Villes et villages en transition : Différence entre versions
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Version du 11 janvier 2014 à 19:59
transition, transition towns, résilience, crise, changement, après-pétrole, innovation, autonomie, dimension écologique, relocalisation, énergie, ressources, alimentation, projet, avant-garde, métamorphose, Rob Hopkins, durabilité, coopération, troc, grand public, formation, responsabilité.
Le mot «transition», du latin « transire » (aller au-delà, passer à travers), définit une phase de la vie personnelle ou professionnelle qui suit une rupture.
Transiter, c'est passer à travers le chas d'une aiguille, le sas étroit d'un sablier, rapetisser avant de découvrir un nouvel horizon.
Certaines villes se sont saisies de cette notion de « passage charnière », délicat à négocier pour parvenir à un nouvel état. Cette métamorphose urbaine délibérée est portée par les « villes et villages en transition ».
Le mouvement des « transition towns » a été formalisé en Grande-Bretagne en septembre 2006 dans la petite ville de Totnes. L'enseignant en permaculture Rob Hopkins avait travaillé sur un modèle de transition urbaine avec ses étudiants dans la ville de Kinsale en Irlande un an auparavant. Aujourd'hui des centaines d'initiatives de transition sont en cours dans une vingtaine de pays, et partagées au sein du « Transition Network »(réseau de villes en transition).
Les grands principes
La notion de résilience (du latin « resilio », sauter en arrière, rebondir, résister au choc, à la déformation), décrit la capacité exceptionnelle d'adaptation et de transformation de certains individus après des épreuves. Appliquée aux villes et aux groupes, la résilience invite les populations à créer un avenir meilleur et moins vulnérable face aux crises écologiques, énergétiques et économiques qui menacent. Alors qu'on parle souvent de résilience après un traumatisme, l'idée des "transition towns" est de prévenir ces chocs à venir, de préparer le terrain en agissant dès maintenant pour :
- réduire la consommation d'énergie fossile ;
- reconstruire une économie locale vigoureuse et soutenable ;
- acquérir les qualifications qui deviendront nécessaires dans la nouvelle organisation économique et sociale.
Les actions
La transition dont il s'agit prioritairement ici est le passage « de la dépendance au pétrole à la résilience locale ».
Une des premières actions des villes en transition est d'informer le public des enjeux du pic pétrolier et du dérèglement climatique.
D'autres projets développent des actions coopératives : des potagers ruraux ou urbains, individuels ou collectifs (jardins familiaux, jardins communautaires), la plantation d'arbres ou le partage de graines, l'échange de savoirs et de pratiques (système d'échange locaux, ou SEL), le développement de l'auto-production au sein de la communauté ou encore la mise en place d'une monnaie locale. Concernant les circuits d'alimentation, les projets visent à re-localiser la production et à raccourcir les circuits de distribution (création de marchés de producteurs, d'AMAP[1] ou de coopératives d'achat).
Concernant la question de l'accès à l'énergie, il s'agit d'innover pour moins dépendre du pétrole et des réseaux électriques à longue distance (qui sont fragiles et représentent une forte déperdition d'énergie). C'est aussi une opportunité de valoriser les ressources locales et de créer des emplois sur place : bois de chauffage, énergie de la biomasse, dont agrocarburants (pour les machines des agriculteurs locaux uniquement) et méthanisation, solaire passif, solaire photovoltaïque et éolien selon les possibilités ou les nouvelles solutions proposées par les recherches en cours.
Les villes en transition sont intéressantes car elles mènent une réflexion sur la sociopsychologie du changement et sur les moyens de susciter l'adhésion des habitants à des changements de comportement.
Si vous désirez aller plus loin dans le thème, vous pouvez lire le livre : Manuel de Transition, de la dépendance au pétrole à la résilience locale, écrit par Rob Hopkins. « Que seraient nos sociétés sans pétrole ? Brutalement métamorphosées… Plus d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures ni d’avions, plus de plastique ; nous devrions rapidement réapprendre à produire un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous capables d’une telle autonomie ? » Dans le Manuel de Transition, traduit et adapté en français, Rob Hopkins explique comment la transition peut permettre à nos sociétés de durer, affranchies de leur dépendance au pétrole et sans mener la planète à sa perte. Ce livre se concentre entièrement sur les solutions et les possibilités d’une société écologique et viable, gérant ses ressources de façon responsable[2].
Notes et références
- ↑ Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne.
- ↑ Le manuel de transition, de Rob Hopkins