Fallacie, FUD et autres trolls Internet : Différence entre versions

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''fallacie, argumentation boiteuse, logique sournoise, Sophisme, malhonnêteté, simplisme, FUD, marketing, Microsoft, IBM, Apple, trolls, flames, discussion, sujets sensibles''
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=== La fallacie  ===
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==== Une argumentation boiteuse  ====
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« Si tu ne fais pas d’études, tu seras pauvre toute ta vie ! »
  
== La fallacie ==
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Vrai ? Faux ? En tout cas l'argument est assurément fallacieux. Pourquoi ? Parce qu'il utilise la peur et la menace. L'affirmation ci-dessus soutient en effet qu’il existe un lien de cause à effet non discutable entre le refus ou l’impossibilité de faire des études et la pauvreté. '''La logique de l'argument est dite fallacieuse car pour appuyer son propos, il utilise la menace.''' Or il s’agit d’un argument non-vérifiable. Il suffit pour s’en convaincre de recenser les autodidactes créateurs d’entreprises innovantes et les salaires atteints aujourd’hui, au plus haut niveau de l’échelle professionnelle, par d’anciens apprentis. Il existe d’autres argumentations fallacieuses, plus sournoises et difficiles à cerner. C’est notamment le cas lorsqu’entre en jeu le FUD (Fear, Uncertainty and Doubt, en français Peur, Incertitude et Doute).
  
=== Une argumentation boiteuse ===
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==== Les nouveaux disciples de Socrate  ====
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Retour en arrière : en l’an 410 avant notre ère, en Grèce antique, une discussion animée oppose les sophistes à Socrate, sous l’œil captivé de Platon qui rumine peut-être déjà ses ''Dialogues''. Sur l’agora, noire de citoyens attentifs, le sage entre les sages s’échine à démontrer, une fois de plus, la malhonnêteté de ceux qui se font appeler sophistes (spécialistes du savoir). Socrate décortique l’efficacité langagière qui permet à ces faux philosophes de rendre le vice logique et la perversion bonne. Il montre comment la vraisemblance prend dans leur bouche les apparences de la vérité, pour tromper avec panache et sans vergogne leur auditoire. Deux millénaires et demi plus tard, la lucidité socratique est à la portée de tous. L’élite intellectuelle n’est plus la seule à démasquer les logiques fallacieuses : '''chacun peut se donner les moyens d’y parvenir''', comme si l’agora originelle s’était transformée en un espace de socialisation virtuel. Ainsi chaque mot et chaque phrase publiés peuvent-ils désormais être relus, analysés et, le cas échéant, démontés et dénoncés s’il s’agit d’arguments fallacieux (qu’ils soient involontaires ou délibérés). Dans un monde de plus en plus complexe, nous ne pouvons pas être toujours à même de saisir l’intégralité des enjeux de telle ou telle problématique. C'est pourquoi des outils ont été développés pour faciliter cette compréhension. Mais où est la limite entre simplification et simplisme ? Refuser la complexité, craindre l'incertitude, juger à l'emporte-pièce : autant de travers qui caractérisent la société de l'information. Parfois – mais rarement – la fin (favorable au bien commun) justifie les moyens (les fallacies) : c’est par exemple le cas des campagnes de santé publique qui tentent de sensibiliser et de responsabiliser leur public en mettant en scène des scénarios catastrophes.
  
Si tu ne fais pas d’études, alors tu seras pauvre toute ta vie!
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==== Les arguments fallacieux principaux  ====
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* L’argument du nombre : « Mes amis pensent comme moi, donc j'ai raison. » ;
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* L’appel à la terreur : « Si vous maintenez votre point de vue, il y aura des conséquences... » ;
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* La flatterie : « Un homme tel que vous ne peut pas défendre une telle position ! » ;
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* L’appel au ridicule (ridiculisation des arguments de l'opposant pour les rendre plus facilement réfutables) : « Si la théorie de l'évolution était vraie, cela voudrait dire que mon grand-père était un gorille. » ;
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* L’argument par l’ignorance : « Je ne peux pas expliquer ce que ce témoin a vu dans le ciel, donc il s’agit certainement d’un vaisseau spatial extraterrestre visitant notre planète. » ;
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* La raison par forfait : « Avez-vous lu les trente huit mille références que je viens de vous citer ? Non ? Eh bien je considère que vous n'avez rien à apporter à ce débat. » ;
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* La pétition de principe : l’usage en tant que prémisse de la conclusion à laquelle on voudrait arriver. « Dieu existe car ''la Bible ''le dit. ''La Bible ''dit vrai car c'est Dieu qui l'a inspirée. » Autrement dit, supposer vraie la chose même qu'il s'agit de démontrer.
  
