Vers une bonne gouvernance

De Wiki ECOPOL

La prise de décisions est une question centrale dans tout projet et donc aussi dans écopol. Gérer des ressources nécessite une organisation structurée basée sur la responsabilité individuelle. L'autogestion sans cadre, la démocratie sans structure ne peuvent fonctionner. Il faut définir une autorité suprême, une autorité législative, une autorité exécutive et une exécutive juridique.

L'autorité juridique

Ce sont les médiateurs qui sont en charge d'assurer le respect des principes de fonctionnement définis de manière démocratique. Ils sont amenés à se positionner et à trancher en cas de litige.

L'autorité exécutive

Elle recouvre les tâches de:

  • gestion des ressources
  • contrôle de la qualité
  • maintenance
  • respect des principes d'organisation sur le long terme

L'autorité législative

Elle reprend de nombreuses caractéristiques du système suisse:

  • possibilité pour tous et tout le temps de proposer des initiatives
    Chaque habitant peut soumettre au référendum, une modification, amélioration du mode de fonctionnement.
  • désavouer le gouvernement
    Lorsque le gouvernement est désavoué, il ne saute pas. Il est important d'assumer les choix qui ont été fait. L'appréciation des actions du gouvernement est un indicateur, un baromètre de légitimité. Il indique à quel point le pouvoir est délégué. La contestation est saine, elle implique une plus grande démocratie, une plus grande prise de position des individus par rapport au pouvoir.
  • partage du pouvoir
    En période de crise, le pouvoir est peu partagé. Les responsabilités sont assurées par un petit groupe. Lorsque le calme revient, le pouvoir est à nouveau distribué au plus grand nombre.
  • gestion informatique des responsabilités
    La répartition du pouvoir est gérée par informatique. Toutes les requêtes sont soumises au noyau de dirigeants. Ce petit groupe de personnes donne les indications générales. Les points sensibles, les requêtes délicates sont traitées par le gouvernement de base. Les sujets ne portant pas à débat sont délégués à ceux qui veulent s'en charger. Plus le nombre de personnes impliquées dans le fonctionnement est grand, plus l'indice démocratique est élevé. On sort ainsi d'une situation binaire entre dictature et démocratie.
  • vitalité démocratique
    Imaginons que l'exercice du pouvoir demande la maîtrise de 120 compétences. 120 personnes assurent chacune une compétence, 12 autres individus coordonnent ce groupe de responsables. Seuls 3 du groupe de 12 prennent réellement des décisions, ils sont représentés par une personne au gouvernement. Le gouvernement est composé de 50 membres.
    La vitalité démocratique dans ce type de régime, dépend de l'implication du groupe de responsables. Peu importe qu'ils soient 1, 3, 5 ou 7 à faire parti du gouvernement. Le plus important pour la vitalité démocratique est que ce groupe, suive de près les 120 personnes appliquant les directives du gouvernement. Si personne ne retire la responsabilité à ceux qui assurent mal leur fonction, le système en subira les conséquences. A l'inverse, si le suivi est bien réalisé Ecopol bénéficiera d'une vitalité démocratique forte.

L'autorité suprême

Les résidents autonomes formeront un Conseil des Sages, leur rôle sera de veiller à ce que les décisions prises soient conformes aux valeurs de base du projet. En tant que résidents autonomes, ils auront acquis les compétences nécessaires à cette responsabilité et ayant fait le choix de s'installer de manière définitive dans Ecopol, ils sont les gardiens du lieu.

L'association gérant Ecopol possède un droit de veto, si les résidents décident d'une mesure qui metrait à mal la pérennité du lieu, elle peut s'opposer. Cependant, cette prise de position doit être au préalable validée par le Conseil de Sages.

Comment vote-t-on?

Encart: la méthode de vote Condorcet

Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez voté ? Si oui, vous êtes-vous senti utile ? Aviez-vous le sentiment de servir la communauté ? Pensiez-vous pouvoir changer quelque chose à la marche du monde ?

« Le taux de participation au premier tour des élections régionales en métropole s'élevait dimanche à 17H00 à 39,29 % soit dix points de moins qu'au premier tour des régionales de 2004 à la même heure (49,66%), a annoncé le ministère de l'Intérieur. » Tel était le message d’une dépêche AFP sur les dernières élections législatives françaises en mars 2010. En Suisse, seuls 4 citoyens sur 10 participent aux élections fédérales, un taux nettement inférieur à celui des autres pays européens[1]. Une telle abstention souligne le désintérêt des citoyens pour les élections, provoqué par une crise de la représentation. Les électeurs ne se sentent plus -ou mal- représentés.

Plus l’humanité se développe, plus il faut augmenter la capacité de gestion de la complexité. Au niveau électoral, ceci appelle à des modes de gestion plus raffinés, plus précis et plus représentatifs. Mais aussi à la responsabilisation des citoyens : « la "classe politique" n'est pas forcément figée. En démocratie, rien n'empêche un simple citoyen de se présenter aux élections, de créer un nouveau mouvement politique et de proposer une alternative aux personnalités en place au pouvoir.[2] »

Les objectifs ?

  • développer un plus grand sentiment d’appartenance au groupe,
  • dépasser une vision binaire du vote (les gagnants et les perdants)
    qui favorise les frustrations,
  • changer la gouvernance tout en maintenant une continuité d’action.

Le vote Condorcet, par exemple, du nom de ce philosophe, mathématicien et politologue français des Lumières, fait partie des chemins à explorer. Ce dernier avait en effet élaboré une théorie des systèmes de vote, appelée la Méthode Condorcet. Selon celle-ci, « l'unique vainqueur est celui, s'il existe, qui, comparé tour à tour à tous les autres candidats, s'avèrerait à chaque fois être le candidat préféré.[3] » Le vote Condorcet permet d'éviter les "votes sanction" visant à éliminer le candidat le moins désirable. Il permet de faire de vrais choix et de libérer la parole démocratique. Même si la méthode Condorcet connaît des limites, Condorcet lui-même admet un paradoxe dans son raisonnement, paradoxe que plusieurs ont tenté de résoudre, elle permet d’amorcer une réflexion vitale sur la représentativité des électeurs et sur leur implication dans le débat démocratique.
Sur Internet, certaines communautés –Debian, Wikipedia- témoignent d’une organisation qui implique une participation massive de chacun de ses membres. Ceci permet une promotion sur la base de la la qualité des contributions. Émergent ainsi des profils moins classiques que dans, par exemple, une multinationale : le sexe ou l'âge ne sont plus des critères discriminants.

Le Saviez-vous ?

Selon cette méthode, Ralph Nader - le candidat écologiste, deuxième choix des deux camps principaux et opposés- aurait été élu en lieu et place de Bush ou de Gore aux élections présidentielles de 2000 aux Etats-Unis[4].

fin de l'encart

Les résidents d'Ecopol voteront sur internet. Des séances d'explications et de débats seront organisées avant chaque vote de manière à ce que tout un chacun comprennent les enjeux de l'élection.