La rupture technologique : Différence entre versions
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La planète terre, au cours de ses milliards d'années d'existence, a connu de grands bouleversements. La disparition des dinosaures reste un exemple marquant de ses ruptures dites biologiques. Conséquence d'un événement aussi soudain que décisif, cette disparition a été le prélude d'une nouvelle ère: une nouvelle donne du vivant. | La planète terre, au cours de ses milliards d'années d'existence, a connu de grands bouleversements. La disparition des dinosaures reste un exemple marquant de ses ruptures dites biologiques. Conséquence d'un événement aussi soudain que décisif, cette disparition a été le prélude d'une nouvelle ère: une nouvelle donne du vivant. | ||
Ces bouleversements d'ordre biologique ont un écho dans le domaine technologique. On parle alors de rupture technologique. Elles interviennent souvent suite à une innovation radicale. Dans ce cas-là, on assiste à une rééquilibrage des pôles de pouvoir, à un changement paradigmatique. | Ces bouleversements d'ordre biologique ont un écho dans le domaine technologique. On parle alors de rupture technologique. Elles interviennent souvent suite à une innovation radicale. Dans ce cas-là, on assiste à une rééquilibrage des pôles de pouvoir, à un changement paradigmatique. | ||
− | Une véritable rupture | + | Une véritable rupture s'impose d'elle-même. Ce fut le cas de la roue, de l’imprimerie, de la radio, de la télévision et, bien-sûr, d'Internet, qui a occasionné un véritable saut générationnel. |
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=== Analyse de cas concret : Facebook versus Google === | === Analyse de cas concret : Facebook versus Google === |
Version du 26 septembre 2011 à 07:00
Sommaire
Des ruptures qui s'imposent naturellement
La planète terre, au cours de ses milliards d'années d'existence, a connu de grands bouleversements. La disparition des dinosaures reste un exemple marquant de ses ruptures dites biologiques. Conséquence d'un événement aussi soudain que décisif, cette disparition a été le prélude d'une nouvelle ère: une nouvelle donne du vivant. Ces bouleversements d'ordre biologique ont un écho dans le domaine technologique. On parle alors de rupture technologique. Elles interviennent souvent suite à une innovation radicale. Dans ce cas-là, on assiste à une rééquilibrage des pôles de pouvoir, à un changement paradigmatique. Une véritable rupture s'impose d'elle-même. Ce fut le cas de la roue, de l’imprimerie, de la radio, de la télévision et, bien-sûr, d'Internet, qui a occasionné un véritable saut générationnel.
Analyse de cas concret : Facebook versus Google
Comment est-il possible qu'un mastodonte comme Google, leader incontesté de nombreux secteurs clés du numérique en 2010 (moteurs de recherche, publicité, géo-localisation avec googlemaps, agenda partagé, interfaces bureautiques, courriels, etc.) se fasse damer le pion par Facebook, un nouveau venu ? Ce dernier grignote peu à peu les parts de marché de Google. Car Facebook propose une technologie qui construit un environnement de services, en tissant des liens entre les gens. Rien de sert d’être trop grand si on ne peut pas envisager rupture technologique. Ici, c'est l'articulation sociale qui est au cœur de la rupture technologique. C'est le mode de fonctionnement social de la technologie et non plus la technologie.
Que nous réserve le numérique ?
Albert Jacquard aime à rappeler qu'il faut se résoudre à l'idée que nous sommes assignés à résidence sur la Terre. Pour le siècle à venir, l'idée de déménager l'humanité sur une autre planète n'est pas très réaliste. Nous avons donc tout intérêt à préserver l'environnement de la biosphère. Et aussi celui de la noosphère. Car les idées sont plus vivantes si l'environement est fécond, créatif, fertile, ouvert à la différence. En verrouillant l'accès à l'information, on crée un environnement défavorable à l'esprit critique. C'est le cas de Google, qui centralise tout les services. alors que Facebook a permis aux utilisateurs d'ajouter des services dans son réseau social. C'est là une petite rupture socio-technologique, suffisante pour remettre en question la position largement dominante de Google. Les grandes technologies de rupture matérielles permettent souvent de renforcer la culture de citoyenneté numérique, même si au début elles servent souvent des intérêts militaires ou de grands groupes d'investisseurs, au détriment de l'utilité sociale. Parmi les ruptures bien connues, il y a par exemple le passage de la TV au PC, du PC au smartphone, du logiciel aux plate-formes de réseaux sociaux.
Aura-t-on des technologies qui nous permettent, comme l'envisage Bernard Werber dans son livre l'ultime secret, de retranscrire nos pensées - la pensécriture- ou une Intelligence artificielle qui nous permette de nous décharger de la conduite d'une voiture, qui traduise simultanément une conversation ? Quoiqu'il en soit, il faut être attentif aux intérêts que serviront ceux qui sont les leaders de ces technologies de ruptures. Ces technologies peuvent jouer un rôle positif pour le développement humain. Elles peuvent servir le bien commun. cela dépend des produits que nous soutenons à chaque rupture technologique.
L'idéal serait de développer un indicateur du degré de libération des technologies qui permettrait de voir si elles sont au service de l’humanité ou pas.
Certains y travaillent déjà, informellement, en débattant des nouveautés technologiques sous l'angle citoyen dans des communautés telles que Linuxfr.org ou Slashdot.org
C'est l'usage qui génère la rupture
Le terme de « technologie de rupture » (Disruptive technology en anglais) fut introduit et argumenté par Clayton M. Christensen dans un livre publié en 1997 The Innovator's Dilemma. Dans la suite de cet ouvrage, The Innovator's Solution Christensen utilise le terme plus générique d’innovation de rupture parce qu’il reconnaît que peu de technologies sont intrinsèquement de rupture ou de continuité. C’est au contraire leur usage stratégique qui a un effet de rupture.