Le choc informatique et le choc du futur : Différence entre versions
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L'objectif de cet article est d’expliquer comment les besoins en communication ont progressivement été mieux comblés par l’électronique.
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Avant l’informatique, pour copier une information -une musique, un texte, une image- il fallait des technologies mécaniques très coûteuses et toute une équipe pour s’en occuper. L’imprimerie, la radio, la télévision, toutes ces technologies modernes utilisaient de l’électricité pour fonctionner, mais uniquement sous une forme mécanique. Donc, le partage d’informations était plus difficile au 20e siècle qu’au 21e siècle. C'est bien du partage dont il s'agit. Car accéder passivement à une information sans interagir était du domaine du possible surtout grâce à la Radio et à la TV. Mais pour pouvoir diffuser ses propres infos, c’était au mieux le journal local (d’étudiant, de quartier, de groupement social ou culturel), et plus souvent encore l'oralité. A l’époque, il était difficile de toucher des personnes ayant des centres d’intérêts communs sans dépendre d’un émetteur unique. | Avant l’informatique, pour copier une information -une musique, un texte, une image- il fallait des technologies mécaniques très coûteuses et toute une équipe pour s’en occuper. L’imprimerie, la radio, la télévision, toutes ces technologies modernes utilisaient de l’électricité pour fonctionner, mais uniquement sous une forme mécanique. Donc, le partage d’informations était plus difficile au 20e siècle qu’au 21e siècle. C'est bien du partage dont il s'agit. Car accéder passivement à une information sans interagir était du domaine du possible surtout grâce à la Radio et à la TV. Mais pour pouvoir diffuser ses propres infos, c’était au mieux le journal local (d’étudiant, de quartier, de groupement social ou culturel), et plus souvent encore l'oralité. A l’époque, il était difficile de toucher des personnes ayant des centres d’intérêts communs sans dépendre d’un émetteur unique. | ||
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- des parents d’élèves
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− | Croyez-vous qu'il était facile pour eux de trouver la bonne info | + | Croyez-vous qu'il était facile pour eux de trouver la bonne info rapidement ? Plus ils souhaitaient être dans le coup par rapport à leur centre d’intérêt (personnel, professionnel, social…), plus ils devaient investir d’argent pour accéder aux informations et les redistribuer. |
− | A l’époque, les rédactions des journaux, des radios et des TV jouaient un rôle social de type | + | A l’époque, les rédactions des journaux, des radios et des TV jouaient un rôle social de type religieux : si c’est la radio qui le dit, c’est que c’est vrai ! |
'''Lorsque l’information et les réseaux électriques s’accouplent, ils font des bits.''' | '''Lorsque l’information et les réseaux électriques s’accouplent, ils font des bits.''' | ||
− | Puis, dès les années 50, des pionniers de l’informatique réussissent à créer des machines à calculer très rapides. Pour ce faire, ils trouvent un truc imparable: découper les informations en très petits morceaux. Par exemple, une photo passeport ou un texte seront découpés en 100'000 petits morceaux d’informations, nommés | + | Puis, dès les années 50, des pionniers de l’informatique réussissent à créer des machines à calculer très rapides. Pour ce faire, ils trouvent un truc imparable: découper les informations en très petits morceaux. Par exemple, une photo passeport ou un texte seront découpés en 100'000 petits morceaux d’informations, nommés « bits ». Et ils les font circuler sur des cartes où sont gravés des réseaux électriques miniatures: les circuits électroniques. Les bits ne peuvent faire qu’une chose : indiquer s’ils sont un morceau d’information allumé ou éteint, comme un inteerupteur pour la lumière de votre bureau. Cela suffit pour que l’image soit « numérisée » : une image devient un assemblage de bits positifs et neutres. Rien de négatif là-dedans. Ainsi, cette image est décomposée en millions de commutateurs allumés ou éteints -des bits- par une machine à calculer. Puis, ces bits sont gravés sur un support (une disquette par exemple), afin d’être redistribués et recomposés en l’image initiale sans perte de qualité. Cette copie de l’information peut s’effectuer en nombre quasiment illimité à très bas coût. Pour décomposer et recomposer ces informations, il faut un programme de gestion des bits, sorte de marche à suivre : un programme logiciel informatique. Il faut aussi une pièce électronique, appelée processeur, qui va suivre la procédure donnée par le programme logiciel. Bits, processeur et logiciel sont quelques-unes des principales bases des ordinateurs. La science des ordinateurs va s’appeler « systèmes de communication par voie électronique », alias informatique. En anglais, on dit « computer science ». |
