Les gestionnaires de la complexité : Différence entre versions
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+ | La Terre, elle aussi, est un système complexe, très complexe ! Pour évaluer le réchauffement climatique, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) a dû mettre en œuvre des compétences pluridisciplinaires (physique, biologie, géologie, mécanique des fluides, etc.). Car prévoir les répercussions d'une seule molécule, le CO2, sur l'ensemble d'un système comme la planète, demande de mettre en œuvre des moyens humains et financiers hors du commun ! A titre d'exemple, plus de 1 000 scientifiques ont participé au dernier rapport (2001) du groupe I<ref>Le groupe I traite uniquement des éléments scientifiques de l'évolution du climat. Le groupe II est en charge d'en examiner les conséquences et d'analyser la vulnérabilité au changement climatique et les mesures d'adaptation. Le groupe III s'intéresse aux mesures d'atténuation.</ref> comme rédacteurs (122), contributeurs (515) ou examinateurs (420)<ref>''Source'' : [http://www.insu.cnrs.fr/environnement/climat-changement-climatique/presentation-du-giec-le-groupe-intergouvernemental-d-expe Institut national des sciences de l'univers].</ref>. | ||
− | + | Autrefois, dans les études supérieures, on devait faire ses humanités. Il fallait étudier conjointement plusieurs disciplines littéraires et scientifiques. Aujourd'hui, la pensée universitaire dominante encourage davantage la séparation des connaissances. Nous avons perdu cette capacité à tenir compte des interactions entre différents domaines. | |
− | + | Cependant, on assiste à un retour en force de la culture de la transversalité. La recherche scientifique, notamment, évolue vers davantage de prise en compte des interactions au sein des systèmes. Les disciplines commencent à se parler entre elles. Par exemple, après avoir longuement étudié au microscope tous les éléments de la cellule, les biologistes s'intéressent maintenant aux relations intercellulaires avec leurs collègues physiciens. Les sciences de l'environnement, complexes par nature, ont naturellement intégré cette approche. La gestion de la complexité s'étend désormais à de nombreux domaines, comme les ressources humaines. | |
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− | + | Dans le secteur numérique, qui se déploie dans de très nombreux domaines, chacun d'entre nous peut s'exercer à cette culture de la transversalité et faire ses humanités numériques, « domaine de recherche, d'enseignement et d’ingénierie au croisement de l'informatique et des arts, lettres, sciences humaines et sciences sociales »[Wikipédia, article [https://fr.wikipedia.org/wiki/Humanit%C3%A9s_num%C3%A9riques « Humanités numériques »].] . Tout un programme ! | |
− | == | + | ==Des compétences très recherchées== |
− | + | Appréhender la complexité demande d'acquérir un ensemble de savoir-faire et compétences qui s'appuient non seulement sur des fondements scientifiques vérifiables, mais aussi sur la connaissance des comportements humains, plus subtils et vivants. | |
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− | La | + | La gestion de la complexité (le ''complexity management'') est maintenant une discipline reconnue, en pleine évolution, pratiquée par des consultants expérimentés. Les institutions publiques, les grandes entreprises, mais aussi les structures de milieux associatifs font appel à eux. |
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− | + | Dans certains groupes de travail, une réelle gestion de la complexité est requise, notamment : | |
+ | *dans les défis environnementaux (sécheresse, inondation, dans des lieux de guerre civile...) | ||
+ | *dans le monde de l'entreprise (maîtrise de l'énergie, de la pollution ou des coûts) | ||
+ | *dans les partenariats public/privé visant à développer l'innovation entre plusieurs régions, domaines d'activités ou besoins sociaux. | ||
− | + | ==Complexité et bien commun : suivez les guides !== | |
− | http:// | + | En ces temps de crises (écologique, économique...), il existe des gestionnaires de la complexité qui se sont spécialisés dans la durabilité des sociétés humaines. Ils nous aident à améliorer les conditions de vie sur terre, de manière à laisser derrière nous des organisations qui fonctionneront dans le temps. On les appelle les [http://www.allconscious.com/fr/ce-que-nous-pourrons-encourager-/50-transitionneurs.html transitionneurs], les acteurs du changement, les entrepreneurs sociaux et environnementaux, les entrepreneurs du bien commun, etc ! Autant de personnes ressources qui peuvent servir les intérêts de la collectivité. |
− | + | Souvent, ces agents du changement ont des parcours atypiques. On les reconnaît à leur côté autodidacte, à leur penchant pour la formation continue, à leurs capacités d'adaptation (avec plusieurs métiers dans une vie). Ils sont ouverts et curieux d'esprit. Ils analysent les situations dans leur globalité. Ils ont développé une vision « transdisciplinaire » mais également dynamique de la réalité. | |
