Plus qu'un livre, une expérience ! : Différence entre versions
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− | Les comédiens | + | Imaginez que vous assistez à une pièce de théâtre. Vous entrez dans la salle, vous prenez place, vous êtes curieux de savoir ce qui va se passer après le lever de rideau. Ça commence, vous vous laissez porter par l’histoire : une querelle de couple devant leurs voisins passifs. Soudain, surprise ! Les comédiens descendent de scène, ils s'asseyent à vos côtés, vous interpellent : « ''Qu'auriez-vous fait différemment dans cette scène ? ''» Certains spectateurs se lancent. L’un d'eux dit : «'' Moi, si j’étais le voisin, je serais intervenu ''». Un comédien lui répond : « Allez-y, rejouez la scène, changez l’histoire ». Ainsi, encouragé par le public, le spectateur rejoint la scène et la rejoue. |
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− | + | Ce style de théâtre existe : c’est le principe du théâtre forum<ref> Pour en savoir de plus,consultez l'article [https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_forum théâtre forum] sur Wikipedia.</ref>, aussi appelé le théâtre des opprimés. C’est une technique théâtrale participative qui aide les publics à devenir de meilleurs acteurs de leur propre vie. On y joue des scènes exposant les problématiques de la vie quotidienne, puis le public a la possibilité d'intervenir et de changer le cours des événements, en proposant de meilleures issues. | |
+ | On se rend alors compte que nous sommes dans le théâtre de la vie, que nous pouvons tous être acteurs et non pas seulement spectateurs de la société, que nous pouvons incarner le changement. | ||
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− | + | J’ai commencé mes expériences professionnelles comme metteur en scène, en 1989. J’avais 17 ans. J’ai monté la pièce La leçon de Ionesco au MAD à Lausanne<ref>Voir l'article 1984-1997:[http://wiki.ecopol.net/index.php/1984-1997_:_MAD_puis_Tir_Group%C3%A9,_un_%C3%A9tat_d'esprit MAD puis TirGroupé,un état d'esprit], acte 4</ref>, dans laquelle j’ai suivi les standards de la direction de comédiens : j’orientais leur jeu, leur manière d’interpréter leur rôle, leur manière d’occuper la scène, leur ton… En parallèle, je cherchais à leur donner confiance en eux pour qu’ils prennent des initiatives, qu’ils incarnent leur rôle. Pour rajouter une dimension participative et innovante, au lieu des trois comédiens initialement prévus par l’auteur de la pièce (un prof, une élève, une bonne), il y en avait dix : une bonne, cinq professeurs (au lieu d’un) et cinq élèves (au lieu d’une). Les spectateurs étaient assis-couchés au milieu de la salle, sur des matelas avec des coussins, en chaussettes, et les cinq duos professeur-élève étaient tout autour. La bonne, jouée par une grand-mère sublime, Clélia Babaïantz, courait d’un duo prof-élève à l’autre, zigzaguant entre les pieds du public. Plusieurs fois au cours du spectacle, les spectateurs étaient pris à parti. On tirait même un spectateur au sort tous les soirs, il montait alors sur scène pour jouer dans la pièce. Je tâtonnais sans le savoir dans la mouvance du théâtre forum. | |
− | + | Après cette pièce, j’ai mis en scène des performances pour des soirées à thème. Performances au sens où j’essayais, à ma modeste mesure, de stimuler la participation du public, la fusion entre consommateurs et comédiens. Mais je ne rencontrais que peu d’écho dans ce sens de la part des professionnels du théâtre. J’ai ressenti une certaine déception face à la tendance dominante, voire exclusive, de la culture théâtrale : séparation nette et quasi totale entre public passif et comédiens actifs ; trop peu d’encouragements à l’improvisation ; trop peu de mélanges entre professionnels et amateurs ; trop peu de spectacles encourageant les spectateurs à devenir acteurs. Plus largement, l’art contemporain me semblait traiter de sujets trop éloignés des défis concrets rencontrés dans la société, des sujets trop théoriques pour moi. Je ne m’y retrouvais pas, j'espérais participer à un art plus social, un art populaire, comme un cousin du hip-hop magnifiant les entrepreneurs sociaux. J’ai progressivement migré vers d’autres métiers connexes de la créativité et de la gestion d’équipe, par intérêt pour la diversité d’une part, et par plaisir de mettre en scène autre chose que des pièces de théâtre. A maints égards, développer un écolieu, c’est aussi mettre en scène un certain théâtre de la vie. | |