− | Ceci a changé un seul petit détail pour l’humanité depuis les années | + | Ceci a changé un seul petit détail pour l’humanité depuis les années 70 : l’information s'est mise à circuler dans tous les sens à la vitesse de la lumière, sans que cela coûte cher. Et ce petit détail va devenir la base de la plus grande mutation des habitudes de l’humanité. Copier et redistribuer une information est devenu progressivement possible pour tous, sans contraintes économiques. |
'''Le choc informatique.''' | '''Le choc informatique.''' | ||
− | Puis, dans les années 60, l’ingénieur Moore perçoit un phénomène qui va donner naissance à une loi fondamentale de la production | + | Puis, dans les années 60, l’ingénieur Moore perçoit un phénomène qui va donner naissance à une loi fondamentale de la production informatique : chaque 18 mois environ, la capacité de calcul des ordinateurs est multipliée par 2. Cela permet de prédire un avenir radieux à l’informatique : les machines pourront traiter les données de plus en plus rapidement, avec des machines de plus en plus petites. Au début cela paraissait bien abstrait, mais c’est maintenant assez logique. |
Ceux qui ont compris l’impact de la loi de Moore s’en donnent à cœur joie pour annoncer de profonds bouleversements de nos habitudes. Martin Ader publie en 1984 "le choc informatique". Dans ce livre, il annonce les mutations à venir: passage de la mécanique à l'électronique dans toutes les branches professionnelles, réduction du temps de travail, fossé numérique entre connectés et débranchés. Il explique que ces mutations vont avoir une influence majeure sur notre vie quotidienne. | Ceux qui ont compris l’impact de la loi de Moore s’en donnent à cœur joie pour annoncer de profonds bouleversements de nos habitudes. Martin Ader publie en 1984 "le choc informatique". Dans ce livre, il annonce les mutations à venir: passage de la mécanique à l'électronique dans toutes les branches professionnelles, réduction du temps de travail, fossé numérique entre connectés et débranchés. Il explique que ces mutations vont avoir une influence majeure sur notre vie quotidienne. | ||
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'''Big Blue pour coloniser la planète Bleue.''' | '''Big Blue pour coloniser la planète Bleue.''' | ||
− | C’est l’entreprise IBM qui concentre à elle seule plus de la moitié des développements informatiques pendant plus de 30 ans (1950 à 1980). Son surnom est Big Blue, la grande bleue. En parallèle, l’industrie électronique grand public fait ses premiers pas, en commercialisant les calculatrices, les facsimilés (ce qui veut dire | + | C’est l’entreprise IBM qui concentre à elle seule plus de la moitié des développements informatiques pendant plus de 30 ans (1950 à 1980). Son surnom est Big Blue, la grande bleue. En parallèle, l’industrie électronique grand public fait ses premiers pas, en commercialisant les calculatrices, les facsimilés (ce qui veut dire « fait pareil », surnommés Faxes ), les montres à quartz (qui traitent des 1 et des 0), les jeux électroniques et autres gadgets dont on rigole aujourd’hui. Plus généralement, l’électronique s’installe dans notre quotidien. |
'''Il faut sauver le soldat XYZ''' | '''Il faut sauver le soldat XYZ''' | ||
− | C’est là qu’interviennent les militaires, qui, comme tout le monde, ont besoin d’ordinateurs pour mieux gérer leurs opérations. Les militaires occidentaux possèdent les plus gros budgets pour la recherche. Ils mandatent alors des ingénieurs pour répondre à un besoin très précis. Le mandat est le | + | C’est là qu’interviennent les militaires, qui, comme tout le monde, ont besoin d’ordinateurs pour mieux gérer leurs opérations. Les militaires occidentaux possèdent les plus gros budgets pour la recherche. Ils mandatent alors des ingénieurs pour répondre à un besoin très précis. Le mandat est le suivant : nous, chefs de l’armée, souhaitons pouvoir communiquer en tout temps avec nos soldats sur le terrain. Si l’ennemi coupe nos troupes en deux, par exemple en détruisant un pont, nous voulons pouvoir continuer à échanger des informations de manière décentralisée (de partout), asynchrone (quand on veut, même si on s’échange pas en même temps) et nomade (chaque nouveau message peut être envoyé d’un autre endroit…). |
