Les espoirs d'Auroville, Findhorn et Damanhur
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Critique constructive
Dans les articles portant sur les écovillages nous pouvons souvent remarquer la mention de divers termes tels que « communauté », « spiritualité », « holisme » ou encore « communication subtile ». Il est utile de préciser qu'il existe des excès et des déviances dans ce type de société, mais il est d'autant plus utile de rappeler que ces déviances et excès sont moindres comparés à ce qui existe dans certaines autres structures dites plus classiques, telles les administrations publiques, les entreprises anonymes ou encore au sein de la famille. Ainsi, nous vous invitons à lire ces prochains paragraphes à la lumière de votre critique personnelle.
Auroville
Auroville[1], la « Cité universelle », est une écoville qui réunit environ 1 700 personnes venant du monde entier. Elle est située au Sud de l'Inde, dans l'Etat du Tamil Nadu, à 10 km au nord de Pondicherry. Sa population, issue d'environ 35 nations, est composée de tous les groupes d'âge, de toutes les classes sociales, milieux et cultures.
En 1966, le projet Auroville a été recommandé unanimement par l'Unesco comme « projet d'importance pour le futur de l'humanité. »
Sri Aurobindo était un des compagnons de lutte de Gandhi. Fils de Maharajah, il se retrouva à la tête d'un état vers l'âge de la trentaine puis démissionna pour protester contre les colonies anglaises. Il publia de nombreux livres pour exposer sa vision d'un monde plus juste. Dans ses dernières années, il se fit offrir un terrain près de Pondicherry (seul comptoir français d'Inde). Avec sa compagne française nommée « the Mother », ils initièrent ce projet avec une identité internationale confirmée.
Quelques années après sa mort, en 1968, Auroville fut officiellement inaugurée. Des adolescents de plus de 100 pays du monde s'y retrouvèrent pour une célébration de lancement. Chacun apporta un peu de terre de son pays qu'il mit dans un pot commun pour célébrer l'union des nations, le tout sous l'égide de l'Unesco.
Cependant, aucun plan concret pour gouverner cette ville en devenir n'était formalisé. « The Mother » et les gens qui l'entouraient n'avaient pas une grande expérience en gestion, ils étaient plus concentrés sur la spiritualité.
Aujourd'hui, plus de cent nationalités vivent à Auroville. Les habitants ont reforesté un espace de 10 kilomètres carrés composé de petits hameaux avec des lieux de formation, de vie et d'accueil. La durabilité du projet est due à une curiosité administrative exceptionnelle, oeuvre de Sri Aurobindo : il s'agit du rattachement direct du territoire d'Auroville à l'administration fédérale de New Dehli, qui est située à plusieurs milliers de kilomètres de l'écoville. Ainsi Auroville dispose d'une situation d'indépendance par rapport à l'état régional du Tamil Nadu. C'est pour cela que dès ses débuts, ce fut un lieu où de nombreuses graines impossibles à germer ailleurs se sont concrétisées, comme :
- la valorisation de la propriété collective
- l'indépendance vis à vis du pouvoir local en matière de décisions urbanistiques
- l'autonomie en matière d'éducation
- la possibilité de créer des centres artistiques
- la liberté laissée à l'initiative individuelle pour créer de petites entreprises
Findhorn
La communauté de Findhorn[2] regroupe plus de 300 individus, dans la baie de Findhorn, au nord de l’Écosse. Elle est à forte coloration spirituelle. La communauté fut d’abord connue pour son travail avec les plantes. Le jardin où ils réussirent à obtenir des choux énormes sur un terrain peu fertile grâce à ce qu'ils appellent une "communication subtile avec les Devas de la nature" leur valut des articles de presse élogieux et un certain intérêt médiatique.
A l'origine du projet, un immense hôtel géré par trois amis dans les années 60'. Ces pionniers eurent l'inspiration de ne pas se limiter à l'hôtellerie mais de démarrer des activités d'agriculture biodynamique. Dans les années 70' puis jusqu'au début des années 80', Findhorn connut une croissance exponentielle. Des centaines puis des milliers de personnes de tous milieux sont venues y résider ponctuellement ou durablement. Durant la même période, la communauté déménagea sur un terrain plus large.
Dans les années 80' il y eut des querelles internes, ce qui réduit la population à quelques habitants. Puis, tel le phénix qui renaît de ses cendres, Findhorn a connu un second souffle. Sur plusieurs sites, la fondation accueille de nombreux ateliers d'enseignements holistiques et des séjours d'intégration, comme « la semaine d'immersion » (Experience week). En 2012, ses fondateurs ont mené de nombreux programmes éducatifs sur l'écologie pratique et communautaire en coopération avec l'Union Européenne, diverses agences de l'ONU.
Damanhur
Damanhur[3], primée par les Nations Unies comme modèle pour un futur durable, est une écosociété basée sur des valeurs éthiques et spirituelles. Fondée en 1975, la Fédération compte environ 1000 citoyens et s’étend sur 400 hectares de terrains, disséminés dans la Valchiusella et dans la zone du Haut Canavese, au pied des Alpes Piémontaises. Elle est établie sur deux communes italiennes.
Damanhur propose des cours et des événements tout au long de l’année. À chaque saison, on peut y effectuer une visite plus ou moins longue : des séjours d’étude, de vacances ou de régénération.
Damanhur promeut la culture de la paix et du développement équilibré à travers la solidarité, le volontariat, le respect de l’environnement, l’art, l’engagement social et politique. Damanhur a une constitution, un système de valeurs complémentaires, un quotidien et des revues, des ateliers d’art, un centre de recherche et d’application médicale et scientifique, une Université libre et des écoles pour les petits et les plus grands, jusqu’à la dernière année secondaire.
La Fédération est aussi connue dans le monde entier pour la création des Temples de l’Humanité, une œuvre d’art souterraine extraordinaire conçue par ses citoyens, dédiée à l’éveil de la partie divine de chaque être humain. Les ateliers d’art qui ont réalisé les Temples sont réunis à la Damanhur Crea. La Damanhur Crea est un centre innovateur, d’art, de recherche et de bien-être, ouvert au public tous les jours.
Damanhur a des centres et des amis en Italie, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis et collabore avec des organisations internationales engagées dans le développement social, civil et spirituel de la planète.
Notes et références
- ↑ Site officiel d'Auroville : http://www.auroville.org
- ↑ Site officiel de Findhorn : http://www.findhorn.org
- ↑ Site officiel de Damanhur : http://www.damanhur.org
