École socio-technique
Notre cerveau est divisé en deux partie, une partie technique qui traite l'information avec raison et une partie sociale qui gère nos émotions, notre créativité, notre compassion... Le principe des compétences socio-techniques est d'apprendre à développer parallèlement les deux parties de notre cerveau de même que d'apprendre à développer notre corps et notre esprit.
Sommaire
Les paragraphes de cet article
L'école socio-technique d'Ecopol
En plus d'être un lieu de vie, Ecopol est un centre de formation. Vous avez entre 17 et 77 ans, vous souhaitez apprendre de nouvelles choses. Vous pouvez lire des livres, des revues, chercher des informations sur internet, parler avec des personnes qualifiées. Sans disposer de beaucoup de temps et sans confier votre formation à une tierce personne vous pourrez vous enrichir, découvrir de nouvelles choses.
Une autre solution, serait de s'inscrire dans une formation, un ou plusieurs enseignants auraient pour mission de vous transmettre les savoirs que vous cherchez à acquérir.
Dans un cas, comme dans l'autre, les différents savoir que vous aurez intégrés vous permettront d'exercer un métier précis.
Ecopol vous propose une troisième possibilité, celle de l'acquisition de compétences transversales. Vous n'apprenez pas un métier, vous aprenez des savoirs-être indispensables à l'exercice de nombreux métiers. Cette formation entre partage de la vie communautaire et développement personnel pourrait s'apparenter à un apprentissage, et possède certaines caractéristiques des internats.
En bref
Les formations proposées sont ouvertes à tous. N'importe qui peut s'y inscrire. Dans l'Ecopol vous développerez des connaissances techniques:
- construire,
- ranger,
- cuisiner,
- cultiver,
- élever,
- fabriquer,
- réparer,
- trier...
Vous allez être formé aux bonnes pratiques. Vous serez capable d'effectuer des tâches sans supervision. La qualité de la formation se base sur des critères internationaux, d'où le nom de « Pôle international d'écologie communautaire ».
La vie en communauté vous permettra de développer des compétences sociales:
- organiser,
- planifier,
- négocier,
- coopérer,
- débattre,
- assister,
- vérifier
- piloter...
Certaines compétences sont considérées comme compétences de base: comprendre une consigne, accepter les critiques, s'auto-évaluer. Ces compétences sont le socle dit "transversal" à partir duquel des compétences plus spécifiques peuvent être acquises.
Coopérer et cohabiter à Ecopol
A l'arrivée dans l'Ecopol deux choix s'offrent aux résidents. Ils peuvent entreprendre une formation au forfait ou opter pour des cours à la carte. L'école d'Ecopol est une école privée, et s'inspire des modèles d'écoles suisses. L'école n'est pas coûteuse, puisqu'il est possible de travailler à temps partiel pour couvrir les frais de cours et la pension complète qui comprend les frais de repas, logement, transports, loisirs et telecom.
Ecopol propose d'atteindre un bon niveau de formation, de suivre un apprentissage culturel en profitant d'une qualité de vie élevée.
L'école d'Ecopol
Dans l'école d'ECOPOL, il n'y pas d'enseignant mais des coachs (peu nombreux). Il n'y a pas de programme obligatoire mais un contrat d'apprentissage. Il n'y a pas d'amphithéatre mais des bureaux et des salles de réunions. Les élèves sont des "apprenants" soutenus par des équipes de responsables de micro-entreprises. On y apprend en faisant (learning-by-doing) et sous supervision. L'apprentissage se développe grâce à un dialogue fluide entre participants, qui s'entraident dans la réalisation de prestations, et les coachs qui les supervisent.
Les apprenants sont libres et responsables de leur parcours d'apprentissage. Ils choisissent les disciplines. Ils ont accès à des suggestions de compétences à développer en priorité, en fonction des travaux proposés par les responsables des micro-entreprises. C'est une céole de vie sociale et professionnelle : les responsabilités sont réelles, l'intervention de l'équipe pédagogique est réelle, la facturation est réelle… Les cours avec des élèves assis et un professeur qui parle sont des petits flash de quelques minutes pour bien se concentrer sur un sujet, et ils sont rares. Chaque étape du projet, chaque difficulté rencontrée est l'occasion d'un apprentissage, d'un approfondissement, d'un échange. Chaque initiative, chaque idée peut être testée et enrichie par le groupe. Les résultats seront donc rapidement visibles.
Autoévaluation des compétences
Chaque nouvel arrivant sera amené à évaluer lui même les compétences transversales qu'il possède et celles qu'il doit acquérir.
Formation complète
A l'issu du test de compétences, un programme de formation sera établi. Il peut durer de 1 à 15 ans, généralement 3 à 8 ans. Opter pour la formation complète sous-entend vivre durablement dans l'Ecopol. Les personnes ayant fait ce choix sont des résidents à part entière. Leur formation leur laisse du temps libre pour mettre en application tout ce qu'ils apprennent.
Cours à la carte
Pour ceux qui ne désirent pas intégrer un cycle de formation sur la durée, il est possible de sélectionner ses cours. Ces apprenants paieront en fonction des modules qu'ils désirent suivre.
Bourses d'étude
Un système de bourses permet à des personnes ne pouvant payer les frais d'inscription à la période d'essai-intégration (de 3 à 6 mois, soit entre 2'000€ et 3'000€), de ne pas avoir à s'acquitter du coût initial.