Manque de bol, les plus grands experts scientifiques sont des pacifistes. Ils créent un outil qui fonctionne tellement bien que 20 ans plus tard, dès les années 90, alors qu'il commence à sortir de la pénombre des académies scientifiques, il est très rapidement adopté par des centaines de millions d’utilisateurs occasionnels. | Manque de bol, les plus grands experts scientifiques sont des pacifistes. Ils créent un outil qui fonctionne tellement bien que 20 ans plus tard, dès les années 90, alors qu'il commence à sortir de la pénombre des académies scientifiques, il est très rapidement adopté par des centaines de millions d’utilisateurs occasionnels. | ||
− | '''Comment est né le mythe | + | '''Comment est né le mythe d’Internet ?''' |
Extrait du ''Monde Diplomatique'' (voir sources) | Extrait du ''Monde Diplomatique'' (voir sources) | ||
− | Il y aura surtout le consultant indépendant Alvin Toffler, auteur des best-sellers ''Future Shock'' (Le Choc du futur) (1970) et ''The Third Wave'' (La Troisième Vague) (1979), à qui il reviendra de | + | Il y aura surtout le consultant indépendant Alvin Toffler, auteur des best-sellers ''Future Shock'' (Le Choc du futur) (1970) et ''The Third Wave'' (La Troisième Vague) (1979), à qui il reviendra de « porter aux masses le futurisme », selon l’expression de Time (9). Cet ancien marxiste a clairement indiqué la fonction opérationnelle des scénarios d’anticipation. Pour éviter le « traumatisme du choc du futur », il faut créer chez les citoyens le désir du futur. L’horizon d’attente qu’il pronostique est caractérisé par la démocratie interactive, la démassification des médias, la production-consommation, le pluralisme, le plein emploi, la flexibilité. Et, surtout, par la fin du « dangereux anachronisme » de l’Etat-nation et par un nouveau clivage, celui qui mettra face à face les anciens et les modernes, et se substituera à l’opposition entre riches et pauvres, entre capitalisme et communisme. |
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− | ''' | + | '''1980 : le vortex qui inverse les pôles.''' [redondant par rapport aux sections qui précèdent] |
Un Vortex, c’est le cœur d’un tempête tourbillonnante. | Un Vortex, c’est le cœur d’un tempête tourbillonnante. | ||
Cela peut complètement modifier l’état énergétique de ce qui le traverse. Or il semblerait bien que l’espèce humaine ait traversé un vortex en 1980, à l’insu de son plein gré. | Cela peut complètement modifier l’état énergétique de ce qui le traverse. Or il semblerait bien que l’espèce humaine ait traversé un vortex en 1980, à l’insu de son plein gré. | ||
− | Comment ce fait- | + | Comment ce fait-ce ? Justement, l'ntrée dans l’ère de l’informatique a provoqué une grosse tempêtes conceptuelle, qui a rejailli sur nos quotidiens. Deux pôles solides de nos croyances se sont brusquement inversés, tel un choc électro-magnétique. |
− | Première | + | Première inversion : alors que le partage du savoir était limité par la matière, il devient illimité, grâce à l’électronique qui permet de le copier sans frais matériels. Les flux financiers notamment s’accélèrent très vite, et les grandes fusions des économies transnationales aussi. Pour être performant commercialement, il faut être toujours plus gros, pour contrôler les mouvements de ressources avec l’informatique, nouveau centre de puissance. |
− | Seconde | + | Seconde inversion : on croyait que les ressources naturelles étaient illimitées. Pétrole illimité, eau potable illimitée, air illimité univers illimité, capacités des hommes illimitées, et tout d’un coup on commence à se heurter à l’infiniment grand et à l’infiniment petit. Oui, il reste de nombreux espaces à explorer. Mais nos ressources naturelles et nos territoires, qui paraissaient illimités, sont en fait limités, cela devient un fait accepté par la communauté scientifique. |
Albert Jaccard parle d’un passage du monde infini au monde fini. | Albert Jaccard parle d’un passage du monde infini au monde fini. | ||