Vrai ? Faux ? En tout cas, l'argument est assurément fallacieux. Il utilise la peur et la menace. Cette affirmation sous-entend qu’il y a un lien de cause à effet très important entre faire des études et le niveau de richesse potentiel futur. Le fait que "être pauvre" soit une conséquence effrayante ou du moins désagréable, confirme dans la logique fallacieuse, la réalité de "ne pas faire d'étude".
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=== Le FUD  ===
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==== La peur est mauvaise conseillère  ====
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L’expression ''FUD'' a été créée pour désigner les commerçants qui utilisent et amplifient les émotions humaines liées à la peur, afin de détourner les consommateurs des marques concurrentes. Cette manière de procéder a pris toute son ampleur au tournant du deuxième millénaire, lorsque les techniques de manipulation du consommateur et autres approches marketing ont sensiblement changé de visage. L’émulation et la compétition entre deux ou plusieurs grandes puissances commerciales, qui contribuaient notamment à l’évolution technologique, n’est plus de mise. Une grande entreprise dépensera aujourd’hui davantage de motivation et d’énergie à dévaloriser le produit adverse plutôt qu’à améliorer ses propres prestations. Nuire aux autres pour étendre son marché est devenu la solution de facilité, souvent couplée à une stigmatisation, ou au moins à une désapprobation, des utilisateurs sceptiques pas encore décidés à changer de produit.  
  
Or si cet exemple est facile à démonter en s’appuyant sur les résultats d’autodidactes ou sur les salaires actuels d’anciens apprentis, certaines autres argumentations fallacieuses sont bien plus sournoises et difficile à cerner comme c’est le cas lors de l'utilisation du FUD (Fear, Uncertainty and Doubt).
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==== Des campagnes déloyales  ====
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IBM fut la première entreprise du numérique à utiliser massivement le FUD : pendant près de trois décennies, des années 1960 à 1980, la multinationale International Business Machine a été le leader incontesté du secteur informatique. Elle fut aussi la première à se voir dénoncer par les associations de consommateurs pour ses arguments de vente fallacieux basés sur la peur, l'incertitude et le doute.
  
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Un slogan d'IBM ? « Nobody ever got fired for buying IBM » (Personne n’a jamais été viré pour avoir acheté un produit IBM). Pour éviter de partager le marché avec Atari, SUN et d'autres constructeurs d'ordinateurs, IBM distillait ainsi parmi les responsables des achats informatiques des entreprises la peur de se faire licencier s'ils commettaient l'erreur de choisir des alternatives à ses produits – qui dominaient le marché. Sentant le vent tourner, vers la fin des années 1980 l’un des dirigeants de la firme, plus visionnaire que les autres, choisit d’adopter un modèle basé sur le partage de l'information, qu’il réussit à l’imposer. Résultat : une transition rapide et couronnée de succès vers un partage du savoir-faire, vers la vente non plus de machine à faible valeur ajoutée mais de services à haute valeur ajoutée (à l’image des services de gestion de l'information numérique en entreprise, appuyés par tout type de machine). Comme quoi il est possible de rester leader et de durer sans se faire pour autant vecteur de FUD.
  
=== Les nouveaux disciples de Socrate ===
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Les géants du secteur ne peuvent pas tous en dire autant : certains, encore immatures dans leur quête de domination, cèdent volontiers à la tentation du FUD, préjudiciable au commerce équitable. C’est le cas de Microsoft quand il s’effraie de l’irruption des logiciels libres ou d’Apple lorsqu’il se précipite au chevet de l'industrie du divertissement. Le FUD du troisième millénaire est plus agressif, mais son principe reste le même. La preuve en images avec la dernière campagne de MS‑Office.
  
