L'expérience de Smala en bref : Différence entre versions

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(En conclusion : bilan positif... après des démarrages où il faut s'accrocher)
 
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==L'expérience de Smala==
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''association, communauté, cohabitat, ruche, incubateur, entrepreneuriat social, école de la vie, mutualisation, insertion sociale, écologie relationnelle, gestion des conflits, simplicité volontaire, sobriété heureuse, vivre-ensemble, durabilité, bien commun, gouvernance, culture libre, ONU.''
Comme peuvent en témoigner les membres de l'association Smala, à l'initiative du projet Ecopol (voir l'acte 4, consacré à Smala), on peut vivre en communauté tout en préservant son intimité ou la cellule familiale : salle de bain, toilettes, cuisine, salon sont des espaces privés dans chaque foyer des écologis Smala. Un petit truc qui fait parfois toute la différence pour une bonne ambiance : chaque foyer paie pour la conciergerie des espaces communs, le nettoyage et la bonne communication entre foyer (une réunion par mois). En même temps, on encourage les habitants à devenir concierges et animateur de soirée, puis à facturer leur prestations à Smala qui vient justement d'encaisser leur paiement pour cette même prestation... Payer pour un service qu'on se rend en partie à soi-même, cela parait compliqué administrativement. Cela ne marche pas "parfaitement" non plus, mais en tout cas ça marche "très bien", surtout pour des aspects essentiels comme la propreté (on est en Suisse tout de même!). Cela marche en tout cas mieux que les tournus de bénévoles ou la liberté de faire chacun quand on peut. Et cela ne nous empêche pas d'être créatif, humaniste et solidaires sur d'autres aspects de la co-habitation.  
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Allons droit au but : vivre en "communauté" tout en préservant son intimité ou la cellule familiale, c'est possible. Toute la question est de savoir la définition que l'on fait de la communauté. Dans les maisons Smala, en plus des chambres privées, chaque foyer peut avoir des espaces privés, notamment salle de bain, toilette, cuisine et petit salon. Les plus qui font la différence, ce sont les achats de biens et services communs à tous les foyers, la possibilité de monter des projets sur place et générer des revenus entre co-habitants et une bonnes coordination des mesures pour éviter les gaspillages.
  
Nous avons ainsi défini de nombreuses autres règles de base tout aussi simple finalement, qui empruntent pour certaines à l'économie classique, pour d'autres aux traditions ancestrales, et même à la vie bohème, et surtout qui sont pleines de bon sens paysan. C'est pour cela que les maisons Smala sont comme des ruches où chacun-e peut venir butiner des art de vivre, et pourquoi pas y faire son nid. Dans ces éco-lieux où certains travaillent, d'autres habitent et d'autres les deux, se trouvent conjuguées l'ambiance conviviale d'une famille recomposée et d'une maison de quartier, la propreté d'un hôtel et la qualité de gestion d'un institut de recherche. <br>
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Au final, les habitants ont accès à plus d'espaces et de services, de meilleure qualité, à prix abordable, et peuvent éviter de devoir quitter tous les matins leur lieu d'habitation pour aller travailler, car il devient un lieu de vie. Ils sont entièrement libres de leur rythme; par exemple, ils peuvent voyager quelques semaines ou quelques mois et mettre leur logement en location type Bed & Breakfast. Il peuvent créer leur petite entreprise sur place, etc.
  