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Plus généralement, on commence à parler de changement de croyances (du monde infini au monde fini, des ressources illimitées aux ressources limitées). Or les croyances sont justement les bases des paradigmes. Et les paradigmes sont générateurs de Cultures. Une culture étant un répertoire de solution à des problèmes et des passions à un certain moment dans une certaine région. | Plus généralement, on commence à parler de changement de croyances (du monde infini au monde fini, des ressources illimitées aux ressources limitées). Or les croyances sont justement les bases des paradigmes. Et les paradigmes sont générateurs de Cultures. Une culture étant un répertoire de solution à des problèmes et des passions à un certain moment dans une certaine région. | ||
− | Et les prophéties de | + | Et les prophéties de « choc du Futur » paraissent de moins en moins saugrenues. |
− | Réaction de l’humanité, qui vraisemblablement n’était pas | + | Réaction de l’humanité, qui vraisemblablement n’était pas prête : l’économie de la panique s’installe dans une société non plus de consommation mais de surconsommation. |
Les humains, principalement les citadins occidentaux, consomment des ressources à un rythme plus fort que la terre ne peut leur en fournir. Et se désengagent de leur rôle de citoyen. | Les humains, principalement les citadins occidentaux, consomment des ressources à un rythme plus fort que la terre ne peut leur en fournir. Et se désengagent de leur rôle de citoyen. | ||
La majorité perd pied, une minorité exploite ces faiblesses face aux mutations pour verrouiller le pouvoir en moins de 20 ans (1980 – 2000). C’est la génération Big Brother. | La majorité perd pied, une minorité exploite ces faiblesses face aux mutations pour verrouiller le pouvoir en moins de 20 ans (1980 – 2000). C’est la génération Big Brother. | ||
− | En marge pour mesurer cette empreinte que laisse l’humanité, un nouvel indicateur est créé dès la fin des 60’s, pour remplacer l’indicateur de croissance (le PIB) qui devient obsolète. Cet indicateur, c’est l’empreinte écologique, qui prend en compte l’impact indirect de nos activités sur terre, afin de calculer les vrais effets de nos actes à long terme. L’empreinte est écologiquement positive si globalement on consomme les ressources à un rythme de moins de 100%. Elle est négative si c’est plus de 100%. On plante un | + | En marge pour mesurer cette empreinte que laisse l’humanité, un nouvel indicateur est créé dès la fin des 60’s, pour remplacer l’indicateur de croissance (le PIB) qui devient obsolète. Cet indicateur, c’est l’empreinte écologique, qui prend en compte l’impact indirect de nos activités sur terre, afin de calculer les vrais effets de nos actes à long terme. L’empreinte est écologiquement positive si globalement on consomme les ressources à un rythme de moins de 100%. Elle est négative si c’est plus de 100%. On plante un arbre : hop, l’empreinte baisse. On brûle du kérosène pour les avions : hop, l’empreinte augmente. Les citadins occidentaux, qui ont tous un frigo un ventilo et une voiture, sont les plus gros pollueurs. Ils sont aussi ceux qui utilisent le plus les ordinateurs pour contrôler le flux d’information. |
Chronologiquement : | Chronologiquement : | ||
− | + | 1960 : 70% d’empreinte écologique, il restait encore une marge avant d’atteindre le seuil critique. | |
− | + | 1980 : 100% d’empreinte, aucune marge, la grande inversion des pôles se produit. | |
− | A cette époque, un poète visionnaire comme Gil Scot Heron écrit | + | A cette époque, un poète visionnaire comme Gil Scot Heron écrit « the revolution will not be televised ». Il n’avait pas tort, car il semble que cette révolution n’ait pas été très médiatisée, et pourtant nous la vivons au quotidien, et nous avons pas encore vraiment réagi à cette nouvelle donne. |
− | + | 1990 : 200%, rythme de consommation 2 fois trop fort par rapport aux ressources disponibles. | |
A Rio de Janeiro en 1992 est adopté la notion de développement durable, et le droit aux générations futures s’installe dans nos cerveaux comme une question de société. | A Rio de Janeiro en 1992 est adopté la notion de développement durable, et le droit aux générations futures s’installe dans nos cerveaux comme une question de société. | ||
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Version du 19 août 2010 à 14:11
Sommaire
Reste à faire
Théo reprend et finalise
Titres et intros alternatives
Non disponible pour le moment
Citations diverses (en option)
Non disponible pour le moment
Encart-s (en option)
Non disponible pour le moment
Corps de l'article
L'objectif de cet article est d’expliquer comment les besoins en communication ont progressivement été mieux comblés par l’électronique.
