La transition vers la durabilité : Différence entre versions

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==1996. Le premier d'une longue série de gros déménagements==
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'''''Notions-clé:''''' [https://fr.wikipedia.org/wiki/Adaptation adaptation],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Transfert_de_comp%C3%A9tence transfert de compétences],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Durabilit%C3%A9 durabilité],[https://fr.wikipedia.org/wiki/Insertion_sociale_et_professionnelle insertion sociale],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=+partenariat partenariat], [https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=coop%C3%A9ration coopération],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=bien+commun bien commun],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=internet internet],[https://groups.diigo.com/group/e_culture école de la vie],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=formation formation],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=ONU ONU],[https://groups.diigo.com/group/e_culture/search?what=fonds+publics fonds publics].''
Le 22 mai, c'est l'inauguration du Chapitô. Après le Labyrinthe, nous venons de rebondir à la place du Château. C'est un mini-Flon à part entière, avec une centaine d'artisans et d'artistes dans deux gigantesques bâtiments, un lieu de créativité qui fera date à Lausanne. Tir Groupé n'en occupe qu'une petite partie, c'est déjà immense.
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Pour stimuler un engagement de financement de diverses administrations publiques dont nous prolongions l'action, nous avions annoncé que nous allions passer la main à de nouveaux arrivants, et qu'il était nécessaire d'assurer la « professionnalisation » du lieu pour qu'il perdure. Ils sont venus : les représentants des exécutifs du canton de Vaud et de la commune de Lausanne se sont assis à la même table, pour parler d'avenir. Ils se sont engagés à financer une expérience pilote avec l'équivalent de postes à plein temps. Chapeau. C'est un acte rare. C'est une nouvelle étape pour l'avenir.
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1996. Après le Labyrinthe de la place Arlaud, nous venons de rebondir au « Chapitô ». Le premier d'une longue série de gros déménagements. Nous sommes le 22 mai, c'est l'inauguration de cette grande salle de 150 m2, complétée par divers ateliers dans un immeuble de la vieille ville de Lausanne, en face du château du gouvernement de notre pays de Vaud. C'est un mini-Flon<ref> La célèbre friche revitalisée de Lausanne</ref>. Il est prêté à une cinquantaine d'artisans et d'artistes dans deux gigantesques bâtiments, qui anciennement accueillaient une école de chimie. C'est un lieu de créativité qui fera date à Lausanne. L'association Tir Groupé n'en occupe qu'une petite partie, et c'est déjà immense.[[Fichier:Image28-A-transition-durable.jpg|600px|right]]
  
Le comité initial passe donc la main, en laissant un beau patrimoine : trois maisons avec des contrats longue durée, des subventions annuelles de la ville de Lausanne et du canton suffisantes pour l'équivalent de deux postes à plein temps, une liberté de ton et des résultats solides. De plus, nous formions intra-muros un service d'aide à l'insertion de demandeurs d'emploi, qui a eu beaucoup de succès.
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Nous voulions stimuler l'engagement de financement de diverses administrations publiques dont nous prolongions l'action (sociale, culturelle, de formation, micro-entrepreneuriale). C'est la raison pour laquelle nous avions annoncé que nous allions passer la main à de nouveaux arrivants, et qu'il était nécessaire d'assurer la « professionnalisation » de la démarche pour qu'elle perdure. Des représentants de l'exécutif du gouvernement vaudois et de la commune de Lausanne se sont assis à la même table, pour parler de l'avenir de cette forme d'entrepreneuriat socioculturel innovant que nous développions. Ils se sont engagés à financer une expérience pilote, avec l'équivalent de deux postes à plein temps. Chapeau. C'est une nouvelle étape pour l'avenir.
  
