La rupture technologique : Différence entre versions

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Version du 25 septembre 2011 à 22:03

La planète terre, au cours de ses milliards d'années d'existence, a connu de grands bouleversements. La disparition des dinosaures reste un exemple marquant de ses ruptures dites biologiques. Conséquence d'un événement aussi soudain que décisif, cette disparition a été le prélude d'une nouvelle ère: une nouvelle donne du vivant. Ces bouleversements d'ordre biologique ont un écho dans le domaine technologique. On parle alors de rupture technologique. Elles interviennent souvent suite à une innovation radicale. Dans ce cas-là, on assiste à une rééquilibrage des pôles de pouvoir, à un changement paradigmatique. Une véritable rupture elle s'impose d'elle-même. Ce fut le cas de la roue, de l’imprimerie, de la radio, de la télévision et, bien-sûr, d'Internet, qui a occasionné un véritablement saut générationnel.


Encadré : Analyse de cas concret: Facebook vs. Google : Comment est-il possible qu'un mastodonte comme Google, lequel en 2010 était le leader incontesté de nombreux secteurs clés du numérique (moteurs de recherche, référencement, géo-localisation, interfaces bureautiques, courriels, etc.) se fasse damer le pion par Facebook, qui grignote peu à peu toutes ses parts de marché ? Car Facebook propose une technologie qui construit un environnement de services en tissant des liens entre les gens. Rien de sert d’être trop grand si on ne peut pas envisager rupture technologique. Ici, c'est l'articulation sociale qui est au cœur de la rupture. C'est le mode de fonctionnement social de la technologie et non plus la technologie.

Encadré 2 : Que nous réserve le numérique ? Albert Jacquard aime à rappeler qu'"il faut se résoudre à l'idée que nous sommes assignés à résidence sur la Terre à perpétuité." Il ne faut donc pas s'autoriser à créer un environnement défavorable à l'esprit critique en verrouillant l'accès à l'information. Les grandes technologies de rupture matérielles -smartphones- ou logicielles -réseaux sociaux- ont toutes permis cette culture de citoyenneté numérique. Ces technologies jouent un rôle pour le développement humain. Elles doivent servir le bien commun. Nous devons y veiller.

Aura-t-on des technologies qui nous permettent, comme l'envisage Werber dans son livre L'ultime secret, de retranscrire nos pensées - la pensécriture- ou une Intelligence artificielle qui nous permette de nous décharger de la conduite d'une voiture, qui traduise simultanément une conversation ? Quoiqu'il en soit, il faut être attentif aux intérêts que serviront ceux qui sont les leaders de ces technologies de ruptures. Il faudrait un indicateur du degré de libération des technologies qui permettrait de voir si elles sont au service de l’humanité ou pas.


Le saviez-vous ? Le terme de « technologie de rupture » (Disruptive technology en anglais) fut introduit et argumenté par Clayton M. Christensen dans un livre publié en 1997 The Innovator's Dilemma. Dans la suite de cet ouvrage, The Innovator's Solution Christensen utilise le terme plus générique d’innovation de rupture parce qu’il reconnaît que peu de technologies sont intrinsèquement de rupture ou de continuité. C’est au contraire leur usage stratégique qui a un effet de rupture.