Les vrais et les faux défis d'Ecopol : Différence entre versions

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(Page créée avec « Une des premières réactions à la lecture de ce projet est de dire "mais où se situe la terre, l'avez vous déjà acquise"? Effectivement, démarrer dans un lieu physique … »)
 
(Aspects techniques: le faux défi)
 
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Une des premières réactions à la lecture de ce projet est de dire "mais où se situe la terre, l'avez vous déjà acquise"? Effectivement, démarrer dans un lieu physique est très important, néanmoins, la construction et la réunion des intérêts en amont, du démarrage est plus qu'essentiel. Dans ce contexte, il est intéressant de distinguer quelques vrais et quelques faux défis. Les vrais défis sont de l'ordre social et les faux défis de l'ordre technique.
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Vous vous demandez sûrement:
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<br>''« Mais où se situe cet Ecopol? Avez-vous acheté un terrain? »''
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<br> Effectivement, trouver une terre pour construire l'écolieu et l'acquérir sont des étapes très importantes. Pourtant, la définition et la réunion des intérêts sont tout autant essentielles. Les vrais défis de l'écologie sont les problèmes sociaux; les difficultés techniques ne sont que secondaires. Il faut d'abord se mettre d'accord sur un nouveau mode de fonctionnement. Cette adhésion à des valeurs et pratiques communes prime sur les aspects techniques, qui ne sont que les moyens assujettis à cet accord fondateur.
  
Faux défis:
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Il est intéressant de distinguer les vrais des faux défis. Les relations sociales sont toujours plus difficiles à résoudre que les questions techniques. Le progrès de la technologie nous permet de trouver de nombreuses solutions, qui ne sont pas toutes encore utilisées aujourd'hui.
  
* Trouver une terre: De nombreuses terres sont disponibles dans l'État de Bahia.
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==L'organisation sociale : le vrai défi==
* Trouver de l'argent: Grâce à l'intelligence collective et à un environnement socio-économique favorable à des projets profondément économiques, il sera facile de trouver des financements.
 
* L'autonomie énergétique: Aujourd'hui, il est tout à fait possible de ne pas dépendre du réseau électrique de sa région et de produire sa propre électricité.
 
* L'autonomie des ressources: Autonomie ne signifie pas autarcie, car si il sera possible de faire pousser des fruits, des légumes et d'avoir de l'élevage, il sera bien entendu beaucoup plus difficile de faire notre propre extraction de sel, de fabriquer des ordinateurs pour la gouvernance numérique, ou encore d'installer une usine de panneaux solaires ou de fabrication d'hélices pour l'énergie éolienne. Par contre, il est possible de travailler en autonomie et non pas en autarcie, c'est à dire, en s'associant qu'a des prestataires adhérant aux valeurs de l'économie sociale et solidaire de par le monde, des prestataires ayant des certifications bio, de dynamique ou autre labels liés aux énergies renouvelables, à la bioconstruction, etc. Et donc, au final, d'être dans un réseau mondial entièrement autonome plutôt que dans une démarche d'autarcie et de repli sur soi-même où tout doit être produit sur place.
 
  
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*Méfiance et incompréhensions. <br> Il est plus facile d'être solidaire lorsque tout va bien. Proposer un changement et mener ce changement à bien est plus conflictuel. Lorsqu'un groupe de personnes doit faire le choix d'un nouveau mode de vie, d'une nouvelle organisation collective, des discordances et des conflits peuvent apparaître.
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*Une bonne gouvernance ou ''Qui décide quoi ?''<br>Afin que chacun se sente impliqué et écouté, il est essentiel de trouver une façon de décider qui soit la plus démocratique possible. Les outils de gestion informatiques, répondant aux critères de la culture libre, favoriseront le dialogue, faciliteront la résolution des conflits et protègeront des despotismes. Voir aussi notre article ''Vers une bonne gouvernance''.
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*Un environnement social favorable.<br> La présence de pionniers compétents dans la gestion des conflits est importante. Leur modération, leur recherche du consensus, leur attachement au bien commun et leur croyance en la non accumulation des ressources permettront de maintenir un climat sain et agréable pour tous.
  
Les vrais défis sont sociaux:
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==Aspects techniques: le faux défi==
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* Des outils de gestion doivent être développés pour ne pas dépendre de la disponibilité des leaders. C'est la fameuse démarche de gouvernance numérique libre décrite dans le chapitre relatif.
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*Trouver un espace pour s'implanter. <br> L'état de Bahia au Brésil est encore peu exploité, de nombreuses terres y sont disponibles. Mais l'Europe du Sud offre aussi de belles opportunités. A ce stade du projet, les pistes sont nombreuses. Cela permet de différer encore la réponse à cette question.  
* Une situation économique, culturelle et juridique favorable est nécessaire et surtout, des pionniers solides, qui, d'une part arrivent avec un grand savoir faire, et de l'autre, sont capables de rester modérer dans le cas de conflits et ne pas amener les situations à être cristallisées en cherchant à obtenir gain de cause, mais plutôt, être dans une démarche de consensus et d'ouverture partant du principe que le socle est le bien commun et la non accumulation des ressources.
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*Trouver des financements.<br>Pour commencer à fonctionner dans un premier temps, il est nécessaire de réunir environ 9 millions d'euros. Cette somme peut paraître énorme, mais elle est infime face à l'épargne mondiale. En faisant appel à l'épargne de tous, notamment par le biais d'opérations de médiatisation et de levées de fond alternatives (notamment en employant les nombreuses possibilités d'Internet), il sera aisé de réunir ce capital. De plus, la question environnementale prend de plus en plus d'importance et intéresse un large public. <br>La collecte de fonds se fera de manière prudente et sécurisée, et ce n'est que lorsque les promesses de dons auront atteint le niveau nécessaire au lancement du projet que l'argent sera collecté. L'intelligence collective ainsi qu'un environnement socio-économique favorable sont des clés au moment de convaincre les investisseurs.
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*Atteindre l'autonomie énergétique.<br> Utiliser les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) pour ne pas dépendre du réseau régional est désormais beaucoup plus facile techniquement. De nombreux plans sont mis sous licence libre qui permettent de se lancer dans une auto-construction de ces équipements, du moins en partie et à moindre coût.
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*Limiter la dépendance au système capitaliste classique.<br> Un des buts poursuivis est d'atteindre une certaine autonomie vis à vis d'un système que l'on conteste. Mais l'autonomie ne signifie pas l'autarcie. Il sera possible d'être indépendant pour la production de fruits et légumes, pour l'élevage, mais il sera impossible de produire tout ce dont nous aurons besoin. Extraire le sel, fabriquer des ordinateurs, construire des panneaux solaires, élaborer des éoliennes, sont des activités pour lesquelles faire appel à des tiers sera nécessaire, parfois indispensable. Cependant, en s'associant à des prestataires adhérant aux valeurs de l'économie sociale et solidaire, reconnus  par les certifications de biodynamie, labellisés bio-construction, nous ne trahirons pas notre éthique. La constitution de ce réseau mondial va dans le sens de l'autonomie mais s'éloigne de l'autarcie et du repli sur soi.