Mais le nouveau comité de Tir Groupé n'a pas suffisamment d'expérience, les erreurs se cumulent. Au lieu de mandater des entrepreneurs indépendants, ils emploient des animateurs, plus aptes à se réaliser eux-mêmes qu'à appuyer les porteurs de projets. Ce comité se déconnecte progressivement des diverses sphères sociétales (intergénérationnelles, interculturelles, interprofessionnelles). Il perd la confiance des autorités et réduit l'activité. Il se coupe aussi des fondateurs de l'équipe initiale. Un des leaders, Pierre-Yves Studer, meurt tragiquement d'un accident de la route. C'est l'implosion, la valse entre l'entre-déchirement et la bastringue débridée. Les voisins se plaignent des nuisances. La presse dénonce la gabegie. Les baux sont résiliés l'un après l'autre. C'est un échec. Tout est perdu, surtout les fonds annuels et la confiance des fournisseurs et partenaires privés (associations, PME...) réunis par l'équipe initiale. Cette dernière décide que c'est un esprit qui mérite de perdurer, et accepte de tout recommencer à zéro. Nous en tirons d'importants enseignements sur l'art d'incuber en douceur pour éviter les faillites d'entreprise, qu'elle soit avec ou sans but lucratif.
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Le comité initial passe donc la main, en laissant un beau patrimoine : trois maisons avec des contrats de prêt de longue durée, des subventions annuelles de la ville de Lausanne et du canton de Vaud, suffisantes pour financer l'équivalent de deux postes à plein temps, une liberté de ton et des résultats solides. De plus, nous formions, intra muros, un service d'aide à l'insertion de demandeurs d'emploi, qui a eu beaucoup de succès.
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Malheureusement, le nouveau comité de Tir Groupé n'a pas suffisamment d'expérience et les erreurs vont s'accumuler.  
  
==Nouveau nom : Smala==
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Au lieu de mandater des entrepreneurs indépendants payés à livraison des résultats, ils emploient deux animateurs salariés à temps plein, comme c'est le cas dans les centres de loisirs. Cette erreur stratégique va coûter cher. L'argent de la commune et du canton sert à payer des employés qui n'habitent pas sur place, et qui eux-mêmes expliquent aux porteurs de projets qu'ils peuvent les aider avec du temps, mais qu'ils n'ont pas d'argent. Or, très souvent, un petit projet d'exposition ou de stage a juste besoin de 1 000 ou 2 000 francs pour couvrir les quelques frais initiaux. L'organisation du nouveau comité implique que le fonctionnement dépende désormais des animateurs employés, et non plus d'une coopération entre cohabitants.  
En 1997 est créée Smala, qui reprendra l'histoire et assure depuis lors sa pérennité. Smala signifie ''famille élargie'', ''tribu''. C'est aussi le nom donné aux résistants face aux colons. La Smala est pour nous comme une capitale itinérante d'esprits libres, une fédération d'entrepreneurs sociaux en mouvement face à la société de surconsommation.
 
  
1997 donc : nouveaux lieux, nouvelles activités, et toujours le même fil rouge. On démarre rue de Chandieu, avec une maison, puis vite deux, trois…
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Le nouveau comité se déconnecte progressivement des diverses sphères sociétales (intergénérationnelles, interculturelles, interprofessionnelles). Le programme d'appuis aux demandeurs d'emplois est dissocié de Tir Groupé, et le programme d'appui à la création d'entreprises socioculturelles n'est plus actif. Et en quelques années seulement, ses activités se limitent à des fêtes nocturnes, comme le MAD. Le nouveau comité ayant perdu l'appui et la confiance des autorités, les activités se raréfient. Mais c'est le décès tragique, en 1999, d'un des leaders du groupe, qui scelle définitivement son implosion. Les membres démissionnent, les cotisations ne sont plus payées, les voisins se plaignent des nuisances, la presse dénonce le désordre, et les baux sont résiliés par le canton qui est propriétaire.
  
On lance Tricycle : 1500 m² d'ateliers créatifs, une école du terrain, un lieu qui va évoluer sur 8 ans.
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C'est un échec. Tout est perdu : les fonds annuels des pouvoirs publics, la confiance des fournisseurs et partenaires privés (associations, PME...) réunis par l'équipe initiale.
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Mariette, Marie-Jane, Johanna et Théo, qui formaient l'équipe initiale, reprennent leurs responsabilités. Avec une leçon de taille : nous n'avons pas suffisamment assuré la transition, en accompagnant professionnellement le nouveau comité. En tant que pilote de projet,  Théo propose de tout recommencer à zéro. Nous en tirons d'importants enseignements sur l'art d'incuber en douceur pour éviter les faillites, qu'il s'agisse d'entreprises à but lucratif ou non. Dans cette phase de transition est constituée, en 1997, l'association Smala.
  
