Libre ou privatrice: les deux familles de licences : Différence entre versions

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(Page créée avec « '''Les licences''' Si vous copiez une image trouvée sur le web, parfois vous avez le droit, et souvent vous agissez en pirate. Selon la loi, vous risquez des peines de p… »)
 
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'''Les licences'''  
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''licence, droit, droits d'auteur, copyright, copyleft, pirate, privateur, libre''
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== En deux points, pour les plus pressés ==
  
Si vous copiez une image trouvée sur le web, parfois vous avez le droit, et souvent vous agissez en pirate. Selon la loi, vous risquez des peines de prisons pour copie illégale. Dans la pratique, ce type de peine n'est pas applicable facilement, puisqu'en tapant un mot-clé comme Mickey Mouse vous avez des milliers d'images qui apparaissent et qui sont copiables. Tout dépend de ce que vous en faites. Si vous utiliser une oeuvre comme l'image de Che Guevara pour la mettre sur un poster que vous vendez dans la rue, la vous commencer à risquer plus. Si vous utilisez cette même image pour une campagne de publicité internationales pour promouvoir un gadget que votre petite entreprise vend par Internet dans le monde entier, là vous risquer déjà un peu plus. L'auteur de la photo du che peut vous demander des dédommagements, et si vous refuser, peut probablement obtenir un certain dédommagement par voie légale.
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Si vous n'avez pas le temps, l'intérêt ou la possibilité de lire tout cet article, voici les deux principaux éléments, en substance. Si vous ne comprenez pas tout, ou si cela stimule votre curiosité, consacrez dix minutes à le lire en entier.  
Idem pour les films, les recettes de cuisine, les musiques.
 
  
Alors, comment faire pour être un citoyen honnête alors qu'internet fonctionne en nous tendant des perches pour qu'on copie tout sans se poser de question ?
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# En tant que simple utilisateur, sans but lucratif ni diffusion à large échelle, vous ne risquez pas grand-chose en copiant des contenus sur Internet, sauf pour les films et les musiques des grands groupes de l'industrie du divertissement. Ceci n'est pas parfaitement formulé, c'est résumé, mais c'est la tendance générale. Un conseil : renseignez-vous, vérifiez vos sources, montrez cet article à un juriste, vous pourrez en savoir davantage !
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# En tant qu'auteur d'une œuvre, avec Internet vous avez une fabuleuse chance de contribuer à casser la spirale vicieuse des licences privatrices (qui privent votre public de liberté) en choisissant de mentionner par exemple «&nbsp;licence Art Libre&nbsp;» ou «&nbsp;Creative Commons BY-SA&nbsp;» pour vos créations qui pourraient être utiles à d'autres. Donc, concrètement, vous avez sûrement quelques petits trésors à partager une bonne fois pour toutes, non&nbsp;? Pas la photo de vos parents sur une plage de Tahiti en 1978&nbsp;; mais, par exemple, cette belle photo de détail de caillou qui pourrait bien servir à illustrer tel article ou ce mode d'emploi que vous aviez fait pour utiliser moins d'eau dans les toilettes de l'école, qui pourrait être utile dans d'autres établissements. <br/> Mentionnez «&nbsp;Copyright ''votre prénom'' ''votre nom'' ''année'' sous Licence Art Libre, détails sur http://artlibre.org&nbsp;» (ex. «&nbsp;Copyright Ernest Jobichon 2011 sous Licence Art Libre, détails sur http://artlibre.org&nbsp;»). Ainsi, vous permettrez que quelqu'un prenne (une copie de) votre création, la mette à jour (la traduise, la raccourcisse, la remette en contexte...) et la reposte sur un autre site, tout en vous mentionnant toujours comme auteur initial, et ainsi elle fait son bout de chemin, sans bride artificielle, en vous respectant et en se rendant la plus utile possible. De plus, si vous prenez les minutes nécessaires pour chercher sur le Web où et comment partager vos trésors, vous trouverez pleins d'autres créatifs (amateurs ou professionnels) qui, comme vous, auront partagé leurs trésors et cela vous inspirera (et vous pourrez utiliser leurs créations&nbsp;!). <br/>
  
Réponse en résumé : cherchez la mention Copyright ou le sigle © associé à l'oeuvre. C'est l'indication de la licence qui décrit les termes d'usages. Si vous ne trouvez pas, légalement vous n'avez pas le droit de copier, ni même d'utiliser (par exemple imprimer et utiliser) cette oeuvre. Il vous reste alors à choisir entre respecter à la lettre une règle peu logique à l'ère du numérique, ou prendre le léger risque de l'utiliser sans but d'enrichissement, sachant que la probabilité d'avoir des ennuis est proche de zéro.
 
Attention : l'industrie du cinéma est plus hargneuse, elle tente parfois de poursuivre des simples copieurs de films ou de CD, car là c'est illégal et ça leur fait mal au porte-monnaie, alors parfois ils en chopent un et le punissent grave pour faire un exemple.
 
Et puis si vous trouvez la mention du copyright, il est très probable que ce ne soit mentionné que "copyright 2010" ou "copyright nom de l'auteur". Ce qui revient au même que pas de mention, car les termes de la licence ne sont pas mentionnés non plus. Et si vous trouvez une mention plus précise, généralement "Copyright année auteur + tous droits réservés", là c'est clair : l'auteur se réserve tous les droits, vous n'avez aucun droit de copier ni de faire quoi que ce soit, sauf si vous obtenez son autorisation formelle. Donc il faut lui demander. Et là c'est plus compliquer encore. Il faut trouver ses coordonnées, expliquer le motifs. C'est comme ça que font les personnes qui ont vraiment vraiment envi d'utiliser par exemple l'image de Che Guevara pour vendre leur gadget sans risquer des grosses sommes en dédommagement. Mais les autres, ils ignorent le copyright, et deviennent pirate. Ou alors, dans le cas des films et de la musique, ils achètent. Et souvent ils font un peu des eux. J'en achète quelques-uns, j'en copie d'autres. Et puis la limite devient de moins de moins nette, on ne sait plus qui a copié quoi, qui a acheté quoi, et voilà c'est le bordel sur internet les droits d'auteurs, les licences, les pirates et tout ça.
 
  
Mais bon, on va pas se décourager, car voici une bonne nouvelle : y'a une autre famille de licence. On les appelles les licences libres. Là vous pouvez copier, et même souvent modifier et redistribuer à tous le monde légalement. Par exemple sur Wikipédia tous les textes et toutes les images sont sous licence libre.
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'''Encadré : Le truc à retenir'''
Si vous voyez une oeuvre avec une des mention suivantes :
 
* "copyright sous licence libre"
 
* "copyleft " nom de l'auteur "
 
* "copyright sous licence art libre"
 
* "Copyright cette oeuvre est libre"
 
ou encore les mots "Creative commons",
 
  
Sur wikipedia, la mention exacte est :
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Toutes les créations devraient mentionner une licence et renvoyer vers ce texte détaillant les modalités d'usage. C'est un des éléments qui marqueraient le passage assumé d'un monde où l'information est rare à un autre où l'information est abondante.
  
Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons paternité partage à l’identique ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence.
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'''Fin d'encadré'''
  
Voici les 2 logos que l'on trouve souvent autour d'une oeuvre libre.
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== Privateur ou libre ==
  
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Quand vous copiez une image trouvée sur le Web, il se peut que cela soit autorisé par la loi, mais généralement c'est illégal. Les contenus (textes, musiques, vidéos) sont protégés par le droit d'auteur. C'est donc l'auteur (ou son éditeur si le premier a cédé ses droits au second) qui peut choisir de vous autoriser ou non à copier sa création. Selon la ''loi'', si vous violez les droits d'auteurs qui choisissent d'interdire la copie, vous encourez une condamnation pour copie illégale. Dans la pratique, ce type de peines n'est pas facilement applicable. En effet, dans un moteur de recherche d'images vous avez des images disponibles relatives à des créations protégées, comme avec le mot-clé ''Mickey Mouse'', qui vous donnerait accès à des millions d'image de la célèbre souris, toujours protégée légalement. Cependant, malgré cette protection légale, ces images peuvent être copiées très facilement. Le plus sensible est ce que vous ferez de ces copies.
  
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Si vous utilisez une œuvre, comme une photo de ''Che Guevara'', pour la mettre sur un poster que vous vendez dans la rue, vous commencez à risquer plus qu'en la gardant pour vous dans un contexte privé, parce qu'il y a ''commerce'' de la photo (et les personnes ayant des droits peuvent alors vous reprocher un ''manque-à-gagner''). Si vous utilisez cette même œuvre pour une campagne de publicité internationale pour promouvoir un objet que votre entreprise vend à des millions d'exemplaires, vous risquez beaucoup plus. L'auteur de l'œuvre peut vous demander des dédommagements et, si vous refusez, pourra probablement obtenir un dédommagement par voie légale. Idem pour les films, les recettes de cuisine, la musique, les logiciels... tout ce qui relève du droit d'auteur.
  
Poursuivons cette descente dans les profondeurs du droit d'auteur.
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'''Alors, comment faire pour être un citoyen honnête alors qu'Internet nous tend des perches pour que l'on copie tout et n'importe quoi sans se poser de question&nbsp;?'''  
Les productions industrielles sont généralement non-libre. Les productions de film qui passent au cinéma, les musiciens connus, voilà des produits de l'industrie du show-business. Les auteurs ont cédés leurs droits à des éditeurs, qui les ont ensuite monnayés à des distributeurs, C'est l'ancien modèle, encore dominant, même s'il s'érode et que les artistes sont de moins en content et se sentent de plus en plus abusé par leurs maisons de production. Interdit de copier, c'est du vol. La publicité le dit bien au début des DVD : vous n'iriez pas braquer une banque ? Alors pourquoi copier une DVD, c'est kif kif mon gars, tu copie, tu vas en tôle. Point barre.
 
