''Communauté'' : un gros mot ? : Différence entre versions

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Jean de La Fontaine
 
Jean de La Fontaine
  
Les projets d'écolieux dont nous parlent les médias sont essentiellement « techniques » : il est question d'économie d'énergie, de matériaux sains, de préservation de sa santé. Mais on constate souvent que le ''chacun chez soi'' domine. On nous dit peu de choses sur le quotidien des cohabitants, leurs liens avec le monde du travail ou entre eux, la mise en commun de budgets pour acheter responsable, sur l'environnement socio-économique général. Quid en effet des structures permettant aux participants de monter des entreprises ensemble ? De partager les frais d'éducation des enfants ? De mutualiser certaines dépenses de santé ou de transport ? C'est de tout cela et bien plus encore  dont il est question dans l'écologie sociale, notion encore assez nouvelle et peu médiatisée. Sans doute parce qu'elle amène à parler de « communauté », un mot qui fait peur dans l'esprit du grand public.<br>
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Les expériences hippies des années 60 et 70 ont, semble-t-il, laissé un souvenir aigre-doux dans l’inconscient collectif. C'est peut-être pour cela que le mot communauté est aujourd'hui un peu difficile à prononcer. Surtout lorsqu'on y associe un autre mot : l'écologie. Le mélange des deux, l'écologie communautaire, fait surgir quelques craintes ou en tout cas du scepticisme. C'est pourquoi il est plus prudent d'employer le mot '''écologie sociale'' (comme dans le sous-titre de ce livre...) pour décrire le renouveau communautaire auquel nous assistons. Mais entre les deux, quelle différence ?
  
Eh oui, l’idée de « vivre en communauté » est très, trop souvent liée à des souvenirs négatifs : manque de privacité, espaces communs mal rangés, personnes qui abusent et qui nous font perdre confiance dans le groupe, manque de respect de la liberté d'autrui, obligation de faire la vaisselle, notamment celle de ses voisins, déviances en tous genres. De plus, les expériences hippies des années 60 et 70 ont, semble-t-il, laissé un souvenir aigre-doux dans l’inconscient collectif. <br>
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Dans l'écologie sociale comme dans l'écologie communautaire, on parle d'éducation, de culture, d'économie, de tout ce qui fait évoluer nos comportements. On reconnaît une communauté de destin. On aborde ensemble tous les besoins humains, bien au-delà de la seule écologie technique (énergies renouvelable, éco-construction, économie domestique).
  
Pourtant, nous vivons en communautés de pratiques, tous les jours : la Communauté Européenne, les communautés d'usagers, les collaborateurs du travail, les communautés virtuelles... L'expression « faire du travail communautaire » se réfère au travail social réalisé dans un quartier, que ce soit pour développer des activités sportives, artistiques ou pour aider les gens à trouver du travail et à défendre leurs droits sociaux. La notion de communauté reste donc importante pour un grand nombre d'humains qui ont compris les limites du ''tout individuel''.  
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Or, les projets d'écolieux dont nous parlent les médias sont essentiellement « techniques » : il est question d'économie d'énergie, de matériaux sains, de préservation de sa santé. Mais on constate souvent que le ''chacun chez soi'' domine. On nous dit peu de choses sur le quotidien des cohabitants, sur leurs liens avec le monde du travail ou entre eux, sur la mise en commun de budgets pour acheter responsable, sur l'environnement socio-économique général. Quid, en effet, des structures permettant aux participants de monter des entreprises ensemble ? De partager les frais d'éducation des enfants ? De mutualiser certaines dépenses de santé ou de transport ? C'est de tout cela et bien plus encore dont il est question dans l'écologie sociale, notion encore assez nouvelle et peu médiatisée. Sans doute parce qu'elle amène à parler de « communauté », un mot tabou.
  
L'être humain est, par nature, un être social. Il a besoin de relations. Simplement, la méfiance règne à cette époque de standardisation, où la différence représente souvent un risque. La complexité de la société de consommation, associée aux peurs projetées par les médias qui doivent bien vendre de la publicité (et pour cela capter notre attention avec des nouvelles qui font sensation), nous éloigne de nos racines et de notre confiance en l'autre, le prochain, le "frère". Avons-nous même le temps pour dialoguer ?
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Eh oui, l’idée de « vivre en communauté » est trop souvent liée à des images ou souvenirs négatifs : promiscuité, espaces communs mal rangés, personnes qui abusent et qui nous font perdre confiance dans le groupe, manque de respect de la liberté d'autrui, obligation de faire la vaisselle, notamment celle de ses autres, déviances en tous genres.
  
