rousseau, paru dans "e-Learning for adults in hospital </ref>
 
 
 
 
 
=== Les codes de conduite pour la communication ===
 
Du fait qu’Internet est un medium assez jeune, les apprenants peuvent ne pas comprendre les différences entre les autres medias et quelques-uns électroniques plus récents, comme l’email, la navigation sur une plate-forme eLearning... dans ce chapitre, nous allons tenter d’aider les formateurs à comprendre ces différences pour qu’ils puissent aider les apprenants à faire de même.
 
 
 
Ce chapitre tentera de plus d’aider les formateurs ou les gestionnaires de projet à développer des programmes d’apprentissage tout au long de la vie intégrant le eLearning pour des patients hospitalisés.
 
 
 
Nous présenterons les principaux enjeux d’un environnement numérique pour pouvoir atteindre ce but. Ce challenge est lié à la capacité à développer des compétences dans la manière de se présenter soi-même sur le WEB et aider les apprenants à le faire par eux- mêmes par la suite. Nous appelons cela l’art du « profilage ».
 
 
 
Les premières choses à apprendre probablement pour utiliser un ordinateur sont :
 
 
 
* Comment utiliser le clavier et la souris,
 
* Comment utiliser les logiciels de base du bureau comme le traitement de texte et un tableur.
 
* Peut-être aussi comment jouer aux jeux informatiques (si ce n’est pas votre cas, ce sera peut-être celui de vos apprenants !)
 
 
 
'''Les formateurs doivent pratiquer le code de conduite Internet.'''
 
 
 
Des lignes directrices informelles appelées « netiquette » existent pour les utilisateurs du Web. Netiquette est une liste de règles simples dont les plus importantes sont expliquées plus loin. <ref> http://en.wikipedia.org/wiki/Netiquette ou www.albion.com/netiquette/corerules.html </ref>
 
 
 
'''Le respect du temps et la bande passante'''
 
 
 
Nous sommes souvent amenés à communiquer avec d'autres utilisateurs Internet (par ex. chat, forums ...). Il est fondamental de respecter le temps des autres et ne pas les déranger sans raison valable avec des messages. Il est aussi nécessaire de comprendre que tous les utilisateurs n'ont pas la même capacité de bande passante et donc essayer de ne pas joindre des pièces jointes lourdes dans les emails (500ko maximum) car cela peut mettre très longtemps à télécharger suivant le type de connexion.
 
 
 
'''La culture du partage de connaissance'''
 
 
 
Il ne faut pas hésiter à partager ses connaissance. Si quelqu'un a une expertise ou une connaissance particulière, ils est conseillé de la partager avec d'autres "netcitoyens". Cela contribue ainsi à enrichir le sujet dont on est expert en participant à des projets collectifs en ligne, comme Wikipédia, l'encyclopédie gratuite du net. On peut rejoindre des communautés de pratiques sur un style de musique particulier ou de n'importe quel passe-temps.
 
 
 
'''La traçabilité'''
 
 
 
''Les mots s'envolent et les écrits restent'', alors tout ce qui circule sur Internet peut être enregistré ou sauvegardé (mémoire cache). Les mots doivent par conséquent être soigneusement choisis. Le fait d'effacer le texte et les dossiers ne garantit d'ailleurs pas qu'ils n'ont pas été sauvegardés ailleurs sur le web. Il faut vraiment être prudent. Même si on se connecte à partir d'un accès public, il y a toujours moyen de retrouver ceux qui ont fait des choses punissables.
 
 
 
 
 
'''Le contexte'''
 
 
 
Une attention particulière doit être apportée à toute l'information périphérique au contexte (c'est-à-dire l'auteur, la date, l'endroit, l'audience ciblée...). Certains mots doivent être évités comme demain ou le week-end prochain, car ce sont en fait des données flexibles. L'année doit toujours apparaître dans les dates; il est dommage de lire des contenus expirés qui parlent de mois prochain quand ceux-ci réfèrent à des événements antérieurs de plusieurs mois ou années.
 