Voici ce qu'en relate Christophe Fovanna dans ''Le Journal de Genève'', en novembre 1997 :
 
  
''« Dans un immeuble de quatre étages, de jeunes professionnels travaillant dans les domaines de la danse, du rap et de l’image, offriront à d’autres jeunes la possibilité d’une “formation culturelle”. Ouverture officielle des lieux samedi, dès 18 heures.<br>''
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=='''''Un nouveau nom : Smala'''''==
''« Le projet s’inscrit dans une logique d’“école du terrain”. “Ce lieu est un centre de formation culturelle qui a son utilité aussi bien avant, que parallèlement ou après une école”, explique Théo Bondolfi (que les Lausannois connaissent déjà pour avoir été notamment l’un des initiateurs de l’Association Tir Groupé, dont Tricycles est une sorte de prolongement). “Ce n’est plus seulement un lieu pour les copains, ajoute-t-il, mais un lieu pour les meilleurs : nous visons un nivellement par le haut!”<br>
 
  
En juillet 1999, le premier film produit sur nos activités fait grand succès : nous redonnons vie à la Voile d'or. Sous le titre « Toutes voiles dehors », Jacqueline Favez écrit dans le quotidien ''24Heures'' :
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''Smala signifie famille élargie, tribu en mouvement''. C'est aussi le nom donné aux Algériens résistant à la colonisation française de leur pays au XIXe siècle. La Smala est pour nous, comme une capitale itinérante d'esprits libres, une fédération d'entrepreneurs sociaux en mouvement, faisant forces de propositions créatives pour répondre aux problèmes causés par une société de consommation à la dérive.
  
''« Ils ont réussi! Après plusieurs mois de démarches, les jeunes de l’Association la Smala ont décroché un contrat de confiance leur permettant d’occuper La Voile d’Or à Lausanne-Vidy. Le célèbre bâtiment construit pour l’Expo de 1964, à l’abandon depuis environ quatre ans, va donc revivre. Et plutôt deux fois qu’une ! En effet, la Smala prévoit d’atteindre progressivement un taux d’ouverture des locaux de 100 %, en accueillant des clients à la buvette extérieure aux heures où d’autres sortiront encore de l’espace consacré à l’animation nocturne.<br>''« Un fantastique défi qui va être relevé dans l’urgence puisque l’inauguration est agendée à vendredi soir, soit à peine une semaine après la signature du contrat.»''
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Nouveaux lieux, nouvelles activités et toujours le même fil rouge. Nous démarrons rue de Chandieu 15  à Lausanne, avec une maison. Très vite, vient la deuxième (Chandieu 11).  
  
A nouveau, l'initiative porte ses fruits : nous faisons une offre de rachat. Ironie du sort, le bâtiment est racheté par… les patrons du MAD. On reste en bons termes, et on poursuite à Tricycle, ruche créative par excellence. On y incube notamment [http://www.ynternet.org/ynternet.org Ynternet.org], qui va progressivement devenir un des leaders mondiaux spécialisés dans un domaine aussi pointu scientifiquement qu'essentiel pour le projet Ecopol à venir : l'internet solidaire, le bien commun dans notre société dite de l'information. Les ruches créatives permettent d'y attirer les pointures mondiales de ce domaine peu connu, et pourtant qui nous concerne au quotidien. Avec Ynternet.org, les co-fondateurs de Tir Groupé appuient des projets de coopération Nord/Sud, et aident des ONG en Afrique francophone, soutenu par l'agence Intergouvernementale de la francophonie.
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Puis une troisième, à la place du Tunnel : nommée Tricycle. Ce sont 1 500 m2 d'ateliers créatifs en centre-ville, une école du terrain. C'est un lieu qui a bien évolué, pendant les huit années durant lesquelles nous avons eu la chance de pouvoir l'occuper.  
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Voici ce qu'en disait Christophe Fovanna dans Le Journal de Genève, en novembre 1997 :
  
