Potlach numérique, culture du don : Différence entre versions

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Culture hackeur, culture du don
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Culture hackeur, culture du don [copié collé]http://www.linux-france.org/article/these/noosphere/homesteading-fr-6.html traduction (maladroite) de Eric S. Raymond
  
Pour comprendre le rôle de la réputation dans la culture des logiciels au source ouvert, il est utile de considérer tout cela dans une optique anthropologique ou économique plutôt qu'historique, et d'examiner la différence entre des cultures d'échange et des cultures du don.
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Pour comprendre le rôle de la réputation dans la culture des logiciels libres, il est utile de considérer tout cela dans une optique anthropologique ou économique plutôt qu'historique, et d'examiner la différence entre des cultures d'échange et des cultures du don.
  
Les être humains ont un tendance innée à rivaliser pour leur statut social ; c'est un comportement profondément ancré dans notre histoire. Pendant les 90 % de cette histoire qui se sont déroulés avant l'invention de l'agriculture, nos ancêtres vivaient regroupés en petites tribus nomades de chasseurs-cueilleurs. Les individus aux rangs sociaux les plus élevés avaient accès aux femmes les plus robustes et aux meilleures parts pendant les repas. Cette course au statut social s'exprime elle-même de différentes façons, dépendant largement du degré de pénurie des biens essentiels à la survie.
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Les être humains ont une tendance innée à rivaliser pour leur statut social ; c'est un comportement profondément ancré dans notre histoire. Pendant les 90% de cette histoire qui se sont déroulés avant l'invention de l'agriculture, nos ancêtres vivaient regroupés en petites tribus nomades de chasseurs-cueilleurs. Les individus aux rangs sociaux les plus élevés avaient accès aux femmes les plus robustes et aux meilleures parts pendant les repas. Cette course au statut social s'exprime elle-même de différentes façons, dépendant largement du degré de pénurie des biens essentiels à la survie.
  
 
La plupart des modèles d'organisation des humains sont dictés par une adaptation aux pénuries et aux désirs. Chaque modèle porte en lui-même ses différentes règles de progression sociale.
 
La plupart des modèles d'organisation des humains sont dictés par une adaptation aux pénuries et aux désirs. Chaque modèle porte en lui-même ses différentes règles de progression sociale.
  
Le modèle le plus simple est le pouvoir centralisé. Dans ce système, la répartition des ressources rares est faite par une autorité centrale et maintenu par la force. Le pouvoir centralisé n'est efficace qu'à petite échelle [Mal] ; il devient de plus en plus violent et inefficace lorsque sa taille augmente. C'est pour cela qu'au delà de la taille d'une grande famille, les pouvoirs centralisés sont, presque toujours, des parasites d'un autre type d'économie, d'un type différent. Dans ce modèle, le statut social est d'abord déterminé par l'accès à un pouvoir répressif.
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Le modèle le plus simple est le pouvoir centralisé. Dans ce système, la répartition des ressources rares est faite par une autorité centrale et maintenue par la force. Le pouvoir centralisé n'est efficace qu'à petite échelle ; il devient de plus en plus violent et inefficace lorsque sa taille augmente. C'est pour cela qu'au delà de la taille d'une grande famille, les pouvoirs centralisés sont, presque toujours, des parasites d'un autre type d'économie, d'un type différent. Dans ce modèle, le statut social est d'abord déterminé par l'accès à un pouvoir répressif.
  
 
Notre société est principalement dans une économie d'échanges. C'est une façon sophistiquée de s'adapter aux pénuries qui, contrairement au modèle centralisé, s'ajuste plutôt bien aux changements d'échelle. La répartition des ressources rares est faite de manière décentralisée à travers le commerce et la coopération volontaire (en c'est en fait l'effet dominant du désir de compétition que de produire un comportement de coopération). Dans une économie fondée sur l'échange, le statut social est directement déterminé par le contrôle que l'on a sur les marchandises (pas nécessairement matérielles) à utiliser ou à commercer.
 
Notre société est principalement dans une économie d'échanges. C'est une façon sophistiquée de s'adapter aux pénuries qui, contrairement au modèle centralisé, s'ajuste plutôt bien aux changements d'échelle. La répartition des ressources rares est faite de manière décentralisée à travers le commerce et la coopération volontaire (en c'est en fait l'effet dominant du désir de compétition que de produire un comportement de coopération). Dans une économie fondée sur l'échange, le statut social est directement déterminé par le contrôle que l'on a sur les marchandises (pas nécessairement matérielles) à utiliser ou à commercer.

Version du 28 août 2010 à 10:21

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Culture hackeur, culture du don [copié collé]http://www.linux-france.org/article/these/noosphere/homesteading-fr-6.html traduction (maladroite) de Eric S. Raymond

Pour comprendre le rôle de la réputation dans la culture des logiciels libres, il est utile de considérer tout cela dans une optique anthropologique ou économique plutôt qu'historique, et d'examiner la différence entre des cultures d'échange et des cultures du don.

Les être humains ont une tendance innée à rivaliser pour leur statut social ; c'est un comportement profondément ancré dans notre histoire. Pendant les 90% de cette histoire qui se sont déroulés avant l'invention de l'agriculture, nos ancêtres vivaient regroupés en petites tribus nomades de chasseurs-cueilleurs. Les individus aux rangs sociaux les plus élevés avaient accès aux femmes les plus robustes et aux meilleures parts pendant les repas. Cette course au statut social s'exprime elle-même de différentes façons, dépendant largement du degré de pénurie des biens essentiels à la survie.