− | - | + | ==Les actions-clé à retenir== |
− | + | Voici quelques axes phares pour les projets innovants qui intègrent la notion de complexité : | |
− | + | *'''Accompagnement au changement''' : aujourd'hui tout change, l'essentiel est de l'accepter et de l'apprécier. S'adapter, ce n'est pas nier son individualité, c'est comprendre comment l'environnement fonctionne afin de trouver des partenaires pour coopérer et évoluer. | |
− | + | *'''Incubation de micro-entreprises ''': petit oiseau deviendra grand dit le dicton, c'est le principe de couver et protéger les œufs. Avec la notion d'autonomisation. Tel un jeune qui devient adulte, une entreprise se meut par soi-même lorsqu'elle est capable de relever les défis en faisant appel aux bonnes ressources (personnes, idées, réserves financières...) | |
− | + | *'''Ecologie industrielle''' : pratique récente du management environnemental visant à limiter les impacts de l'industrie sur l'environnement. Basée sur l'analyse des flux de matière et d'énergie, l'écologie industrielle cherche à avoir une approche globale du système industriel (bilan à 360°) en le représentant comme un écosystème, de manière à le rendre compatible avec les écosystèmes naturels. | |
− | + | *'''Pérennisation grâce à un réseau large et diversifié''' : au-delà de quelques années, une idée transformée en activité trouve son rythme de croisière et devient suffisamment forte pour qu'elle donne tous les signaux de longévité, c'est-à-dire pour qu'elle devienne pérenne. Cela n'est possible que si l'entreprise a su développer un large réseau d'acteurs multiples et variés. | |
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− | + | ==De l'approche systémique à la vision écosystémique== | |
+ | La gestion de la complexité s'appuie toujours sur une démarche systémique qui prend en compte les impacts directs des actions. On peut ainsi gérer les problèmes de gaspillage d'une entreprise en valorisant ses déchets. Mais l'approche écosystémique se veut plus complète. | ||
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+ | > Dans ''l'approche systémique'' : une entreprise d'incinération ayant de fort rejets de vapeur d'eau peut entreprendre le recyclage de la combustion en énergie de chauffage. | ||
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+ | L'écosystémie intègre les impacts directs et indirects, mais également tout le jeu des interactions potentielles. « Plutôt que d'investir dans une usine surdimensionnée, j'en fais une plus petite et je réserve les économies pour l'éducation citoyenne à l'éco-responsabilité ». | ||
+ | Plus on élargit son regard à l'ensemble des facteurs, plus on prend en compte l'impact indirect de ses actes. On devient davantage conscient du bien ou du mal que l'on peut faire. La vision écosystémique permet de mieux préserver notre patrimoine commun et donc la vie humaine. | ||
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+ | == L'ouverture au changement == | ||
+ | Qu'il est loin le temps où l'on vivait en autarcie avec son village, où l'on vivait au rythme des saisons et des événements locaux. On savait où travailler et qui on allait rencontrer sur la place du marché. On connaissait la provenance de nos légumes ou de notre mobilier. Dans un monde globalisé et en perpétuel changement, nous voyons une quantité de biens de consommation, matériels ou immatériels, se déplacer sur toute la planète. Ce phénomène, qui n'est pas sans conséquence sur l'environnement, nous pousse à considérer la question de la complexité : | ||
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+ | Ces marchandises ont-elles reçu des traitements chimiques susceptibles de porter atteinte à ma santé ou à celles des personnes qui les ont fait parvenir jusqu'à moi ? Ont-elles été acheminées par des moyens coûteux pour l'environnement (le fameux coût carbone…) ? Les oranges que je presse pour mon petit déjeuner ont-elles été produites par un paysan correctement rémunéré? | ||
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+ | Si je me pose toutes ces questions, c'est que je suis déjà en résonance avec la notion de complexité. Mon ouverture témoigne d'une certaine aptitude à m'adapter : je tiens compte du contexte et je porte un regard critique qui augmente la conscience de l'impact de mes actes. Mais pour faire évoluer mes pratiques, il y a encore un pas. Qui n'a pas un jour expérimenté la difficulté de changer pour s'adapter ? | ||
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+ | « J'ai toujours fait comme ça, pourquoi devrais-je faire différemment? » | ||
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+ | « Je suis bien dans cette maison, je n'ai pas envie de partir à cause de ce voisin! » | ||