Flashback. 410 av.J-Ch, en Grèce antique, une discussion animée oppose les Sophistes à Socrate, sous l’œil captivé de Platon qui rêve peut-être déjà à ses Dialogues. Le célèbre philosophe démontre une fois encore sur l’agora noire de citoyens, la profonde malhonnêteté de ceux qui se font appeler les Sophistes (spécialistes du savoir ). Il explique avec quelle efficacité langagière ces faux philosophes rendent des vices logiques et des perversions bonnes ; comment la vraisemblance prend dans leur discours les traits de la vérité pour tromper avec panache et sans vergogne leur auditoire.
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A Few Perspectives on OpenOffice.org<ref> http://www.youtube.com/watch?v=kzdykNa2IBU </ref>[http://www.netizen3.org/index.php/Fallacie,_FUD_et_autres_trolls_Internet#cite_note-0 1]
2500ans plus tard, les discours de Socrate ont atteint leurs objectifs et plus encore. L’élite intellectuelle n’est plus la seule à démasquer les logiques fallacieuses, le monde entier peut se donner les moyens d’y parvenir ; l’agora d’antan s’est  transformée en une énorme aire numérique où chaque mot et chaque phrase peut être relue, analysée et démasquée par les citoyens du net, protégeant le bien commun au plus haut niveau. Aujourd’hui des « disciples de Socrate » s’appliquent au quotidien à partager leur sens critique en identifiant les abus, manipulations volontaires ou involontaires en les dénonçant et en les traquant.
 
  
Pré-mâcher une réflexion, au besoin simplifier le propos afin de rendre le contenu digeste sans en relever toutes les complexités est une forme d’argumentation fallacieuse bien souvent utilisée dans le but de réduire l’esprit critique de la personne/communauté à qui elle s’adresse. Dans de rare cas, la fin (favorable au bien commun) justifie les moyens (les fallacies) comme c’est le cas pour les campagnes de santé publique qui tentent de sensibiliser et de responsabiliser en exemplifiant par des scénarios catastrophe.
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Dans le courant 2011, Apple a lancé une campagne publicitaire encourageant à faire l’acquisition du dernier iPhone, opération banale qui s’inspirait pourtant largement des méthodes «&nbsp;fudiennes&nbsp;». Certes la marque n’attaquait pas directement un autre produit mais stigmatisait de manière très subtile les personnes n’ayant pas (encore) acheté de smartphone. Dans le spot vidéo, une voix off masculine, sur un fond musical plutôt entraînant, énumérait ainsi tout ce qu’il n’était pas possible de réaliser ou d’obtenir si l’on ne possédait pas d’iPhone. Autrement dit, sans iPhone il est impossible de faire partie de la communauté numérique, la plus ''in'' du moment, et l’on est d’ailleurs pratiquement empêché de tout. Sournois, le message cible directement l’imaginaire du consommateur potentiel, en jouant sur sa peur de l’exclusion.
  
=== Les arguments fallacieux principaux ===
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A voir <ref> http://www.youtube.com/watch?v=ikLduGNqtSI </ref>
  
Appel à la terreur : « Si vous maintenez votre point de vue, il y aura des conséquences... »
 
Appel à la flatterie : « Un homme comme vous ne peut pas défendre un tel genre de position ! »
 
Raison de la majorité : « Dieu doit exister puisque la majorité des humains y croient depuis des millénaires. »
 
Appel au ridicule (ridiculisation des arguments de l'opposant pour les rendre plus facilement réfutables) : « Si la théorie de l'évolution était vraie, cela voudrait dire que mon grand-père est un gorille »
 
Argument par la foi : « C'est forcément vrai, puisque c'est écrit dans tel ou tel livre sacré. »
 
Argument par l’ignorance : « Je ne peux pas expliquer ce que ce témoin a vu dans le ciel, donc cela doit être un vaisseau spatial extraterrestre visitant notre planète. »
 
Raison par forfait : « Avez-vous lu les 38 000 références que je viens de vous citer ? Non ? Eh bien je considère alors que vous n'avez rien à apporter à ce débat. »
 
Pétition de principe : répéter comme prémisse la conclusion qu'on tente de défendre « Dieu exite car la bible le dit. La bible dit vrai car c'est Dieu qui l'a inspiré ». Autrement dit, supposer vraie la chose même qu'il s'agit de démontrer.
 
