Concurrences déloyales
Sommaire
Pourquoi un lieu nouveau ?
Plus de la moitié des gens sur terre vivent dans des villes. Alors pourquoi vouloir en construire une de plus ? N'est-ce pas contribuer à dégrader encore plus l'environnement. Non, au contraire. Explications.
N'est-il pas plus simple d'accompagner la transition vers l'écologie dans les villes et villages déjà existants?
Bien sûr, ce serait paraît plus cohérent de renforcer les initiatives existantes là où elles ont déjà émergés. Ce processus est en cours.
D'une part dans des lieux nouveaux comme les éco-villages d'Auroville en Inde ou de Findhorn en Ecosse. Mais allez-y, étudiez leur fonctionnement objectivement, prenez quelques semaines pour vous immerger, faites-vous votre propre opinion. Vous constaterez alors que si les résultats y sont déjà merveilleux, ils ne permettent malgré tout pas de fournir un mode de fonctionnement complet et global qui puisse être largement déployé pour répondre aux besoins urgents de respect de notre mère nature. Les mouvements de protection de l'environnement nous le répètent : nous n'avons qu'une planète et elle n'est pas remplaçable. Quand aux réseaux thématiques qui proposent des alternatives au coeur du système, comme ceux de l'économie solidaire, du microcrédit ou des villes en transition, le constat est le même : malgré des succès d'estime exceptionnels, des prix Nobel et des centaines de millions de bénéficiaires, ils n'arrivent pas à atteindre leurs objectifs.
Pas le temps !
Les énergies renouvelables fonctionnent. L'économie solidaire aussi. Toutes les pratiques durables sont documentées, testées et estampillées "réalistes". Mais alors qu'est-ce qui freine l'adoption de pratiques durables rapidement et à large échelle ? Depuis le temps qu'on en parle, pourquoi n'y a-t-il toujours pas un seul pays ou une seule ville réellement sans voiture polluante, souveraine alimentairement, Parce qu'il faut être patient ? Impossible, toutes les études montrent qu'objectivement on doit changer nos pratique au plus vite. Uniquement une minorité de profiteurs sans scrupules qui soudoient habilement les personnes qu'il faut pour conserver leur droit d'abuser de la nature et des hommes et rester ainsi en position dominante ? Peut-être, mais cela n'explique pas tout. Car ces abuseurs ne se sont pas concertés, il n'y pas vraiment de complot mondial, d'école de l'auto-destruction, de dominance d'une frange bestiale et sans scrupule dans les coeurs et les esprits des humains. L'homme n'est pas que prédateur. Ce serait trop facile. Il est aussi bienveillant. A la tête des grands groupes qui dominent ce monde, il n'y a que d'habiles entrepreneurs regroupés en communautés de pratiques. Tous pensent que s'ils ne jouent pas selon les règles imposées par leurs adversaires, qui consistent à combiner l'honnêteté globale avec des petites touches d'opportunisme sans scrupule, ils seront éjectés de la communauté et d'autres moins scrupuleux encore les remplaceront. Alors ils ferment parfois les yeux. Leur vrai problème fondamental ? Les règles de l'économie de marché ne sont pas assez adaptées au respect des humains et de l'environnement. Tout va trop vite. Les découvertes scientifiques du 20e siècle ont permet d'accélérer de manière impressionnante les flux de biens et de services. Ceux qui ont les moyens financiers peuvent avoir tout tout de suite. Grâce Internet, aux avions, aux satellites, aux lasers, aux nanotechnologies, aux biotechnologies et au nucléaire, la planète est devenue un village global. Mais pas un écovillage. Car les gens à la tête des grandes groupes d'influences n'ont pas le temps de s'attaquer au problème de la crise économique mondiale que pof voilà le problème des catastrophes nucléaire qui refait surface, et hop l'opinion se désintéresse des problèmes économique. Comme dans le Titanic, les réactions sont désorganisées, à la va-vite, sans recul. Tous le monde est débordé. En plus, c'est beaucoup plus difficile de faire évoluer les choses quand des gens sont déjà installé. Et tant que les crises ne sont pas assez fortes, il y aura toujours une minorités de lobby pour manipuler l'opinion publique. Ils évitent ainsi une remise en questions fondamentale des règles du jeu qui leur assure une position dominante.