  
Par contre les productions artisanales d'amateurs ou de petites entreprises sont bien souvent sans mention de licence. Ca signifie qu'elles sont légalement non libre, comme cette belle recette du chausson au pommes trouvée sur un site web de gourmet mais sans mention de la licence. Et bien légalement non, on peut pas la copier non plus pour l'envoyer à sa cousine qui sait toujours pas cuisiner des desserts, même si on risque pas grand chose. Et cette fameuse charte éthique d'une école, si bien rédigée, qup'on aurait pu donner éà tous les élèves et à tous les parents. Ben non, la loi est comme ça, si y'a pas de mention que l'oeurve est sous licence libre, légalement celui qui copie la charte éthique de l'école pour l'adapter à son collège là-bas dans brousse en Afrique, ben c'est un pirate qui prendr le risque d'être puni par l'auteur.  
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Tout d'abord, cherchez la mention ''Copyright'' ou le sigle ''©'' associés à l'œuvre (image, film, texte, musique, logiciel). C'est l'indication de la personne (ou de l'entreprise) qui a le droit de déterminer les usages autorisés et interdits de cette création. Si vous ne les trouvez pas, légalement vous n'avez pas le droit de copier, ni même d'utiliser cette œuvre&nbsp;; par exemple, pour une image, l'imprimer. Il vous reste alors à choisir entre respecter ''à la lettre'' une règle peu logique à l'ère du numérique ou prendre le risque, léger, de l'utiliser sans but d'enrichissement, sachant que la probabilité d'avoir des ennuis est très faible. Attention&nbsp;: les industries du cinéma et de la musique sont de plus en plus hargneuses. Elles poursuivent parfois de simples copieurs de films ou de CD, car les enjeux financiers sont importants. Ceux qui ''se font pincer'' écopent généralement de peines sévères, pour l'exemple.  
  
Tout auteur d'une oeuvre, peut choisir les conditions d'usage de son oeuvre par le public. Ces conditions sont décrites dans un document nommé la ''"licence". Sur l'oeuvre, on mentionne la référence à ces termes plus juridique''Par exemple une photographie de coucher de soleil, une recette de cuisine, un video-clip sur des animaux. Et toutes les oeuvres devront mentionner la licence, avec une référence à un texte détaillant les modalités d'usage.
 
  
Et nous sommes tous en train de passer du statut de simple utilisateur au statut de producteur d'oeuvres. Donc pour que ça rentre bien dans le crâne : sans mention explicite, c'est la licence "propriété exclusive" qui va s'appliquer.
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'''Encadré : Traité de non-prolifération'''
Vous pouvez aussi choisir les termes spécifiques, mais c'est un long travail car les termes de votre licence doit être vérifiée par des juristes qui vous diront si elle respecte les conventions. Voilà pourquoi il est plutôt conseillé de :  
 
* 1. Garder sous licence d'usage exclusif les oeuvres qui vous ne souhaitez pas diffuser, comme par exemple des photos de familles
 
Pour cela, rien à faire de spécial.
 
* 2. Pour les oeuvres qui aurait un intérêt même modeste pour d'autres internautes, mentionner explicitement une licence libre. Les deux licences libres les plus connues, utilisées et recommandées par les ténors du sujet :
 
* la licence d'art libre, décrite ici : http://artlibre.org (c'est celle de cet ouvrage)
 
* la licence creative common BY-SA (c'est des termes différends pour dire à peu près la même chose que la licence art libre, et c'est cette licence utilisée sur Wikipedia).
 
  
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On parle généralement de traité de non-prolifération pour l'arsenal nucléaire. Mais dans la noosphère, où ne règnent que des informations, le terme est aussi utilisé. Car face à la découverte de la possibilité de créer sa propre licence, on a assisté au tournant du deuxième millénaire à une flambée du nombre de licences. FreeBSD, OpenSource, GPL, etc. Ceci a poussé les ténors de la culture libre à s'unir pour lancer une campagne de non-prolifération des licences.<ref> http://www.presence-pc.com/tests/open-source-developpement-23244/5/</ref>
  
Vous commencez à comprendre ? Superbe ! Alors voici une bonne et une mauvaise nouvelle.
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'''Fin d'encadré'''
La bonne nouvelle, c'est que les licences libres commencent à être de plus en plus adoptée, donc le temps parle en faveur d'une nouvelle approche de la propriété intellectuelle adaptée aux réalités d'Internet. Ca va nous simplifier la vie et encourager la créativité, si on est patient et vigilant pour éviter les dérapages des lois liberticides.
 
 
La mauvaise nouvelle c'est qu'il y a encore quelques subtilités à comprendre pour avoir fait le tour du sujet. Ca demande encore un peu de temps, et il faut considérer que tout ce que vous venez de lire était une introduction, une présentation générale. Par exemple, il y a une dizaine d'options différentes de licences creatives commons, et celles qui contiennent le logo (Séverine : trouver le logo avec dollar et le mettre là) avec le dollar signifient qu'on ne peut pas en faire un usage commercial. C'est des subtilités qui montrent qu'il y a tout un art des licences. C'est comme tout domaine spécifique : la plongée sous-marine, la philatélie, la biologie moléculaire... Sauf qu'Internet on se le coltine tous les jours, donc on a tout intérêt à se familiariser petit à petit avec ces subtilités de licences. Histoire de jamais se retrouver en photo avec des menottes en première page du journal (là c'était pour bien vous donner envie d'en savoir plus vite vite).
 
  
Donc le mieux c'est de lire les articles connexes d'eCulture générale, comme [libre versus propriétaire], et de lire les ressources documentaires proposées sur la version web de cet article.
 
  
En conclusion, deux points simples et utiles si vous ne deviez retenir que ça :
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Si vous trouvez la mention du copyright, il est très probable qu'il ne soit mentionné que «&nbsp;copyright 2010&nbsp;», «&nbsp;copyright + nom de l'auteur&nbsp;» ou «&nbsp;Copyright + année + auteur + tous droits réservés&nbsp;» («&nbsp;all rights reserved&nbsp;» en anglais), ce qui équivaut à pas de mention, car les termes d'usage de l'œuvre ne sont pas mentionnés non plus. L'auteur a tous les droits, vous n'avez aucun droit de copier, ni de faire quoi que ce soit, mis à part celui de consulter l'œuvre car elle a été placée sur le Net à cette fin. Si vous en voulez davantage, la réutiliser, la rediffuser, la modifier... alors il faudra obtenir l'autorisation formelle des ''ayants droit''&nbsp;: ceux qui ont le droit de vous autoriser la copie, la redistribution ou la modification. Il s'agit parfois de l'auteur lui-même, parfois d'un tiers, comme une maison d'édition, auquel l'auteur a cédé certains de ses droits (de reproduction et de diffusion principalement) dans le cadre d'un contrat. Donc, il faut demander une autorisation aux ayants droit avant toute réutilisation de l’œuvre, ce qui est assez compliqué lorsque c'est une grosse structure qui gère ces droits. Il faut trouver leurs coordonnées, expliquer le motif pour lequel vous désirez utiliser l'œuvre, même si c'est juste un petit encart rigolo que vous vouliez mettre dans un coin d'un tract pour une soirée de soutien aux victimes du tremblement de terre en Haïti ou de l'accident nucléaire au Japon.
  
1. En tant que '''simple utilisateur''' sans but de revendre ni diffuser à large échelle, vous ne risquez pas grand grand chose à copier des contenus produits sur Internet, sauf pour les films et les musiques des grands groupes de l'industrie du divertissement. Ceci n'est pas parfaitement formulé, c'est résumé, mais c'est la tendance générale. Un conseil : renseignez-vous, vérifiez vos sources, montrez cet article à un juriste ça vous fera un second avis !
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C'est comme ça que font les personnes qui ont ''vraiment vraiment'' envie d'utiliser l'image de Che Guevara pour vendre leurs objets sans risquer de grosses sommes en dédommagements. Mais '''les autres, qui ignorent le copyright ou jouent les ignorants, deviennent ''hors la loi''''', ou alors, dans le cas des films et de la musique, ils achètent une copie ''légale''. Le plus fréquemment, ils font un peu des deux&nbsp;: ''J'en achète quelques-uns, j'en copie d'autres''. Plus ça va, plus la limite devient floue, on ne sait plus qui a copié quoi, qui a acheté quoi, et voilà... c'est vraiment n'importe quoi depuis l'arrivée d'Internet&nbsp;!  
  
2. En tant qu''''auteur d'une oeuvre''', avec Internet vous avez une fabuleuse chance de contribuer à casser la spirale vicieuse des licences propriétaires en choisissant de mentionner par exemple "licence d'art libre" ou Creative common" pour vos oeuvres qui vous semblent potentiellement utiles à d'autres. Donc concrètement vous avez sûrement quelques petits trésors à partager une bonne fois pour toute. Pas la photo de vos parents sur plage à Tahiti. Mais par exemple cette belle photo de détail de caillou qui pourrait bien servir à illustrer cet article, ou ce mode d'emploi que vous aviez fait pour utiliser moins d'eau dans les toilettes de la cantine de l'école, qui pourrait être utile pour d'autres écoles. Mentionnez "Copyright prénom nom année sous licence d'art libre, détails sur http://artlibre.org" . Vous permettrez que quelqu'un prenne votre oeuvre sur un site web, la mette à jour et la reposte sur un autre site, tout en vous mentionnant toujours comme auteur initial, et ainsi votre oeuvre fait son bout de chemin à elle, sans brides artificielles, en vous respectant vous et se rendant la plus utile possible.
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== Comment mettre une information sous licence libre? ==
Et en plus, si vous prenez les minutes nécessaires pour chercher sur le web où et comment partager vos trésors, vous trouverez plein d'autres créatifs amateurs qui comme vous ont partagés leurs trésors, et cela vous inspirera.
 
  
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Les productions artisanales, d'amateurs ou de petites entreprises, sont bien souvent sans mention de licence. Ceci signifie qu'elles sont légalement ''non libres'', comme cette belle recette du chausson aux pommes trouvée sur un site Web de cuisiniers gourmets mais sans mention de la licence. Eh bien, selon la loi, on ne peut pas la copier non plus pour l'envoyer à sa cousine, même si on ne risque pas grand-chose. Et cette fameuse charte éthique d'une école trouvée sur un site Web pédagogique, si bien rédigée qu'on pourrait la copier pour la donner à tous les élèves et à tous les parents&nbsp;? Ben non, la loi est comme ça, s'il n'y a pas de mention explicite que l'œuvre est sous licence libre, celui qui copie la charte éthique de l'école pour l'adapter à son collège, là-bas, dans la brousse africaine, ben il commet un acte ''il-lé-gal''. Et il prend le risque d'être poursuivi par l'auteur et puni par la loi. Selon la loi, tout auteur d'une ''création de l'esprit'' peut choisir les conditions d'usage de sa production par le public. En l'absence de mention particulière, ces conditions sont à négocier ''au coup par coup''.
  