Marie-Jane Berchten est nommée déléguée de la Suisse au Forum mondial de la Jeunesse du système des Nations Unies. Alors que la Suisse n'est pas encore officiellement membre de l'ONU, la voilà à Dakar en été 2001, avec le droit de vote pour faire avancer les droits des jeunes dans le parlement mondial. Fort d'un engagement sur le plan local, nous cumulons les participations à de grands forums mondiaux. Théo Bondolfi est nominé par l'[http://fr.unesco.org/ UNESCO] parmi 3 000 candidats « jeunes entrepreneurs sociaux hors du commun », et fait partie des 60 sélectionnés pour un programme de formation d'une année qui est une équivalence au master. Nous offrons un stage de formation à Barbara Steudler, qui fait ses premières armes dans la créativité socio-environnementale, ce qui l'aidera à développer par la suite l'association [http://www.nicefuture.ch/ Nice Future], en compagnie de Vincent Girdardin (ancien vice-président de Tir Groupé).
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« ''Dans un immeuble de quatre étages, de jeunes professionnels travaillant dans les domaines de la danse, du rap et de l’image, offriront à d’autres jeunes la possibilité d’une “formation culturelle”'' ».
==2003-2004 : dissolution de Tir Groupé, reprise officielle par Smala==
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Après s'être réduite comme peau de chagrin, Tir groupé part en faillite. Théo Bondolfi reçoit chez lui les actes de poursuite pour non-paiement des charges sociales des salaires, car son nom était resté comme employeur officiel, dû à un oubli du nouveau comité...
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« ''Le projet s’inscrit dans une logique d’“école du terrain”. “Ce lieu est un centre de formation culturelle qui a son utilité aussi bien avant, que parallèlement ou après une école”, explique Théo Bondolfi (que les Lausannois connaissent déjà pour avoir été notamment l’un des initiateurs de l’Association Tir Groupé, dont Tricycle est une sorte de prolongement). “Ce n’est plus seulement un lieu pour les copains, ajoute-t-il, mais un lieu pour les meilleurs : nous visons un nivellement par le haut !”'' »
  
François, un des co-fondateurs de la Smala, a dit ce proverbe un soir : « Il y a des choses qu'on perd, il y en a d'autres qu'on récupère, c'est ça la vie communautaire ». Ce proverbe l'illustre bien.
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=='''''Premiers pas sur internet:'''''==
  
Smala donc va reprendre le flambeau des activités dans l'esprit d'origine de Tir Groupé, avec quatre des fondateurs initiaux : Mariette Glauser, Marie-Jane Berchten, Johana Raphael et Théo Bondolfi. Viendront ensuite se former dans le comité notamment Gwenael Groppetti, Noémie Verdon et Jérémie Tinturier. Des jeunes à l'avenir prometteur.
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En 1997-1998, nous lançons plusieurs projets pionniers de l'internet communautaire. Younet est le premier site web d'information pour la jeunesse. Ensuite nous copilotons le passage du service Ciao du télétexte vers internet. Ciao.ch devient, ainsi, le premier service romand de questions-réponses sur des sujets qui intéressent les jeunes, tels que la santé, le sexe, la drogue...
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Dans la foulée, nous découvrons les logiciels libres, prémisses de Wikipédia et autres dynamiques collaboratives qui, au regard de nos valeurs, ouvrent des perspectives très importantes. C'est le début d'un esprit de partage mondial des bonnes pratiques, une démarche qui nous tient tant à cœur.  
  
==Dès 2005 : nouvelles maisons Smala==
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=='''''Un succès à la Voile d'Or'''''==
Reprise de la gestion de nombreuses maisons prêtées ou louées temporairement à Smala, certaines avec des gros travaux, mais toujours sur des durées courtes. Difficile d'installer durablement nos activités dans ces conditions.
 