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− | + | Ce n’est qu’en 2001, à l’occasion d’une tournée au Brésil avec un groupe de pionniers du changement dont je faisais partie, que j’ai découvert le mouvement mondial Théatre Forum. Lors d’une visite d’initiatives d’entrepreneurs sociaux hors du commun, j'ai pu rencontrer Augusto Boal, son fondateur. Pendant 12 ans, j’avais tâtonné pour aller dans ce sens, et c’était magnifique d’avoir enfin trouvé une communauté de praticiens partageant la passion du théâtre et des démarches participatives. | |
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− | + | Aujourd’hui en 2014, le monde a bien changé. Des citoyens éveillés ont initié des groupes de Théâtre Forum un peu partout sur terre. Mais la reconnaissance des pouvoirs publics tarde à venir. Comme cet art mélange messages d’utilité publique, style théâtral et démarches pédagogiques, il est jugé trop transdisciplinaire par les services culturels des administrations publiques. Cela le rend inclassable et donc aucun service n’a pour mission de le financer. C’est un exemple parmi d’autres de la difficulté que rencontrent les entrepreneurs sociaux pour assurer la pérennité des initiatives citoyennes qui font sens. J’ai eu la chance de coopérer avec divers groupes dont celui de Nono Kanzumba et sa troupe Les kamikazes du Congo Kinshasa, qui voyagent dans les campagnes de ce pays multiculturel pour théâtraliser, avec courage, les sujets brûlants de la guerre civile : mutilations faites aux femmes, appel aux dons de sang et autres campagnes visant à l’éveil des consciences citoyennes. | |
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− | + | J’ai aussi eu l’opportunité de soutenir la caravane Arc-en-ciel pour la paix au Brésil<ref>http://caravanaarcoiris.blogspot.ch/ ''caravanaarcoiris.blogspot.ch/''/</ref> sur quelques-unes de ses étapes. Cette communauté d’artistes, pédagogues et techniciens du spectacle, pilotée par le franco-mexicain Alberto Ruz Buenfil, a passé 25 ans sur les routes d’Amérique latine pour proposer des spectacles participatifs d’éco-logique, dans les villages semi-autarciques les plus reculés. Au Brésil, ces créatifs se sont notamment arrêtés dans des quilombos<ref>Voir l'article [https://www.google.co.uk/?gws_rd=ssl#q=https:%2F%2Ffr.wikipedia.org%2FWiki%2Fquilombo_(esclavage) ''Quilombo''], dans Wikipedia</ref>, hameaux où s'étaient réfugiés leurs ancêtres esclaves noirs. Des chefs de village leur expliquèrent : « C’est la première fois que des gens viennent nous rencontrer vraiment, sans nous proposer de nous vendre quelque chose ou de nous acheter nos votes ». Le spectacle final de la Caravane, avant le départ, suscitait de nouvelles vocations dont certaines ont fleuri. | |
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− | ===Notes et références | + | Tout internaute peut y consulter l’historique de chaque article, y poster des références, des définitions, des liens sur des initiatives, et ajouter des commentaires critiques dans l’onglet discussion. Et toutes les personnes qui « suivent » l’article reçoivent automatiquement une alerte les avisant des nouvelles contributions. Ainsi la technologie est vraiment à notre service, elle facilite notre coopération sans alourdir notre quotidien.'' |
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+ | ==Un livre sous licence libre== | ||
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+ | C'est un prérequis intéressant et peu connu pour créer une communauté durable de contributeurs et de copilotes pour un projet multiforme nécessitant une bonne communication interne. Il s’agit de partager le savoir-faire en autorisant l’accès, l’usage, la modification et la redistribution des œuvres (livres, photos…). Accéder, utiliser, modifier et redistribuer sont les quatre libertés fondamentales du mouvement dit des licences libres. A ces quatre libertés, s’ajoutent deux obligations fondamentales : mentionner les auteurs, et conserver la licence (pour éviter que quelqu’un puisse limiter l’accès et l’usage de cette œuvre dans une version modifiée). | ||