  
== Le FUD ==
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=== Troll - Flames  ===
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==== Il n'y a jamais de Flames sans Trolls  ====
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Autant la technique de FUD est raffinée, réfléchie et ciblée, autant les trolls sont moins subtils et plus instinctifs.
  
=== La peur est mauvaise conseillère ===
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Les forums de discussion et les blogs donnent lieu, en général, à de nombreux débats entre les internautes. Les commentaires postés se doivent d'y être honnêtes et loyaux, afin de limiter les risques de dérapage. Certains utilisateurs adoptent cependant des attitudes fallacieuses pour attirer l'attention sur eux dans ce genre d’environnement où tout le monde a le droit à la parole&nbsp;: leur objectif est surtout de se faire remarquer. On les appelle trolls, en référence aux êtres semeurs de zizanie du folklore nordique<ref> http://jargonf.org/wiki/troll </ref>. Ils prennent ainsi un malin plaisir à se moquer de sujets sensibles, à établir des liens de cause à effet saugrenus et à émettre des remarques indécentes. Ils sévissent par courriel, sur messagerie instantanée, dans des forums et wikis, soulevant ainsi peurs et incertitudes sur des sujets sensibles et très généraux. '''Ils excellent à irriter leurs interlocuteurs''', à les entraîner inconsciemment à prendre parti et n’hésitent pas à invectiver ouvertement d’autres participants quitte à les discréditer. Ce type de discussion dérape bien souvent en un combat verbal peu éloquent. Les sujets abordés étant généralement inspirés par l’actualité, brûlante, du moment, quand le débat s’enflamme on parle de ''flame war'' (guerre du feu) ou simplement de ''
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s'' (flammes).
  
Le FUD, Fear, Uncertainty and Doubt, (Peur, Incertitude et Doute en français) est une expression créée pour désigner les commerçants qui utilisent et amplifient les émotions humaines liées à la peur, afin de détourner les acheteurs des marques concurrentes. Cette manière de procéder a pris toute son ampleur en ce XXIe siècle, période durant laquelle les techniques de marketing et approches commerciales ont sensiblement changé. L’émulation et la compétition entre deux ou plusieurs grandes communautés ne  jouent plus un rôle prépondérant ; elles ne sont plus des alliées de poids dans l’évolution et la découverte de nouvelles technologies. Désormais les grandes entreprises, souvent leader dans leur domaine, mettent davantage de motivation et d’énergie à  dévaloriser le produit adverse qui nuit ou ralentit la diffusion de leur marché, plutôt que d’améliorer leur création. Cette solution de facilité est souvent couplée à une stigmatisation ou désapprobation des utilisateurs sceptiques et non décidé à changer de produit.
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==== Comment désamorcer un troll  ====
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Si l'on est aguerri aux échanges par voie électronique, on évitera de s'engager dans de telles querelles qui n'aboutissent qu'à blesser les uns et les autres, dans un climat d’agressivité inutile. Avant de réagir vertement à un écrit qui nous heurte, mieux vaut remettre au lendemain l'envoi de la réponse déjà composée et laisser retomber la pression ambiante. Il sera bien temps ensuite de relire son message la tête froide, pour décider s'il mérite vraiment d'être expédié en l'état. '''Le terme de troll sert aussi à désigner les sujets devenus des «&nbsp;classiques&nbsp;» du débat et dont on sait qu'il ne faut pas y revenir sous peine de déclencher une flame.'''
  