  
Parallèlement, la qualité et la quantité de parrains et partenaires de Smala se renforcent. Signalons par exemple l'appui remarquable d'Albert Jacquard, actif sur tant de causes. Nous voilà invités à présenter notre démarche à Pierre Rabhi et aux coordinateurs locaux du mouvement des Colibris.
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En juillet 1999, le premier film produit sur nos activités est un grand succès : nous redonnons vie à un centre polyvalent en friche, au bord du lac, fleuron de notre région. Sous le titre « Toutes voiles dehors », Jacqueline Favez écrit dans l'édition du 9/07/1999 du quotidien ''24 Heures'' : [[Fichier:Image28-B-younet.jpg|600px|right]]
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« ''Ils ont réussi ! Après plusieurs mois de démarches, les jeunes de l’Association la Smala ont décroché un contrat de confiance leur permettant d’occuper La Voile d’Or à Lausanne-Vidy. Le célèbre bâtiment construit pour l’Expo de 1964, à l’abandon depuis environ quatre ans, va donc revivre. Et plutôt deux fois qu’une ! En effet, la Smala prévoit d’atteindre progressivement un taux d’ouverture des locaux de 100 %, en accueillant des clients à la buvette extérieure aux heures où d’autres sortiront encore de l’espace consacré à l’animation nocturne.'' »
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« ''Un fantastique défi qui va être relevé dans l’urgence puisque l’inauguration est agendée à vendredi soir, soit à peine une semaine après la signature du contrat''.»
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A nouveau, l'initiative porte ses fruits : nous faisons une offre de rachat. Ironie du sort : le bâtiment est racheté par les patrons du MAD. Nous  poursuivons  l'aventure Tricycle, une ruche créative par excellence. S'y incube notamment Ynternet.org<ref> http:yntenet:org</ref>, fondation qui va progressivement devenir une référence dans le monde pour ''l'internet solidaire, autrement dit le bien commun dans la société de l'information''.
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Cohabiter et coopérer dans des ruches créatives nous permet d'attirer des pointures mondiales : le photographe René Burri qui immortalisa le Che ; Florence Devouard, première présidente de la fondation qui a créé Wikipédia, ou encore Richard Stallman, le fondateur du mouvement des logiciels libres. Avec Ynternet.org, les cofondateurs de Tir Groupé appuient des projets de coopération Nord/Sud et aident des ONG en Afrique francophone, soutenues par l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie. En 2013, la fondation Ynternet.org est devenue partenaire de l'Université romande HES-SO et a plus de quinze projets internationaux d'innovation socioculturelle à son actif.
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Marie-Jane est nommée déléguée de la Suisse au Forum Mondial de la Jeunesse des Nations Unies. Alors que la Suisse n'est pas encore officiellement membre de l'ONU, la voilà à Dakar en été 2001, avec le droit de vote au nom de la Suisse, pour faire avancer les droits des jeunes dans le parlement mondial de la jeunesse aux Nations Unies. Forts d'un engagement sur le plan local, nous cumulons les participations à de grands forums mondiaux.
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Nominé par l'UNESCO parmi 3 000 candidats « jeunes entrepreneurs sociaux hors du commun », Théo fait partie des 60 personnes sélectionnées pour un programme de formation d'une année équivalent à un master. Barbara Steudler y fait ses premières armes dans la créativité socio-environnementale, ce qui l'aidera à développer par la suite l'association Nice Future<ref>http://nicefuture.ch</ref>, en compagnie de Vincent Girdardin (ancien vice-président de Tir Groupé).
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=='''''2003-2004 : dissolution de Tir Groupé, reprise par Smala'''''==
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Après s'être réduite comme peau de chagrin, l'association Tir groupé part en faillite. Ironie du sort, Théo reçoit chez lui les actes de poursuite pour non-paiement des charges sociales. Le nouveau comité n'ayant pas mis à jour la liste des membres à la caisse patronale, son nom figurait toujours comme employeur.
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François, un des cofondateurs de la Smala, a dit cette phrase, qui deviendra une de nos maximes : « Il y a des choses qu'on perd, il y en a d'autres qu'on récupère, c'est ça la vie communautaire ». Avec des statuts mis à jour, Smala va reprendre le flambeau des activités dans l'esprit d'origine de Tir Groupé, avec quatre des fondateurs initiaux : Mariette Glauser, Marie-Jane Berchten, Johana Raphael et Théo Bondolfi. Mission : appuyer l'écologie communautaire, sur le chemin de la simplicité volontaire. L'entrepreneuriat socioculturel et la création de lieux de vie étant les moteurs pour y parvenir.
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=='''''Dès 2005 : les nouvelles maisons Smala'''''==
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Sous l'égide de Smala, Nous reprenons la gestion de nombreuses maisons prêtées ou louées en courtes durées. Certaines d'entre elles nous demandaient beaucoup de travaux, et une fois terminé nous devions rendre les clés. Difficile d'installer durablement nos activités dans ces conditions. Parallèlement, le réseau de parrains et partenaires de Smala se renforce. Citons notamment le soutien d'Albert Jacquard, fervent défenseur, entre autres, du droit au logement. Nous avons également l'occasion de présenter notre démarche à Pierre Rabhi et aux coordinateurs locaux du mouvement créé pour le soutenir : les Colibris.
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<references/>