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Faite ce que je dis, faites ce que je fais.
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'''Encadré : Garde à vue'''
  
Cas concret : ce livre est plein d'images sous licences libres. Et si par malheur un auteur d'image écrivait aux auteurs (à l'adresse info@ynternet.org) en informant que nous n'avons pas respecté sa licence et que nous avons à son avis utilisé une de ses images, nous lui répondrions : nos sincères excuses, nous vous informons que
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Une fille de 14 ans filme sa sœur dans un cinéma avec son téléphone portable. Si l'éditeur du film projeté sur l'écran arrive à prouver qu'une partie de son film apparaît sur l'enregistrement du téléphone, la fille peut être mise en garde à vue en prison pendant 48h. Ce qui s'est réellement passé aux USA en 2010.
* cela nous échappé (nous sommes effectivement une petite dizaine à avoir assemblé les images et les textes)
 
* nous n'avons pas générés de bénéfices, ce qui est vrai et prouvable, le livre est réalisé sous l'égide d'Ynternet.org, fondation à but non lucratif, cet ouvrage est vendu sans marge bénéficiaire et nos comptes sons disponibles si il y litige
 
* nous retirons immédiatement l'image incriminée, à moins que vous nous autorisiez expressément à la distribuer dès maintenant en la mettant sous licence d'art libre, afin qu'elle ait la même licence que les autres contenu de l'ouvrage
 
* nous publions volontiers une note explicative en présentant nos excuses sur notre site web
 
* nous proposons, si nécessaire, un dédommagement la hauteur du dommage subi : et là il sera probablement impossible pour l'auteur de montrer un dommage subi vu qu'il s'agit d'une activités pédagogique à but non lucratif etc.  
 
  
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'''Fin d'encadré'''
  
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Le saviez-vous ?
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Par contre, si on veut fluidifier les échanges d'informations, on prendra soin de décrire ces dernières, on les inscrira précisément dans un document nommé «&nbsp;LICENCE&nbsp;». Chacun peut ainsi choisir les termes spécifiques pour fonder sa propre licence, mais c'est un long travail car les termes doivent être vérifiés par des juristes spécialisés qui vous diront s'ils respectent les conventions en la matière. Si ce n'est pas le cas, une licence «&nbsp;fait-maison&nbsp;» pourrait être reconnue comme nulle, c'est-dire que c'est la loi seule qui serait applicable et non une des dispositions spécifiques de la licence. De plus, étant très peu répandue, peu de créateurs utiliseraient une telle licence et cela prendrait du temps d'étudier précisément les termes de chaque licence au cas où quelqu'un voudrait réutiliser une création qu'elle protège. Et songez au casse-tête si quelqu'un voulait intégrer à une création des contenus provenant de cinquante créateurs ayant chacun fait sa propre licence&nbsp;!
Face à la découverte de la possibilité de créer sa propre licence, on a assisté au tournant du 2e millénaire à une flambée du nombre de licence. Ceci a poussé les ténors de la culture à s'unir pour lancer la campagne de non-prolifération des licences.  
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Source : http://www.presence-pc.com/tests/open-source-developpement-23244/5/
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Heureusement, voici une '''bonne nouvelle&nbsp;: il y a une famille de licences, appelées ''licences libres'', qui peuvent être utilisées pour toutes les créations''' relevant du droit d'auteurs. Même si certains les nomment les ''licences ouvertes'' ou ''open source'', on peut les appeler ''licences libres'' pour inclure la dimension du choix de société qu'on souhaite. On évite de ''dépolitiser'' un débat qui est éminemment politique. Et vous savez quoi&nbsp;? Si vous trouvez une œuvre sous licence libre, vous pouvez la copier, la modifier et la redistribuer à tout le monde, et surtout&nbsp;: ''légalement'' car les personnes à l'origine de ces créations l'ont fait dans cette perspective. '''Par exemple, sur Wikipédia, textes, images et code logiciel du wiki sont TOUS sous des ''licences libres''.'''
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Concrètement, si vous voyez une œuvre avec l'une des mentions suivantes, vous pouvez alors librement (c'est-à-dire que vous êtes libre de le faire ou non&nbsp;!) utiliser, copier, redistribuer, modifier (une copie de) l'œuvre&nbsp;:
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* « Copyleft (+ année) + nom de l'auteur »&nbsp;;
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* « Copyright (+ année) + nom auteur + sous licence Art Libre »&nbsp;;
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* « Copyright (+ année) cette œuvre est libre ».
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Il y a également les créations sous les licences ''Creative Commons'', qui vous donnent le droit d'utiliser, de copier et redistribuer une œuvre. Les licences ''Creative Commons'' connaissent différentes déclinaisons telles qu'autoriser ou interdire l'utilisation de la création dans un cadre commercial (option «&nbsp;non commercial&nbsp;»), ainsi qu'autoriser ou interdire la modification d'une copie de la création (option «&nbsp;pas de modification&nbsp;»). Toutes les déclinaisons ont en commun l'attribut «&nbsp;Paternité&nbsp;» qui oblige à citer de qui provient la création originale. Par exemple, sur ''Wikipedia'', la mention exacte est&nbsp;: Droit d'auteur&nbsp;: «&nbsp;Les textes sont disponibles sous licence ''Creative Commons - Paternité - Partage à l’identique'' d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence. »
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== Libre, gratuit, ouvert et privateur ==
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Pour bien comprendre ''qui contrôle quoi'' dans l'information, il faut savoir faire la différence entre '''libre''', '''ouvert''', '''gratuit''' et '''privateur'''.
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''Libre''&nbsp;: Sous une licence qui permet à chacun de lire, utiliser, modifier et redistribuer l'information, s'applique dans le domaine du logiciel et au-delà (art, documentation pédagogique, …). C'est le seul qui garantisse une véritable équité des chances.
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''Ouvert''&nbsp;: '''L'expression très souvent utilisée est Open Source.''' Pour la plus grande partie des cas, cela revient au même que ''libre'', quant aux permissions et restrictions. Par contre, le terme ''ouvert'' (ou ''open source'') est souvent employé à tort pour désigner des créations qui ne sont ni libres, ni open source&nbsp;! Les auteurs trouvent que leur création est dotée d'assez de permissions pour être qualifiée de libre ou ouverte mais sans avoir rigoureusement vérifié que ''leur'' vision correspondait aux définitions précises de libre ou open source.
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''Gratuit''&nbsp;: Dans le monde de l'information, ''gratuit'' est une formule qui est le symbole de la manipulation. Car qui dit gratuit ne dit pas libre mais dit, au contraire et très fréquemment, «&nbsp;première dose de drogue gratuite&nbsp;». '''Certains services sont gratuits mais utilisent la dépendance pour progressivement introduire des aspects payants''', d'autres exploitent les informations fournies par les utilisateurs du service gratuit pour les revendre à des tiers, d'autres enfin rendent leurs clients captifs pour leur vendre des produits. Quoi qu'il en soit, aucun ne concentre son modèle sur un service honnête où la véritable génération de revenus est clairement identifiable par l'utilisateur lorsqu'il bénéficie des services. Pour simplifier, on peut dire que gratuit égale souvent ''arnaque''. Il existe néanmoins des exceptions, notamment les services d'intérêt public, financés par un service public, mais qui annoncent qu'ils sont gratuits parce qu'ils sont financés par l’État ou par des structures d'intérêt public. L'essentiel quand on voit «&nbsp;gratuit&nbsp;» est donc d'identifier les sources. On peut lire, à juste titre&nbsp;: si c'est gratuit, alors le produit, c'est vous&nbsp;!<ref>[http://reflexesecurite.com/general/vous-etes-produit-gratuite/ Vous êtes le produit.]</ref>
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''Privateur''&nbsp;: La majorité des services gratuits sont privateurs, mais pas tous (voire service gratuit d'intérêt public). Souvent, ce sont des entreprises, comme Microsoft, Adobe ou Google, qui '''fournissent des services gratuits pour mieux rendre leurs clients dépendants de leurs produits privateurs et ensuite les contraindre''', individuellement ou au niveau des entreprises qui utilisent ce service, à payer des sommes importantes pour accéder aux prestations dans un contexte de dépendance et de monopole, établit de position dominante.
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== Libre, c'est comme libre de droits ?  ==
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Attention, il est fréquent qu'on amalgame, à tort, les notions de ''création sous licence libre'' et ''création libre de droits''. Les licences libres ont été décrites dans cet article. Par contre, ''libre de droits'' fait référence au ''domaine public'', c'est-à-dire les créations qui ne sont pas (ou qui ne sont plus) couvertes par le droit d'auteur. Au bout d'un certain temps, variable selon les pays et les types de créations, généralement plusieurs dizaines d'années, les créations de l'esprit sortent du champ d'application du droit d'auteur classique. Elles sont alors utilisables (copiables, modifiables, réutilisables) sans autorisation explicite, parfois même sans citation de l'auteur original. C'est le ''domaine public'' ou la sphère des créations ''libres de droits''. La grande différence avec les licences libres, c'est que celles-ci sont un choix délibéré des auteurs et que leur ''paternité'' reste acquise, c'est-à-dire qu'il faudra conserver les mentions de copyright (ou droit d'auteur) associées à la création, ce qui n'est pas indispensable pour des créations ''libres de droits''.  
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== Les deux familles de licences ==
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{| class="wikitable"
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! Caractéristiques de la licence
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! Dans la famille plutôt "libre"
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! Dans la famille plutôt "privative"
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| Approche affirmée, les termes et licences les plus reconnus dans cette famille
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| GPL, GFDL, ArtLibre, CC BY-SA, autres (Cf. FSF<ref>[http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html Liste de licences libres]</ref> ou OSI<ref>[http://www.opensource.org/licenses/ Liste de licences reconnues par l'Open Source Initiative (en anglais)]</ref>)
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| Tous droits réservés, avertissement que les copieurs seront poursuivis, brevets...
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| Approche édulcorée
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| Licence Creative Commons avec la clause NC ou ND, '''OpenSource'''
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| Autorisation de reproduction possible au cas par cas, nous contacter.
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| Mention inconsciente
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| "Tous usages autorisés" (ceci signifie que non seulement une personne peut reproduire l'oeuvre, mais elle peut aussi la privatiser et interdire à l'auteur initial de l'utiliser)
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| Aucune mention de copyright ni d'auteur pour des photos, images, films...
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'''Encadré : Et les banques d'images libre de droits&nbsp;? '''
  
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Il existe, notamment sur Internet, des banques d'images dites libres de droits. Le terme est utilisé ici à tort, car il laisse présager qu'il n'y a plus aucun droit d'auteur sur ces créations, ce qui est faux. Les banques d'images ou photos libres de droits regroupent des créations qu'il suffit d'acheter une seule fois pour en faire des usages multiples.
  