Quand à l'écologie communautaire, vous le verrez dans ces articles, c'est une clé-de-voûte indispensable pour des co-habitats qui ne se limitent pas à la construction de logements moins gourmands en énergie et un bon voisinage respectueux et distant. Dans ces co-habitats tels que nous les connaissons dans les écoquartiers actuels, la vie est déjà bien meilleure que dans une cité-dortoir, mais elle manque encore singulièrement de durabilité, si on prend les critères de l'ONU pour le développement durable. Dans ces écolieux "de façade", on trouve souvent des fêtes de quartiers, des bureaux sympas à louer au rez-de-chaussée avec préférences aux habitants, et quelques initiatives écologiques et sociales périphériques, portées par une minorité de passionnés relativement peu encouragés ou soutenus par les autres. Pour l'équipe de Smala, c'est chouette, mais l'écart reste trop grand avec la qualité de vie profonde d'un partage choisi, d'une coopération facilité par un cadre stimulant.
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== Réduire les risques de déception en payant d'abord ==
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Voici un petit truc qui contribue pour beaucoup à la bonne ambiance communautaire: chaque foyer paie pour la conciergerie des espaces communs, le nettoyage et la bonne communication entre foyers (une réunion par mois). En même temps, Smala encourage les habitants à fournir des prestations de conciergerie et d'animation de réunions de cohabitants, puis à facturer leur prestation à Smala. Les habitants peuvent donc ainsi récupérer l'argent qu'ils ont payé pour les charges. Payer pour un service qu'on se rend en partie à soi-même, cela parait compliqué administrativement. Pourtant, cette formule fonctionne bien, surtout pour des aspects essentiels comme la propreté (on est en Suisse tout de même !). Elle marche en tout cas mieux que les tournus de bénévoles ou la liberté de nettoyer chacun quand on peut, sans régularité.
  
Et en mettant la barre un peu plus haut, nous avons un certain succès. A l'heure où nous bouclons cette première édition du livre, en septembre 2013, nous venons de signer notre... 41e contrat de gestion de maison. L'intérêt pour notre approche d'écologie plus communautaire de Smala réside dans le fait qu’il y a – malgré les préjugés sur la vie en communauté – une proportion grandissante de personnes qui souhaitent faire cette expérience de cohabitation et/ou coopération dans des lieux plus humanistes, ici et maintenant, concrètement.  
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Donc, l'obligation de payer des charges de conciergerie un peu plus élevées que la moyenne ne nous empêche ni de récupérer cet argent si on fait le ménage ensuite, ni de faire des économies sur d'autres postes de budget familial vu qu'il y a des groupes d'acte, ni d'être créatif, humaniste et solidaire sur d'autres aspects de la co-habitation.  
  
Or les offres sont quasiment inexistantes. Habiter dans une maison gérée par Smala, c'est accepter de développer ensemble la responsabilité individuelle, dans cette société de consommation on vie séparé et la responsabilité est collective. Nous nageons donc passablement à contre-courant. Nos pratiques sont basées sur la simplicité volontaire, la sobriété heureuse, la jubilation dans l’effort de vivre.<br>
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Nous avons défini de nombreuses autres règles de base, qui empruntent pour certaines à l'économie classique, pour d'autres aux traditions ancestrales, et même à la vie bohème, et surtout qui sont pleines de bon sens terrien. C'est pour cela que les maisons Smala sont comme des ruches, où chacun-e peut venir butiner des arts de vivre, et pourquoi pas y faire son nid. Dans ces écolieux certains travaillent, d'autres habitent, voire les deux, se trouvent conjuguées l'ambiance conviviale d'une famille recomposée et d'une maison de quartier, la propreté d'un hôtel et la qualité de gestion d'un institut de recherche.  
  