Les deux concurrences déloyales.
Dans ce contexte, deux freins aux bonnes initiatives sont à l'oeuvre.
La première c'est la défaillance de la régulation des marchés économiques. Elle résulte de l'absence de conscience pour bien poser les limites de l'usage des technologies accélératrice. C'est cette défaillance qui génère les oligarchies d'abuseurs.
Par ricochet, la deuxième concurrence est celle d'un état assistantialiste. Elle résulte de la déception de ceux qui constatent les abus. Car la concentration des richesses et des pouvoirs augmente la fragilité des plus pauvres, qui ont alors besoin d'aide. Aide que vont charitablement donner ceux qui ont préalablement accumuler les richesses. Les personnes ainsi assistées perdent leurs habitudes de prendre des initiatives. Les gouvernements achètent la paix sociale, faute de mieux. La responsabilité individuelles et le commerce équitable sont remplacés par de l'aide sociale pour ceux qui n'y croient plus. Et leur nombre augmente. C'est une spirale négative.
Même si sur le fumier peut fleurir la rose, nous sommes victimes d'un usage mal régulé de nos merveilleuses sciences accélératrices. Résultat : nous ne croyons pas suffisamment que le monde enfante, nous croyons trop qu'il est malade, nous sommes pris dans une spirale négative qui ruine notre âme. C'est pour cela que, si on revient à l'essentiel, c'est à dire l'esprit collectif de l'humanité, si on veut faciliter l'enfantement d'une dynamique positive, il faut la couver au début : incuber Ecopol, comme des parents avec une bonne expérience de vie protègent leurs enfants et leurs donnent petit à petit la force d'affronter le monde.
Certes, les règles étaient dix fois moins justes et moins bien appliquées il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Mais avec l'émergence de ces technologies accélératrices, les enjeux sont cent fois plus important aujourd'hui qu'hier. Plus tout va vite, plus l'humanité et la nature sont fragilisées par des régulations défaillantes des marché, et par des concurrences déloyales de personnes assistées. D'où leur peine à donner la pleine mesure de leur raison d'être.
D'où les sentiments populaires largement répandus que "le monde est injuste", "les bonnes choses ne durent pas", "les bonnes initiatives sont soit étouffées soit détournées de leur sens".
Et dans une société où les croyances qui colonisent notre esprit sont émises par une majorités de gens désemparés, proposant des demi-mesures, les freins sont trop forts pour relever les défis de l'écologie. Les bonnes initiatives sont soit étouffées, soit détournées de leur raison d'être. Une initiative globale protégée peut nous apporter le salut.
Ce n'est pas ainsi que les écolieux comme Auroville et Findhorn ont démarré. Ni les réseaux de l'économie solidaire. Ils ont démarré en environnement défavorable, et ils ont souffert de la présence de nombreux vers dans la pomme, des problèmes de chocs culturels avec
Deux grands indicateurs de la dérive.
Les personnes en situation de domination sur les ressources tentent souvent de faire changer les choses vers plus d'éthique. Mais ils sont pris au piège de la vitesse. Ils considèrent qu'il faut manger pour ne pas être mangé. La communauté des leaders qui contrôle les énergies reste bloquée dans l'usage des fossiles, celle qui domine les médias dépend de la dans la publicité, les élus des gouvernements des principaux états réunis en G2/G8G20/OTAN/Conseil de sécurité dépendent de la réputation que leurs font les médias. Tous participent eux aussi à des pôles internationaux et communautaire, mais l'adoption de l'écologie leur ferait perdre leur position dominante, même si une bonne partie aimerait réellement beaucoup que le système change. Toutes leurs tentatives de réduire les injustices structurelles se cassent les dents sur des vieux réflexes. Ces profiteurs constatent que "le public n'est pas prêt", que "la solution c'est l'éducation", mais ils ne peuvent pas proposer une solution globalement cohérente. Car ils sont pris dans un système qui empêche toute rupture naturelle. Ils attendent, voire provoquent, des chocs profonds, des tsunamis médiatisés, pour pouvoir vite faire adopter des changement le système par petites touches, et rien que cela . C'est donc bien le Titanic est sans capitaine : c'êst le résultat d'un mécanisme plus complexe qui est à l'oeuvre. La vitesse. L'accélération des flux de biens et de services. Son origine : les grandes découvertes scientifiques. Son impact : générer deux grandes concurrences déloyales dans notre société globalisée.