Les textes et images de ce livre sont sous licence d'Art libre. Les auteurs sont mentionnés.
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Habituellement, si on acquiert le droit de publier une image pour l'édition de janvier 2011 d'un périodique, on ne peut pas pour autant ré-utiliser cette même image pour la placer sur son site Web ni la mettre dans une édition ultérieure. Il faudrait refaire la demande et souvent re-passer à la caisse. Pour les banques d'images libres de droits, vous obtenez le droit d'utilisations multiples de la même image et c'est pour cela que ces collections se sont auto-proclamées libres de droits, tout en n'étant ni libres, ni dans le domaine public, ni gratuites. Pas facile de s'y retrouver, il faut l'avouer...  
Mais qui prend le temps de bien lire une licence ? Pas grand monde.
 
Les termes sont compliqués, le language est spécial.
 
Néanmoins c'est un effort à faire à l'occasion, comme une hygiène.  
 
Et voici l'occasion, avec quelques extraits choisis de la licence art libre.
 
Elle est utile pour les modes d'emploi, les images, la musique, les films...
 
  
Les passages en (...) signifient que nous avons supprimé un passage peu important.
+
'''Fin d'encadré'''
  
Retrouver les principales licences libres et plus d'explications ici.
 
http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html#OtherLicenses
 
  
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== La métaphore de la cuisine  ==
  
'''Licence Art Libre 1.3 (LAL 1.3)'''
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''Adapté d'un article paru dans la revue No Pasaran, n°77, hiver 2009-2010''  
Source http://artlibre.org/
 
  
'''Préambule :'''
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Comment bien expliquer la différence entre les deux familles de licences&nbsp;? Prenons la métaphore de la cuisine. Quand on achète un plat congelé qu'il ne reste plus qu'à réchauffer, on ne peut faire guère plus que le manger. On ne sait pas vraiment ce qu'il y a dedans, ni comment il a été fait. Contrairement au petit plat qu'on goûte chez des amis ou en famille et dont chacun est prêt à donner la recette, on ne peut pas le refaire chez soi, l'arranger à son propre goût et en faire à nouveau profiter son entourage. L'informatique fonctionne un peu comme la cuisine. Il y a d'un côté ''le plat tout fait'', c'est notamment les logiciels "privateurs" qu'on installe sur son ordinateur et qui sont compréhensible par la machine, mais impossible à décrypter par l'humain et aussi les DVD qu'il est interdit de copier et encore moins de modifier. De l'autre côté, on a la recette de cuisine qu'il est possible de lire, utiliser, modifier et redistribuer qu'on appelle code source libre dans les logiciels et art libre dans les œuvres d'art. La liberté d'accéder à ce code source, bien que ne concernant que les informaticiens, fait une grosse différence. La culture libre repose ainsi sur quatre libertés&nbsp;:
  
Avec la Licence Art Libre, l'autorisation est donnée de copier, de diffuser et de transformer librement les oeuvres dans le respect des droits de l'auteur.
+
# La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté&nbsp;0).
 +
# La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il fasse votre travail informatique comme vous le souhaitez (liberté&nbsp;1). Pour ceci l'accès au code source est une condition nécessaire.
 +
# La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (liberté&nbsp;2).
 +
# La liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté&nbsp;3). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est une condition nécessaire.  
  
Loin d'ignorer ces droits, la Licence Art Libre les reconnaît et les protège. Elle en reformule l'exercice en permettant à tout un chacun de faire un usage créatif des productions de l'esprit quels que soient leur genre et leur forme d'expression.
+
Ces principes permettent que personne ne puisse prendre le contrôle d'une information fonctionnelle (mode d'emploi, logiciel, marche à suivre...) et soumettre ses utilisateurs et les développeurs à sa volonté.  
  
Si, en règle générale, l'application du droit d'auteur conduit à restreindre l'accès aux oeuvres de l'esprit, la Licence Art Libre, au contraire, le favorise. L'intention est d'autoriser l'utilisation des ressources d'une oeuvre ; créer de nouvelles conditions de création pour amplifier les possibilités de création. La Licence Art Libre permet d'avoir jouissance des oeuvres tout en reconnaissant les droits et les responsabilités de chacun.
+
À partir de ces quatre libertés, un mouvement plus spécifique nommé ''copyleft'' a été imaginé en 1984 par deux chercheurs en informatique américains&nbsp;: Richard Stallman et Don Hopkins. Aux garanties de liberté, il ajoute un principe de partage et de développement inspiré du monde scientifique. Il impose, lors de la diffusion du logiciel, d'une part de citer les auteurs qui ont contribué à l’œuvre, d'autre part de '''le rediffuser nécessairement sous les mêmes conditions'''. Cela permet, dans le cas où l’œuvre fait l'objet d'une évolution, d'en faire profiter tout le monde. Cette «&nbsp;capitalisation&nbsp;» du travail est alors un bien collectif qui ne peut pas être confisquée. Véritable retournement des principes du droit d'auteur, son initiateur imagina même le slogan&nbsp;: «&nbsp;Copyleft, all rights reversed&nbsp;». Ce principe a du sens parce que notre société est entièrement informatisée. les œuvres numériques, particulièrement les œuvres fonctionnelles, sont donc reproductibles sans perte de qualité, pour un prix négligeable et distribuable tout aussi facilement. Alors que la culture de l'information propriétaire (ou privatrice) poursuit une stratégie visant à vendre des licences comme s'il était un bien rare, la culture de l'information libre propose un mode de partage et de diffusion adapté à sa nature numérique où l'on ne paye que la première copie&nbsp;: son propre temps de travail si on est bénévole, ou le temps réel de travail nécessaire à créer, installer, paramétrer et maintenir une œuvre, notamment logicielle et mode d'emploi. C'est pour cette raison que bon nombre de logiciels libres sont disponibles gratuitement sur le Web et que seul le temps de travail est vendu par des experts qui nous guident pour choisir, installer, adapter, etc.  
  
Avec le développement du numérique, l'invention d'internet et des logiciels libres, les modalités de création ont évolué : les productions de l'esprit s'offrent naturellement à la circulation, à l'échange et aux transformations. Elles se prêtent favorablement à la réalisation d'oeuvres communes que chacun peut augmenter pour l'avantage de tous.
+
Bien que Richard Stallman ait formé initialement le projet GNU qui visait à obtenir un système d'exploitation entièrement libre et qui s'est concrétisé avec l'avènement du célèbre noyau Linux, le ''logiciel libre'' et par extension la ''culture libre'' ne se résume pas à cela. Même s'il est possible d'abandonner complètement le logiciel privateur en choisissant un système d'exploitation libre comme GNU/Linux, on peut aussi utiliser des logiciels libres qui tournent sous Windows ou Mac OS, comme Firefox (navigateur Web) ou LibreOffice (suite bureautique). On trouve des œuvres libres pour tous les usages. Un bon réflexe, lorsqu'on a un besoin de logiciel libre, est de consulter le site [http://www.framasoft.net/ Framasoft] qui propose une large collection de logiciels libres, surtout pour des environnement autres que GNU/Linux. Ceux-ci ont l'avantage d'avoir été testés et de présenter un bon niveau fonctionnel. Ils conviennent généralement à des utilisateurs de base, preuve que le logiciel libre n'est pas réservé aux spécialistes. Idem pour les images&nbsp;: les millions d'images disponibles sur wikicommmons sont toutes sous une licence libre. Il existe des films sous licence libre, des plans de maison pour architectes, des revues juridiques... Notez que si vous utilisez des applications libres sur un système privateur, vous ne perdez pas de liberté par les applications mais par le système.
  
C'est la raison essentielle de la Licence Art Libre : promouvoir et protéger ces productions de l'esprit selon les principes du copyleft : liberté d'usage, de copie, de diffusion, de transformation et interdiction d'appropriation exclusive.
+
== Conclusion ==
  
'''Définitions :'''
+
Nous sommes tous en train de passer du statut de simples utilisateurs-consommateurs de créations à celui de producteurs. Nous le répétons donc à tous les producteurs (actuels ou en devenir)&nbsp;: '''sans mention explicite, c'est la simple consultation qui va être autorisée''', ce qui est dommage car un frein à la fluidité des échanges d'idées, de modes d'emploi et de faits.
Nous désignons par « oeuvre », autant l'oeuvre initiale, les oeuvres conséquentes, que l'oeuvre commune telles que définies ci-après :
 
  
L'oeuvre commune :
+
Nous vous conseillons donc de&nbsp;:  
Il s'agit d'une oeuvre qui comprend l'oeuvre initiale ainsi que toutes les contributions postérieures (les originaux conséquents et les copies). Elle est créée à l'initiative de l'auteur initial qui par cette licence définit les conditions selon lesquelles les contributions sont faites.
 
  
L'oeuvre initiale :
+
# Garder sous droit d'auteur simple (usage exclusif) les créations que vous ne souhaitez pas diffuser, ou ne diffuser que dans un cadre restreint comme des photos de familles, par exemple. Pour cela, rien à faire de spécial, si ce n'est penser à indiquer que ''vous'' êtes détenteur des droits relatifs à ces créations (avec vos coordonnées pour être contacté-e au cas où...).
C'est-à-dire l'oeuvre créée par l'initiateur de l'oeuvre commune dont les copies vont être modifiées par qui le souhaite.
+
# Pour les créations qui auraient un intérêt – même modeste – pour d'autres, mentionner explicitement une licence libre. Les deux licences libres les plus connues, utilisées et recommandées par les ténors du sujet&nbsp;:
  
Les oeuvres conséquentes :
+
*
C'est-à-dire les contributions des auteurs qui participent à la formation de l'oeuvre commune en faisant usage des droits de reproduction, de diffusion et de modification que leur confère la licence.
+
** La licence ''Art Libre'', décrite ici&nbsp;: http://artlibre.org (c'est celle de cet ouvrage). Malgré son nom, elle est aussi applicable à bien des domaines non artistiques&nbsp;;
 +
** La licence ''Creative Commons BY-SA&nbsp;'': les termes sont exprimés différemment mais disent à peu près la même chose que la licence ''Art Libre''. C'est la licence utilisée sur ''Wikipedia''.  
  
Originaux (sources ou ressources de l'oeuvre) :
+
Vous commencez à comprendre&nbsp;? Superbe&nbsp;! Alors voici une bonne et une mauvaise nouvelle. ''La bonne nouvelle'', c'est que les licences libres commencent à être de plus en plus adoptées, donc le temps parle en faveur d'une nouvelle approche du droit d'auteur, adaptée aux réalités d'Internet. Ça va nous simplifier la vie et encourager la créativité, si nous sommes patients et vigilants pour éviter les dérapages des lois liberticides&nbsp;!
Chaque exemplaire daté de l'oeuvre initiale ou conséquente que leurs auteurs présentent comme référence pour toutes actualisations, interprétations, copies ou reproductions ultérieures.
 