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+ | Ne jamais rien changer à ses repères, à ses habitudes, c'est un penchant naturel chez l'humain, mais les situations que nous créons ne sont pas toujours tenables. Il en va de même avec la réalité planétaire actuelle, qui ne paraît pas vraiment durable : pouvons-nous imaginer bénéficier de biens de consommation à l'infini, sachant que la terre dont ces biens de consommation sont issus est un espace fini ? En toute logique, c'est impossible. Et pourtant, combien d'experts nous affirment tous les jours le contraire dans les médias ? Ces experts ont-ils vraiment bien appréhendé la complexité des écosystèmes socio-économiques actuels ? | ||
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+ | Pour adopter un mode de vie durable, nous devons d'abord faire face à une nouvelle donne, à une situation dite « complexe » qui paraît insoluble. Nous ne savons pas bien comment organiser nos propres actions et maîtriser les effets directs ou indirects de nos actes. | ||
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+ | Alors que le mythe de la croissance infinie commence à perdre du terrain, les citoyens-consommateurs qui s'ouvrent à la complexité se retrouvent d'abord un peu désorientés, anxieux et aux aguets. En cultivant l'ouverture au changement, ils deviennent plus adaptables, plus responsables de leurs actions et donc certainement plus heureux (voir l'article [http://wiki.ecopol.net/index.php/Villes_et_villages_en_transition « Villes et villages en transition »], acte 2). | ||
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+ | ===Vivre ensemble, c'est complexe...=== | ||
+ | La gestion de la complexité est essentielle notamment pour développer un projet tel que la création d'une ville ex-nihilo réunissant des pratiques durables et innovantes. C'est un savoir-faire qui demande des compétences tant techniques que sociales. | ||
+ | Le projet Ecopol existe parce qu'il s'appuie essentiellement sur la culture de la complexité. Et parce que cette culture est mise au service de pratiques durables. | ||
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+ | == Notes et références == | ||
+ | <references/> |
Version actuelle datée du 26 juillet 2016 à 14:04
Mots-clés: écosystémie, impacts directs et indirects, compétences transversales, savoir-faire, savoir-être, gestionnaire de la complexité, complexity management, acteur du changement, adaptabilité, interactivité, ressources humaines, bien commun, transition, écologie industrielle, durabilité, autodidacte, formation continue, , humanités numériques.
Profils-clés: GIEC.
Au quotidien, qui n'a jamais été confronté à des situations complexes ? Une situation est complexe dès lors qu'interagissent plusieurs paramètres. Des paramètres vivants qui s'influencent les uns les autres. Par exemple, pour monter un projet ou dans l'éducation des enfants, il faut être capable de comprendre les liens de cause à effet mais aussi de relier tous les aspects qui entrent en jeu. Tout au long de notre vie, nous sommes donc amenés à développer des compétences en gestion de la complexité : nous apprenons à mieux appréhender la diversité des réalités, des expériences, des codes sociaux.
La Terre, elle aussi, est un système complexe, très complexe ! Pour évaluer le réchauffement climatique, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) a dû mettre en œuvre des compétences pluridisciplinaires (physique, biologie, géologie, mécanique des fluides, etc.). Car prévoir les répercussions d'une seule molécule, le CO2, sur l'ensemble d'un système comme la planète, demande de mettre en œuvre des moyens humains et financiers hors du commun ! A titre d'exemple, plus de 1 000 scientifiques ont participé au dernier rapport (2001) du groupe I[1] comme rédacteurs (122), contributeurs (515) ou examinateurs (420)[2].
Autrefois, dans les études supérieures, on devait faire ses humanités. Il fallait étudier conjointement plusieurs disciplines littéraires et scientifiques. Aujourd'hui, la pensée universitaire dominante encourage davantage la séparation des connaissances. Nous avons perdu cette capacité à tenir compte des interactions entre différents domaines.
Cependant, on assiste à un retour en force de la culture de la transversalité. La recherche scientifique, notamment, évolue vers davantage de prise en compte des interactions au sein des systèmes. Les disciplines commencent à se parler entre elles. Par exemple, après avoir longuement étudié au microscope tous les éléments de la cellule, les biologistes s'intéressent maintenant aux relations intercellulaires avec leurs collègues physiciens. Les sciences de l'environnement, complexes par nature, ont naturellement intégré cette approche. La gestion de la complexité s'étend désormais à de nombreux domaines, comme les ressources humaines.
