La culture du don contre l'esclavage moderne : Différence entre versions

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(Commerce de données)
 
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== Version PDF et imprimée ==
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''libre, culture libre, licence, copyright, copyleft, GNU, GPL, General Public License, Debian, pirates, esclaves, don, culture du don, partage''
  
Pensez à un documentaire que avez bien aimé. Documentaire sous forme de film, de livre, de mode d'emploi sur le web, quel que soit le sujet et le support, il donne des informations que vous trouvez très intéressantes. Alors l'idée vous prend de le copier pour le distribuer à vos amis. Est-ce légal ? Si le documentaire est sous une licence dite "libre", oui. Vous pouvez d'ailleurs faire un don à auteur, pour l'encourager à poursuivre son oeuvre. Car libre n'est pas gratuit. Libre, c'est la liberté d'accéder, d'utiliser, de modifier et de redistribuer une oeuvre.
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Modifier, par exemple en mettant spontanément en légende la traduction du documentaire dans la langue de votre pays. C'est techniquement et légalement possible, pour autant que la licence le permette. Et financièrement, la culture du don est aussi rémunératrice que la culture de l'usage exclusif. Mais notre pratique dominante, notre habitude, c'est d'imaginer que nous devons "protéger" les oeuvres des pirates, en rendant les utilisateurs esclaves d'un système de licence qui ne sert que les intérêts d'une minorité de producteurs. Car si l'oeuvre documentaire est réalisée à compte d'auteur, l'auteur à tout intérêt à mettre son oeuvre sous licence libre, afin d'assurer une audience la la plus large possible, via Internet. Et à demander aux internautes de faire une contribution. Wikipedia récolte plusieurs dizaines de millions par an ainsi. Et ce n'est pas la seule. De nombreux artistes choisissent ce modèle. Il casse la spirale négative des esclaves et des pirates, et ouvre une nouvelle la spirale positive du partage de la connaissance.
 
  
Faisons un petit retour en arrière, vers 1800. Quelques familles régnantes se partageaient les terres. Le commerce d'esclaves allait bon train. out le monde acceptait cet état de fait en étant convaincu qu'il n'y avait pas d'autre solution. Seule une petite minorité s'élevait contre l'esclavage, certains pirates, certains citoyens militants. Tous rappelait que l'esclavage n'est pas une fatalité, qu'il est possible de faire autrement, de permettre à chacun de bénéficier des mêmes chances. Certes, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen[http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_des_droits_de_l%27homme_et_du_citoyen_de_1789] avait déjà été publiée, mais son application était encore balbutiante.
 
 
Aujourd'hui, les ségrégations ont évolué. Comme à l'époque des colonies, il existe des pirates et des esclaves d'un côté et des hommes libres de l'autre. Mais vu la grande inversion vers une économie de la connaissance, c'est dans le domaine de la connaissance que les pouvoirs se jouent ou se déjouent. Ceux qui encouragent volontairement ou involontairement cette culture d'esclaves et de pirates concentrent leurs intérêts personnelssur le controle des flulx d'infromation. Ils gardent solidement les rennes des outils pour produire de la connaissance. Ce contrôle, cette volonté d'exclusivité, c'est une tendance que certains surnomment le ''libéral-communisme''. Elle est appliquée par les fondateurs de grandes entreprises comme Bill Gates de Microsoft, Steve Jobs d'Apple, Larry Ellison d'Oracle, Amazon, Yahoo et bien-entendu Google. Ce sont les
 