Ces pionniers de l'écologie communautaire sont plus ou moins conscientes que la durabilité de la vie sur terre passe par la vie en communauté, que cela permet de réduire la consommation grâce au partage de matériels (réfrigérateur, connexion web, potager), tout en ayant une totale indépendance de rythme et des espaces réservés à l'usage privé. Ces personnes sont prêt à augmenter leur conscience en faisant l'expérience pratique, pour un week-end d'essai, puis quelques mois ou années. Ces personnes peuvent constater que, mise à part une réunion de maison par mois et le rangement régulier de leurs affaires dans les locaux communs, elles peuvent vivre entièrement à leur rythme.<br>
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== Au-delà de l'écologie technique, l'écologie sociale et économique ==
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Au coeur de la proposition Ecopol de Smala : l'écologie communautaire. C'est une clé-de-voûte indispensable pour développer des co-habitats qui ne se limitent pas à la construction de logements moins gourmands en énergie et à un bon voisinage respectueux et distant. Dans les co-habitats tels que nous les connaissons dans les écoquartiers actuels, la vie est déjà bien meilleure que dans une cité-dortoir; mais elle manque encore singulièrement de durabilité, notamment si on prend les critères de l'ONU pour le développement durable.
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Dans ces écolieux "techniques", on trouve souvent des fêtes de quartier, des bureaux sympas à louer au rez-de-chaussée avec préférence aux habitants, et parfois quelques initiatives écologiques et sociales périphériques, portées par une minorité de passionnés qui malheureusement sont relativement peu encouragés ou soutenus par les autres co-habitants. Y règnent malgré tout la productivité, la culture de "perdre sa vie à la gagner". Pour l'équipe de Smala, c'est déjà chouette que ces écoquartiers existent, mais elle trouve que l'écart reste trop important entre la réalité de la plupart de ces lieux (pas tous) et la qualité de vie profonde à laquelle nous aspirons.
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Elle propose donc de mettre la barre un peu plus haut que cette écologie technique. Et elle le fait concrètement. En septembre 2013, nous venons de signer notre... quarante-et-unième contrat de gestion de maison ! Il y a donc – malgré les préjugés sur la vie en communauté – une proportion grandissante de personnes qui souhaitent faire cette expérience de cohabitation et/ou coopération dans des lieux plus humanistes, ici et maintenant, concrètement.
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Or, au-delà de lieux éco-construits techniquement, les offres de vie communautaire sont quasiment inexistantes pour des gens solides, bien intégrés dans la société. Il est amusant de constater que chez les personnes très riches, l'offre de résidence-services est relativement courante. Partout sur terre, des petits ghettos bien protégés proposent aux multimillionnaires des résidences avec services de haute qualité environnementale et sociale, clés en mains. Différence de taille : ce ne sont pas ceux qui paient qui réalisent les services entre eux, ils ne sont que consommateurs, et les prestataires vivent à l'écart, il ne font que servir. Les castes ne se mélangent pas.
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Alors qu'habiter dans une maison gérée par Smala, c'est accepter de développer ensemble la responsabilité individuelle, dans cette société de consommation où on vit séparé, par une dynamique collective. La culture dominante consiste à encourager la dynamique individuelle et responsabiliser les collectivités. Kennedy ne disait pas autre chose quand il lançait "ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce vous pouvez faire pour votre pays".
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Depuis les années 1960, la société dite "de consommation" a sacrément fragilisé la responsabilité individuelle et les activités collectives. Avec l'esprit Smala, nous nageons donc passablement à contre-courant. Nos pratiques sont basées sur la simplicité volontaire, la sobriété heureuse, le vivre-ensemble.<br>
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Les pionniers de l'écologie communautaire sont plus ou moins conscients que la durabilité de la vie sur terre passe par la vie en communauté, que cela permet de réduire la consommation grâce au partage de matériels (réfrigérateur, connexion web, potager), tout en ayant une totale indépendance de rythme et des espaces réservés à l'usage privé. Ces personnes sont prêtes à augmenter leur conscience en faisant l'expérience pratique, pour un week-end d'essai, puis quelques mois ou années. Ces personnes peuvent constater que, mise à part une réunion de maison par mois et le rangement régulier de leurs affaires dans les locaux et espaces communs, elles peuvent vivre entièrement à leur rythme. Le partage est encouragé et non obligé. <br>
  
