Les espoirs d'Auroville, Findhorn et Damanhur : Différence entre versions
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Version du 30 janvier 2014 à 12:04
cosmopolitisme, communauté intentionnelle, holisme, écoville, Unesco, ONU, micro-société , Auroville, Findhorn, Damanhur, Sri Aurobindo, ressources naturelles, autonomie, reforestation, spiritualité, création artistique, avant-garde, durabilité, urbanisme, écologie pratique, formation, immersion, workshop.
C'est bien beau de rêver ! Mais parfois, à force de rêver, on ne réalise pas ses rêves...
Et si on passait à l'action, à la pratique ? C'est possible puisque les écovillages existent. Donc, c'est bon ! Vous pouvez refermer ce livre et prendre le bateau, le vélo, ou un avion écologique (oups, pas encore...). Et vous rendre dans l'écovillage de votre choix. Voici trois exemples pour vous inspirer, suivez-nous !
Auroville
Auroville[1], la « Cité universelle », est située au Sud-Est de l'Inde. Plus de 1700 Auroviliens y vivent, des cinq continents. Toutes les générations y coopèrent, toutes les classes sociales, milieux et cultures, dans une vingtaine de petits hameaux qui sont autant de laboratoires de l'écologie sociale.
A son origine : Sri Aurobindo, un des compagnons de lutte de Gandhi. Fils de Maharajah, il se retrouva à la tête d'un État vers l'âge de trente ans, puis démissionna pour protester contre les colonies anglaises. Il publia de nombreux livres pour exposer sa vision d'un monde plus juste. Dans ses dernières années, il se fit offrir un terrain près de Pondichéry (seul comptoir français d'Inde). Avec sa compagne française nommée « The Mother », ils initièrent ce projet avec une identité internationale confirmée.
Auroville fut officiellement inaugurée, quelques années après sa mort, en 1968, dans une célébration mémorable. Des adolescents de plus de 100 pays du monde s'y retrouvèrent mettre dans un pot commun un peu de terre de leur pays. Cependant, aucun plan concret pour gouverner cette ville en devenir n'était formalisé. La compagne d'Aurobindo, « The Mother », ainsi que les gens qui l'entouraient, n'avaient pas une grande expérience en gestion. Ils étaient plus concentrés sur la spiritualité et les valeurs partagées que sur le management de projet.
Et pourtant : concrètement, les premiers habitants ont reforesté un espace de 10 kilomètres carrés. On y trouve des lieux de formation, de vie et d'accueil. Des stages et ateliers y accueillent des dizaines de milliers de visiteurs et étudiants chaque année. Chacun peut aussi postuler pour y habiter, après quelques mois ou années d'intégration progressive. Notons aussi une curiosité administrative exceptionnelle, oeuvre de Sri Aurobindo : le rattachement direct du territoire d'Auroville à l'administration de la capitale fédérale de New Delhi, située à plusieurs milliers de kilomètres. Ainsi Auroville dispose d'une relative indépendance administrative pour encadrer les activités sociales, culturelles et économiques. C'est pour cela que dès ses débuts, ce fut un lieu où de nombreuses graines qui ne germent que rarement ont pu prendre racine, comme :
- l'adoption de la propriété collective
- une dynamique éducative innovante, créative, basée sur les workshops
- la création de nombreux centres artistiques autogérés par les Auroviliens, co-animés par des intervenants du monde entier
- une production artisanale connue mondialement, notamment pour ses jeux éducatifs en bois, ses crèmes de soins corporels, papyrus, encens...
En 1966 déjà, le projet Auroville a été recommandé unanimement par l'UNESCO comme « projet d'importance pour le futur de l'humanité. » La coopération avec les agences de l'ONU et de nombreuses institutions intergouvernementales se poursuit.
Findhorn
La communauté de Findhorn[2] regroupe plus de 300 individus, dans la baie de Findhorn, au nord de l’Écosse. Elle est à forte coloration spirituelle. La communauté fut d’abord connue pour son travail avec les plantes. Le jardin où ils réussirent à obtenir des choux énormes sur un terrain peu fertile grâce à ce qu'ils appellent une "communication subtile avec les Devas de la nature" leur valut des articles de presse élogieux et un certain intérêt médiatique.
A l'origine du projet, un immense hôtel géré par trois amis dans les années 60. Ces pionniers eurent l'inspiration de ne pas se limiter à l'hôtellerie mais de démarrer des activités d'agriculture biodynamique. Dans les années 70 puis jusqu'au début des années 80, Findhorn connut une croissance exponentielle. Des centaines puis des milliers de personnes de tous milieux sont venues y résider ponctuellement ou durablement. Durant la même période, la communauté déménagea sur un terrain plus large.
Dans les années 80, il y eut des querelles internes, ce qui réduit la population à quelques habitants. Puis, tel le phénix qui renaît de ses cendres, Findhorn a connu un second souffle. Elle a pu racheter l'hôtel initial. Sur plusieurs sites, la fondation accueille de nombreux ateliers d'enseignements holistiques et des séjours d'intégration, comme « la semaine d'immersion » (Experience week). En 2012, ses fondateurs ont mené de nombreux programmes éducatifs sur l'écologie pratique et communautaire en coopération avec l'Union Européenne, diverses agences de l'ONU.
Damanhur
Damanhur[3], primée par les Nations Unies comme modèle pour un futur durable, est une écosociété basée sur des valeurs éthiques et spirituelles. Fondée en 1975, la Fédération compte environ 1000 citoyens et s’étend sur 400 hectares de terrains, disséminés dans la Valchiusella et dans la zone du Haut Canavese, au pied des Alpes Piémontaises. Elle est établie sur deux communes italiennes.
Damanhur propose des cours et des événements tout au long de l’année. À chaque saison, on peut y effectuer une visite plus ou moins longue : des séjours d’étude, de vacances ou de régénération. Damanhur promeut la culture de la paix et du développement équilibré à travers la solidarité, le volontariat, le respect de l’environnement, l’art, l’engagement social et politique. Damanhur a une constitution, un système de valeurs complémentaires, un quotidien et des revues, des ateliers d’art, un centre de recherche et d’application médicale et scientifique, une Université libre et des écoles pour les petits et les plus grands, jusqu’à la dernière année secondaire.
La Fédération est aussi connue dans le monde entier pour la création des Temples de l’Humanité, une œuvre d’art souterraine extraordinaire conçue par ses citoyens, dédiée à l’éveil de la partie divine de chaque être humain. Les ateliers d’art qui ont réalisé les Temples sont réunis à la Damanhur Crea. La Damanhur Crea est un centre innovateur, d’art, de recherche et de bien-être, ouvert au public tous les jours.
Damanhur a des centres et des amis en Italie, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis et collabore avec des organisations internationales engagées dans le développement social, civil et spirituel de la planète.
Critique constructive
Ces trois lieux ont comme point commun d'être aussi imparfaits qu'exceptionnels. On peut s'y sentir trop éloigné de ses pratiques. On peut considérer que certaines situations, certaines relations qui s'y tissent sont malsaines, injustes, inacceptables. On peut ne pas y aimer certaines attitudes, règles, méthodes. Mais il est bon de se souvenir que des excès et des déviances existent dans tout type de société. Churchill a dit la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres. On pourrait alors oser dire qu'Auroville, Findhorn et Damanhur sont les pires modèles communautaires... à l’exception de tous les autres...
- ↑ Site officiel d'Auroville : http://www.auroville.org
- ↑ Site officiel de Findhorn : http://www.findhorn.org
- ↑ Site officiel de Damanhur : http://www.damanhur.org