Version actuelle datée du 18 août 2016 à 13:14

Notions-clé: adaptation,transfert de compétences,durabilité,insertion sociale,partenariat, coopération,bien commun,internet,école de la vie,formation,ONU,fonds publics.


1996. Après le Labyrinthe de la place Arlaud, nous venons de rebondir au « Chapitô ». Le premier d'une longue série de gros déménagements. Nous sommes le 22 mai, c'est l'inauguration de cette grande salle de 150 m2, complétée par divers ateliers dans un immeuble de la vieille ville de Lausanne, en face du château du gouvernement de notre pays de Vaud. C'est un mini-Flon[1]. Il est prêté à une cinquantaine d'artisans et d'artistes dans deux gigantesques bâtiments, qui anciennement accueillaient une école de chimie. C'est un lieu de créativité qui fera date à Lausanne. L'association Tir Groupé n'en occupe qu'une petite partie, et c'est déjà immense.
Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant

Nous voulions stimuler l'engagement de financement de diverses administrations publiques dont nous prolongions l'action (sociale, culturelle, de formation, micro-entrepreneuriale). C'est la raison pour laquelle nous avions annoncé que nous allions passer la main à de nouveaux arrivants, et qu'il était nécessaire d'assurer la « professionnalisation » de la démarche pour qu'elle perdure. Des représentants de l'exécutif du gouvernement vaudois et de la commune de Lausanne se sont assis à la même table, pour parler de l'avenir de cette forme d'entrepreneuriat socioculturel innovant que nous développions. Ils se sont engagés à financer une expérience pilote, avec l'équivalent de deux postes à plein temps. Chapeau. C'est une nouvelle étape pour l'avenir.

Le comité initial passe donc la main, en laissant un beau patrimoine : trois maisons avec des contrats de prêt de longue durée, des subventions annuelles de la ville de Lausanne et du canton de Vaud, suffisantes pour financer l'équivalent de deux postes à plein temps, une liberté de ton et des résultats solides. De plus, nous formions, intra muros, un service d'aide à l'insertion de demandeurs d'emploi, qui a eu beaucoup de succès.

Malheureusement, le nouveau comité de Tir Groupé n'a pas suffisamment d'expérience et les erreurs vont s'accumuler.

Au lieu de mandater des entrepreneurs indépendants payés à livraison des résultats, ils emploient deux animateurs salariés à temps plein, comme c'est le cas dans les centres de loisirs. Cette erreur stratégique va coûter cher. L'argent de la commune et du canton sert à payer des employés qui n'habitent pas sur place, et qui eux-mêmes expliquent aux porteurs de projets qu'ils peuvent les aider avec du temps, mais qu'ils n'ont pas d'argent. Or, très souvent, un petit projet d'exposition ou de stage a juste besoin de 1 000 ou 2 000 francs pour couvrir les quelques frais initiaux. L'organisation du nouveau comité implique que le fonctionnement dépende désormais des animateurs employés, et non plus d'une coopération entre cohabitants.

Le nouveau comité se déconnecte progressivement des diverses sphères sociétales (intergénérationnelles, interculturelles, interprofessionnelles). Le programme d'appuis aux demandeurs d'emplois est dissocié de Tir Groupé, et le programme d'appui à la création d'entreprises socioculturelles n'est plus actif. Et en quelques années seulement, ses activités se limitent à des fêtes nocturnes, comme le MAD. Le nouveau comité ayant perdu l'appui et la confiance des autorités, les activités se raréfient. Mais c'est le décès tragique, en 1999, d'un des leaders du groupe, qui scelle définitivement son implosion. Les membres démissionnent, les cotisations ne sont plus payées, les voisins se plaignent des nuisances, la presse dénonce le désordre, et les baux sont résiliés par le canton qui est propriétaire.