  
Ils sont rejoints par des magnats des médias qui règnent soit sur un domaine (le commerce électronique pour Amazon), des concurrences, la surveillance des utilisateurs, et surtout l'interdiction de partager l'information. On dirait le contraire avec Google qui publie des livres gratuitement ? Demandez à Google vous donner la liste de tout ce qu'ils possède sur vous : vos habitudes de consommations, vos mots-clés de recherches; réponse : secret professionnel, chasse gardée. Refus de vous donner les informations sur vous. C'est le principe des fiches secrètes, qui ne servent que les intérêts de l'entreprise qui la possède, et dans un seul but : les revendre à d'autres entreprises dans le cadre de campagnes publicitaires ciblées, pour consommer toujours plus. Demandez à Facebook de vous laisser copier toutes les données que vous avez mis dans votre compte ; réponse : non, en créant un compte sur Facebook, vous acceptez de ne pas copier vos données. Vous pouvez tout de même le faire, mais c'est contraire au contrat que vous avez signé. Et ainsi Facebook interdit à ses utilisateurs de transférer leurs images et textes postés sur Facebook sur un autre réseau social plus éthique.  
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Songez à un film, à un livre, voire même à un mode d'emploi trouvés sur l'Internet. Les informations que vous y découvrez, quels que soient le sujet et le support, vous semblent particulièrement dignes d'intérêt. Aussi l'idée vous vient-elle de les copier afin de les distribuer à vos amis. Est-ce légal ? Si les supports concernés sont placés sous une licence dite « libre », oui. Vous pouvez d'ailleurs faire un don à l'auteur pour l'encourager à poursuivre son travail. '''Car libre n'est pas gratuit'''. L'auteur d'une œuvre sous licence libre peut vendre son œuvre et vendre du service autour de l'œuvre : adaptation, mise à jour, déclinaison...
  
Ces techniques commerciales rendent les fondateurs de ces nouvelles familles régnantes surpuissant. Ils dirigent l'économie, et se mélangent avec la politique. Ce sont ces mêmes multimilliardaires qui se réunissent ensuite pour lancer des fondations charitables. Le fonctionnement de ces fondations, notamment celle de Bill & Melinda Gates révèle de surprenante contradictions. Selon une étude du Los Angeles Times, "41 % de ses actifs (hors titres d’Etat américains ou étrangers) – concernent des entreprises dont l’action contrarie ses objectifs philanthropiques ou ses préoccupations sociales."[http://www.courrierinternational.com/article/2007/02/01/les-etranges-placements-de-la-fondation-gates].
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Libre, c'est la liberté d'accéder à une œuvre de l'utiliser, de la modifier et de la redistribuer.  
  
Dans l'univers numérique, certaines communautés font écho à l'action émancipatrice des pionniers du temps des colonies, qui luttèrent contre l'esclavage et l'exploitation de la majorité par une minorité. Ils promeuvent un monde virtuel globalisé et citoyen, sans pirates ni esclaves. Ils s'appuient sur le principe d'équité des chances est cher aux fondateurs du net et du web. Un cyberespace indépendant. Leur seule garantie : la neutralité des réseaux et les succès chiffrés des mouvement de la culture libre tels que GNU, la GPL, Debian, Firefox, Open Office et bien sûr Wikipedia, pour ne citer qu'eux. Ils défendent l'image d'un savoir partagé par tous et favorisent les revenus générés par la vente de services et non d'une exclusivité. Ils s'opposent aux tendances privatives qui se retrouvent dans tous les domaines: encyclopédies, vente de livres (Amazon VS Publie.net) vente de produits, hébergement de profils (Facebook VS Diaspora), moteurs de recherche (Google VS Scroogle).
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La modifier ? En ajoutant spontanément, par exemple dans le cas d'un documentaire vidéo, sa traduction dans la langue de votre pays. Cette intervention est techniquement et légalement possible, pour autant que la licence le permette. Sur un plan financier, la culture du don est aussi rémunératrice que la culture de l'usage exclusif. Nous avions pourtant l'habitude de penser qu'il fallait protéger les œuvres des risques de « piratage ». Or nos idées sont inspirées par d'autres, invariablement. On ne crée presque jamais à partir de rien.  
Au final, on peut considérer que la tendance privative et libérale-communiste est le symptôme standard d'une situation nouvelle, la preuve que l'humanité a besoin de faire des erreurs pour se rendre compte de l'ampleur des inégalités qu'elle génère pour ensuite mieux recadrer et encourager l'équité et la justice sociale. Inversement, la tendance libre qui dénonce la spirale négative des esclaves et pirates se réclame du bien commun pour encourager l'émergence de pratiques durables, honnêtes, loyales. C'est une minorité émergente qui ne peut qu'obtenir gain de cause à long terme. Mais dans l'intervalle, c'est une petite minorité de libéraux-communistes qui se partagent sans scrupules le gâteau. Pour eux, la privatisation et l'accumulation des richesses est normale, c'est le fruit de leurs idées géniales. Ils passent sous silence le fait que leur génie se concentre essentiellement dans leur capacité à convaincre les investisseurs de leur donner le moyen d'imposer leur pouvoir dans leur domaine d'activité. Ils sont bien conscients que leur position n'est pas durable. Année après année, ils perdent du terrain au fruit d'une culture plus participative avec une meilleure répartition, autant des responsabilités que des bénéfices.
 