 
==Des relations humaines de qualité==
 
==Des relations humaines de qualité==
Mis à part une séparation de couple, rien de plus délicat qu'un déménagement. Alors imaginer s'il s'agit en plus de déménager dans un lieu o?u vous devrez participer à une réunion par mois avec d'autres co-habitants, où vous devrez adopter certaines nouvelles pratiques de tri des déchêts, de mutualisation de certains achats... Vous l'avez compris, dans l'écologie communautaire, l'élément le plus délicat est le facteur humain. C'est ici qu'on parle d'écologie relationnelle, un art qui vise à établir une communication harmonieuse entre les êtres humains. La régulation des relations entre les acteurs d'un tel lieu, le bon équilibre entre libertés individuelles et la gestion du bien commun sont autant de dimensions à organiser. S’il ne fallait retenir qu’une chose, c’est simplement qu'on peut faire des erreurs. On peut même accepter des régressions dans la qualité de la dynamique de l’écologie communautaire. Si on ne dramatise pas, si on n'entre pas dans des jeux de pouvoirs où l'on cherche à imposer ses idées au risque de faire exploser le groupe, alors on s'aperçoit qu'au fond, il y a des choses qu'on perd mais d’autres qu'on récupère ! Au final, les solutions adoptées conviennent à ceux qui s'engagent dans des relations durables. ''Relations durables'' ne veut pas dire ''relations faciles'', cela désigne surtout la capacité à s'accepter et à s'entendre sur les règles du jeu, au-delà des différences.  
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Mis à part une séparation de couple, rien de plus délicat qu'un déménagement. Alors imaginez s'il s'agit en plus de emménager dans un lieu vous devrez participer à une réunion par mois avec d'autres co-habitants, où vous devrez adopter certaines nouvelles pratiques de tri des déchets, de mutualisation de certains achats... Vous l'avez compris, dans l'écologie communautaire, l'élément le plus délicat est le facteur humain. C'est ici qu'on parle d'écologie relationnelle, un art qui vise à établir une communication harmonieuse entre les êtres humains.
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La régulation des relations entre les acteurs d'un tel lieu, le bon équilibre entre libertés individuelles et la gestion du bien commun sont autant de dimensions à organiser. S’il ne fallait retenir qu’une chose, c’est simplement qu'« on peut faire des erreurs ». On peut même accepter des régressions au niveau de la qualité de la dynamique de l’écologie communautaire. Si on ne dramatise pas, si on n'entre pas dans des jeux de pouvoirs où on cherche à imposer ses idées au risque de faire exploser le groupe, alors on s'aperçoit qu'au fond, il y a des choses qu'on perd mais d’autres qu'on récupère ! Au final, les solutions adoptées conviennent à ceux qui s'engagent dans des relations durables. ''Relations durables'' ne veut pas dire ''relations faciles'', cela désigne surtout la capacité à s'accepter et à s'entendre sur les règles du jeu, au-delà des différences.  
  
 
Pourtant, il est plus facile d'être solidaire lorsque tout va bien. Proposer un changement et mener ce changement à bien est plus conflictuel. Lorsqu'un groupe de personnes choisit d'expérimenter l'écologie communautaire, des discordances peuvent apparaître. D'où l'importance de mettre en place : <br>
 
Pourtant, il est plus facile d'être solidaire lorsque tout va bien. Proposer un changement et mener ce changement à bien est plus conflictuel. Lorsqu'un groupe de personnes choisit d'expérimenter l'écologie communautaire, des discordances peuvent apparaître. D'où l'importance de mettre en place : <br>
*Une bonne gouvernance ou ''Qui décide quoi ?'' : afin que chacun se sente impliqué et écouté, il est essentiel de trouver une façon de décider qui soit la plus démocratique possible. Les outils de gestion informatiques, répondant aux critères de la ''culture libre'' (voir notre article ''[[Les netizens et la culture libre]]''), favoriseront le dialogue, la résolution des conflits et protégeront des despotismes.
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*Une bonne gouvernance ou ''Qui décide quoi ?'' : afin que chacun se sente impliqué et écouté, il est essentiel de trouver une façon de décider qui soit la plus démocratique possible. Les outils de gestion informatique, répondant aux critères de la ''culture libre'' (voir notre article ''[[Les netizens et la culture libre]]''), favoriseront le dialogue, la résolution des conflits et protégeront des despotismes.
*Un environnement social favorable : la présence de pionniers compétents dans la gestion des conflits est importante. Leur modération, leur recherche du consensus, leur attachement au bien commun et leur croyance en la non accumulation des ressources permettront de maintenir un climat sain et agréable pour tous.
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*Un environnement social favorable : la présence de pionniers compétents dans la gestion des conflits est importante. Leur modération, leur recherche du consensus, leur attachement au bien commun et leur croyance en la "non accumulation" des ressources permettront de maintenir un climat sain et agréable pour tous.
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== En conclusion : bilan positif... après des démarrages où il faut s'accrocher==
 