 
 
 
 
'''Utilisez le Web, mais ne copiez pas.'''
 
 
 
Quand on peut, on ne devrait pas copier et coller le contenu du Web mais plutôt faire des liens pour éviter de copier des renseignements. C'est une façon d'éviter d'être obsolète quand le document d'origine s'actualise.
 
 
 
=== Email - quelques éléments de bonnes pratiques ===
 
 
 
'''Choix du sujet: court, clair et spécifique'''
 
 
 
Les emails sont d'abord vus sous une forme courte avec le nom d'expéditeur, la date et le sujet. Ainsi si on veut que ses emails soient lus avec une attention appropriée, il faut faire attention aux termes utilisés. Les sujets comme "Comment allez-vous?", "Important", le nom de l'expéditeur ou du destinataire ou, pire, les sujets vides, doivent être évités.
 
 
 
'''Corps de l'email: simple, direct et clair'''
 
 
 
La partie principale de l'email doit s'écrire dans un langage simple, direct et clair, parce que:
 
* L'email est un média asynchrone (l'écriture et la lecture sont faites à des moments différents) ; il y a là donc une déperdition de temps car il faut plusieurs emails pour clarifier un point spécifique dans les échanges. Les gens qui lisent leurs emails peuvent avoir beaucoup de messages à lire. Il est donc important d'en venir au point sans trop de détails inutiles.
 
* Les gens qui lisent leurs emails peuvent avoir beaucoup de messages à lire.
 
 
 
==Sources et notes==
 
 
 
<references/>
 
 
 
*Les règles de base de la Netiquette, Virginia Shea (1994):
 
http://www.albion.com/netiquette/corerules.html
 
*RFC1855, Netiquette Guidelines:
 
http://www.faqs.org/rfcs/rfcl855.html
 
*Internet and Web Glossary: Internet and Web Essentials (ISBN
 
1887902460) by Ernest Ackermann and Karen Hartman (2000):
 
http://www.webliminal.com/essentials/glossary.htm#asynchronous
 
*The Jedi Master Speaks: Asynchronicity (August 15,1999):
 
http://www.dreamagic.com/jedi/article5.html
 
*Asynchronicity: Distributed Learning Communities:
 
http://www.wsu.edu/vwsu/direction/DirectPapers/
 
Asynchronicity.html
 
*Asynchrones Lernen:
 
http://www.wsu.edu/vwsu/RFP9631/WP1101496.html
 
*Allgegenwart im Internet-Zeitalter:
 
http://jeremy.zawodny.com/blog/archives/002931.html
 

Version actuelle datée du 15 août 2012 à 16:06

Chaque région a sa culture, sa langue, ses us et coutumes. Internet est une région dans un monde parallèle. Les gens de toutes les régions s'y immergent et y ont développé une culture propre. Dans le cyberespace, les repères changent. On y rencontre des individus dont le quotidien est incomparable au nôtre et qui, parfois, partagent pourtant avec nous les mêmes centres d'intérêt, les mêmes pratiques. Nous avons donc tout intérêt à nous entendre pour apprécier les avantages de ce village global et réussir à vivre, les uns et les autres, en bonne intelligence.

En près de quarante ans de vie commune, déjà, les internautes ont développé leurs propres codes culturels. Habitudes de langage. Rites de passage. Coins peu fréquentables. Stars et parias. Accessibles en quelques clics de souris.

Nous allons continuer à vous guider. À recenser notamment :

  • Les dangers évidents et d'autres plus sournois ;
  • Les lieux connus de tous et les perles insoupçonnées ;
  • Les approches conseillées pour éviter de verser dans la stigmatisation rapide.

On n'a peur que de ce que l'on ne connaît pas. Apprenons à nous connaître entre internautes de bonne volonté.