Dans le secteur numérique, qui se déploie dans de très nombreux domaines, chacun d'entre nous peut s'exercer à cette culture de la transversalité et faire ses humanités numériques, « domaine de recherche, d'enseignement et d’ingénierie au croisement de l'informatique et des arts, lettres, sciences humaines et sciences sociales »[Wikipédia, article « Humanités numériques ».] . Tout un programme !
Sommaire
Des compétences très recherchées
Appréhender la complexité demande d'acquérir un ensemble de savoir-faire et compétences qui s'appuient non seulement sur des fondements scientifiques vérifiables, mais aussi sur la connaissance des comportements humains, plus subtils et vivants.
La gestion de la complexité (le complexity management) est maintenant une discipline reconnue, en pleine évolution, pratiquée par des consultants expérimentés. Les institutions publiques, les grandes entreprises, mais aussi les structures de milieux associatifs font appel à eux.
Dans certains groupes de travail, une réelle gestion de la complexité est requise, notamment :
- dans les défis environnementaux (sécheresse, inondation, dans des lieux de guerre civile...)
- dans le monde de l'entreprise (maîtrise de l'énergie, de la pollution ou des coûts)
- dans les partenariats public/privé visant à développer l'innovation entre plusieurs régions, domaines d'activités ou besoins sociaux.
Complexité et bien commun : suivez les guides !
En ces temps de crises (écologique, économique...), il existe des gestionnaires de la complexité qui se sont spécialisés dans la durabilité des sociétés humaines. Ils nous aident à améliorer les conditions de vie sur terre, de manière à laisser derrière nous des organisations qui fonctionneront dans le temps. On les appelle les transitionneurs, les acteurs du changement, les entrepreneurs sociaux et environnementaux, les entrepreneurs du bien commun, etc ! Autant de personnes ressources qui peuvent servir les intérêts de la collectivité.
Souvent, ces agents du changement ont des parcours atypiques. On les reconnaît à leur côté autodidacte, à leur penchant pour la formation continue, à leurs capacités d'adaptation (avec plusieurs métiers dans une vie). Ils sont ouverts et curieux d'esprit. Ils analysent les situations dans leur globalité. Ils ont développé une vision « transdisciplinaire » mais également dynamique de la réalité.
Les actions-clé à retenir
Voici quelques axes phares pour les projets innovants qui intègrent la notion de complexité :
- Accompagnement au changement : aujourd'hui tout change, l'essentiel est de l'accepter et de l'apprécier. S'adapter, ce n'est pas nier son individualité, c'est comprendre comment l'environnement fonctionne afin de trouver des partenaires pour coopérer et évoluer.
- Incubation de micro-entreprises : petit oiseau deviendra grand dit le dicton, c'est le principe de couver et protéger les œufs. Avec la notion d'autonomisation. Tel un jeune qui devient adulte, une entreprise se meut par soi-même lorsqu'elle est capable de relever les défis en faisant appel aux bonnes ressources (personnes, idées, réserves financières...)
- Ecologie industrielle : pratique récente du management environnemental visant à limiter les impacts de l'industrie sur l'environnement. Basée sur l'analyse des flux de matière et d'énergie, l'écologie industrielle cherche à avoir une approche globale du système industriel (bilan à 360°) en le représentant comme un écosystème, de manière à le rendre compatible avec les écosystèmes naturels.
- Pérennisation grâce à un réseau large et diversifié : au-delà de quelques années, une idée transformée en activité trouve son rythme de croisière et devient suffisamment forte pour qu'elle donne tous les signaux de longévité, c'est-à-dire pour qu'elle devienne pérenne. Cela n'est possible que si l'entreprise a su développer un large réseau d'acteurs multiples et variés.
De l'approche systémique à la vision écosystémique
La gestion de la complexité s'appuie toujours sur une démarche systémique qui prend en compte les impacts directs des actions. On peut ainsi gérer les problèmes de gaspillage d'une entreprise en valorisant ses déchets. Mais l'approche écosystémique se veut plus complète.
> Dans l'approche systémique : une entreprise d'incinération ayant de fort rejets de vapeur d'eau peut entreprendre le recyclage de la combustion en énergie de chauffage.