Libéral communisme : non merci !
La majorité des dirigeants de grandes entreprises pensent "mieux vaut d'abord faire le requin, et une fois bien installé, redistribuer charitablement ses richesses en aidant les pauvres à se remettre des discriminations structurelles subies". Ce sont des libéraux qui combattent leurs concurrents avec une loyauté aux règles du marché qui est bien discutable. Sitôt riches, ils redistribuent tels les bons princes, en utilisant souvent les mêmes termes que dans ce livre : encourager les micro-initiatives, l'esprit d'entreprise sociale. Mais si on creuse, leur croyance c'est que seuls les gros poissons sont
Les gens qui participent à l'aventure d'Ecopol sont informé que c'est une autre dynamique qui leur est proposée : à la place d'un modèle libéral-communiste, financé par de grands investiseurs, c'est un vrai mode de fonctionnement micro-entrepreneurial, financé par des milliers de petits épargnants qui y croient, initiés par des milliers de pratiquant de la simplicité volontaire, où les défaillances de la régulation sont traquées collectivement, souplement sur la forme, fermement sur le fond.
Non-alignement
Avant en Yougoslavie, on n'avait pas de liberté d'expression, mais on avait à manger, du travail, la sécurité sociale, le respect. On pouvait aller dans tous les pays du monde avec notre passeport, sans visa, sauf une dizaine de pays sur terre. Et la libéralisation des marchés est passée par là. Maintenant en Bosnie on a la liberté d'expression, et c'est tout. On a plus à manger, plus de travail, la violence dans les rues, l'absence de respect. Et avec notre passeport, on ne peut plus voyager que dans une dizaine de pays.
Parole du chauffeur de taxi d'origine bosniaque à Grandvaux, Suisse, mars 2011. PS de Théo Bondolfi : ce live n'est en aucune manière une apologie du socialisme à la soviétique. C'est au contraire la mise en valeur d'une culture de non-alignement politique et culturel propre à la Yougoslavie des années 1950 à 1980. J'y ai vécu plusieurs mois, à 16 ans, dans les derniers mois de cette époque particulière du non-alignement. J'ai pu y constater les réalités de vie des non-alignés. Comme le propose aussi l'Ecopol, la Yougoslavie essayait d'échapper aux deux concurrences déloyales que sont l'économie de marché dite libérale avec une régulation défaillante et l'assistance sociale dite communiste. Une cinquantaine de pays participaient alors à cette dynamique, et la qualité de vie y était globalement bien meilleure. Parmi eux des grands pays comme l'Indonésie et le Nigeria. Le reste du monde était pris dans une guerre froide entre capitaliste et communistes. La liberté d'expression étant aujourd'hui facilitée par l'omniprésence d'Internet, il semble possible de réconcilier non-alignement et démocratie participative.
C'est tout ce constat qui justifie la création d'un lieu parti de rien, nouveau. Un lieu où il n'est pas possible aux habitants de dire "on était là avant, laisser-nous le temps de nous adapter". Un lieu sans propriété privée, mais dédié à l'initiative individuelle, sans concurrences déloyales De quelles concurrences déloyales parle-t-on ? Et quels sont leurs origines ?
Car les écolieux et les mouvements ces initiatives ne sont pas suffisamment protégées. Et les réseaux qui tentent de souffrent aussi terriblement des freins d'une société fragilisée par la pollution générale. Mais plus exactement, quels sont les freins ? Ce sont des concurrences déloyales.
Voilà pourquoi le rythme d'adoption de pratiques vraiment durable est trop lent, même si ce sont de fabuleuses sources d'inspirations. Car les pratiques collectives ne suivent pas assez vite, car le temps d'adaptation est trop lent. Il ne répond pas suffisamment aux besoins urgents d'un nouveau mode de vie plus écologique. Si ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, où sont les grandes rivières non polluées ? Trop de forces contraires freinent les avancées vers une écologie profonde.