Avant l’informatique, l’information était une ressource rare.
Avant l’informatique, pour copier une information -une musique, un texte, une image- il fallait des technologies mécaniques très coûteuses et toute une équipe pour s’en occuper. L’imprimerie, la radio, la télévision, toutes ces technologies modernes utilisaient de l’électricité pour fonctionner, mais uniquement sous une forme mécanique. Donc, le partage d’informations était plus difficile au 20e siècle qu’au 21e siècle. C'est bien du partage dont il s'agit. Car accéder passivement à une information sans interagir était du domaine du possible surtout grâce à la Radio et à la TV. Mais pour pouvoir diffuser ses propres infos, c’était au mieux le journal local (d’étudiant, de quartier, de groupement social ou culturel), et plus souvent encore l'oralité. A l’époque, il était difficile de toucher des personnes ayant des centres d’intérêts communs sans dépendre d’un émetteur unique. Prenons 3 groupes aux centres d’intérêts très différents : - des responsables des stocks dans les entreprises - des collectionneurs de papillons - des parents d’élèves Croyez-vous qu'il était facile pour eux de trouver la bonne info rapidement ? Plus ils souhaitaient être dans le coup par rapport à leur centre d’intérêt (personnel, professionnel, social…), plus ils devaient investir d’argent pour accéder aux informations et les redistribuer. A l’époque, les rédactions des journaux, des radios et des TV jouaient un rôle social de type religieux : si c’est la radio qui le dit, c’est que c’est vrai !
Lorsque l’information et les réseaux électriques s’accouplent, ils font des bits.
Puis, dès les années 50, des pionniers de l’informatique réussissent à créer des machines à calculer très rapides. Pour ce faire, ils trouvent un truc imparable: découper les informations en très petits morceaux. Par exemple, une photo passeport ou un texte seront découpés en 100'000 petits morceaux d’informations, nommés « bits ». Et ils les font circuler sur des cartes où sont gravés des réseaux électriques miniatures: les circuits électroniques. Les bits ne peuvent faire qu’une chose : indiquer s’ils sont un morceau d’information allumé ou éteint, comme un inteerupteur pour la lumière de votre bureau. Cela suffit pour que l’image soit « numérisée » : une image devient un assemblage de bits positifs et neutres. Rien de négatif là-dedans. Ainsi, cette image est décomposée en millions de commutateurs allumés ou éteints -des bits- par une machine à calculer. Puis, ces bits sont gravés sur un support (une disquette par exemple), afin d’être redistribués et recomposés en l’image initiale sans perte de qualité. Cette copie de l’information peut s’effectuer en nombre quasiment illimité à très bas coût. Pour décomposer et recomposer ces informations, il faut un programme de gestion des bits, sorte de marche à suivre : un programme logiciel informatique. Il faut aussi une pièce électronique, appelée processeur, qui va suivre la procédure donnée par le programme logiciel. Bits, processeur et logiciel sont quelques-unes des principales bases des ordinateurs. La science des ordinateurs va s’appeler « systèmes de communication par voie électronique », alias informatique. En anglais, on dit « computer science ».