Version actuelle datée du 11 janvier 2013 à 21:47

Vous vous demandez sûrement:
« Mais où se situe cet Ecopol? Avez-vous acheté un terrain? »
Effectivement, trouver une terre pour construire l'écolieu et l'acquérir sont des étapes très importantes. Pourtant, la définition et la réunion des intérêts sont tout autant essentielles. Les vrais défis de l'écologie sont les problèmes sociaux; les difficultés techniques ne sont que secondaires. Il faut d'abord se mettre d'accord sur un nouveau mode de fonctionnement. Cette adhésion à des valeurs et pratiques communes prime sur les aspects techniques, qui ne sont que les moyens assujettis à cet accord fondateur.

Il est intéressant de distinguer les vrais des faux défis. Les relations sociales sont toujours plus difficiles à résoudre que les questions techniques. Le progrès de la technologie nous permet de trouver de nombreuses solutions, qui ne sont pas toutes encore utilisées aujourd'hui.

L'organisation sociale : le vrai défi

  • Méfiance et incompréhensions.
    Il est plus facile d'être solidaire lorsque tout va bien. Proposer un changement et mener ce changement à bien est plus conflictuel. Lorsqu'un groupe de personnes doit faire le choix d'un nouveau mode de vie, d'une nouvelle organisation collective, des discordances et des conflits peuvent apparaître.
  • Une bonne gouvernance ou Qui décide quoi ?
    Afin que chacun se sente impliqué et écouté, il est essentiel de trouver une façon de décider qui soit la plus démocratique possible. Les outils de gestion informatiques, répondant aux critères de la culture libre, favoriseront le dialogue, faciliteront la résolution des conflits et protègeront des despotismes. Voir aussi notre article Vers une bonne gouvernance.
  • Un environnement social favorable.
    La présence de pionniers compétents dans la gestion des conflits est importante. Leur modération, leur recherche du consensus, leur attachement au bien commun et leur croyance en la non accumulation des ressources permettront de maintenir un climat sain et agréable pour tous.

Aspects techniques: le faux défi

  • Trouver un espace pour s'implanter.
    L'état de Bahia au Brésil est encore peu exploité, de nombreuses terres y sont disponibles. Mais l'Europe du Sud offre aussi de belles opportunités. A ce stade du projet, les pistes sont nombreuses. Cela permet de différer encore la réponse à cette question.
  • Trouver des financements.
    Pour commencer à fonctionner dans un premier temps, il est nécessaire de réunir environ 9 millions d'euros. Cette somme peut paraître énorme, mais elle est infime face à l'épargne mondiale. En faisant appel à l'épargne de tous, notamment par le biais d'opérations de médiatisation et de levées de fond alternatives (notamment en employant les nombreuses possibilités d'Internet), il sera aisé de réunir ce capital. De plus, la question environnementale prend de plus en plus d'importance et intéresse un large public.
    La collecte de fonds se fera de manière prudente et sécurisée, et ce n'est que lorsque les promesses de dons auront atteint le niveau nécessaire au lancement du projet que l'argent sera collecté. L'intelligence collective ainsi qu'un environnement socio-économique favorable sont des clés au moment de convaincre les investisseurs.
  • Atteindre l'autonomie énergétique.
    Utiliser les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) pour ne pas dépendre du réseau régional est désormais beaucoup plus facile techniquement. De nombreux plans sont mis sous licence libre qui permettent de se lancer dans une auto-construction de ces équipements, du moins en partie et à moindre coût.
  • Limiter la dépendance au système capitaliste classique.
    Un des buts poursuivis est d'atteindre une certaine autonomie vis à vis d'un système que l'on conteste. Mais l'autonomie ne signifie pas l'autarcie. Il sera possible d'être indépendant pour la production de fruits et légumes, pour l'élevage, mais il sera impossible de produire tout ce dont nous aurons besoin. Extraire le sel, fabriquer des ordinateurs, construire des panneaux solaires, élaborer des éoliennes, sont des activités pour lesquelles faire appel à des tiers sera nécessaire, parfois indispensable. Cependant, en s'associant à des prestataires adhérant aux valeurs de l'économie sociale et solidaire, reconnus par les certifications de biodynamie, labellisés bio-construction, nous ne trahirons pas notre éthique. La constitution de ce réseau mondial va dans le sens de l'autonomie mais s'éloigne de l'autarcie et du repli sur soi.