Les écovillages
Lorsqu’on part à la recherche d’un modèle de société qui fonctionne, les écovillages apparaissent comme des laboratoires d’avant-garde. Ce sont les expériences d'écologie communautaire les plus avancées, profondes et documentées. L'expression écovillage a été utilisée et définie par Diane et Robert Gilman en 1991 dans un rapport pour l'ONG Gaia Trust et a été reprise lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992.
Un écovillage désigne une agglomération de bâti plus ou moins grande, généralement rurale, ayant une perspective d'autosuffisance variable d'un projet à l'autre et reposant sur un modèle économique alternatif.
Dans un éco-village, éco-lieu ou éco-hameau, l'écologie tient une place prépondérante en vue d'une régénération sociale et environnementale du lieu de vie. La priorité est en effet de redonner sa juste place à l'homme, en harmonie avec la nature, dans un respect des écosystèmes présents.
Les écovillages s'inscrivent dans la vague de modèles de micro-société tel que le cohabitat ou les communautés intentionnelles. Le terme est utilisé indifféremment pour désigner des modèles de communautés éclectiques, ce qui engendre souvent de la confusion dans la distinction des différents types de projet de micro-société.
On peut retenir deux critères-clés pour identifier ces alternatives :
- les écovillages agissent comme des incubateurs de nouvelles pratiques écologiques : expérimentations in situ, formations, stages, ateliers, centre de ressources, etc.
- l'objectif visé est éco-systémique, c'est une approche vraiment globale et à 360° dans la prise en compte des impacts.
Certains éléments de base se retrouvent d'un écovillage à l'autre dans trois grandes sphères entrelacées : environnement, socio-économie, culturel-spirituel. Sont intégrés différents aspects tel que la permaculture, construction écologique, production verte, énergies renouvelables, agriculture auto-suffisante, prise de décision collective, gestion des conflits, communication non-violente, arts, et plus encore.
Ce type d'initiative n'est pas récent, cependant les projets étaient quelque peu isolés. Aujourd'hui, le mouvement a gagné en visibilité, notamment grâce à internet. Les différentes initiatives s'organisent en réseaux de communautés virtuelles; le foisonnement est palpable sur la toile. L'intérêt du grand public grandit.
Parmi les expériences les plus représentatives, qui étaient au départ des communautés intentionnelles, on retient souvent : Auroville, Findhorn et Damanhur. Ces trois écovillages se sont progressivement affirmés et développés, jusqu'à devenir des références pour un plus large mouvement.
Pour aller plus loin : www.ecovillages.org et www.gaia.org
Un réseau mondial
Le Global Ecovillage Network (GEN) est composé de plusieurs milliers de petits lieux avec 50 à 5000 habitants. Bien qu'informel, peu structuré et peu coordonné, c'est le principal réseau qui confronte les rêves d'écologie globale avec la pratique réelle au quotidien et à large échelle. L'apport de ces expériences a été reconnu par l'association danoise Gaïa Trust, pour la promotion de la transition vers un futur plus durable et spirituel. Cette dernière a permis la mise en place du réseau.
Laboratoires d'expérimentations alternatives, les écovillages peuvent accueillir une production potagère, des activités de service ou d'artisanat, des constructions écologiques, un centre de ressources, un espace d'accueil ou encore des ateliers artistiques. L'objectif est de créer, ensemble, un mode de vie convivial et juste, avec une empreinte écologique minimale.