Ceci a changé un seul petit détail pour l’humanité depuis les années 70 : l’information s'est mise à circuler dans tous les sens à la vitesse de la lumière, sans que cela coûte cher. Et ce petit détail va devenir la base de la plus grande mutation des habitudes de l’humanité. Copier et redistribuer une information est devenu progressivement possible pour tous, sans contraintes économiques.
Le choc informatique.
Puis, dans les années 60, l’ingénieur Moore perçoit un phénomène qui va donner naissance à une loi fondamentale de la production informatique : chaque 18 mois environ, la capacité de calcul des ordinateurs est multipliée par 2. Cela permet de prédire un avenir radieux à l’informatique : les machines pourront traiter les données de plus en plus rapidement, avec des machines de plus en plus petites. Au début cela paraissait bien abstrait, mais c’est maintenant assez logique.
Ceux qui ont compris l’impact de la loi de Moore s’en donnent à cœur joie pour annoncer de profonds bouleversements de nos habitudes. Martin Ader publie en 1984 "le choc informatique". Dans ce livre, il annonce les mutations à venir: passage de la mécanique à l'électronique dans toutes les branches professionnelles, réduction du temps de travail, fossé numérique entre connectés et débranchés. Il explique que ces mutations vont avoir une influence majeure sur notre vie quotidienne. Big Blue pour coloniser la planète Bleue.
C’est l’entreprise IBM qui concentre à elle seule plus de la moitié des développements informatiques pendant plus de 30 ans (1950 à 1980). Son surnom est Big Blue, la grande bleue. En parallèle, l’industrie électronique grand public fait ses premiers pas, en commercialisant les calculatrices, les facsimilés (ce qui veut dire « fait pareil », surnommés Faxes ), les montres à quartz (qui traitent des 1 et des 0), les jeux électroniques et autres gadgets dont on rigole aujourd’hui. Plus généralement, l’électronique s’installe dans notre quotidien.
Il faut sauver le soldat XYZ
C’est là qu’interviennent les militaires, qui, comme tout le monde, ont besoin d’ordinateurs pour mieux gérer leurs opérations. Les militaires occidentaux possèdent les plus gros budgets pour la recherche. Ils mandatent alors des ingénieurs pour répondre à un besoin très précis. Le mandat est le suivant : nous, chefs de l’armée, souhaitons pouvoir communiquer en tout temps avec nos soldats sur le terrain. Si l’ennemi coupe nos troupes en deux, par exemple en détruisant un pont, nous voulons pouvoir continuer à échanger des informations de manière décentralisée (de partout), asynchrone (quand on veut, même si on s’échange pas en même temps) et nomade (chaque nouveau message peut être envoyé d’un autre endroit…). Manque de bol, les plus grands experts scientifiques sont des pacifistes. Ils créent un outil qui fonctionne tellement bien que 20 ans plus tard, dès les années 90, alors qu'il commence à sortir de la pénombre des académies scientifiques, il est très rapidement adopté par des centaines de millions d’utilisateurs occasionnels.
Comment est né le mythe d’Internet ?
Extrait du Monde Diplomatique (voir sources)
Il y aura surtout le consultant indépendant Alvin Toffler, auteur des best-sellers Future Shock (Le Choc du futur) (1970) et The Third Wave (La Troisième Vague) (1979), à qui il reviendra de « porter aux masses le futurisme », selon l’expression de Time (9). Cet ancien marxiste a clairement indiqué la fonction opérationnelle des scénarios d’anticipation. Pour éviter le « traumatisme du choc du futur », il faut créer chez les citoyens le désir du futur. L’horizon d’attente qu’il pronostique est caractérisé par la démocratie interactive, la démassification des médias, la production-consommation, le pluralisme, le plein emploi, la flexibilité. Et, surtout, par la fin du « dangereux anachronisme » de l’Etat-nation et par un nouveau clivage, celui qui mettra face à face les anciens et les modernes, et se substituera à l’opposition entre riches et pauvres, entre capitalisme et communisme.
1980 : le vortex qui inverse les pôles. [redondant par rapport aux sections qui précèdent]
Un Vortex, c’est le cœur d’un tempête tourbillonnante. Cela peut complètement modifier l’état énergétique de ce qui le traverse. Or il semblerait bien que l’espèce humaine ait traversé un vortex en 1980, à l’insu de son plein gré.
