Conte des Mille et Un Projets : Différence entre versions
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Il était une fois au bord de la mer, dans un pays tropical, un pôle international d'écologie communautaire. C'était une petite ville à taille humaine de quelques dizaines de milliers d'habitants. Il y avait des gens de tous les continents: Europe, Amériques, Afrique, Asie. C'était surtout un mélange culturel particulièrement vivant. On y parlait plusieurs langues, il y avait chaque semaine des activités artistiques très variées, par exemple de la musique du monde, des projections de films documentaires sur des réalités d'ici et d'ailleurs. On y trouvait des délicieux produits exotiques à manger, des façons de s'habiller très variées, etc. Les races, cultures et religions y cohabitaient en paix. | Il était une fois au bord de la mer, dans un pays tropical, un pôle international d'écologie communautaire. C'était une petite ville à taille humaine de quelques dizaines de milliers d'habitants. Il y avait des gens de tous les continents: Europe, Amériques, Afrique, Asie. C'était surtout un mélange culturel particulièrement vivant. On y parlait plusieurs langues, il y avait chaque semaine des activités artistiques très variées, par exemple de la musique du monde, des projections de films documentaires sur des réalités d'ici et d'ailleurs. On y trouvait des délicieux produits exotiques à manger, des façons de s'habiller très variées, etc. Les races, cultures et religions y cohabitaient en paix. | ||
Version du 9 février 2011 à 09:50
Sommaire
Il était une fois
Il était une fois au bord de la mer, dans un pays tropical, un pôle international d'écologie communautaire. C'était une petite ville à taille humaine de quelques dizaines de milliers d'habitants. Il y avait des gens de tous les continents: Europe, Amériques, Afrique, Asie. C'était surtout un mélange culturel particulièrement vivant. On y parlait plusieurs langues, il y avait chaque semaine des activités artistiques très variées, par exemple de la musique du monde, des projections de films documentaires sur des réalités d'ici et d'ailleurs. On y trouvait des délicieux produits exotiques à manger, des façons de s'habiller très variées, etc. Les races, cultures et religions y cohabitaient en paix.
Les habitants gagnaient leur vie en donnant des cours, des séminaires, en accueillant et remotivant des cadres d'entreprise ayant perdu leurs liens avec la terre. Ils avaient aussi des activités locales comme le recyclage des déchets, la construction de maisons avec des matériaux écologiques et avaient créé des écoles professionnelles pour les jeunes de la région. C'était un lieu d'apprentissage permanent des choses de la vie et où la créativité était foisonnante.
L'arbre des traditions
Un jour, l'un des habitants eut le projet de construire un arbre des traditions. Il réunit autour de lui une dizaine d'amis et ensemble ils lancèrent un appel mondial pour recevoir des livres de seconde main que les bibliothèques allaient détruire. Une fois les milliers de livres arrivés dans l'Ecopol, ils eurent l'autorisation des autorités de la région de construire une armature en bois d'une centaine de mètres de haut qui avait la forme d'un arbre. Ils y mirent des escaliers et une terrasse panoramique en haut du tronc, là d'où partaient les branches. Ils donnèrent un nom à chaque branche, selon les grandes traditions de notre planète: traditions orientales, africaines, amérindiennes, celtes, greco-romaines. Ensuite ils ajoutèrent à chaque grandes branche des branches plus petites, et ils pavèrent toutes ces branches de livres. On marchait sur des livres pour monter les escaliers, on s'asseyait sur des livres sur la terrasse panoramique. On pouvait même descendre dans un sous-sol où on voyait les racines de l'arbre des traditions qui elles-aussi avaient chacune des plus petites racines avec des traditions plus anciennes, comme la culture de l'Egypte Ancienne et celle de la civilisation Maya. Chaque tradition était documentée pour expliquer d'une manière simple son origine et ses spécialités. Ecopol devint petit à petit connue, loin à la ronde, comme un lieu à visiter grâce à son arbre des traditions.
Foire du commerce équitable
Un autre habitant monta le projet d'une rencontre annuelle entre les artisans pionniers des énergies renouvelables et les industriels des énergies. Il avait constaté que le problème principal des pionniers n'était pas la peur de se faire voler des idées mais qu'ils ne savaient pas négocier comme il le fallait, pour parvenir à des accords permettant que les technologies pionnières soient utilisées dans le respect des valeurs qui les avaient animés. Le projet consistait à favoriser un environnement qui permettrait d'instaurer le commerce équitable. Il eut beaucoup de succès. Chaque année, c'était des projets de qualité qui portaient des fruits durables, qui eux se développaient dans une culture où tout le monde sortait gagnant. Les pionniers acceptaient d'être accompagnés par des coordinateurs de développement économique de l'Ecopol en qui ils avaient confiance. Comme ces coordinateurs développaient leurs connaissances industrielles parce que leur écolieu n'était pas uniquement artisanal mais aussi géré de manière informatisée avec une structure économique solide, ils parlaient le même langage que les industriels et pouvaient être des articulateurs entre ces deux mondes. Ils participaient ainsi à la réconciliation entre recherche scientifique et commerce équitable.