C'est pour cela que qu'il estz utile d'envisager des lieux radicalement non discriminatoire pour les humains et l'environnement.
Parce qu'Ecopol est comme un bébé qu'il faut protéger avant de le laisser se confronter au monde tout seul. Il s'agit de couver Ecopol, de l'incuber. Protégrer de quoi ? De deux forces qui érodent les initiatives humanistes. D'abord l'émergence de technologies qui accélèrent extrêmement les flux de matière et d'informations. Par ricochet, les problèmes de sciences sans conscience qui en résultent : les régulations des marchés économiques sont défaillantes. Par exemple les contrôles de la pollution et sont considérés comme secondaire dans les budgets des pays par rapport au contrôle des territoires par les armes.
La combinaison de ces deux forces génère un problèmes à l'échelle mondiale : la concentration des richesses et des pouvoirs dans les mains d'une minorité de personnes dont les croyances sont déconnectées des urgences de respect que la nature nous impose. Nous humains devrions
- les programmes d'assistance sociale qui en découlent.
personne à la tête de ce système défaillant. La machine s'est emballée toute seule, par la force des technologies accélératrice qui ont mis plus de science dans l'humanité que de conscience pour bien utiliser des sciences. Ce n'est pas la faute à pas de chance, c'est notre situation d'humanité qui enfante d'une nouvelle ère, dans la douleur. Et les bébés, des
Une économie libre et globalisée avec une régulation défaillantes favorise l'émergence de cartels, concentrant les pouvoirs dans une minorité. Or les technologies accélératrices, symbolisées notamment par les jets privés et les bases de données comme celles de Google, montrent que le marché libre a été détourné de son sens, de son essence, qu'il est déviant. Aujourd'hui l'humanité subit les conséquences de cette déviance. Nous ne sommes pas dans une société de concurrence pure et parfaite mais dans un système d'oligarchies. Les entreprises transnationales ont déjà acheté un bonne part des terres et de l'eau de la planète, contrôlent une bonne des flux d'information et Ceux qui cherchent encore à magnifier
Les terres sont en train d'être achetées par les multinationales, l'eau est déjà en bonne partie privatisée, Difficile d'être durablement motivé à entreprendre localement dans un esprit coopératif. Nous craignons les coups bas de ceux qui ne respectent pas les règles. Chacun commence à penser que s'il n'adopte pas une attitude de requin, que s'il ne se met pas à lui même déroger aux règles, il ne pourra pas survivre à son environnement.
La deuxième concurrence déloyale, c'est l'impuissance que ressente les gens face à la situation précédemment décrite. Plutôt que de lutter, certains baissent les bras et attendent, du système et de l'Etat, une assistance. Ils entrent dans une situation de dépendance, qui elle même génère des abus, ceux de l'assistanat.
Lorsque quelqu'un, un groupe ou une personne développe un projet innovant, allant dans le sens de la construction d'un monde meilleur, affronter ces concurrences le détourne de son but. Que ce soit par le découragement ou par l'impossibilité dans un univers corrompu de mettre en place son projet.
La solution est donc de créer des espaces de liberté, des poches de pureté suffisamment autonomes et non autarciques, où les échanges se font de manière équitable. C'est vers cela que veut tendre Ecopol.
Paragraphes de cet article
Des exemples parlants
Commençons notre explication par quelques données:
- l'évasion fiscale des multinationales fait perdre aux pays en développement 125 milliards d’euros de recettes fiscales, soit 4 fois le montant nécessaire estimé par la FAO pour éradiquer la faim
- 1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal à celui des 57% les plus pauvres
- chaque année de nombreuses firmes multinationales sont condamnées pour non respect de la concurrence
Les intérêts privés sont plus forts que le bien commun, dans notre univers économique, il est difficile pour les petits entreprises de survivre.