La plupart des modèles d'organisation des humains sont dictés par une adaptation aux pénuries et aux désirs. Chaque modèle porte en lui-même ses différentes règles de progression sociale.

Le modèle le plus simple est le pouvoir centralisé. Dans ce système, la répartition des ressources rares est faite par une autorité centrale et maintenue par la force. Le pouvoir centralisé n'est efficace qu'à petite échelle ; il devient de plus en plus violent et inefficace lorsque sa taille augmente. C'est pour cela qu'au delà de la taille d'une grande famille, les pouvoirs centralisés sont, presque toujours, des parasites d'un autre type d'économie, d'un type différent. Dans ce modèle, le statut social est d'abord déterminé par l'accès à un pouvoir répressif.

Notre société est principalement dans une économie d'échanges. C'est une façon sophistiquée de s'adapter aux pénuries qui, contrairement au modèle centralisé, s'ajuste plutôt bien aux changements d'échelle. La répartition des ressources rares est faite de manière décentralisée à travers le commerce et la coopération volontaire (en c'est en fait l'effet dominant du désir de compétition que de produire un comportement de coopération). Dans une économie fondée sur l'échange, le statut social est directement déterminé par le contrôle que l'on a sur les marchandises (pas nécessairement matérielles) à utiliser ou à commercer.

La plupart des gens ont un modèle mental implicite pour les deux systèmes décrits précédemment, et sur la manière dont ils interagissent. Le gouvernement, l'armée, et le crime organisé (par exemple) sont des pouvoirs centralisés qui parasitent l'économie d'échange, plus vaste, que nous appelons le « marché libre ». Il existe cependant un troisième modèle, radicalement différent des autres et rarement reconnu en tant que tel sauf par les anthropologues ; la culture du don.

Les cultures du don ne sont pas des réponses à une pénurie, mais à une abondance. Elles surviennent dans des populations qui ne souffrent pas de carences significatives en biens de première nécessité. On peut observer des cultures du don en action dans les cultures aborigènes vivant dans des éco-zones au climat doux et à la nourriture abondante. On peut aussi les observer dans certaines strates de notre propre société, particulièrement dans le monde du spectacle et chez les gens très riches.

L'abondance rend les ordres imposés par la force difficiles à justifier et les échanges commerciaux presque sans objet. Dans une culture du don, le statut social n'est pas déterminé par ce que vous contrôlez, mais par ce que vous donnez.

D'où les cadeaux des participants à un réveillon entre amis. Ou les actes de philanthropie raffinés et souvent ostentatoires d'un multi-millionnaire. Et les longues heures d'efforts du hackeur pour produire des logiciels au source ouvert de bonne qualité.

Si on en fait un telle lecture, il est clair que la culture des logiciels au source ouvert est en fait une culture du don. En son sein, nul ne manque sérieusement de « produits de première nécessité » — l'espace disque, la bande passante réseau, la puissance de calcul. Le logiciel est librement partagé. Cette abondance crée une situation où la seule évaluation possible de la réussite dans cette compétition est la réputation que chacun acquiert auprès de ses pairs.

Cette observation ne suffit pas vraiment, cependant, à expliquer les caractéristiques que l'on observe dans la culture hackeur. Les crackeurs d00dz ont une culture du don qui prospère sur le même média (électronique) que celui des hackeurs, mais leur comportement est très différent. Dans leur culture, l'esprit de groupe est plus fort et plus exclusif que chez les hackeurs. Ils conservent jalousement leurs secrets plutôt que de les partager ; on trouvera plus fréquemment des groupes de crackeurs qui distribuent des exécutables sans les sources pour cracker des logiciels que les astuces pour les réaliser.

Tout cela prouve, au cas où ce n'était pas évident, qu'il existe plusieurs manières d'envisager la culture du don. L'histoire et les valeurs jouent un rôle important. J'ai résumé l'histoire de la culture hackeur dans [HH] ; la façon dont elle a façonné les comportements actuels n'est pas un mystère. Les hackeurs ont défini leur culture par un ensemble de choix à propos de la forme que doit prendre leur compétition. C'est cette forme que nous examinerons dans le reste de cet article.

Accessoirement :


http://alain-ledain.eklablog.com/l-economie-de-communion-a913350

extrait significatif : A propos de la culture du don

Les acteurs de l’Economie de communion dans l’entreprise – les chefs d’entreprise, les actionnaires, et, selon les cas, certains salariés – sont inspirés de principes enracinés dans une culture différente de celle qui prévaut aujourd’hui dans la pratique et la théorie économique. Cet esprit se définit comme une « culture du don », à l’opposé de la « culture de l’avoir ». Les plus démunis participent à cette même culture du don, en lien avec des membres des Focolari.

Cette culture du don ne doit pas être considérée comme une forme de philanthropie, car c’est l’essence même de la personne d’être « communion ». Par conséquent, tout don, tout acte de donner ne créée pas la culture du don. Il existe un don qui est contaminé par la volonté de pouvoir sur l’autre, qui cherche à dominer et même à opprimer des personnes et des peuples. C’est un don seulement apparent. Il y a un don qui cherche satisfaction et complaisance dans l’acte même de donner. Au fond, il est expression égoïste de soi et, en général, il est perçu, par qui en bénéficie, comme une offense, une humiliation.

Il existe aussi un don intéressé, utilitaire, présent dans certaines tendances actuelles du néo-libéralisme qui, au fond, cherche toujours son propre avantage.


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Sources (en option)

principalement : http://www.linux-france.org/article/these/noosphere/homesteading-fr-6.html


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