Au final, derrière le modèle libéral-communiste réside l'idée de l'ancien paradigme des familles régnantes sans scrupules qui, après avoir pris par la force, font la charité. Quand à la culture émergente du partage et du don, cette spirale positive, elle est comme toute les cures de désintoxication : lente, profonde, difficile, mais juste et seule source de libération. Elle permet que tous les internautes puissent apprendre à pêcher, elle montre comment s'autonomiser plutôt que de dépendre de multinationales du show business et de l'informatique. Elle permet la liberté de choix.
 
  
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Plus important : vouloir brider la diffusion d'une œuvre rend les utilisateurs esclaves d'un système de licences qui sert seulement les intérêts d'une minorité de producteurs. Car si l'œuvre documentaire est réalisée à compte d'auteur, ce dernier a tout intérêt à la placer sous licence libre, afin de lui assurer l'audience la plus large possible, via l'Internet. Il a aussi tout intérêt à demander aux internautes de verser une contribution pour soutenir son travail. C'est ainsi que la fondation ''Wikimedia'', qui gère ''Wikipédia'', récolte plusieurs dizaines de millions de dollars par an. Et elle n'est pas la seule. De nombreux artistes choisissent ce modèle. '''Ils cassent ainsi la spirale négative des esclaves et des pirates et amorcent la spirale positive du partage de la connaissance'''.
  
=== Le Saviez-vous? ===
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== Un air de déjà vu  ==
IBM, leader du secteur informatique des années 40 à nos jours, a su prendre le virage du libre dès les années 90. Aujourd'hui, IBM promeut largement cette tendance : ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur un temps d'accompagnement permettant que des entreprises de toutes tailles adoptent des systèmes informatiques cohérents répondant à leurs besoins. Leur spécialité s'est réorientée dans le conseil et non plus la vente de matériel et, à ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. C'est notamment elle qui a investit des centaines de millions dans la promotion du système d'exploitation Linux.
 
  
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Un bref retour en arrière s'impose. Au début du xix<sup>e</sup> siècle, quelques puissantes familles se partageaient les terres disponibles. Le commerce d'esclaves prospérait. Chacun acceptait cet état de fait, convaincu qu'il n'existait pas de système alternatif. Seule une minorité s'est élevée contre l'esclavage&nbsp;: composée de «&nbsp;pirates&nbsp;» et de citoyens militants, elle a rappelé que l'esclavage n'était pas une fatalité, qu'il était possible de faire autrement, de permettre à tous de bénéficier des mêmes chances. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789<ref>[http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_des_droits_de_l%27homme_et_du_citoyen_de_1789 Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 sur Wikipédia]</ref> avait certes déjà été promulguée, mais son application restait balbutiante.
  