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+ | Ces quatre libertés font particulièrement sens pour des informations fonctionnelles : œuvre à vocation de mode d’emploi, qui propose des définitions, des savoir-faire, des résumés sur un sujet, des conseils pratiques… Comme ce livre a principalement une vocation d’œuvre fonctionnelle, nous avons choisi de le mettre sous licence libre. Précisément sous licence d’art libre (www.artlibre.org). | ||
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+ | Une tendance émergente de la culture numérique part du principe que partager l’information ne la divise pas mais la multiplie. A notre sens, le partage devient progressivement la norme. Les maisons d’édition classiques ne l’ont pas encore suffisamment intégré dans leur culture de gestion. Elles refusent presque toujours de publier des œuvres placées sous licence libre par l’auteur, persuadées qu’elles perdront de l’argent en signant un accord de diffusion sans exclusivité. Pourtant les auteurs, eux, s’en donnent à cœur joie. Edition à compte d’auteur, impression à la demande, ouvrages collaboratifs, ebooks, publications préfinancées par le public via des sites de financement participatif (crowdfunding). La manière de créer a changé avec l’arrivée d’internet. Bienvenue dans le monde de l'écologie communautaire 2.0 ! | ||
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+ | Un autre groupe travaille sur la traduction du livre dans diverses langues, chacun à son rythme, tout doucement. Avec des amis, nous avons lancé depuis 2005 au Brésil un projet de grand lieu labellisé Ecopol, c’est pourquoi nous avons commencé la traduction en portugais et en anglais. | ||
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Version actuelle datée du 26 juillet 2016 à 14:33
Notions-clés:théâtre forum, théâtre des opprimés,plateforme wiki,écologie communautaire,sagesse des foules,coopération,copyleft,copyright,licence libre,contribution.
Imaginez que vous assistez à une pièce de théâtre. Vous entrez dans la salle, vous prenez place, vous êtes curieux de savoir ce qui va se passer après le lever de rideau. Ça commence, vous vous laissez porter par l’histoire : une querelle de couple devant leurs voisins passifs. Soudain, surprise ! Les comédiens descendent de scène, ils s'asseyent à vos côtés, vous interpellent : « Qu'auriez-vous fait différemment dans cette scène ? » Certains spectateurs se lancent. L’un d'eux dit : « Moi, si j’étais le voisin, je serais intervenu ». Un comédien lui répond : « Allez-y, rejouez la scène, changez l’histoire ». Ainsi, encouragé par le public, le spectateur rejoint la scène et la rejoue.
Ce style de théâtre existe : c’est le principe du théâtre forum[1], aussi appelé le théâtre des opprimés. C’est une technique théâtrale participative qui aide les publics à devenir de meilleurs acteurs de leur propre vie. On y joue des scènes exposant les problématiques de la vie quotidienne, puis le public a la possibilité d'intervenir et de changer le cours des événements, en proposant de meilleures issues. On se rend alors compte que nous sommes dans le théâtre de la vie, que nous pouvons tous être acteurs et non pas seulement spectateurs de la société, que nous pouvons incarner le changement.
Sommaire
Expérience vécue
J’ai commencé mes expériences professionnelles comme metteur en scène, en 1989. J’avais 17 ans. J’ai monté la pièce La leçon de Ionesco au MAD à Lausanne[2], dans laquelle j’ai suivi les standards de la direction de comédiens : j’orientais leur jeu, leur manière d’interpréter leur rôle, leur manière d’occuper la scène, leur ton… En parallèle, je cherchais à leur donner confiance en eux pour qu’ils prennent des initiatives, qu’ils incarnent leur rôle. Pour rajouter une dimension participative et innovante, au lieu des trois comédiens initialement prévus par l’auteur de la pièce (un prof, une élève, une bonne), il y en avait dix : une bonne, cinq professeurs (au lieu d’un) et cinq élèves (au lieu d’une). Les spectateurs étaient assis-couchés au milieu de la salle, sur des matelas avec des coussins, en chaussettes, et les cinq duos professeur-élève étaient tout autour. La bonne, jouée par une grand-mère sublime, Clélia Babaïantz, courait d’un duo prof-élève à l’autre, zigzaguant entre les pieds du public. Plusieurs fois au cours du spectacle, les spectateurs étaient pris à parti. On tirait même un spectateur au sort tous les soirs, il montait alors sur scène pour jouer dans la pièce. Je tâtonnais sans le savoir dans la mouvance du théâtre forum.