=== Des campagnes déloyales ===
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Des exemples concrets en images: <ref> http://www.koreus.com/video/internet-bridge-troll.html </ref>
  
La première entreprise à utiliser massivement le FUD est IBM. Retour à la fin des années 1970, où une ambiance de course au marché bat son plein entre IBM/Microsoft et Apple. C’est dans ce contexte exalté que IBM attaque son ennemi par des sous-entendus, dont voici le plus connu : "Nobody ever got fired for buying IBM" (Personne n’a jamais été viré pour avoir acheté IBM). La peur de se faire virer, si l'on se procure le produit concurrent,  est ainsi tacitement propagée dans l'inconscient humain.
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[[Fichier:Video.png‎]]
  
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== Notes et références ==
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<references/>
  
Quarante ans plus tard  la campagne de Microsoft Office pour la promotion de sa version 2010 est plus agressive mais le principe reste le même. La compagnie attaque de front Open Office en décrivant tous les inconvénients à acquérir son produit. De plus elle stigmatise intentionnellement les communautés ou groupes l’utilisant. Concrètement la campagne publicitaire pose la suite Microsoft Office de manière implicite comme l’alternative aux désagréments qu’apporteraient Open Office. L’argumentation utilisée s’articule de la sorte : si vous décidez de choisir Open Office, voilà ce qui vous arrivera. N’hésitez pas et choisissez Microsoft Office 2010 ! A aucune seconde de cette publicité ne sont énumérées les diverses améliorations ou solutions trouvées par la société, afin de répondre aux remarques faites sur les versions de traitements de textes précédents.
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== Annexes ==
A Few Perspectives on OpenOffice.org: http://www.youtube.com/watch?v=kzdykNa2IBU
 
  
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=== Liens externes ===
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*http://members.tripod.com/~e_l_green/fud101-4/node3.html
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*http://fr.wikipedia.org/wiki/International_Business_Machines
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*http://www.bugbrother.com/archives/fud.htm
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*http://fr.wikipedia.org/wiki/Apple
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*http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme#Liste_d.E2.80.99arguments_fallacieux
  
IBM/Microsoft n’est de loin pas la seule entreprise à jouer sur les appréhensions et incompréhensions des acheteurs. Dans le courant 2011, Apple lance une campagne publicitaire qui encourage à acquérir le dernier IPhone. Une opération banale qui s’inspire pourtant largement des méthodes « FUDiennes ». La société n’attaque pas directement un autre produit, jugé similaire, mais stigmatise de manière très subtile les personnes n’ayant pas (encore) acheté leur smartphone. Concrètement la publicité se déroule sur une musique plutôt entrainante où une voix-off masculine énumère tout ce que vous ne pouvez pas faire, si vous n’avez pas d’IPhone. En clair sans IPhone, vous ne faites pas partie de LA communauté numérique très in du moment et vous ne pouvez rien faire. Le message est donc bien plus sournois et biaisé, car il attaque directement l’imaginaire de la personne en jouant sur la peur d’être exclu.
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=== Vidéos ===
 
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*http://www.youtube.com/watch?v=ikLduGNqtSI
http://www.youtube.com/watch?v=ikLduGNqtSI
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*http://www.youtube.com/watch?v=kzdykNa2IBU
 
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*http://www.koreus.com/video/internet-bridge-troll.html
 
 
=== Comment démasquer le FUD ===
 
 
 
 
 
== Troll - Flames ==
 
 
 
=== Il n'y a jamais de ''Flames'' sans ''Trolls'' ===
 
 
 
Autant la technique de FUD est raffinée, réfléchie et ciblée, autant les trolls sont moins subtils et plus instinctifs. Explications.
 
 
 
Sur les forums de discussions ou à la suite d'un article publié sur un blog, il est fréquent qu'une discussion s'ouvre entre les utilisateurs. Les commentaires se doivent d'être honnêtes et loyales afin d'éviter tout dérapage. Certains emploient cependant des logiques fallacieuses pour attirer l'attention sur eux dans un environnement où tout le monde a le droit à la parole. Ils cherchent à être les champions de cette société de spectacle, à se faire remarquer par tous les moyens, y compris la malhonnêteté. On les appelle des Trolls. Ils prennent un malin plaisir à se moquer de sujets sensibles, établir des causes à effets grotesques et faire des remarques indécentes que ce soit par mail, messagerie, forum ou wiki, soulevant ainsi peurs et incertitudes sur des sujets sensibles et très partagés. Leur but étant bien sûr d’irriter leurs interlocuteurs et de les entraîner inconsciemment à prendre parti, à attaquer ouvertement d’autres participants ou à les discréditer. Ce genre de discussions dérapent bien souvent en combat verbal peu éloquent. Les sujets abordés, souvent chauds-bouillants s’enflamment et on parle de "flame wars" (guerre du feu), ou "flames" ("flammes" en anglais).
 