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Aujourd'hui les ségrégations ont changé de terrain. L'époque, comme au temps des colonies, continue de mettre en scène esclaves, pirates et hommes libres. Mais c'est désormais dans le domaine de la connaissance que les pouvoirs se font et se défont. Ceux qui encouragent de façon délibérée ou involontaire la culture d'esclaves et de pirates associent leur intérêt personnel au contrôle des flux d'information. C'est pourquoi ils s'agrippent si farouchement aux rênes des nouveaux outils producteurs de connaissance. Certains ont qualifié de libérale-communiste cette volonté de contrôle et d'exclusivité, exercée par de grandes entreprises et leurs fondateurs tels Microsoft (Bill Gates), Apple (Steve Jobs), Oracle (Larry Ellison), Amazon, Yahoo! et bien entendu Google. '''C'est là que sont concentrés les pôles de pouvoir de l'ère numérique'''.
  
== Version en ligne ==
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Leader du secteur informatique des années 1940 à nos jours, IBM a su prendre le virage du Libre dès les années 1990 et s'en fait aujourd'hui l'un des meilleurs promoteurs&nbsp;. Ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur un temps d'accompagnement permettant que des entreprises de toute taille adoptent des systèmes informatiques cohérents, répondant à leurs besoins. La multinationale s'est ainsi réorientée vers le conseil, de préférence à la vente de matériel. À ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. Elle a notamment investi des centaines de millions de dollars dans la promotion du système d'exploitation GNU/Linux.
  
Commentaires:
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== Commerce de données  ==
  
Demander à Raphaël de rajouter des éléments à propos des points communs évoqués dans cette phrase:
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Les géants du numérique tendent à étouffer leurs concurrents, à favoriser la surveillance de leurs utilisateurs et donc à œuvrer pour que le partage de l'information reste interdit. Demandez à Google, qui fournit ses services « gratuitement », de vous procurer la liste de toutes les données recueillies à votre sujet<ref>[http://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-449720-facebook-demander-recevoir-historique-compte-cd.html Ou encore à Facebook]</ref>&nbsp;: vos habitudes de consommation, vos mots-clés de recherches… On vous répondra en invoquant le secret professionnel. C'est le principe des fiches secrètes qui ne servent que les intérêts de l'entreprise concernée. Dans un seul but&nbsp;: les revendre à d'autres entreprises dans le cadre de campagnes publicitaires ciblées, pour vous inciter à consommer toujours plus.  
«  Elle est appliquée par les fondateurs symboles de grandes entreprises comme Bill Gates de Microsoft, Steve Jobs d'Apple, Larry Ellison d'Oracle, Amazon, Yahoo et bien-entendu Google. Ils sont rejoints par des magnats des médias comme Berlusconi, Dassault, Mastoc. Leurs points communs: les stratégies commerciales basées sur le rachat ou la destruction des concurrences, la surveillance, et souvent les amendes des autorités de lutte contre le monopole et autre méthode de concurrence déloyale. »
 