Radio communautaire
Un autre écopolien eut l'idée de lancer une radio communautaire et il composa une grille de programmes s'adressant à tous et à chacun dans l'Ecopol: un émission pour que les nouveaux arrivants puissent se présenter, un programme du matin avec les opportunités de cours et formations, un programme du soir avec des spectacles en live, un programme de présentation de nouvelles manières de faire, des nouveaux arts de vivre et comment coopérer dans l'Ecopol, des flashs à chaque heure avec les nouvelles urgentes, les opportunités de travail ou de transport, avis de changement de programmes et toutes les autres activités qui permettent à chacun de vivre à son rythme. Le tout était entrecoupé de musique du monde et de reprises des meilleurs extraits des concerts qui avaient eu lieu dans l'Ecopol ainsi que d'interviews de personnalités qui étaient venues. Il appela cette radio "le coeur d'Ecopol" car c'était elle qui à sa manière donnait le rythme! A la radio s'ajouta rapidement une web-TV qui ne diffusait que des infos produites par les écopoliens, ainsi que des documentaires. Elle permettait ainsi de faire office de programme éducatif. Les écopoliens écoutaient cette radio en récoltant les fruits dans les vergers et légumes dans les champs, en accompagnant les bêtes dans les pâturages, en préparant les repas dans les cuisines, en construisant et nettoyant les maisons, en entretenant les jardins. Il y avait aussi des écopoliens de l'extérieur, qui n'habitaient pas sur place mais qui écoutaient cette radio pour rester en contact, pour y puiser leur inspiration.
Alicamentation
Un autre était passionné d'alicamentation. Il pensait que "il vaut mieux prévenir que guérir", et avait une alimentation particulièrement saine afin de ne pas tomber malade. Il se concentra sur la boulangerie et la pâtisserie. Il voyagea et trouva un boulanger qui produisait du pain au levain sans levure chimique. Ses pains pouvaient être conservés presque une semaine. Ils étaient composés de sucres lents qui faisaient du bien au corps et leur goût était délicieux. Il trouva aussi un couple de pâtissiers qui faisaient des pâtisseries en remplaçant le sucre par du sirop d'agave et les produits laitiers par des produits au goût qui ressemble mais bien meilleur pour le corps, comme le tamarin. Il invita ces deux artisans à venir transmettre leur savoir-faire dans l'Ecopol pendant trois mois, en y habitant et coopérant avec les écopoliens. L'initiateur du projet apprit à faire de la boulangerie et de la pâtisserie saine et durable. Il impliqua plusieurs jeunes qui créèrent une microentreprise dans le domaine. Ils se mirent à fournir du pain et des pâtisseries dans l'Ecopol et aussi de nombreux hôtels, restaurants et maisons de la région.
Transport durable
Un autre encore était persuadé qu'il était possible d'organiser un service de transport lent. Il eut l'idée d'acheter trois bus qui partaient de l'Ecopol et faisaient chaque jour un long trajet en direction des grandes villes de la région. Ces bus ne fonctionnaient à l'énergie solaire, avec un petit peu d'huile végétale de recyclage en cas de grosse pluie. Ils roulaient à maximum 40 km/h, ce qui était plutôt un gros défaut. Mais l'initiateur du projet avait trouvé la parade: il mit à l'intérieur des bus un coin avec des tables pour que les gens puissent discuter et un coin avec des lits pour que les gens puissent faire la sieste. Il avait aussi installé une très bonne connexion Internet sur le toit, permettant aux voyageurs de traiter leurs e-mails tranquillement pendant le voyage. Enfin, c'était aussi lui qui livrait le pain, les pâtisseries et de nombreux autres produits de l'Ecopol aux clients de la région.
995 autres projets
Plein d'autres projets se mirent à éclore sous l'impulsion des entrepreneurs d'Ecopol, par exemple des espaces de recyclage des matériaux de construction; une fabrique de céramiques basée sur des dessins d'enfants; une signalétique pédagogique avec des petites pancartes, que les visiteurs d'Ecopol pouvaient acheter et mettre chez eux pour encourager au tri des déchets, au comportement respectueux dans les espaces publics, à la compréhension entre les différentes cultures; une olympiade écologique régionale associant sport et développement durable, avec des sports permettant à des gens pas sportifs de pratiquer une activité en équipe, faisant du bien au corps et respectueuse de l'environnement; des restaurants et des hôtels sous forme de cabanes dans les arbres de la forêt tropicale avec chemins en lianes pour les relier les uns aux autres; etc.
Aucun de ces projets n'était entièrement nouveau. Ils étaient juste inspirés, adaptés et alimentés par l'intelligence collective des écopoliens. Au total ce furent symboliquement mille et un projets qui furent développés, tous créatifs, concrets et basés sur des connaissances préexistantes, reconnaissant les auteurs d'origine et ne faisant qu'amplifier, clarifier et valoriser les idées déjà existantes. Et c'est ainsi que l'Ecopol gagna peu à peu ses lettres de noblesse d'incubateur de mille et un projets écologiques. Ainsi interconnectés aux autres projets de la planète, les écopoliens vécurent heureux et eurent beaucoup de nouveaux projets.