  
Copie :
+
''La mauvaise nouvelle'', c'est qu'il y a encore des subtilités à comprendre avant d'avoir fait le tour du sujet. Ça demande encore du temps et il faut considérer que tout ce que vous venez de lire était une introduction, une présentation de vulgarisation. Par exemple, il y a quelques options supplémentaires pour les licences ''Creative Commons''. Ces subtilités montrent qu'il y a tout un art des licences. C'est comme tout domaine spécifique&nbsp;: la plongée sous-marine, la philatélie, la biologie moléculaire... Sauf qu'Internet, on s'y confronte tous les jours (pour certains), donc on a tout intérêt à se familiariser avec les subtilités de licences, juste histoire de jamais se retrouver en première page du journal, en photo avec des menottes (là c'était pour bien vous donner envie d'en savoir plus).  
Toute reproduction d'un original au sens de cette licence.
 
  
1- OBJET.
+
Donc le mieux, c'est de lire les articles connexes d'eCulture générale et les ressources documentaires proposées sur la version Web de cet article.
Cette licence a pour objet de définir les conditions selon lesquelles vous pouvez jouir librement de l'oeuvre.
 
  
2. L'ÉTENDUE DE LA JOUISSANCE.
 
Cette oeuvre est soumise au droit d'auteur, et l'auteur par cette licence vous indique quelles sont vos libertés pour la copier, la diffuser et la modifier.
 
  
2.1 LA LIBERTÉ DE COPIER (OU DE REPRODUCTION).
+
'''Encadré : Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis '''
Vous avez la liberté de copier cette oeuvre pour vous, vos amis ou toute autre personne, quelle que soit la technique employée.
 
  
2.2 LA LIBERTÉ DE DIFFUSER (INTERPRÉTER, REPRÉSENTER, DISTRIBUER).
+
Cas concret&nbsp;: ce livre est plein d'images sous licences libres. Si par malheur un auteur nous écrivait (à l'adresse info@ynternet.org), nous disait que nous n'avons pas respecté sa licence et que nous avons, à son avis, utilisé une de ses images sans autorisation. Nous lui présenterions nos sincères excuses, et nous l'informerions que&nbsp;:
Vous pouvez diffuser librement les copies de ces oeuvres, modifiées ou non, quel que soit le support, quel que soit le lieu, à titre onéreux ou gratuit, si vous respectez toutes les conditions suivantes :
 
- joindre aux copies cette licence à l'identique ou indiquer précisément où se trouve la licence ;
 
- indiquer au destinataire le nom de chaque auteur des originaux, y compris le vôtre si vous avez modifié l'oeuvre ;
 
- indiquer au destinataire où il pourrait avoir accès aux originaux (initiaux et/ou conséquents).
 
  
Les auteurs des originaux pourront, s'ils le souhaitent, vous autoriser à diffuser l'original dans les mêmes conditions que les copies.
+
* Cela nous a échappé (nous sommes effectivement une petite dizaine à avoir assemblé les images et les textes)&nbsp;;
 +
* Nous n'avons pas généré de bénéfices, ce qui est vrai et prouvable, le livre est réalisé sous l'égide de la fondation Ynternet.org, à but non lucratif. Cet ouvrage est vendu sans marge bénéficiaire et nos comptes sont disponibles si il y a litige&nbsp;;
 +
* Nous retirons immédiatement l'image incriminée, à moins que vous nous autorisiez expressément à la distribuer dès maintenant en la mettant sous licence Art Libre, afin qu'elle ait la même licence que les autres contenus de l'ouvrage&nbsp;;
 +
* Nous publions volontiers une note explicative en présentant nos excuses sur notre site Web&nbsp;;
 +
* Nous proposons, si nécessaire, un dédommagement à la hauteur du dommage subi (et là, il sera probablement impossible pour l'auteur de montrer un dommage subi vu qu'il s'agit d'une activité pédagogique à but non lucratif, etc.).<br/>
  
2.3 LA LIBERTÉ DE MODIFIER.
+
'''Fin d'encadré'''
Vous avez la liberté de modifier les copies des originaux (initiaux et conséquents) dans le respect des conditions suivantes :
 
- celles prévues à l'article 2.2 en cas de diffusion de la copie modifiée ;
 
- indiquer qu'il s'agit d'une oeuvre modifiée et, si possible, la nature de la modification ;
 
- diffuser cette oeuvre conséquente avec la même licence ou avec toute licence compatible ;
 
Les auteurs des originaux pourront, s'ils le souhaitent, vous autoriser à modifier l'original dans les mêmes conditions que les copies.
 
  
  
(...)
+
'''Encadré : Licences libres&nbsp;: un outil pour déconstruire le copyright'''
  
6. VOS DROITS INTELLECTUELS.
+
Dès leur apparition au xviii<sup>e</sup> siècle, copyright et droit d'auteur ont été sujets à de vives critiques qui n'ont cessé de s'intensifier avec le développement des technologies facilitant la copie et le partage d'informations. Certaines personnes voient les licences libres, dont certaines licences ''Creative Commons'', comme un moyen d'abolir ces notions de propriété intellectuelle en les retournant contre elles-mêmes.  
La LAL n'a pas pour objet de nier vos droits d'auteur sur votre contribution ni vos droits connexes. En choisissant de contribuer à l'évolution de cette oeuvre commune, vous acceptez seulement d'offrir aux autres les mêmes autorisations sur votre contribution que celles qui vous ont été accordées par cette licence. Ces autorisations n'entraînent pas un désaisissement de vos droits intellectuels.
 
  
7. VOS RESPONSABILITES.
+
L’objectif recherché est d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité. ''Creative Commons ''s’adresse ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les ''Commons'') de la culture et de l'information accessible librement. L'œuvre peut ainsi évoluer tout au long de sa diffusion.  
La liberté de jouir de l'oeuvre tel que permis par la LAL (liberté de copier, diffuser, modifier) implique pour chacun la responsabilité de ses propres faits.
 
  
8. LA DURÉE DE LA LICENCE.
+
'''Fin d'encadré'''
Cette licence prend effet dès votre acceptation de ses dispositions. Le fait de copier, de diffuser, ou de modifier l'oeuvre constitue une acceptation tacite.
 
Cette licence a pour durée la durée des droits d'auteur attachés à l'oeuvre. Si vous ne respectez pas les termes de cette licence, vous perdez automatiquement les droits qu'elle vous confère.
 
Si le régime juridique auquel vous êtes soumis ne vous permet pas de respecter les termes de cette licence, vous ne pouvez pas vous prévaloir des libertés qu'elle confère.
 
  
(...)
 
  
 +
Les personnes souhaitant autoriser la communication au public de leur œuvre uniquement contre une rémunération devront retenir le système général du droit d’auteur et non les licences libres.
  
11. LE CONTEXTE JURIDIQUE.
 
Cette licence est rédigée en référence au droit français et à la Convention de Berne relative au droit d'auteur.
 
  
 +
'''Encadré : Bethoveen et les brevets logiciels'''
  
 +
Imaginons qu’au XVIIIe siècle les gouvernements d’Europe aient décidé d’encourager le développement de la musique symphonique en introduisant un système de brevet sur l'innovation musicale.
 +
Toute personne pouvant décrire une nouvelle idée musicale avec des mots aurait obtenu un brevet qui lui aurait valu un monopole sur son idée. Cette personne aurait pu poursuivre quiconque eût décliné cette idée dans un morceau de musique. Ainsi un motif rythmique aurait pu être breveté, ou une séquence d’accords, ou un ensemble d’instruments à utiliser ensemble, ou n’importe quelle idée pourvu qu'elle ait été décrite précisément.
  
 +
Imaginez, alors, Ludwig van Beethoven en 1800. Il souhaite écrire une symphonie. Pour écrire une symphonie et ne pas être poursuivi, il va devoir se frayer un chemin au travers des milliers de brevets relatifs aux idées musicales. S'il se plaint d'être entravé dans sa créativité, les titulaires de brevets lui répondront : « Monsieur Beethoven, vous êtes juste jaloux parce que nous avons eu ces idées avant vous. Pourquoi devriez-vous voler nos idées ? »
  
 +
Cette histoire est racontée par Richard Stallman (RMS) <ref> [http://www.framablog.org/index.php/post/2011/02/07/brevets-logiciels-stallman-beethoven Framablog] </ref>. Richard Stallman est un hacker reconnu, c’est-à-dire un virtuose du code - on peut parler dans son cas d’un art de la programmation. Un art qui a eu ses Beethoven et qui souhaite continuer à en avoir demain.
  
MODE D'EMPLOI :
+
Le 20e siècle a mis un point d'honneur a breveter les idées, et plus encore : méthodes et mécanismes sont brevetés, recettes traditionnelles, simples procédures. Sont concernés, parmi beaucoup d'autres, les domaines logiciel et génétique, les plantes, les médecines naturelles... Aux Etats-Unis le brevetage des logiciels est la règle. En Europe, le principe a été maintes fois repoussé, mais il reste d'actualité.
  
- Comment utiliser la Licence Art Libre ?
+
'''Breveter des logiciels ? Beethoven ne l'aurait pas entendu de cette oreille !'''
  
Pour bénéficier de la Licence Art Libre il suffit d'accompagner votre oeuvre de cette mention :
+
'''Fin d'encadré'''
  
[Nom de l'auteur, titre, date et le cas échéant, le nom des auteurs de l'oeuvre initiale et conséquentes ainsi que leur localisation].
+
==Sources et notes==
Copyleft: cette oeuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org
 
  
- Pourquoi utiliser la Licence Art Libre ?
+
<references/>
  
1/ Pour mettre à disposition votre oeuvre au plus grand nombre.
+
==Sources iconographiques ==
2/ Pour la laisser diffuser librement.
 
3/ Pour lui permettre d'évoluer en autorisant sa copie, diffusion et
 
transformation par d'autres.
 
4/ Pour pouvoir vous-même utiliser les ressources d'une oeuvre quand celle-ci est sous Licence Art Libre : la copier, la diffuser ou la transformer librement.
 
5/ Ce n'est pas tout : La Licence Art Libre offre un cadre juridique intéressant pour empêcher toute appropriation abusive. Il n'est pas possible de s'emparer de votre oeuvre pour en court-circuiter le processus créatif et en avoir une jouissance exclusive.
 