> Dans l'approche écosystémique : l'entreprise d'incinération met en place une démarche de réduction des déchets à la source, en plus du recyclage de la combustion en énergie de chauffage.
L'écosystémie intègre les impacts directs et indirects, mais également tout le jeu des interactions potentielles. « Plutôt que d'investir dans une usine surdimensionnée, j'en fais une plus petite et je réserve les économies pour l'éducation citoyenne à l'éco-responsabilité ». Plus on élargit son regard à l'ensemble des facteurs, plus on prend en compte l'impact indirect de ses actes. On devient davantage conscient du bien ou du mal que l'on peut faire. La vision écosystémique permet de mieux préserver notre patrimoine commun et donc la vie humaine.
L'ouverture au changement
Qu'il est loin le temps où l'on vivait en autarcie avec son village, où l'on vivait au rythme des saisons et des événements locaux. On savait où travailler et qui on allait rencontrer sur la place du marché. On connaissait la provenance de nos légumes ou de notre mobilier. Dans un monde globalisé et en perpétuel changement, nous voyons une quantité de biens de consommation, matériels ou immatériels, se déplacer sur toute la planète. Ce phénomène, qui n'est pas sans conséquence sur l'environnement, nous pousse à considérer la question de la complexité :
Ces marchandises ont-elles reçu des traitements chimiques susceptibles de porter atteinte à ma santé ou à celles des personnes qui les ont fait parvenir jusqu'à moi ? Ont-elles été acheminées par des moyens coûteux pour l'environnement (le fameux coût carbone…) ? Les oranges que je presse pour mon petit déjeuner ont-elles été produites par un paysan correctement rémunéré?
Si je me pose toutes ces questions, c'est que je suis déjà en résonance avec la notion de complexité. Mon ouverture témoigne d'une certaine aptitude à m'adapter : je tiens compte du contexte et je porte un regard critique qui augmente la conscience de l'impact de mes actes. Mais pour faire évoluer mes pratiques, il y a encore un pas. Qui n'a pas un jour expérimenté la difficulté de changer pour s'adapter ?
« J'ai toujours fait comme ça, pourquoi devrais-je faire différemment? »
« Cela marche bien ainsi, pourquoi me demandez-vous de faire évoluer mes habitudes de travail? »
« Je suis bien dans cette maison, je n'ai pas envie de partir à cause de ce voisin! »
« Vous m'informez de cela, mais je ne vous ai rien demandé, moi ! »
Ne jamais rien changer à ses repères, à ses habitudes, c'est un penchant naturel chez l'humain, mais les situations que nous créons ne sont pas toujours tenables. Il en va de même avec la réalité planétaire actuelle, qui ne paraît pas vraiment durable : pouvons-nous imaginer bénéficier de biens de consommation à l'infini, sachant que la terre dont ces biens de consommation sont issus est un espace fini ? En toute logique, c'est impossible. Et pourtant, combien d'experts nous affirment tous les jours le contraire dans les médias ? Ces experts ont-ils vraiment bien appréhendé la complexité des écosystèmes socio-économiques actuels ?
Pour adopter un mode de vie durable, nous devons d'abord faire face à une nouvelle donne, à une situation dite « complexe » qui paraît insoluble. Nous ne savons pas bien comment organiser nos propres actions et maîtriser les effets directs ou indirects de nos actes.
Alors que le mythe de la croissance infinie commence à perdre du terrain, les citoyens-consommateurs qui s'ouvrent à la complexité se retrouvent d'abord un peu désorientés, anxieux et aux aguets. En cultivant l'ouverture au changement, ils deviennent plus adaptables, plus responsables de leurs actions et donc certainement plus heureux (voir l'article « Villes et villages en transition », acte 2).
Vivre ensemble, c'est complexe...
La gestion de la complexité est essentielle notamment pour développer un projet tel que la création d'une ville ex-nihilo réunissant des pratiques durables et innovantes. C'est un savoir-faire qui demande des compétences tant techniques que sociales. Le projet Ecopol existe parce qu'il s'appuie essentiellement sur la culture de la complexité. Et parce que cette culture est mise au service de pratiques durables.
Notes et références
- ↑ Le groupe I traite uniquement des éléments scientifiques de l'évolution du climat. Le groupe II est en charge d'en examiner les conséquences et d'analyser la vulnérabilité au changement climatique et les mesures d'adaptation. Le groupe III s'intéresse aux mesures d'atténuation.
- ↑ Source : Institut national des sciences de l'univers.