== En conclusion : bilan positif... après des démarrages où il faut s'accrocher==
Notre message fondamental : expérimenter l'écologie communautaire, c'est salutaire pour le corps et l'esprit, pour autant qu'on ait un peu de résistance morale aux difficultés initiales d'adaptation. Pour ne parler que de notre expérience directe, la très grande majorité des près de deux mille personnes qui ont co-habité et/ou co-opéré dans des maisons Smala de 1993 à 2013 considèrent que cela a été pour elles une "école de la vie" très instructive, qu'elles ont beaucoup appris et que cela leur a été très utile pour leur développement personnel et professionnel. Nous écrivons cela après des entretiens avec plusieurs centaines d'entre eux, des demandes de feedbacks réguliers, etc.<br>  
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Notre message fondamental : expérimenter l'écologie communautaire est salutaire pour le corps et l'esprit, pour autant qu'on ait un peu de résistance morale face aux difficultés initiales d'adaptation. Pour ne parler que de notre expérience directe, la très grande majorité des près de 2 000 personnes qui ont co-habité et/ou co-opéré dans des maisons Smala de 1993 à 2013 considèrent que cela fut pour elles une « école de la vie » très instructive, qu'elles ont beaucoup appris et que cela a été très utile pour leur développement personnel et professionnel. Nous écrivons cela après des entretiens avec plusieurs centaines d'entre eux, des demandes de retours d'expériences réguliers, etc.<br>  
 
 
20 ans déjà : il est temps de partager plus largement cet art de vivre développé par Smala. C'est l'initiative Ecopol,
 
  
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20 ans déjà : il est temps de partager plus largement cet art de vivre développé par Smala. C'est l'initiative Ecopol.
 
Avanti al popolo ! C'est parti mon kiki !
 
Avanti al popolo ! C'est parti mon kiki !

Version actuelle datée du 14 janvier 2014 à 16:43

association, communauté, cohabitat, ruche, incubateur, entrepreneuriat social, école de la vie, mutualisation, insertion sociale, écologie relationnelle, gestion des conflits, simplicité volontaire, sobriété heureuse, vivre-ensemble, durabilité, bien commun, gouvernance, culture libre, ONU.


Allons droit au but : vivre en "communauté" tout en préservant son intimité ou la cellule familiale, c'est possible. Toute la question est de savoir la définition que l'on fait de la communauté. Dans les maisons Smala, en plus des chambres privées, chaque foyer peut avoir des espaces privés, notamment salle de bain, toilette, cuisine et petit salon. Les plus qui font la différence, ce sont les achats de biens et services communs à tous les foyers, la possibilité de monter des projets sur place et générer des revenus entre co-habitants et une bonnes coordination des mesures pour éviter les gaspillages.

Au final, les habitants ont accès à plus d'espaces et de services, de meilleure qualité, à prix abordable, et peuvent éviter de devoir quitter tous les matins leur lieu d'habitation pour aller travailler, car il devient un lieu de vie. Ils sont entièrement libres de leur rythme; par exemple, ils peuvent voyager quelques semaines ou quelques mois et mettre leur logement en location type Bed & Breakfast. Il peuvent créer leur petite entreprise sur place, etc.

Réduire les risques de déception en payant d'abord

Voici un petit truc qui contribue pour beaucoup à la bonne ambiance communautaire: chaque foyer paie pour la conciergerie des espaces communs, le nettoyage et la bonne communication entre foyers (une réunion par mois). En même temps, Smala encourage les habitants à fournir des prestations de conciergerie et d'animation de réunions de cohabitants, puis à facturer leur prestation à Smala. Les habitants peuvent donc ainsi récupérer l'argent qu'ils ont payé pour les charges. Payer pour un service qu'on se rend en partie à soi-même, cela parait compliqué administrativement. Pourtant, cette formule fonctionne bien, surtout pour des aspects essentiels comme la propreté (on est en Suisse tout de même !). Elle marche en tout cas mieux que les tournus de bénévoles ou la liberté de nettoyer chacun quand on peut, sans régularité.