 
 
=== Comment désamorcer un troll ===
 
 
 
Si l'on est aguerri aux échanges par voie électronique, on évite de s'engager dans de telles querelles qui n'aboutissent qu'à des blessures et de l'agressivité. Avant de réagir vertement à un écrit qui nous heurte, il vaut mieux remettre au lendemain l'envoi du message qu'on a composé, question de "laisser retomber le soufflé" et de relire le message la tête froide avant de décider s'il vaut la peine d'être envoyé en l'état voire s'il vaut la peine d'être expédie tout court. Le terme de "troll" est aussi utilisé pour qualifier des sujets, qui deviennent fréquemment des "classiques", sur lesquels ont sait qu'il ne faut pas revenir sous peine de déclencher une "flame".
 
 
 
 
 
Des exemples concrets en images: http://www.koreus.com/video/internet-bridge-troll.html
 
 
 
 
 
 
 
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=== Sources et notes ===
 
 
 
http://members.tripod.com/~e_l_green/fud101-4/node3.html
 
 
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/International_Business_Machines
 
 
 
http://www.bugbrother.com/archives/fud.htm
 
 
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apple
 
 
 
http://www.youtube.com/watch?v=ikLduGNqtSI
 
 
 
http://www.youtube.com/watch?v=kzdykNa2IBU
 
 
 
http://www.koreus.com/video/internet-bridge-troll.html
 
 
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme#Liste_d.E2.80.99arguments_fallacieux
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Version actuelle datée du 16 août 2012 à 18:59

fallacie, argumentation boiteuse, logique sournoise, Sophisme, malhonnêteté, simplisme, FUD, marketing, Microsoft, IBM, Apple, trolls, flames, discussion, sujets sensibles


La fallacie

Une argumentation boiteuse

« Si tu ne fais pas d’études, tu seras pauvre toute ta vie ! »

Vrai ? Faux ? En tout cas l'argument est assurément fallacieux. Pourquoi ? Parce qu'il utilise la peur et la menace. L'affirmation ci-dessus soutient en effet qu’il existe un lien de cause à effet non discutable entre le refus ou l’impossibilité de faire des études et la pauvreté. La logique de l'argument est dite fallacieuse car pour appuyer son propos, il utilise la menace. Or il s’agit d’un argument non-vérifiable. Il suffit pour s’en convaincre de recenser les autodidactes créateurs d’entreprises innovantes et les salaires atteints aujourd’hui, au plus haut niveau de l’échelle professionnelle, par d’anciens apprentis. Il existe d’autres argumentations fallacieuses, plus sournoises et difficiles à cerner. C’est notamment le cas lorsqu’entre en jeu le FUD (Fear, Uncertainty and Doubt, en français Peur, Incertitude et Doute).