  
Ajouter des exemples de programmes similaires mais privatisés VS libres comme  Google VS Scroogle
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Ces techniques «&nbsp;commerciales&nbsp;» ont largement contribué à l'extraordinaire puissance des fondateurs de ces nouvelles oligarchies. Ce sont eux qui dirigent aujourd'hui l'économie et influencent certaines orientations politiques. Les mêmes multimilliardaires lancent aussi parfois des fondations caritatives dont le fonctionnement – dans le cas de celle de Bill & Melinda Gates, par exemple – révèle de surprenantes contradictions&nbsp;. Selon une étude du Los Angeles Times, «&nbsp;41&nbsp;% des actifs (de la Fondation Gates, hors titres d'État américains ou étrangers) concernent des entreprises dont l'action contrarie ses objectifs philanthropiques ou ses préoccupations sociales&nbsp;»<ref>[http://www.courrierinternational.com/article/2007/02/01/les-etranges-placements-de-la-fondation-gates Charles Piller, Edmund Sanders et Robin Dixon, « Les étranges placements de la Fondation Gates », ''Courrier international'', 1<sup>er</sup> février 2007.]</ref>.
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Mais dans cet univers numérique d'apparence impitoyable, certaines communautés résistent à la tendance dominante&nbsp;. Elles font ainsi écho à l'action émancipatrice des pionniers qui luttèrent contre l'esclavage et l'exploitation de la majorité par une minorité. Elles militent en faveur d'un monde numérisé globalisé et citoyen, sans pirate, ni esclave. Elles s'appuient sur le principe d'équité des chances cher aux fondateurs du Net et du Web, au sein d'un cyberespace indépendant.
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Ces communautés dynamiques s'appuient essentiellement sur la neutralité des réseaux et le succès objectif des mouvements dédiés à la culture libre tels que GNU, la GPL (General Public License), Debian, Firefox, LibreOffice ou Wikipédia, pour ne citer qu'eux. Elles défendent l'idée d'un savoir partagé par tous et la génération de revenus grâce à la vente de services, non de telle ou telle exclusivité. Face aux tendances privatrices, elles proposent des alternatives fiables dans tous les secteurs&nbsp;: encyclopédies, vente de livres (Amazon versus Publie.net), vente de produits, hébergement de profils (Facebook versus Diaspora), moteurs de recherche (Google versus Scroogle), etc. Elles disent non aux drogues qui rendent dépendant.
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La tendance privatrice et libérale-communiste s'explique par le caractère inédit de la situation dans laquelle se trouve l'Humanité&nbsp;. Les pratiques commerciales à court terme commencent à être documentées. Cela aidera à prendre conscience de l'ampleur des inégalités ainsi générées et à mieux défendre, par la suite, l'équité et la justice sociale de la société de l'information. La minorité active qui dénonce aujourd'hui la spirale négative des esclaves et pirates se réclame du bien commun pour encourager l'émergence de pratiques durables, honnêtes, loyales. À long terme, elle ne peut qu'obtenir gain de cause. La position des libéraux-communistes qui se partagent actuellement le gâteau et jugent normales la privatisation et l'accumulation des richesses est-elle durable? Le génie qui leur a permis d'occuper une position dominante réside désormais essentiellement dans leur capacité à convaincre les investisseurs de leur donner les moyens de continuer à imposer leur pouvoir, là où ils l'exercent.
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Chaque année, ils perdent un peu plus de terrain au profit d'une culture participative fondée sur une meilleure répartition des responsabilités et des bénéfices. La culture du partage et du don, cette spirale positive, émerge lentement, difficilement, mais en profondeur. Libératrice, elle permettra à tous les internautes d'apprendre à pêcher. Elle aide déjà à conquérir son autonomie, plutôt qu'à rester dépendant des multinationales de l'''entertainment'' et de l'informatique. Elle octroie la liberté de choix.
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== Compléments ==
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=== Le Saviez-vous ? ===
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Leader du secteur informatique des années 40 à nos jours, IBM a su prendre le virage du libre dès la décennie 90 et s'en fait aujourd'hui l'un des meilleurs promoteurs : ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur un temps d'accompagnement permettant que des entreprises de toute taille adoptent des systèmes informatiques cohérents, répondant à leurs besoins. La multinationale s'est ainsi réorientée vers le conseil, de préférence à la vente de matériel. A ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. Elle a notamment investi des centaines de millions de dollars dans la promotion du système d'exploitation Linux.
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== Notes et références ==
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<references/>
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== Annexes ==

Version actuelle datée du 23 août 2012 à 11:15

libre, culture libre, licence, copyright, copyleft, GNU, GPL, General Public License, Debian, pirates, esclaves, don, culture du don, partage



Songez à un film, à un livre, voire même à un mode d'emploi trouvés sur l'Internet. Les informations que vous y découvrez, quels que soient le sujet et le support, vous semblent particulièrement dignes d'intérêt. Aussi l'idée vous vient-elle de les copier afin de les distribuer à vos amis. Est-ce légal ? Si les supports concernés sont placés sous une licence dite « libre », oui. Vous pouvez d'ailleurs faire un don à l'auteur pour l'encourager à poursuivre son travail. Car libre n'est pas gratuit. L'auteur d'une œuvre sous licence libre peut vendre son œuvre et vendre du service autour de l'œuvre : adaptation, mise à jour, déclinaison...