  
- Quand utiliser la Licence Art Libre ?
+
[[Fichier:licence art libre.jpg]]
  
'''Chaque fois que vous voulez bénéficier et faire bénéficier des droits de copie, diffusion et transformation des créations, sans qu'il n'y ait d'appropriation exclusive, utilisez la Licence Art Libre. Par exemple, pour des projets scientifiques, artistiques ou pédagogiques.
+
'''Licence Art Libre'''
'''
+
conseillée pour l'art, la science, la pédagogie
- A quels types d'oeuvres convient la Licence Art Libre ?
 
  
La Licence Art Libre s'applique aussi bien aux oeuvres numériques que non numériques.
+
[[Fichier:creative_commons_logo.gif]]
Vous pouvez mettre sous Licence Art Libre tout texte, toute image, tout son, tout geste, toutes sortes de machins sur lesquels vous disposez suffisamment de droits d'auteurs pour agir.
 
  
- Cette licence a une histoire :
+
'''Creative Commons (BY, BY-SA, BY-NC-SA, BY-ND, BY-NC-ND)'''
 +
les plus connues des licences libres, largement répandues.
  
Elle est née de l'observation et de la pratique du numérique, du logiciel libre, d'internet et de l'art. Elle est issue des rencontres « Copyleft Attitude » qui ont eu lieu à Paris en 2000. Pour la première fois elles faisaient se rencontrer des informaticiens du libre avec des gens du monde de l'art. Il s'agissait d'adapter les principes du copyleft qui définissent le logiciel libre à toutes sortes de créations. http://www.artlibre.org
 
  
Copyleft Attitude, 2007.
+
'''GFDL'''
Vous pouvez reproduire et diffuser cette licence à l'identique (verbatim).
+
très bien pour les modes d'emploi
  
 +
[[Fichier:gpl.jpg]]
  
 +
'''GPL'''
 +
la plus répandue des licences libres pour les logiciels
  
----------------
+
[[Fichier:gnu.jpg]]
  
Voilà, c'est tout. Aller, arrêtons de lire ces articles compliqués sur des aspects légaux dont pas grand monde n'a compris grand-chose, et filons vite regarder une série télé piratée sur Youtube. Mais non, c'est une blague. Vivre la culture libre et la liberté d'expression !
+
'''GNU'''
CQFD
+
le symbole de la culture libre, par lequel tout a commencé

Version actuelle datée du 23 août 2012 à 23:04

licence, droit, droits d'auteur, copyright, copyleft, pirate, privateur, libre



En deux points, pour les plus pressés

Si vous n'avez pas le temps, l'intérêt ou la possibilité de lire tout cet article, voici les deux principaux éléments, en substance. Si vous ne comprenez pas tout, ou si cela stimule votre curiosité, consacrez dix minutes à le lire en entier.

  1. En tant que simple utilisateur, sans but lucratif ni diffusion à large échelle, vous ne risquez pas grand-chose en copiant des contenus sur Internet, sauf pour les films et les musiques des grands groupes de l'industrie du divertissement. Ceci n'est pas parfaitement formulé, c'est résumé, mais c'est la tendance générale. Un conseil : renseignez-vous, vérifiez vos sources, montrez cet article à un juriste, vous pourrez en savoir davantage !
  2. En tant qu'auteur d'une œuvre, avec Internet vous avez une fabuleuse chance de contribuer à casser la spirale vicieuse des licences privatrices (qui privent votre public de liberté) en choisissant de mentionner par exemple « licence Art Libre » ou « Creative Commons BY-SA » pour vos créations qui pourraient être utiles à d'autres. Donc, concrètement, vous avez sûrement quelques petits trésors à partager une bonne fois pour toutes, non ? Pas la photo de vos parents sur une plage de Tahiti en 1978 ; mais, par exemple, cette belle photo de détail de caillou qui pourrait bien servir à illustrer tel article ou ce mode d'emploi que vous aviez fait pour utiliser moins d'eau dans les toilettes de l'école, qui pourrait être utile dans d'autres établissements.
    Mentionnez « Copyright votre prénom votre nom année sous Licence Art Libre, détails sur http://artlibre.org » (ex. « Copyright Ernest Jobichon 2011 sous Licence Art Libre, détails sur http://artlibre.org »). Ainsi, vous permettrez que quelqu'un prenne (une copie de) votre création, la mette à jour (la traduise, la raccourcisse, la remette en contexte...) et la reposte sur un autre site, tout en vous mentionnant toujours comme auteur initial, et ainsi elle fait son bout de chemin, sans bride artificielle, en vous respectant et en se rendant la plus utile possible. De plus, si vous prenez les minutes nécessaires pour chercher sur le Web où et comment partager vos trésors, vous trouverez pleins d'autres créatifs (amateurs ou professionnels) qui, comme vous, auront partagé leurs trésors et cela vous inspirera (et vous pourrez utiliser leurs créations !).


Encadré : Le truc à retenir

Toutes les créations devraient mentionner une licence et renvoyer vers ce texte détaillant les modalités d'usage. C'est un des éléments qui marqueraient le passage assumé d'un monde où l'information est rare à un autre où l'information est abondante.

Fin d'encadré

Privateur ou libre

Quand vous copiez une image trouvée sur le Web, il se peut que cela soit autorisé par la loi, mais généralement c'est illégal. Les contenus (textes, musiques, vidéos) sont protégés par le droit d'auteur. C'est donc l'auteur (ou son éditeur si le premier a cédé ses droits au second) qui peut choisir de vous autoriser ou non à copier sa création. Selon la loi, si vous violez les droits d'auteurs qui choisissent d'interdire la copie, vous encourez une condamnation pour copie illégale. Dans la pratique, ce type de peines n'est pas facilement applicable. En effet, dans un moteur de recherche d'images vous avez des images disponibles relatives à des créations protégées, comme avec le mot-clé Mickey Mouse, qui vous donnerait accès à des millions d'image de la célèbre souris, toujours protégée légalement. Cependant, malgré cette protection légale, ces images peuvent être copiées très facilement. Le plus sensible est ce que vous ferez de ces copies.

Si vous utilisez une œuvre, comme une photo de Che Guevara, pour la mettre sur un poster que vous vendez dans la rue, vous commencez à risquer plus qu'en la gardant pour vous dans un contexte privé, parce qu'il y a commerce de la photo (et les personnes ayant des droits peuvent alors vous reprocher un manque-à-gagner). Si vous utilisez cette même œuvre pour une campagne de publicité internationale pour promouvoir un objet que votre entreprise vend à des millions d'exemplaires, vous risquez beaucoup plus. L'auteur de l'œuvre peut vous demander des dédommagements et, si vous refusez, pourra probablement obtenir un dédommagement par voie légale. Idem pour les films, les recettes de cuisine, la musique, les logiciels... tout ce qui relève du droit d'auteur.

Alors, comment faire pour être un citoyen honnête alors qu'Internet nous tend des perches pour que l'on copie tout et n'importe quoi sans se poser de question ?

Tout d'abord, cherchez la mention Copyright ou le sigle © associés à l'œuvre (image, film, texte, musique, logiciel). C'est l'indication de la personne (ou de l'entreprise) qui a le droit de déterminer les usages autorisés et interdits de cette création. Si vous ne les trouvez pas, légalement vous n'avez pas le droit de copier, ni même d'utiliser cette œuvre ; par exemple, pour une image, l'imprimer. Il vous reste alors à choisir entre respecter à la lettre une règle peu logique à l'ère du numérique ou prendre le risque, léger, de l'utiliser sans but d'enrichissement, sachant que la probabilité d'avoir des ennuis est très faible. Attention : les industries du cinéma et de la musique sont de plus en plus hargneuses. Elles poursuivent parfois de simples copieurs de films ou de CD, car les enjeux financiers sont importants. Ceux qui se font pincer écopent généralement de peines sévères, pour l'exemple.


Encadré : Traité de non-prolifération

On parle généralement de traité de non-prolifération pour l'arsenal nucléaire. Mais dans la noosphère, où ne règnent que des informations, le terme est aussi utilisé. Car face à la découverte de la possibilité de créer sa propre licence, on a assisté au tournant du deuxième millénaire à une flambée du nombre de licences. FreeBSD, OpenSource, GPL, etc. Ceci a poussé les ténors de la culture libre à s'unir pour lancer une campagne de non-prolifération des licences.[1]

Fin d'encadré


Si vous trouvez la mention du copyright, il est très probable qu'il ne soit mentionné que « copyright 2010 », « copyright + nom de l'auteur » ou « Copyright + année + auteur + tous droits réservés » (« all rights reserved » en anglais), ce qui équivaut à pas de mention, car les termes d'usage de l'œuvre ne sont pas mentionnés non plus. L'auteur a tous les droits, vous n'avez aucun droit de copier, ni de faire quoi que ce soit, mis à part celui de consulter l'œuvre car elle a été placée sur le Net à cette fin. Si vous en voulez davantage, la réutiliser, la rediffuser, la modifier... alors il faudra obtenir l'autorisation formelle des ayants droit : ceux qui ont le droit de vous autoriser la copie, la redistribution ou la modification. Il s'agit parfois de l'auteur lui-même, parfois d'un tiers, comme une maison d'édition, auquel l'auteur a cédé certains de ses droits (de reproduction et de diffusion principalement) dans le cadre d'un contrat. Donc, il faut demander une autorisation aux ayants droit avant toute réutilisation de l’œuvre, ce qui est assez compliqué lorsque c'est une grosse structure qui gère ces droits. Il faut trouver leurs coordonnées, expliquer le motif pour lequel vous désirez utiliser l'œuvre, même si c'est juste un petit encart rigolo que vous vouliez mettre dans un coin d'un tract pour une soirée de soutien aux victimes du tremblement de terre en Haïti ou de l'accident nucléaire au Japon.

C'est comme ça que font les personnes qui ont vraiment vraiment envie d'utiliser l'image de Che Guevara pour vendre leurs objets sans risquer de grosses sommes en dédommagements. Mais les autres, qui ignorent le copyright ou jouent les ignorants, deviennent hors la loi, ou alors, dans le cas des films et de la musique, ils achètent une copie légale. Le plus fréquemment, ils font un peu des deux : J'en achète quelques-uns, j'en copie d'autres. Plus ça va, plus la limite devient floue, on ne sait plus qui a copié quoi, qui a acheté quoi, et voilà... c'est vraiment n'importe quoi depuis l'arrivée d'Internet !

Comment mettre une information sous licence libre?