C'est un échec. Tout est perdu : les fonds annuels des pouvoirs publics, la confiance des fournisseurs et partenaires privés (associations, PME...) réunis par l'équipe initiale.

Mariette, Marie-Jane, Johanna et Théo, qui formaient l'équipe initiale, reprennent leurs responsabilités. Avec une leçon de taille : nous n'avons pas suffisamment assuré la transition, en accompagnant professionnellement le nouveau comité. En tant que pilote de projet, Théo propose de tout recommencer à zéro. Nous en tirons d'importants enseignements sur l'art d'incuber en douceur pour éviter les faillites, qu'il s'agisse d'entreprises à but lucratif ou non. Dans cette phase de transition est constituée, en 1997, l'association Smala.


Un nouveau nom : Smala

Smala signifie famille élargie, tribu en mouvement. C'est aussi le nom donné aux Algériens résistant à la colonisation française de leur pays au XIXe siècle. La Smala est pour nous, comme une capitale itinérante d'esprits libres, une fédération d'entrepreneurs sociaux en mouvement, faisant forces de propositions créatives pour répondre aux problèmes causés par une société de consommation à la dérive.

Nouveaux lieux, nouvelles activités et toujours le même fil rouge. Nous démarrons rue de Chandieu 15 à Lausanne, avec une maison. Très vite, vient la deuxième (Chandieu 11).

Puis une troisième, à la place du Tunnel : nommée Tricycle. Ce sont 1 500 m2 d'ateliers créatifs en centre-ville, une école du terrain. C'est un lieu qui a bien évolué, pendant les huit années durant lesquelles nous avons eu la chance de pouvoir l'occuper. Voici ce qu'en disait Christophe Fovanna dans Le Journal de Genève, en novembre 1997 :

« Dans un immeuble de quatre étages, de jeunes professionnels travaillant dans les domaines de la danse, du rap et de l’image, offriront à d’autres jeunes la possibilité d’une “formation culturelle” ».

« Le projet s’inscrit dans une logique d’“école du terrain”. “Ce lieu est un centre de formation culturelle qui a son utilité aussi bien avant, que parallèlement ou après une école”, explique Théo Bondolfi (que les Lausannois connaissent déjà pour avoir été notamment l’un des initiateurs de l’Association Tir Groupé, dont Tricycle est une sorte de prolongement). “Ce n’est plus seulement un lieu pour les copains, ajoute-t-il, mais un lieu pour les meilleurs : nous visons un nivellement par le haut !” »

Premiers pas sur internet:

En 1997-1998, nous lançons plusieurs projets pionniers de l'internet communautaire. Younet est le premier site web d'information pour la jeunesse. Ensuite nous copilotons le passage du service Ciao du télétexte vers internet. Ciao.ch devient, ainsi, le premier service romand de questions-réponses sur des sujets qui intéressent les jeunes, tels que la santé, le sexe, la drogue... Dans la foulée, nous découvrons les logiciels libres, prémisses de Wikipédia et autres dynamiques collaboratives qui, au regard de nos valeurs, ouvrent des perspectives très importantes. C'est le début d'un esprit de partage mondial des bonnes pratiques, une démarche qui nous tient tant à cœur.

Un succès à la Voile d'Or

En juillet 1999, le premier film produit sur nos activités est un grand succès : nous redonnons vie à un centre polyvalent en friche, au bord du lac, fleuron de notre région. Sous le titre « Toutes voiles dehors », Jacqueline Favez écrit dans l'édition du 9/07/1999 du quotidien 24 Heures :
Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant

« Ils ont réussi ! Après plusieurs mois de démarches, les jeunes de l’Association la Smala ont décroché un contrat de confiance leur permettant d’occuper La Voile d’Or à Lausanne-Vidy. Le célèbre bâtiment construit pour l’Expo de 1964, à l’abandon depuis environ quatre ans, va donc revivre. Et plutôt deux fois qu’une ! En effet, la Smala prévoit d’atteindre progressivement un taux d’ouverture des locaux de 100 %, en accueillant des clients à la buvette extérieure aux heures où d’autres sortiront encore de l’espace consacré à l’animation nocturne. »