Après cette pièce, j’ai mis en scène des performances pour des soirées à thème. Performances au sens où j’essayais, à ma modeste mesure, de stimuler la participation du public, la fusion entre consommateurs et comédiens. Mais je ne rencontrais que peu d’écho dans ce sens de la part des professionnels du théâtre. J’ai ressenti une certaine déception face à la tendance dominante, voire exclusive, de la culture théâtrale : séparation nette et quasi totale entre public passif et comédiens actifs ; trop peu d’encouragements à l’improvisation ; trop peu de mélanges entre professionnels et amateurs ; trop peu de spectacles encourageant les spectateurs à devenir acteurs. Plus largement, l’art contemporain me semblait traiter de sujets trop éloignés des défis concrets rencontrés dans la société, des sujets trop théoriques pour moi. Je ne m’y retrouvais pas, j'espérais participer à un art plus social, un art populaire, comme un cousin du hip-hop magnifiant les entrepreneurs sociaux. J’ai progressivement migré vers d’autres métiers connexes de la créativité et de la gestion d’équipe, par intérêt pour la diversité d’une part, et par plaisir de mettre en scène autre chose que des pièces de théâtre. A maints égards, développer un écolieu, c’est aussi mettre en scène un certain théâtre de la vie.
Ce n’est qu’en 2001, à l’occasion d’une tournée au Brésil avec un groupe de pionniers du changement dont je faisais partie, que j’ai découvert le mouvement mondial Théatre Forum. Lors d’une visite d’initiatives d’entrepreneurs sociaux hors du commun, j'ai pu rencontrer Augusto Boal, son fondateur. Pendant 12 ans, j’avais tâtonné pour aller dans ce sens, et c’était magnifique d’avoir enfin trouvé une communauté de praticiens partageant la passion du théâtre et des démarches participatives.
Aujourd’hui en 2014, le monde a bien changé. Des citoyens éveillés ont initié des groupes de Théâtre Forum un peu partout sur terre. Mais la reconnaissance des pouvoirs publics tarde à venir. Comme cet art mélange messages d’utilité publique, style théâtral et démarches pédagogiques, il est jugé trop transdisciplinaire par les services culturels des administrations publiques. Cela le rend inclassable et donc aucun service n’a pour mission de le financer. C’est un exemple parmi d’autres de la difficulté que rencontrent les entrepreneurs sociaux pour assurer la pérennité des initiatives citoyennes qui font sens. J’ai eu la chance de coopérer avec divers groupes dont celui de Nono Kanzumba et sa troupe Les kamikazes du Congo Kinshasa, qui voyagent dans les campagnes de ce pays multiculturel pour théâtraliser, avec courage, les sujets brûlants de la guerre civile : mutilations faites aux femmes, appel aux dons de sang et autres campagnes visant à l’éveil des consciences citoyennes.
J’ai aussi eu l’opportunité de soutenir la caravane Arc-en-ciel pour la paix au Brésil[3] sur quelques-unes de ses étapes. Cette communauté d’artistes, pédagogues et techniciens du spectacle, pilotée par le franco-mexicain Alberto Ruz Buenfil, a passé 25 ans sur les routes d’Amérique latine pour proposer des spectacles participatifs d’éco-logique, dans les villages semi-autarciques les plus reculés. Au Brésil, ces créatifs se sont notamment arrêtés dans des quilombos[4], hameaux où s'étaient réfugiés leurs ancêtres esclaves noirs. Des chefs de village leur expliquèrent : « C’est la première fois que des gens viennent nous rencontrer vraiment, sans nous proposer de nous vendre quelque chose ou de nous acheter nos votes ». Le spectacle final de la Caravane, avant le départ, suscitait de nouvelles vocations dont certaines ont fleuri.
Le théâtre forum est une clé essentielle pour l’écologie communautaire, il nous encourage à incarner le changement que nous souhaitons.
Un livre participatif, comme le théâtre forum et Wikipédia
La démarche de ce livre Ecopol va dans le même sens que le théâtre forum. Vous pouvez enrichir ces articles via un wiki, comme sur Wikipédia. Ils sont accessibles sur http://wiki.ecopol.net.
Tout internaute peut y consulter l’historique de chaque article, y poster des références, des définitions, des liens sur des initiatives, et ajouter des commentaires critiques dans l’onglet discussion. Et toutes les personnes qui « suivent » l’article reçoivent automatiquement une alerte les avisant des nouvelles contributions. Ainsi la technologie est vraiment à notre service, elle facilite notre coopération sans alourdir notre quotidien.