'''Voilà pourquoi choisir sa communauté, c'est choisir d'habiter avec d'autres et de mélanger les cultures. C'est choisir son environnement de stimulation. C'est choisir le chemin vers la qualité de vie. C'est s'ouvrir à l'écologie communautaire'''. <br>
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Pourtant, nous vivons en communautés de pratiques, tous les jours : la Communauté Européenne, les communautés d'usagers, les collaborateurs du travail, les communautés virtuelles... L'expression « faire du travail communautaire » se réfère au travail social réalisé dans un quartier, que ce soit pour développer des activités sportives, artistiques ou pour aider les gens à trouver du travail, à défendre leurs droits sociaux. La notion de communauté reste donc importante pour un grand nombre d'humains qui ont compris les limites du ''tout individuel''. L'être humain est, par nature, un être social. Il a besoin de relations. Mais avons-nous seulement le temps de dialoguer ?

Version du 13 janvier 2014 à 20:45

écolieux, communauté, liberté, mutualisation, cohabitat


« Il faut s'entraider, c'est la loi de la nature »
Jean de La Fontaine

Les expériences hippies des années 60 et 70 ont, semble-t-il, laissé un souvenir aigre-doux dans l’inconscient collectif. C'est peut-être pour cela que le mot communauté est aujourd'hui un peu difficile à prononcer. Surtout lorsqu'on y associe un autre mot : l'écologie. Le mélange des deux, l'écologie communautaire, fait surgir quelques craintes ou en tout cas du scepticisme. C'est pourquoi il est plus prudent d'employer le mot 'écologie sociale (comme dans le sous-titre de ce livre...) pour décrire le renouveau communautaire auquel nous assistons. Mais entre les deux, quelle différence ?

Dans l'écologie sociale comme dans l'écologie communautaire, on parle d'éducation, de culture, d'économie, de tout ce qui fait évoluer nos comportements. On reconnaît une communauté de destin. On aborde ensemble tous les besoins humains, bien au-delà de la seule écologie technique (énergies renouvelable, éco-construction, économie domestique).

Or, les projets d'écolieux dont nous parlent les médias sont essentiellement « techniques » : il est question d'économie d'énergie, de matériaux sains, de préservation de sa santé. Mais on constate souvent que le chacun chez soi domine. On nous dit peu de choses sur le quotidien des cohabitants, sur leurs liens avec le monde du travail ou entre eux, sur la mise en commun de budgets pour acheter responsable, sur l'environnement socio-économique général. Quid, en effet, des structures permettant aux participants de monter des entreprises ensemble ? De partager les frais d'éducation des enfants ? De mutualiser certaines dépenses de santé ou de transport ? C'est de tout cela et bien plus encore dont il est question dans l'écologie sociale, notion encore assez nouvelle et peu médiatisée. Sans doute parce qu'elle amène à parler de « communauté », un mot tabou.

Eh oui, l’idée de « vivre en communauté » est trop souvent liée à des images ou souvenirs négatifs : promiscuité, espaces communs mal rangés, personnes qui abusent et qui nous font perdre confiance dans le groupe, manque de respect de la liberté d'autrui, obligation de faire la vaisselle, notamment celle de ses autres, déviances en tous genres.

Pourtant, nous vivons en communautés de pratiques, tous les jours : la Communauté Européenne, les communautés d'usagers, les collaborateurs du travail, les communautés virtuelles... L'expression « faire du travail communautaire » se réfère au travail social réalisé dans un quartier, que ce soit pour développer des activités sportives, artistiques ou pour aider les gens à trouver du travail, à défendre leurs droits sociaux. La notion de communauté reste donc importante pour un grand nombre d'humains qui ont compris les limites du tout individuel. L'être humain est, par nature, un être social. Il a besoin de relations. Mais avons-nous seulement le temps de dialoguer ?