Libre, c'est la liberté d'accéder à une œuvre de l'utiliser, de la modifier et de la redistribuer.

La modifier ? En ajoutant spontanément, par exemple dans le cas d'un documentaire vidéo, sa traduction dans la langue de votre pays. Cette intervention est techniquement et légalement possible, pour autant que la licence le permette. Sur un plan financier, la culture du don est aussi rémunératrice que la culture de l'usage exclusif. Nous avions pourtant l'habitude de penser qu'il fallait protéger les œuvres des risques de « piratage ». Or nos idées sont inspirées par d'autres, invariablement. On ne crée presque jamais à partir de rien.

Plus important : vouloir brider la diffusion d'une œuvre rend les utilisateurs esclaves d'un système de licences qui sert seulement les intérêts d'une minorité de producteurs. Car si l'œuvre documentaire est réalisée à compte d'auteur, ce dernier a tout intérêt à la placer sous licence libre, afin de lui assurer l'audience la plus large possible, via l'Internet. Il a aussi tout intérêt à demander aux internautes de verser une contribution pour soutenir son travail. C'est ainsi que la fondation Wikimedia, qui gère Wikipédia, récolte plusieurs dizaines de millions de dollars par an. Et elle n'est pas la seule. De nombreux artistes choisissent ce modèle. Ils cassent ainsi la spirale négative des esclaves et des pirates et amorcent la spirale positive du partage de la connaissance.

Un air de déjà vu

Un bref retour en arrière s'impose. Au début du xixe siècle, quelques puissantes familles se partageaient les terres disponibles. Le commerce d'esclaves prospérait. Chacun acceptait cet état de fait, convaincu qu'il n'existait pas de système alternatif. Seule une minorité s'est élevée contre l'esclavage : composée de « pirates » et de citoyens militants, elle a rappelé que l'esclavage n'était pas une fatalité, qu'il était possible de faire autrement, de permettre à tous de bénéficier des mêmes chances. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789[1] avait certes déjà été promulguée, mais son application restait balbutiante.

Aujourd'hui les ségrégations ont changé de terrain. L'époque, comme au temps des colonies, continue de mettre en scène esclaves, pirates et hommes libres. Mais c'est désormais dans le domaine de la connaissance que les pouvoirs se font et se défont. Ceux qui encouragent de façon délibérée ou involontaire la culture d'esclaves et de pirates associent leur intérêt personnel au contrôle des flux d'information. C'est pourquoi ils s'agrippent si farouchement aux rênes des nouveaux outils producteurs de connaissance. Certains ont qualifié de libérale-communiste cette volonté de contrôle et d'exclusivité, exercée par de grandes entreprises et leurs fondateurs tels Microsoft (Bill Gates), Apple (Steve Jobs), Oracle (Larry Ellison), Amazon, Yahoo! et bien entendu Google. C'est là que sont concentrés les pôles de pouvoir de l'ère numérique.

Leader du secteur informatique des années 1940 à nos jours, IBM a su prendre le virage du Libre dès les années 1990 et s'en fait aujourd'hui l'un des meilleurs promoteurs . Ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur un temps d'accompagnement permettant que des entreprises de toute taille adoptent des systèmes informatiques cohérents, répondant à leurs besoins. La multinationale s'est ainsi réorientée vers le conseil, de préférence à la vente de matériel. À ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. Elle a notamment investi des centaines de millions de dollars dans la promotion du système d'exploitation GNU/Linux.

Commerce de données

Les géants du numérique tendent à étouffer leurs concurrents, à favoriser la surveillance de leurs utilisateurs et donc à œuvrer pour que le partage de l'information reste interdit. Demandez à Google, qui fournit ses services « gratuitement », de vous procurer la liste de toutes les données recueillies à votre sujet[2] : vos habitudes de consommation, vos mots-clés de recherches… On vous répondra en invoquant le secret professionnel. C'est le principe des fiches secrètes qui ne servent que les intérêts de l'entreprise concernée. Dans un seul but : les revendre à d'autres entreprises dans le cadre de campagnes publicitaires ciblées, pour vous inciter à consommer toujours plus.