Les productions artisanales, d'amateurs ou de petites entreprises, sont bien souvent sans mention de licence. Ceci signifie qu'elles sont légalement non libres, comme cette belle recette du chausson aux pommes trouvée sur un site Web de cuisiniers gourmets mais sans mention de la licence. Eh bien, selon la loi, on ne peut pas la copier non plus pour l'envoyer à sa cousine, même si on ne risque pas grand-chose. Et cette fameuse charte éthique d'une école trouvée sur un site Web pédagogique, si bien rédigée qu'on pourrait la copier pour la donner à tous les élèves et à tous les parents ? Ben non, la loi est comme ça, s'il n'y a pas de mention explicite que l'œuvre est sous licence libre, celui qui copie la charte éthique de l'école pour l'adapter à son collège, là-bas, dans la brousse africaine, ben il commet un acte il-lé-gal. Et il prend le risque d'être poursuivi par l'auteur et puni par la loi. Selon la loi, tout auteur d'une création de l'esprit peut choisir les conditions d'usage de sa production par le public. En l'absence de mention particulière, ces conditions sont à négocier au coup par coup.


Encadré : Garde à vue

Une fille de 14 ans filme sa sœur dans un cinéma avec son téléphone portable. Si l'éditeur du film projeté sur l'écran arrive à prouver qu'une partie de son film apparaît sur l'enregistrement du téléphone, la fille peut être mise en garde à vue en prison pendant 48h. Ce qui s'est réellement passé aux USA en 2010.

Fin d'encadré


Par contre, si on veut fluidifier les échanges d'informations, on prendra soin de décrire ces dernières, on les inscrira précisément dans un document nommé « LICENCE ». Chacun peut ainsi choisir les termes spécifiques pour fonder sa propre licence, mais c'est un long travail car les termes doivent être vérifiés par des juristes spécialisés qui vous diront s'ils respectent les conventions en la matière. Si ce n'est pas le cas, une licence « fait-maison » pourrait être reconnue comme nulle, c'est-à-dire que c'est la loi seule qui serait applicable et non une des dispositions spécifiques de la licence. De plus, étant très peu répandue, peu de créateurs utiliseraient une telle licence et cela prendrait du temps d'étudier précisément les termes de chaque licence au cas où quelqu'un voudrait réutiliser une création qu'elle protège. Et songez au casse-tête si quelqu'un voulait intégrer à une création des contenus provenant de cinquante créateurs ayant chacun fait sa propre licence !

Heureusement, voici une bonne nouvelle : il y a une famille de licences, appelées licences libres, qui peuvent être utilisées pour toutes les créations relevant du droit d'auteurs. Même si certains les nomment les licences ouvertes ou open source, on peut les appeler licences libres pour inclure la dimension du choix de société qu'on souhaite. On évite de dépolitiser un débat qui est éminemment politique. Et vous savez quoi ? Si vous trouvez une œuvre sous licence libre, vous pouvez la copier, la modifier et la redistribuer à tout le monde, et surtout : légalement car les personnes à l'origine de ces créations l'ont fait dans cette perspective. Par exemple, sur Wikipédia, textes, images et code logiciel du wiki sont TOUS sous des licences libres.

Concrètement, si vous voyez une œuvre avec l'une des mentions suivantes, vous pouvez alors librement (c'est-à-dire que vous êtes libre de le faire ou non !) utiliser, copier, redistribuer, modifier (une copie de) l'œuvre :

  • « Copyleft (+ année) + nom de l'auteur » ;
  • « Copyright (+ année) + nom auteur + sous licence Art Libre » ;
  • « Copyright (+ année) cette œuvre est libre ».

Il y a également les créations sous les licences Creative Commons, qui vous donnent le droit d'utiliser, de copier et redistribuer une œuvre. Les licences Creative Commons connaissent différentes déclinaisons telles qu'autoriser ou interdire l'utilisation de la création dans un cadre commercial (option « non commercial »), ainsi qu'autoriser ou interdire la modification d'une copie de la création (option « pas de modification »). Toutes les déclinaisons ont en commun l'attribut « Paternité » qui oblige à citer de qui provient la création originale. Par exemple, sur Wikipedia, la mention exacte est : Droit d'auteur : « Les textes sont disponibles sous licence Creative Commons - Paternité - Partage à l’identique d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence. »

Libre, gratuit, ouvert et privateur

Pour bien comprendre qui contrôle quoi dans l'information, il faut savoir faire la différence entre libre, ouvert, gratuit et privateur.

Libre : Sous une licence qui permet à chacun de lire, utiliser, modifier et redistribuer l'information, s'applique dans le domaine du logiciel et au-delà (art, documentation pédagogique, …). C'est le seul qui garantisse une véritable équité des chances.

Ouvert : L'expression très souvent utilisée est Open Source. Pour la plus grande partie des cas, cela revient au même que libre, quant aux permissions et restrictions. Par contre, le terme ouvert (ou open source) est souvent employé à tort pour désigner des créations qui ne sont ni libres, ni open source ! Les auteurs trouvent que leur création est dotée d'assez de permissions pour être qualifiée de libre ou ouverte mais sans avoir rigoureusement vérifié que leur vision correspondait aux définitions précises de libre ou open source.

Gratuit : Dans le monde de l'information, gratuit est une formule qui est le symbole de la manipulation. Car qui dit gratuit ne dit pas libre mais dit, au contraire et très fréquemment, « première dose de drogue gratuite ». Certains services sont gratuits mais utilisent la dépendance pour progressivement introduire des aspects payants, d'autres exploitent les informations fournies par les utilisateurs du service gratuit pour les revendre à des tiers, d'autres enfin rendent leurs clients captifs pour leur vendre des produits. Quoi qu'il en soit, aucun ne concentre son modèle sur un service honnête où la véritable génération de revenus est clairement identifiable par l'utilisateur lorsqu'il bénéficie des services. Pour simplifier, on peut dire que gratuit égale souvent arnaque. Il existe néanmoins des exceptions, notamment les services d'intérêt public, financés par un service public, mais qui annoncent qu'ils sont gratuits parce qu'ils sont financés par l’État ou par des structures d'intérêt public. L'essentiel quand on voit « gratuit » est donc d'identifier les sources. On peut lire, à juste titre : si c'est gratuit, alors le produit, c'est vous ![2]

Privateur : La majorité des services gratuits sont privateurs, mais pas tous (voire service gratuit d'intérêt public). Souvent, ce sont des entreprises, comme Microsoft, Adobe ou Google, qui fournissent des services gratuits pour mieux rendre leurs clients dépendants de leurs produits privateurs et ensuite les contraindre, individuellement ou au niveau des entreprises qui utilisent ce service, à payer des sommes importantes pour accéder aux prestations dans un contexte de dépendance et de monopole, établit de position dominante.

Libre, c'est comme libre de droits ?

Attention, il est fréquent qu'on amalgame, à tort, les notions de création sous licence libre et création libre de droits. Les licences libres ont été décrites dans cet article. Par contre, libre de droits fait référence au domaine public, c'est-à-dire les créations qui ne sont pas (ou qui ne sont plus) couvertes par le droit d'auteur. Au bout d'un certain temps, variable selon les pays et les types de créations, généralement plusieurs dizaines d'années, les créations de l'esprit sortent du champ d'application du droit d'auteur classique. Elles sont alors utilisables (copiables, modifiables, réutilisables) sans autorisation explicite, parfois même sans citation de l'auteur original. C'est le domaine public ou la sphère des créations libres de droits. La grande différence avec les licences libres, c'est que celles-ci sont un choix délibéré des auteurs et que leur paternité reste acquise, c'est-à-dire qu'il faudra conserver les mentions de copyright (ou droit d'auteur) associées à la création, ce qui n'est pas indispensable pour des créations libres de droits.

Les deux familles de licences

Caractéristiques de la licence Dans la famille plutôt "libre" Dans la famille plutôt "privative"
Approche affirmée, les termes et licences les plus reconnus dans cette famille GPL, GFDL, ArtLibre, CC BY-SA, autres (Cf. FSF[3] ou OSI[4]) Tous droits réservés, avertissement que les copieurs seront poursuivis, brevets...
Approche édulcorée Licence Creative Commons avec la clause NC ou ND, OpenSource Autorisation de reproduction possible au cas par cas, nous contacter.
Mention inconsciente "Tous usages autorisés" (ceci signifie que non seulement une personne peut reproduire l'oeuvre, mais elle peut aussi la privatiser et interdire à l'auteur initial de l'utiliser) Aucune mention de copyright ni d'auteur pour des photos, images, films...


Encadré : Et les banques d'images libre de droits ?

Il existe, notamment sur Internet, des banques d'images dites libres de droits. Le terme est utilisé ici à tort, car il laisse présager qu'il n'y a plus aucun droit d'auteur sur ces créations, ce qui est faux. Les banques d'images ou photos libres de droits regroupent des créations qu'il suffit d'acheter une seule fois pour en faire des usages multiples.

Habituellement, si on acquiert le droit de publier une image pour l'édition de janvier 2011 d'un périodique, on ne peut pas pour autant ré-utiliser cette même image pour la placer sur son site Web ni la mettre dans une édition ultérieure. Il faudrait refaire la demande et souvent re-passer à la caisse. Pour les banques d'images libres de droits, vous obtenez le droit d'utilisations multiples de la même image et c'est pour cela que ces collections se sont auto-proclamées libres de droits, tout en n'étant ni libres, ni dans le domaine public, ni gratuites. Pas facile de s'y retrouver, il faut l'avouer...

Fin d'encadré


La métaphore de la cuisine

Adapté d'un article paru dans la revue No Pasaran, n°77, hiver 2009-2010

Comment bien expliquer la différence entre les deux familles de licences ? Prenons la métaphore de la cuisine. Quand on achète un plat congelé qu'il ne reste plus qu'à réchauffer, on ne peut faire guère plus que le manger. On ne sait pas vraiment ce qu'il y a dedans, ni comment il a été fait. Contrairement au petit plat qu'on goûte chez des amis ou en famille et dont chacun est prêt à donner la recette, on ne peut pas le refaire chez soi, l'arranger à son propre goût et en faire à nouveau profiter son entourage. L'informatique fonctionne un peu comme la cuisine. Il y a d'un côté le plat tout fait, c'est notamment les logiciels "privateurs" qu'on installe sur son ordinateur et qui sont compréhensible par la machine, mais impossible à décrypter par l'humain et aussi les DVD qu'il est interdit de copier et encore moins de modifier. De l'autre côté, on a la recette de cuisine qu'il est possible de lire, utiliser, modifier et redistribuer qu'on appelle code source libre dans les logiciels et art libre dans les œuvres d'art. La liberté d'accéder à ce code source, bien que ne concernant que les informaticiens, fait une grosse différence. La culture libre repose ainsi sur quatre libertés :

  1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).
  2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il fasse votre travail informatique comme vous le souhaitez (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition nécessaire.
  3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (liberté 2).
  4. La liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3). En faisant cela, vous pouvez faire profiter toute la communauté de vos changements. L'accès au code source est une condition nécessaire.