Durée de la formation
Il sera possible de suivre des cours tout au long de l'année. Bien que chaque résidant d'Ecopol réalisera une activité génératrice de revenu, l'organisation de l'écovillage est telle que cette activité ne devrait pas dépasser les 25 heures de travail hebdomadaire. Certains seront peut être amené à travailler 30-35 heures mais tous auront le temps de suivre les formations.
L'emploi du temps est modulable et le schéma d'enseignement variable. Les apprenants choisissent l'enseignant ayant un niveau d'expertise dans le domaine et une capacité de la transmettre. Lorsque suffisamment de personnes sont inscrites, les dates sont fixées. La durée des cours dépend du contenu et du niveau de chacun. Pour certaines compétences les cours sont très brefs, d'autres peuvent être validées immédiatement sans suivre de cours.
Certification
Comme dans le système universitaire traditionnel, un certain nombre de crédits doivent être obtenus. Le système d'évaluation s'appuie sur les référentiels en compétences transversales, développés depuis les années 90 par l'Union Européenne, et les méthodes de validation des acquis.
Chaque apprenant doit valider au moins trois quart des compétences sur un ensemble d'une centaine de compétences transversales. Il n'est pas nécessaire de toutes les acquérir, l'équilibre personnel obtenu par la maîtrise de savoir-être ne cherche pas à atteindre la perfection mais l'équilibre global des personnes. Pour donner un rythme minimum d'apprentisagge, au moins quelques compétences doivent être validées chaque année, par exemple cinq par ans. Ce chiffre peut évoluer, comme tous les chiffres dans l'Ecopol. Ce qui compte, c'est la qualité et le rythme d'apprentissage. Une personne qui va tranquillement, avec environ cinq compétences validées par an, arriverait à environ 75 compétences en quinze ans. Les rapides prendront 2 à 5 ans.
L'évaluation ne sera pas un moment stressant ni une compétition. Fini la salle de cours et la feuille blanche, exit les questionnaires à choix multiples et les dissertations pseudo philosophiques.
Certificat finale
Pour obtenir le certificat final, il faut un minimum trois quart des micro-compétences validées sur un total de 120 micro-compétences référencées et documentées. Chaque compétence correspond à un ou plusieurs scénarios pédagogiques et peut être transmise et validée par un ou plusieurs experts. On peut faire valider chaque micro-compétence de manière individuelle.
Bien que soumise à évolution, l'idée est que, sur environ 120 micro-compétences de bases, les apprenants en maitrisent au moins 75. Ils doivent acquérir, chaque année, au minimum 5 nouvelles micro-compétences. Il est à noter, qu'une personne qui arrive avec une grande expérience de vie peut valider l'intégralité des compétences en un an.
La validation est acquise tant que quelqu'un ne la remet pas en question.
Par exemple: Quelqu'un a la compétence de gestion de conflit. Une personne fait savoir qu'elle ne lui reconnaît pas ce savoir-faire, qu'il a sollicité son expertise mais qu'il a eu en réponse une attitude inadéquate. Dans ce cas, la personne se verra perdre temporairement sa compétence et devra suivre un cours de rappel.
Toutes les personnes décidant quitter l'écovillage avant la fin de leur formation recevront un certificat pour les micro-compétences déjà validées.
Les certificats feront l'objet d'une reconnaissance institutionnelle progressive, en fonction des partenariats avec les centres académiques et les agences intergouvernementales, qui sont actuellement en cours d'établissement.
Les trois niveaux de compétence
Pour chacune des compétences il existe trois niveaux: la
- compétence de base « savoir-faire »,
- compétence avancée « maîtrise »,
- compétence supérieure « expertise ».
Comment se passe la certification?
Quatre formes de validations peuvent être réalisées. En fonction du niveau et de l'importance du sujet, c'est soit à la carte, soit la forme est imposée.
- Questionnaire à choix multiple, pour vérifier la compréhension des bases théoriques
- validation par les pairs,
Elle est réalisée par des personnes ayant au moins un niveau supérieur dans le domaine en question. Au moins deux ou trois de ces personnes doivent certifier de la maîtrise de la compétence selon les critères d'un document de référence. - récit d'expérience ou validation théorique par la preuve,
Le candidat à la validation doit par oral décrire une activité durant laquelle il a exercé cette compétence. Il doit être capable de restituer les critères de qualité liés à la compétence. Cela peut se passer par oral en vidéo ou par écrit sur le web. - démonstration ou validation pratique par la preuve.
Un expert tiers qui n'a pas participé à la formation vérifie la maîtrise de la compétence, lors d'une activité la nécessitant.
L'encart de cet articl
Des classes sociales mouvantes
Les classes sociales existent car certaines personnes ne sont pas prêtes à assumer des responsabilités.
L'esclavagisme mental conduit certains à dire que personne ne veut le pouvoir et d'autre que le pouvoir est inaccessible.
Dans Ecopol, la proposition est de casser ces chaînes mentales.
Les résidents doivent tous se former, à leur rythme, mais développer tout de même de nouvelles compétences. Il sera par exemple impossible d'être femme de ménage tout au long de sa vie. Les gens seront poussés à se former et à prendre des responsabilités. La femme de ménage pourra former des personnes à faire le ménage. Elle devra développer des compétences transversales, telles que la transmission de savoir faire, l'évaluation des compétences des tiers, l'écoute, le diagnostique initial, le travail en équipe, la motivation de groupe, la gestion de conflit...
Personne n'est obligé de vivre dans l'écoville mais y vivre oblige à respecter certaines règles telles que: développer de nouvelles compétences.
On ne peut pas stagner car ça contraint les autres à se sur-responsabiliser.