Nous sommes tous des pirates : Différence entre versions
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Dans ''la Bible'', il est rapporté que Jésus aurait dit : « Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre. » Dans le monde numérique, le pêché le plus connu, c'est le piratage. Or, dans les faits, une très grande majorité des internautes ont commis au moins une fois un acte qui est légalement considéré comme criminel ! | Dans ''la Bible'', il est rapporté que Jésus aurait dit : « Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre. » Dans le monde numérique, le pêché le plus connu, c'est le piratage. Or, dans les faits, une très grande majorité des internautes ont commis au moins une fois un acte qui est légalement considéré comme criminel ! |
Version du 19 août 2012 à 20:42
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Dans la Bible, il est rapporté que Jésus aurait dit : « Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre. » Dans le monde numérique, le pêché le plus connu, c'est le piratage. Or, dans les faits, une très grande majorité des internautes ont commis au moins une fois un acte qui est légalement considéré comme criminel !
Si l’on fait le total des amendes faisant l'objet de condamnations pour du contenu volé, on arrive à plus d'argent qu’il n’y a sur terre. Les majors essaient donc de gagner plus d'argent qu'il n'y en a sur terre, ce qui montre la disproportion.
À l’heure actuelle, la loi sur le droit d'auteur n'est plus applicable. Jean-Frédéric Jausslin, chef de l'office Fédéral de la Culture en suisse, et Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie et ancien leader de la Banque Mondiale, le disent à l'unisson, pourtant sans s'être consulté : « Le droit d'auteur doit être révisé, il nous faut chercher de nouveaux modèles protégeant les artistes, les producteurs et les consommateurs. » Au lieu de faire du forcing sur la privatisation de l'information et l'usage des licences exclusives, il faudrait repenser le droit pour qu’il soit applicable. Dans la pratique, un très faible pourcentage d'artistes possède un fric fou, alors que la majorité d’entre eux n'arrivent pas à vivre de leur art. Pour éliminer ce problème, on interdit, on fait des lois. Mais au final rien n’a changé sur le plan juridique pour prendre en compte la nouvelle manière de penser dans un monde connecté.
« On doit adapter la législation du droit d'auteur ou des autres droits qu'on peut avoir peut importe comment on les appelle, c'est-à-dire comment est ce qu'on fait pour réglementer d'une manière ou d'une autre les intérêts du créateur et de l'usager. […]. Si on parle de liberté, égalité et fraternité, je pense que cette liberté et fraternité, elle se fait aussi bien dans une certain équité entre le créateur et l'usager. » [1]
Pirater ou se libérer ?
Choisir d'employer un logiciel libre quand on a déjà des habitudes avec un logiciel propriétaire est une contrainte, alors qu'il est si facile de pirater le logiciel privateur ! Pourtant, les logiciels crackés comprennent parfois des virus pour le plus grand bénéfice des pirates. Ensuite, utiliser un logiciel propriétaire sans le payer ne fait qu'asseoir la position dominante de son éditeur puisqu'il est certain que les utilisateurs qui se sont auto-formés à leur logiciel en sont dépendants. Ils auront alors l'assurance de pouvoir les vendre aux entreprises et administrations. La position dominante ainsi acquise leur permettra aussi de provoquer des ruptures technologiques forcées avec de nouvelles versions de logiciels qui ne lisent plus les anciens formats ou ne font plus tourner les anciens matériels... Choisir le logiciel privateur et les œuvres privatrices, c'est donc soumettre la pérennité de ses données et de ses équipements à la politique commerciale d'une entreprise qui vise ses propres intérêts, parfois au détriment des consommateurs. À l'inverse, parce qu'il est ouvert et centré sur l'interopérabilité, le logiciel libre respecte ses utilisateurs et constitue une alternative légale qui a su prospérer à l'ombre des multinationales.
La culture des licences libres, c'est également des communautés qui font vivre les projets. Historiquement, celles-ci ont grandi avec Internet. Les infrastructures informatiques d'Internet elles-mêmes doivent tout au logiciel libre et les projets libres utilisent depuis toujours Internet pour fonctionner. Internet et le logiciel libre ont donc connu un codéveloppement symbiotique. Au travers d'Internet, les communautés du Libre ont construit et conservé le contrôle de leurs propres moyens de communication, ce qui est l'une des clés de leur succès. Ces communautés ont toujours été très actives, notamment parce qu'elles parviennent à réunir des gens très différents autour de projets communs. Les projets de logiciels libres visent avant toute chose à mener des projets concrets, le droit et les grands principes servent un objectif pratique et non l'inverse. Cela est notamment possible grâce à la rigueur juridique des licences. Il n'y a pas d'ambiguïté sur ce qui est ou n'est pas du logiciel libre. En dernier lieu, les grands principes du logiciel libre permettent également d'entretenir un dialogue idéologique entre les intérêts privés et collectifs des projets. Ainsi, un projet libre dont le code n'est pas documenté et qui limite l'interopérabilité sera déconsidéré dans la communauté, même s'il est libre.
En vertu des règles des licences copyleft, chacun peut copier le code pour fonder un projet alternatif s'il n'est pas d'accord avec le projet initial. Ainsi, chacun est certain de pouvoir récupérer l'énergie qu'il a investi dans un projet. Cela arrive couramment, car dans le logiciel libre comme partout ailleurs, les conflits humains sont présents. Ce système propose toutefois un excellent équilibre entre réalisation concrète, organisation collective et respect de la liberté individuelle. Les principes du logiciel libre se sont étendus au-delà du logiciel dans le domaine des arts et du savoir, avec l'exemple le plus connu qu'est Wikipédia.
- ↑ Jean-Frédéric Jausslin, Forum de l'eCulture, dans le film Netizenship, Ynternet.org 2009-2010 et interview de Pascal Gloor, vice-président du parti pirate suisse