Donc, l'obligation de payer des charges de conciergerie un peu plus élevées que la moyenne ne nous empêche ni de récupérer cet argent si on fait le ménage ensuite, ni de faire des économies sur d'autres postes de budget familial vu qu'il y a des groupes d'acte, ni d'être créatif, humaniste et solidaire sur d'autres aspects de la co-habitation.

Nous avons défini de nombreuses autres règles de base, qui empruntent pour certaines à l'économie classique, pour d'autres aux traditions ancestrales, et même à la vie bohème, et surtout qui sont pleines de bon sens terrien. C'est pour cela que les maisons Smala sont comme des ruches, où chacun-e peut venir butiner des arts de vivre, et pourquoi pas y faire son nid. Dans ces écolieux où certains travaillent, d'autres habitent, voire les deux, se trouvent conjuguées l'ambiance conviviale d'une famille recomposée et d'une maison de quartier, la propreté d'un hôtel et la qualité de gestion d'un institut de recherche.

Au-delà de l'écologie technique, l'écologie sociale et économique

Au coeur de la proposition Ecopol de Smala : l'écologie communautaire. C'est une clé-de-voûte indispensable pour développer des co-habitats qui ne se limitent pas à la construction de logements moins gourmands en énergie et à un bon voisinage respectueux et distant. Dans les co-habitats tels que nous les connaissons dans les écoquartiers actuels, la vie est déjà bien meilleure que dans une cité-dortoir; mais elle manque encore singulièrement de durabilité, notamment si on prend les critères de l'ONU pour le développement durable.

Dans ces écolieux "techniques", on trouve souvent des fêtes de quartier, des bureaux sympas à louer au rez-de-chaussée avec préférence aux habitants, et parfois quelques initiatives écologiques et sociales périphériques, portées par une minorité de passionnés qui malheureusement sont relativement peu encouragés ou soutenus par les autres co-habitants. Y règnent malgré tout la productivité, la culture de "perdre sa vie à la gagner". Pour l'équipe de Smala, c'est déjà chouette que ces écoquartiers existent, mais elle trouve que l'écart reste trop important entre la réalité de la plupart de ces lieux (pas tous) et la qualité de vie profonde à laquelle nous aspirons.

Elle propose donc de mettre la barre un peu plus haut que cette écologie technique. Et elle le fait concrètement. En septembre 2013, nous venons de signer notre... quarante-et-unième contrat de gestion de maison ! Il y a donc – malgré les préjugés sur la vie en communauté – une proportion grandissante de personnes qui souhaitent faire cette expérience de cohabitation et/ou coopération dans des lieux plus humanistes, ici et maintenant, concrètement.

Or, au-delà de lieux éco-construits techniquement, les offres de vie communautaire sont quasiment inexistantes pour des gens solides, bien intégrés dans la société. Il est amusant de constater que chez les personnes très riches, l'offre de résidence-services est relativement courante. Partout sur terre, des petits ghettos bien protégés proposent aux multimillionnaires des résidences avec services de haute qualité environnementale et sociale, clés en mains. Différence de taille : ce ne sont pas ceux qui paient qui réalisent les services entre eux, ils ne sont que consommateurs, et les prestataires vivent à l'écart, il ne font que servir. Les castes ne se mélangent pas.

Alors qu'habiter dans une maison gérée par Smala, c'est accepter de développer ensemble la responsabilité individuelle, dans cette société de consommation où on vit séparé, par une dynamique collective. La culture dominante consiste à encourager la dynamique individuelle et responsabiliser les collectivités. Kennedy ne disait pas autre chose quand il lançait "ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce vous pouvez faire pour votre pays".

Depuis les années 1960, la société dite "de consommation" a sacrément fragilisé la responsabilité individuelle et les activités collectives. Avec l'esprit Smala, nous nageons donc passablement à contre-courant. Nos pratiques sont basées sur la simplicité volontaire, la sobriété heureuse, le vivre-ensemble.