Ces principes permettent que personne ne puisse prendre le contrôle d'une information fonctionnelle (mode d'emploi, logiciel, marche à suivre...) et soumettre ses utilisateurs et les développeurs à sa volonté.

À partir de ces quatre libertés, un mouvement plus spécifique nommé copyleft a été imaginé en 1984 par deux chercheurs en informatique américains : Richard Stallman et Don Hopkins. Aux garanties de liberté, il ajoute un principe de partage et de développement inspiré du monde scientifique. Il impose, lors de la diffusion du logiciel, d'une part de citer les auteurs qui ont contribué à l’œuvre, d'autre part de le rediffuser nécessairement sous les mêmes conditions. Cela permet, dans le cas où l’œuvre fait l'objet d'une évolution, d'en faire profiter tout le monde. Cette « capitalisation » du travail est alors un bien collectif qui ne peut pas être confisquée. Véritable retournement des principes du droit d'auteur, son initiateur imagina même le slogan : « Copyleft, all rights reversed ». Ce principe a du sens parce que notre société est entièrement informatisée. les œuvres numériques, particulièrement les œuvres fonctionnelles, sont donc reproductibles sans perte de qualité, pour un prix négligeable et distribuable tout aussi facilement. Alors que la culture de l'information propriétaire (ou privatrice) poursuit une stratégie visant à vendre des licences comme s'il était un bien rare, la culture de l'information libre propose un mode de partage et de diffusion adapté à sa nature numérique où l'on ne paye que la première copie : son propre temps de travail si on est bénévole, ou le temps réel de travail nécessaire à créer, installer, paramétrer et maintenir une œuvre, notamment logicielle et mode d'emploi. C'est pour cette raison que bon nombre de logiciels libres sont disponibles gratuitement sur le Web et que seul le temps de travail est vendu par des experts qui nous guident pour choisir, installer, adapter, etc.

Bien que Richard Stallman ait formé initialement le projet GNU qui visait à obtenir un système d'exploitation entièrement libre et qui s'est concrétisé avec l'avènement du célèbre noyau Linux, le logiciel libre et par extension la culture libre ne se résume pas à cela. Même s'il est possible d'abandonner complètement le logiciel privateur en choisissant un système d'exploitation libre comme GNU/Linux, on peut aussi utiliser des logiciels libres qui tournent sous Windows ou Mac OS, comme Firefox (navigateur Web) ou LibreOffice (suite bureautique). On trouve des œuvres libres pour tous les usages. Un bon réflexe, lorsqu'on a un besoin de logiciel libre, est de consulter le site Framasoft qui propose une large collection de logiciels libres, surtout pour des environnement autres que GNU/Linux. Ceux-ci ont l'avantage d'avoir été testés et de présenter un bon niveau fonctionnel. Ils conviennent généralement à des utilisateurs de base, preuve que le logiciel libre n'est pas réservé aux spécialistes. Idem pour les images : les millions d'images disponibles sur wikicommmons sont toutes sous une licence libre. Il existe des films sous licence libre, des plans de maison pour architectes, des revues juridiques... Notez que si vous utilisez des applications libres sur un système privateur, vous ne perdez pas de liberté par les applications mais par le système.

Conclusion

Nous sommes tous en train de passer du statut de simples utilisateurs-consommateurs de créations à celui de producteurs. Nous le répétons donc à tous les producteurs (actuels ou en devenir) : sans mention explicite, c'est la simple consultation qui va être autorisée, ce qui est dommage car un frein à la fluidité des échanges d'idées, de modes d'emploi et de faits.

Nous vous conseillons donc de :

  1. Garder sous droit d'auteur simple (usage exclusif) les créations que vous ne souhaitez pas diffuser, ou ne diffuser que dans un cadre restreint comme des photos de familles, par exemple. Pour cela, rien à faire de spécial, si ce n'est penser à indiquer que vous êtes détenteur des droits relatifs à ces créations (avec vos coordonnées pour être contacté-e au cas où...).
  2. Pour les créations qui auraient un intérêt – même modeste – pour d'autres, mentionner explicitement une licence libre. Les deux licences libres les plus connues, utilisées et recommandées par les ténors du sujet :
    • La licence Art Libre, décrite ici : http://artlibre.org (c'est celle de cet ouvrage). Malgré son nom, elle est aussi applicable à bien des domaines non artistiques ;
    • La licence Creative Commons BY-SA : les termes sont exprimés différemment mais disent à peu près la même chose que la licence Art Libre. C'est la licence utilisée sur Wikipedia.

Vous commencez à comprendre ? Superbe ! Alors voici une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que les licences libres commencent à être de plus en plus adoptées, donc le temps parle en faveur d'une nouvelle approche du droit d'auteur, adaptée aux réalités d'Internet. Ça va nous simplifier la vie et encourager la créativité, si nous sommes patients et vigilants pour éviter les dérapages des lois liberticides !

La mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a encore des subtilités à comprendre avant d'avoir fait le tour du sujet. Ça demande encore du temps et il faut considérer que tout ce que vous venez de lire était une introduction, une présentation de vulgarisation. Par exemple, il y a quelques options supplémentaires pour les licences Creative Commons. Ces subtilités montrent qu'il y a tout un art des licences. C'est comme tout domaine spécifique : la plongée sous-marine, la philatélie, la biologie moléculaire... Sauf qu'Internet, on s'y confronte tous les jours (pour certains), donc on a tout intérêt à se familiariser avec les subtilités de licences, juste histoire de jamais se retrouver en première page du journal, en photo avec des menottes (là c'était pour bien vous donner envie d'en savoir plus).

Donc le mieux, c'est de lire les articles connexes d'eCulture générale et les ressources documentaires proposées sur la version Web de cet article.


Encadré : Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis

Cas concret : ce livre est plein d'images sous licences libres. Si par malheur un auteur nous écrivait (à l'adresse info@ynternet.org), nous disait que nous n'avons pas respecté sa licence et que nous avons, à son avis, utilisé une de ses images sans autorisation. Nous lui présenterions nos sincères excuses, et nous l'informerions que :

  • Cela nous a échappé (nous sommes effectivement une petite dizaine à avoir assemblé les images et les textes) ;
  • Nous n'avons pas généré de bénéfices, ce qui est vrai et prouvable, le livre est réalisé sous l'égide de la fondation Ynternet.org, à but non lucratif. Cet ouvrage est vendu sans marge bénéficiaire et nos comptes sont disponibles si il y a litige ;
  • Nous retirons immédiatement l'image incriminée, à moins que vous nous autorisiez expressément à la distribuer dès maintenant en la mettant sous licence Art Libre, afin qu'elle ait la même licence que les autres contenus de l'ouvrage ;
  • Nous publions volontiers une note explicative en présentant nos excuses sur notre site Web ;
  • Nous proposons, si nécessaire, un dédommagement à la hauteur du dommage subi (et là, il sera probablement impossible pour l'auteur de montrer un dommage subi vu qu'il s'agit d'une activité pédagogique à but non lucratif, etc.).

Fin d'encadré


Encadré : Licences libres : un outil pour déconstruire le copyright

Dès leur apparition au xviiie siècle, copyright et droit d'auteur ont été sujets à de vives critiques qui n'ont cessé de s'intensifier avec le développement des technologies facilitant la copie et le partage d'informations. Certaines personnes voient les licences libres, dont certaines licences Creative Commons, comme un moyen d'abolir ces notions de propriété intellectuelle en les retournant contre elles-mêmes.

L’objectif recherché est d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité. Creative Commons s’adresse ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les Commons) de la culture et de l'information accessible librement. L'œuvre peut ainsi évoluer tout au long de sa diffusion.

Fin d'encadré


Les personnes souhaitant autoriser la communication au public de leur œuvre uniquement contre une rémunération devront retenir le système général du droit d’auteur et non les licences libres.


Encadré : Bethoveen et les brevets logiciels

Imaginons qu’au XVIIIe siècle les gouvernements d’Europe aient décidé d’encourager le développement de la musique symphonique en introduisant un système de brevet sur l'innovation musicale. Toute personne pouvant décrire une nouvelle idée musicale avec des mots aurait obtenu un brevet qui lui aurait valu un monopole sur son idée. Cette personne aurait pu poursuivre quiconque eût décliné cette idée dans un morceau de musique. Ainsi un motif rythmique aurait pu être breveté, ou une séquence d’accords, ou un ensemble d’instruments à utiliser ensemble, ou n’importe quelle idée pourvu qu'elle ait été décrite précisément.

Imaginez, alors, Ludwig van Beethoven en 1800. Il souhaite écrire une symphonie. Pour écrire une symphonie et ne pas être poursuivi, il va devoir se frayer un chemin au travers des milliers de brevets relatifs aux idées musicales. S'il se plaint d'être entravé dans sa créativité, les titulaires de brevets lui répondront : « Monsieur Beethoven, vous êtes juste jaloux parce que nous avons eu ces idées avant vous. Pourquoi devriez-vous voler nos idées ? »

Cette histoire est racontée par Richard Stallman (RMS) [5]. Richard Stallman est un hacker reconnu, c’est-à-dire un virtuose du code - on peut parler dans son cas d’un art de la programmation. Un art qui a eu ses Beethoven et qui souhaite continuer à en avoir demain.

Le 20e siècle a mis un point d'honneur a breveter les idées, et plus encore : méthodes et mécanismes sont brevetés, recettes traditionnelles, simples procédures. Sont concernés, parmi beaucoup d'autres, les domaines logiciel et génétique, les plantes, les médecines naturelles... Aux Etats-Unis le brevetage des logiciels est la règle. En Europe, le principe a été maintes fois repoussé, mais il reste d'actualité.

Breveter des logiciels ? Beethoven ne l'aurait pas entendu de cette oreille !

Fin d'encadré

Sources et notes

Sources iconographiques

Licence art libre.jpg

Licence Art Libre conseillée pour l'art, la science, la pédagogie

Creative commons logo.gif

Creative Commons (BY, BY-SA, BY-NC-SA, BY-ND, BY-NC-ND) les plus connues des licences libres, largement répandues.


GFDL très bien pour les modes d'emploi

Gpl.jpg

GPL la plus répandue des licences libres pour les logiciels

Gnu.jpg

GNU le symbole de la culture libre, par lequel tout a commencé