Un livre sous licence libre
C'est un prérequis intéressant et peu connu pour créer une communauté durable de contributeurs et de copilotes pour un projet multiforme nécessitant une bonne communication interne. Il s’agit de partager le savoir-faire en autorisant l’accès, l’usage, la modification et la redistribution des œuvres (livres, photos…). Accéder, utiliser, modifier et redistribuer sont les quatre libertés fondamentales du mouvement dit des licences libres. A ces quatre libertés, s’ajoutent deux obligations fondamentales : mentionner les auteurs, et conserver la licence (pour éviter que quelqu’un puisse limiter l’accès et l’usage de cette œuvre dans une version modifiée).
Ces quatre libertés font particulièrement sens pour des informations fonctionnelles : œuvre à vocation de mode d’emploi, qui propose des définitions, des savoir-faire, des résumés sur un sujet, des conseils pratiques… Comme ce livre a principalement une vocation d’œuvre fonctionnelle, nous avons choisi de le mettre sous licence libre. Précisément sous licence d’art libre (www.artlibre.org).
Une tendance émergente de la culture numérique part du principe que partager l’information ne la divise pas mais la multiplie. A notre sens, le partage devient progressivement la norme. Les maisons d’édition classiques ne l’ont pas encore suffisamment intégré dans leur culture de gestion. Elles refusent presque toujours de publier des œuvres placées sous licence libre par l’auteur, persuadées qu’elles perdront de l’argent en signant un accord de diffusion sans exclusivité. Pourtant les auteurs, eux, s’en donnent à cœur joie. Edition à compte d’auteur, impression à la demande, ouvrages collaboratifs, ebooks, publications préfinancées par le public via des sites de financement participatif (crowdfunding). La manière de créer a changé avec l’arrivée d’internet. Bienvenue dans le monde de l'écologie communautaire 2.0 !
Un livre diffusé les pieds nus
C’est là aussi, un autre regard. L’expression les pieds nus s’utilise pour parler d’œuvres qui n’ont que peu été diffusées par des canaux classiques (librairies, diffuseurs, éditeurs réputés), mais qui ont quand même connu un grand succès populaire grâce à la mobilisation des lecteurs, par le bouche-à-oreille, et maintenant par internet. Il ne dépend que de vous de choisir de télécharger une copie en ligne sans faire de don, sans aider la vitalité de son développement. Autre option : le faire, ce don. C'est le ticket d'entrée dans la culture du don[5].
Une communauté pour améliorer ce livre en ligne
Après la version 1.0 que voici, ce livre peut continuer sa route. Avec la vingtaine de personnes qui ont merveilleusement aidé à le rédiger, l'améliorer, le compléter, le référencer et le mettre en page, nous avons listé les prochaines étapes pour le déploiement de la démarche Ecopol. Chaque article peut être commenté, des images ajoutées, ainsi que des liens utiles sur des vidéos, des modes d'emploi, des définitions, des quiz. Sur le wiki, dans la page communauté, nous avons listé les principes rédactionnels, des règles typographiques, les intentions du livre. Ainsi, chacun peut contribuer en s’appuyant sur des règles communes, comme sur Wikipédia. Il est possible de contribuer scientifiquement et/ou de manière créative en complétant les articles existants, en les modifiant, en rajoutant des quiz, des devinettes, des anecdotes, des références utiles, en mettant à jour des faits statistiques pour que ce livre reste d’actualité...
Une vidéo, c'est 24 images par secondes
Une image équivaut à 1000 mots. Nous avons donc créé un groupe de travail pour référencer les vidéos inspirantes qui sont sur le web (documentaires principalement), pour les associer aux mots-clés qui se trouvent en haut de chaque article de ce livre. Notre but est d’arriver, symboliquement, à une sélection de 365 films, certains courts, d’autres longs, envoyés gratuitement par courriel pendant 365 jours à toute personne qui s’y inscrit. Le groupe de travail est déjà actif[6].
Les groupes de traduction multilingues
Un autre groupe travaille sur la traduction du livre dans diverses langues, chacun à son rythme, tout doucement. Avec des amis, nous avons lancé depuis 2005 au Brésil un projet de grand lieu labellisé Ecopol, c’est pourquoi nous avons commencé la traduction en portugais et en anglais.
Notes et références
- ↑ Pour en savoir de plus,consultez l'article théâtre forum sur Wikipedia.
- ↑ Voir l'article 1984-1997:MAD puis TirGroupé,un état d'esprit, acte 4
- ↑ http://caravanaarcoiris.blogspot.ch/ caravanaarcoiris.blogspot.ch//
- ↑ Voir l'article Quilombo, dans Wikipedia
- ↑ Voir l'article Potlach ou la culture du don ,acte 2
- ↑ wwwlasmala.org/365-videos-ecopol