Les pionniers de l'écologie communautaire sont plus ou moins conscients que la durabilité de la vie sur terre passe par la vie en communauté, que cela permet de réduire la consommation grâce au partage de matériels (réfrigérateur, connexion web, potager), tout en ayant une totale indépendance de rythme et des espaces réservés à l'usage privé. Ces personnes sont prêtes à augmenter leur conscience en faisant l'expérience pratique, pour un week-end d'essai, puis quelques mois ou années. Ces personnes peuvent constater que, mise à part une réunion de maison par mois et le rangement régulier de leurs affaires dans les locaux et espaces communs, elles peuvent vivre entièrement à leur rythme. Le partage est encouragé et non obligé.

Des relations humaines de qualité

Mis à part une séparation de couple, rien de plus délicat qu'un déménagement. Alors imaginez s'il s'agit en plus de emménager dans un lieu où vous devrez participer à une réunion par mois avec d'autres co-habitants, où vous devrez adopter certaines nouvelles pratiques de tri des déchets, de mutualisation de certains achats... Vous l'avez compris, dans l'écologie communautaire, l'élément le plus délicat est le facteur humain. C'est ici qu'on parle d'écologie relationnelle, un art qui vise à établir une communication harmonieuse entre les êtres humains.

La régulation des relations entre les acteurs d'un tel lieu, le bon équilibre entre libertés individuelles et la gestion du bien commun sont autant de dimensions à organiser. S’il ne fallait retenir qu’une chose, c’est simplement qu'« on peut faire des erreurs ». On peut même accepter des régressions au niveau de la qualité de la dynamique de l’écologie communautaire. Si on ne dramatise pas, si on n'entre pas dans des jeux de pouvoirs où on cherche à imposer ses idées au risque de faire exploser le groupe, alors on s'aperçoit qu'au fond, il y a des choses qu'on perd mais d’autres qu'on récupère ! Au final, les solutions adoptées conviennent à ceux qui s'engagent dans des relations durables. Relations durables ne veut pas dire relations faciles, cela désigne surtout la capacité à s'accepter et à s'entendre sur les règles du jeu, au-delà des différences.

Pourtant, il est plus facile d'être solidaire lorsque tout va bien. Proposer un changement et mener ce changement à bien est plus conflictuel. Lorsqu'un groupe de personnes choisit d'expérimenter l'écologie communautaire, des discordances peuvent apparaître. D'où l'importance de mettre en place :

  • Une bonne gouvernance ou Qui décide quoi ? : afin que chacun se sente impliqué et écouté, il est essentiel de trouver une façon de décider qui soit la plus démocratique possible. Les outils de gestion informatique, répondant aux critères de la culture libre (voir notre article Les netizens et la culture libre), favoriseront le dialogue, la résolution des conflits et protégeront des despotismes.
  • Un environnement social favorable : la présence de pionniers compétents dans la gestion des conflits est importante. Leur modération, leur recherche du consensus, leur attachement au bien commun et leur croyance en la "non accumulation" des ressources permettront de maintenir un climat sain et agréable pour tous.

En conclusion : bilan positif... après des démarrages où il faut s'accrocher

Notre message fondamental : expérimenter l'écologie communautaire est salutaire pour le corps et l'esprit, pour autant qu'on ait un peu de résistance morale face aux difficultés initiales d'adaptation. Pour ne parler que de notre expérience directe, la très grande majorité des près de 2 000 personnes qui ont co-habité et/ou co-opéré dans des maisons Smala de 1993 à 2013 considèrent que cela fut pour elles une « école de la vie » très instructive, qu'elles ont beaucoup appris et que cela a été très utile pour leur développement personnel et professionnel. Nous écrivons cela après des entretiens avec plusieurs centaines d'entre eux, des demandes de retours d'expériences réguliers, etc.

20 ans déjà : il est temps de partager plus largement cet art de vivre développé par Smala. C'est l'initiative Ecopol. Avanti al popolo ! C'est parti mon kiki !