Les nouveaux disciples de Socrate

Retour en arrière : en l’an 410 avant notre ère, en Grèce antique, une discussion animée oppose les sophistes à Socrate, sous l’œil captivé de Platon qui rumine peut-être déjà ses Dialogues. Sur l’agora, noire de citoyens attentifs, le sage entre les sages s’échine à démontrer, une fois de plus, la malhonnêteté de ceux qui se font appeler sophistes (spécialistes du savoir). Socrate décortique l’efficacité langagière qui permet à ces faux philosophes de rendre le vice logique et la perversion bonne. Il montre comment la vraisemblance prend dans leur bouche les apparences de la vérité, pour tromper avec panache et sans vergogne leur auditoire. Deux millénaires et demi plus tard, la lucidité socratique est à la portée de tous. L’élite intellectuelle n’est plus la seule à démasquer les logiques fallacieuses : chacun peut se donner les moyens d’y parvenir, comme si l’agora originelle s’était transformée en un espace de socialisation virtuel. Ainsi chaque mot et chaque phrase publiés peuvent-ils désormais être relus, analysés et, le cas échéant, démontés et dénoncés s’il s’agit d’arguments fallacieux (qu’ils soient involontaires ou délibérés). Dans un monde de plus en plus complexe, nous ne pouvons pas être toujours à même de saisir l’intégralité des enjeux de telle ou telle problématique. C'est pourquoi des outils ont été développés pour faciliter cette compréhension. Mais où est la limite entre simplification et simplisme ? Refuser la complexité, craindre l'incertitude, juger à l'emporte-pièce : autant de travers qui caractérisent la société de l'information. Parfois – mais rarement – la fin (favorable au bien commun) justifie les moyens (les fallacies) : c’est par exemple le cas des campagnes de santé publique qui tentent de sensibiliser et de responsabiliser leur public en mettant en scène des scénarios catastrophes.

Les arguments fallacieux principaux

  • L’argument du nombre : « Mes amis pensent comme moi, donc j'ai raison. » ;
  • L’appel à la terreur : « Si vous maintenez votre point de vue, il y aura des conséquences... » ;
  • La flatterie : « Un homme tel que vous ne peut pas défendre une telle position ! » ;
  • L’appel au ridicule (ridiculisation des arguments de l'opposant pour les rendre plus facilement réfutables) : « Si la théorie de l'évolution était vraie, cela voudrait dire que mon grand-père était un gorille. » ;
  • L’argument par l’ignorance : « Je ne peux pas expliquer ce que ce témoin a vu dans le ciel, donc il s’agit certainement d’un vaisseau spatial extraterrestre visitant notre planète. » ;
  • La raison par forfait : « Avez-vous lu les trente huit mille références que je viens de vous citer ? Non ? Eh bien je considère que vous n'avez rien à apporter à ce débat. » ;
  • La pétition de principe : l’usage en tant que prémisse de la conclusion à laquelle on voudrait arriver. « Dieu existe car la Bible le dit. La Bible dit vrai car c'est Dieu qui l'a inspirée. » Autrement dit, supposer vraie la chose même qu'il s'agit de démontrer.

Le FUD

La peur est mauvaise conseillère

L’expression FUD a été créée pour désigner les commerçants qui utilisent et amplifient les émotions humaines liées à la peur, afin de détourner les consommateurs des marques concurrentes. Cette manière de procéder a pris toute son ampleur au tournant du deuxième millénaire, lorsque les techniques de manipulation du consommateur et autres approches marketing ont sensiblement changé de visage. L’émulation et la compétition entre deux ou plusieurs grandes puissances commerciales, qui contribuaient notamment à l’évolution technologique, n’est plus de mise. Une grande entreprise dépensera aujourd’hui davantage de motivation et d’énergie à dévaloriser le produit adverse plutôt qu’à améliorer ses propres prestations. Nuire aux autres pour étendre son marché est devenu la solution de facilité, souvent couplée à une stigmatisation, ou au moins à une désapprobation, des utilisateurs sceptiques pas encore décidés à changer de produit.

Des campagnes déloyales

IBM fut la première entreprise du numérique à utiliser massivement le FUD : pendant près de trois décennies, des années 1960 à 1980, la multinationale International Business Machine a été le leader incontesté du secteur informatique. Elle fut aussi la première à se voir dénoncer par les associations de consommateurs pour ses arguments de vente fallacieux basés sur la peur, l'incertitude et le doute.

Un slogan d'IBM ? « Nobody ever got fired for buying IBM » (Personne n’a jamais été viré pour avoir acheté un produit IBM). Pour éviter de partager le marché avec Atari, SUN et d'autres constructeurs d'ordinateurs, IBM distillait ainsi parmi les responsables des achats informatiques des entreprises la peur de se faire licencier s'ils commettaient l'erreur de choisir des alternatives à ses produits – qui dominaient le marché. Sentant le vent tourner, vers la fin des années 1980 l’un des dirigeants de la firme, plus visionnaire que les autres, choisit d’adopter un modèle basé sur le partage de l'information, qu’il réussit à l’imposer. Résultat : une transition rapide et couronnée de succès vers un partage du savoir-faire, vers la vente non plus de machine à faible valeur ajoutée mais de services à haute valeur ajoutée (à l’image des services de gestion de l'information numérique en entreprise, appuyés par tout type de machine). Comme quoi il est possible de rester leader et de durer sans se faire pour autant vecteur de FUD.