« Un fantastique défi qui va être relevé dans l’urgence puisque l’inauguration est agendée à vendredi soir, soit à peine une semaine après la signature du contrat

A nouveau, l'initiative porte ses fruits : nous faisons une offre de rachat. Ironie du sort : le bâtiment est racheté par les patrons du MAD. Nous poursuivons l'aventure Tricycle, une ruche créative par excellence. S'y incube notamment Ynternet.org[2], fondation qui va progressivement devenir une référence dans le monde pour l'internet solidaire, autrement dit le bien commun dans la société de l'information.

Cohabiter et coopérer dans des ruches créatives nous permet d'attirer des pointures mondiales : le photographe René Burri qui immortalisa le Che ; Florence Devouard, première présidente de la fondation qui a créé Wikipédia, ou encore Richard Stallman, le fondateur du mouvement des logiciels libres. Avec Ynternet.org, les cofondateurs de Tir Groupé appuient des projets de coopération Nord/Sud et aident des ONG en Afrique francophone, soutenues par l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie. En 2013, la fondation Ynternet.org est devenue partenaire de l'Université romande HES-SO et a plus de quinze projets internationaux d'innovation socioculturelle à son actif.

Marie-Jane est nommée déléguée de la Suisse au Forum Mondial de la Jeunesse des Nations Unies. Alors que la Suisse n'est pas encore officiellement membre de l'ONU, la voilà à Dakar en été 2001, avec le droit de vote au nom de la Suisse, pour faire avancer les droits des jeunes dans le parlement mondial de la jeunesse aux Nations Unies. Forts d'un engagement sur le plan local, nous cumulons les participations à de grands forums mondiaux.

Nominé par l'UNESCO parmi 3 000 candidats « jeunes entrepreneurs sociaux hors du commun », Théo fait partie des 60 personnes sélectionnées pour un programme de formation d'une année équivalent à un master. Barbara Steudler y fait ses premières armes dans la créativité socio-environnementale, ce qui l'aidera à développer par la suite l'association Nice Future[3], en compagnie de Vincent Girdardin (ancien vice-président de Tir Groupé).

2003-2004 : dissolution de Tir Groupé, reprise par Smala

Après s'être réduite comme peau de chagrin, l'association Tir groupé part en faillite. Ironie du sort, Théo reçoit chez lui les actes de poursuite pour non-paiement des charges sociales. Le nouveau comité n'ayant pas mis à jour la liste des membres à la caisse patronale, son nom figurait toujours comme employeur.

François, un des cofondateurs de la Smala, a dit cette phrase, qui deviendra une de nos maximes : « Il y a des choses qu'on perd, il y en a d'autres qu'on récupère, c'est ça la vie communautaire ». Avec des statuts mis à jour, Smala va reprendre le flambeau des activités dans l'esprit d'origine de Tir Groupé, avec quatre des fondateurs initiaux : Mariette Glauser, Marie-Jane Berchten, Johana Raphael et Théo Bondolfi. Mission : appuyer l'écologie communautaire, sur le chemin de la simplicité volontaire. L'entrepreneuriat socioculturel et la création de lieux de vie étant les moteurs pour y parvenir.

Dès 2005 : les nouvelles maisons Smala

Sous l'égide de Smala, Nous reprenons la gestion de nombreuses maisons prêtées ou louées en courtes durées. Certaines d'entre elles nous demandaient beaucoup de travaux, et une fois terminé nous devions rendre les clés. Difficile d'installer durablement nos activités dans ces conditions. Parallèlement, le réseau de parrains et partenaires de Smala se renforce. Citons notamment le soutien d'Albert Jacquard, fervent défenseur, entre autres, du droit au logement. Nous avons également l'occasion de présenter notre démarche à Pierre Rabhi et aux coordinateurs locaux du mouvement créé pour le soutenir : les Colibris.

  1. La célèbre friche revitalisée de Lausanne
  2. http:yntenet:org
  3. http://nicefuture.ch