Ces techniques « commerciales » ont largement contribué à l'extraordinaire puissance des fondateurs de ces nouvelles oligarchies. Ce sont eux qui dirigent aujourd'hui l'économie et influencent certaines orientations politiques. Les mêmes multimilliardaires lancent aussi parfois des fondations caritatives dont le fonctionnement – dans le cas de celle de Bill & Melinda Gates, par exemple – révèle de surprenantes contradictions . Selon une étude du Los Angeles Times, « 41 % des actifs (de la Fondation Gates, hors titres d'État américains ou étrangers) concernent des entreprises dont l'action contrarie ses objectifs philanthropiques ou ses préoccupations sociales »[3].

Mais dans cet univers numérique d'apparence impitoyable, certaines communautés résistent à la tendance dominante . Elles font ainsi écho à l'action émancipatrice des pionniers qui luttèrent contre l'esclavage et l'exploitation de la majorité par une minorité. Elles militent en faveur d'un monde numérisé globalisé et citoyen, sans pirate, ni esclave. Elles s'appuient sur le principe d'équité des chances cher aux fondateurs du Net et du Web, au sein d'un cyberespace indépendant.

Ces communautés dynamiques s'appuient essentiellement sur la neutralité des réseaux et le succès objectif des mouvements dédiés à la culture libre tels que GNU, la GPL (General Public License), Debian, Firefox, LibreOffice ou Wikipédia, pour ne citer qu'eux. Elles défendent l'idée d'un savoir partagé par tous et la génération de revenus grâce à la vente de services, non de telle ou telle exclusivité. Face aux tendances privatrices, elles proposent des alternatives fiables dans tous les secteurs : encyclopédies, vente de livres (Amazon versus Publie.net), vente de produits, hébergement de profils (Facebook versus Diaspora), moteurs de recherche (Google versus Scroogle), etc. Elles disent non aux drogues qui rendent dépendant.

La tendance privatrice et libérale-communiste s'explique par le caractère inédit de la situation dans laquelle se trouve l'Humanité . Les pratiques commerciales à court terme commencent à être documentées. Cela aidera à prendre conscience de l'ampleur des inégalités ainsi générées et à mieux défendre, par la suite, l'équité et la justice sociale de la société de l'information. La minorité active qui dénonce aujourd'hui la spirale négative des esclaves et pirates se réclame du bien commun pour encourager l'émergence de pratiques durables, honnêtes, loyales. À long terme, elle ne peut qu'obtenir gain de cause. La position des libéraux-communistes qui se partagent actuellement le gâteau et jugent normales la privatisation et l'accumulation des richesses est-elle durable? Le génie qui leur a permis d'occuper une position dominante réside désormais essentiellement dans leur capacité à convaincre les investisseurs de leur donner les moyens de continuer à imposer leur pouvoir, là où ils l'exercent.

Chaque année, ils perdent un peu plus de terrain au profit d'une culture participative fondée sur une meilleure répartition des responsabilités et des bénéfices. La culture du partage et du don, cette spirale positive, émerge lentement, difficilement, mais en profondeur. Libératrice, elle permettra à tous les internautes d'apprendre à pêcher. Elle aide déjà à conquérir son autonomie, plutôt qu'à rester dépendant des multinationales de l'entertainment et de l'informatique. Elle octroie la liberté de choix.

Compléments

Le Saviez-vous ?

Leader du secteur informatique des années 40 à nos jours, IBM a su prendre le virage du libre dès la décennie 90 et s'en fait aujourd'hui l'un des meilleurs promoteurs : ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur un temps d'accompagnement permettant que des entreprises de toute taille adoptent des systèmes informatiques cohérents, répondant à leurs besoins. La multinationale s'est ainsi réorientée vers le conseil, de préférence à la vente de matériel. A ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. Elle a notamment investi des centaines de millions de dollars dans la promotion du système d'exploitation Linux.

Notes et références

Annexes