Les géants du secteur ne peuvent pas tous en dire autant : certains, encore immatures dans leur quête de domination, cèdent volontiers à la tentation du FUD, préjudiciable au commerce équitable. C’est le cas de Microsoft quand il s’effraie de l’irruption des logiciels libres ou d’Apple lorsqu’il se précipite au chevet de l'industrie du divertissement. Le FUD du troisième millénaire est plus agressif, mais son principe reste le même. La preuve en images avec la dernière campagne de MS‑Office.

A Few Perspectives on OpenOffice.org[1]1

Dans le courant 2011, Apple a lancé une campagne publicitaire encourageant à faire l’acquisition du dernier iPhone, opération banale qui s’inspirait pourtant largement des méthodes « fudiennes ». Certes la marque n’attaquait pas directement un autre produit mais stigmatisait de manière très subtile les personnes n’ayant pas (encore) acheté de smartphone. Dans le spot vidéo, une voix off masculine, sur un fond musical plutôt entraînant, énumérait ainsi tout ce qu’il n’était pas possible de réaliser ou d’obtenir si l’on ne possédait pas d’iPhone. Autrement dit, sans iPhone il est impossible de faire partie de la communauté numérique, la plus in du moment, et l’on est d’ailleurs pratiquement empêché de tout. Sournois, le message cible directement l’imaginaire du consommateur potentiel, en jouant sur sa peur de l’exclusion.

A voir [2]


Troll - Flames

Il n'y a jamais de Flames sans Trolls

Autant la technique de FUD est raffinée, réfléchie et ciblée, autant les trolls sont moins subtils et plus instinctifs.

Les forums de discussion et les blogs donnent lieu, en général, à de nombreux débats entre les internautes. Les commentaires postés se doivent d'y être honnêtes et loyaux, afin de limiter les risques de dérapage. Certains utilisateurs adoptent cependant des attitudes fallacieuses pour attirer l'attention sur eux dans ce genre d’environnement où tout le monde a le droit à la parole : leur objectif est surtout de se faire remarquer. On les appelle trolls, en référence aux êtres semeurs de zizanie du folklore nordique[3]. Ils prennent ainsi un malin plaisir à se moquer de sujets sensibles, à établir des liens de cause à effet saugrenus et à émettre des remarques indécentes. Ils sévissent par courriel, sur messagerie instantanée, dans des forums et wikis, soulevant ainsi peurs et incertitudes sur des sujets sensibles et très généraux. Ils excellent à irriter leurs interlocuteurs, à les entraîner inconsciemment à prendre parti et n’hésitent pas à invectiver ouvertement d’autres participants quitte à les discréditer. Ce type de discussion dérape bien souvent en un combat verbal peu éloquent. Les sujets abordés étant généralement inspirés par l’actualité, brûlante, du moment, quand le débat s’enflamme on parle de flame war (guerre du feu) ou simplement de s (flammes).

Comment désamorcer un troll

Si l'on est aguerri aux échanges par voie électronique, on évitera de s'engager dans de telles querelles qui n'aboutissent qu'à blesser les uns et les autres, dans un climat d’agressivité inutile. Avant de réagir vertement à un écrit qui nous heurte, mieux vaut remettre au lendemain l'envoi de la réponse déjà composée et laisser retomber la pression ambiante. Il sera bien temps ensuite de relire son message la tête froide, pour décider s'il mérite vraiment d'être expédié en l'état. Le terme de troll sert aussi à désigner les sujets devenus des « classiques » du débat et dont on sait qu'il ne faut pas y revenir sous peine de déclencher une flame.

Des exemples concrets en images: [4]

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Notes et références

Annexes

Liens externes

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