Comment ce fait-ce ? Justement, l'ntrée dans l’ère de l’informatique a provoqué une grosse tempêtes conceptuelle, qui a rejailli sur nos quotidiens. Deux pôles solides de nos croyances se sont brusquement inversés, tel un choc électro-magnétique.
Première inversion : alors que le partage du savoir était limité par la matière, il devient illimité, grâce à l’électronique qui permet de le copier sans frais matériels. Les flux financiers notamment s’accélèrent très vite, et les grandes fusions des économies transnationales aussi. Pour être performant commercialement, il faut être toujours plus gros, pour contrôler les mouvements de ressources avec l’informatique, nouveau centre de puissance.
Seconde inversion : on croyait que les ressources naturelles étaient illimitées. Pétrole illimité, eau potable illimitée, air illimité univers illimité, capacités des hommes illimitées, et tout d’un coup on commence à se heurter à l’infiniment grand et à l’infiniment petit. Oui, il reste de nombreux espaces à explorer. Mais nos ressources naturelles et nos territoires, qui paraissaient illimités, sont en fait limités, cela devient un fait accepté par la communauté scientifique.
Albert Jaccard parle d’un passage du monde infini au monde fini.
Plus généralement, on commence à parler de changement de croyances (du monde infini au monde fini, des ressources illimitées aux ressources limitées). Or les croyances sont justement les bases des paradigmes. Et les paradigmes sont générateurs de Cultures. Une culture étant un répertoire de solution à des problèmes et des passions à un certain moment dans une certaine région.
Et les prophéties de « choc du Futur » paraissent de moins en moins saugrenues. Réaction de l’humanité, qui vraisemblablement n’était pas prête : l’économie de la panique s’installe dans une société non plus de consommation mais de surconsommation. Les humains, principalement les citadins occidentaux, consomment des ressources à un rythme plus fort que la terre ne peut leur en fournir. Et se désengagent de leur rôle de citoyen. La majorité perd pied, une minorité exploite ces faiblesses face aux mutations pour verrouiller le pouvoir en moins de 20 ans (1980 – 2000). C’est la génération Big Brother.
En marge pour mesurer cette empreinte que laisse l’humanité, un nouvel indicateur est créé dès la fin des 60’s, pour remplacer l’indicateur de croissance (le PIB) qui devient obsolète. Cet indicateur, c’est l’empreinte écologique, qui prend en compte l’impact indirect de nos activités sur terre, afin de calculer les vrais effets de nos actes à long terme. L’empreinte est écologiquement positive si globalement on consomme les ressources à un rythme de moins de 100%. Elle est négative si c’est plus de 100%. On plante un arbre : hop, l’empreinte baisse. On brûle du kérosène pour les avions : hop, l’empreinte augmente. Les citadins occidentaux, qui ont tous un frigo un ventilo et une voiture, sont les plus gros pollueurs. Ils sont aussi ceux qui utilisent le plus les ordinateurs pour contrôler le flux d’information.
Chronologiquement :
1960 : 70% d’empreinte écologique, il restait encore une marge avant d’atteindre le seuil critique.
1980 : 100% d’empreinte, aucune marge, la grande inversion des pôles se produit. A cette époque, un poète visionnaire comme Gil Scot Heron écrit « the revolution will not be televised ». Il n’avait pas tort, car il semble que cette révolution n’ait pas été très médiatisée, et pourtant nous la vivons au quotidien, et nous avons pas encore vraiment réagi à cette nouvelle donne.
1990 : 200%, rythme de consommation 2 fois trop fort par rapport aux ressources disponibles. A Rio de Janeiro en 1992 est adopté la notion de développement durable, et le droit aux générations futures s’installe dans nos cerveaux comme une question de société.
2000 : 300% , rythme de consommation puissamment destructeur (on consomme la planète à crédit, mais a-t-on de quoi rembourser ?).
Iconographie (en option)
Non disponible pour le moment
Sources (en option)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Moore
http://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/MATTELART/14116#nb1
Autres documents pour usages complémentaires (en option)
Non disponible pour le moment