Au sortir de l'université, un jeune homme compétent et ayant une bonne expérience de vie décide de créer une coopérative qui vend des fruits et des légumes. Avec des amis, il va à la rencontre des agriculteurs et leur propose de leur acheter l'ensemble de leur récolte. Les producteurs pourront ainsi diversifier leurs productions et le groupe de jeunes les revendra localement dans des paniers qu'ils distribueront dans la ville voisine.
Pendant plusieurs années, la coopérative fonctionne, le chiffre d'affaire est bon, l'activité ne manque pas de clients.
Mais au bout de 2 à 3 ans, un des membres a besoin de liquidité, il veut revendre ses parts. Comme il estime qu'il s'est beaucoup investi dans le projet, et que la réussite de l'activité dépend de lui, il veut recevoir un bonus. Ces camarades-coopérateurs lui expliquent que son attitude va à l'encontre des principes coopératifs.
Afin d'obtenir les gains qu'il espère, ce membre propose, à une multinationale ayant la même activité, la vente du fichier clients de la coopérative. Il s'associe à cette multinationale, leader dans le secteur, et négocie sa participation au capital.
Il obtient donc le moyen de gagner beaucoup d'argent et met à mal la réussite de la coopérative.
Un autre exemple de concurrence déloyale, serait le cas du passager clandestin. Un des coopérateurs est moins impliqué que les autres, il cherche à profiter du travail de ses camarades. Étant conscient que le projet revêt également une dimension affective, sociale et citoyenne, il abuse de la gentillesse du groupe. Alors qu'il ne remplit pas sa part de travail, il touche tout de même son salaire. Sa défense se base sur le fait que le projet a été monté pour répondre à une éthique et non pas pour rechercher la rentabilité.
C'est deux attitudes mettent en péril le projet collectif. D'une part, celui qui demande un bonus, entre dans une démarche de négociations, de bras de fer qui va épuiser et démoraliser le groupe. D'autre part, le passager clandestin met à mal le bon fonctionnement de l'organisation.
Cet exemple nous enseigne que la réussite d'un projet basé sur l'éthique ne dépend pas seulement de sa qualité. L'implication et les engagements sur le long terme des membres sont également des éléments essentiels.
Les mécanismes de survie
Ce type de situation, bien qu'évitable est tout de même assez fréquent.
Nous sommes dans une société duale. Nous considérons que le monde est constitué de gagnants et de perdants. Nous vivons dans un climat de guerre économique et sociale.
Dans cette situation, ceux qui s'engagent pour le bien commun sont rares, car ils nagent à contre-courant et souvent seuls.
Pour dépasser ce genre de situation, une solution serait d'accepter les règles du jeu d'un marché passablement dérégulé.
De se concentrer sur une société dite "anonyme".
Mais là encore, il faudrait affronter la concurrence déloyale. Une grande entreprise transnationale pourrait jouer de son pouvoir, et négocierait des avantages avec les pouvoirs publics, en contrepartie de son implantation et des emplois qu'elle créera.
Elles pourraient demander:
- des contrepartie d'aides fiscales,
- la priorité sur un terrain,
- l'exclusivité de fourniture des établissements publics,
Elle pourrait aussi s'inscrire dans une logique lobbyiste et oeuvrer par exemple pour baisser les critères de l'agriculture bio. Ainsi, elle pourra vendre du bio « pas si bio que ça », cultivés par exemple avec des pesticides ou autres produits chimiques. Produits chimiques qui auraient été reconnus par la directive XYZ, et qualifiés de non risqué pour la santé. Cette directive serait basée sur les recherches d'une autorité sanitaire financée par cette même multinationale.
L'appât du gain
Dans un monde où tout va très vite, où la complexité est poussée à son paroxysme, celui qui ne maîtrise pas les enjeux juridiques, commerciaux et financiers peut très vite être dépassé. Dans ce contexte, les plus grands, les plus forts, développent une énergie immense afin d'empêcher l'arrivée de nouveaux concurrents (loyaux) ou de manière à saboter les entreprises déjà présentes.
Les multiationales aujourd'hui ne méritent pas leur position dominante, elles ne font pas preuve de responsabilité. Leur manque de scrupules déteint sur les comportements individuels.
Les passagers clandestins
Certaines personnes sont faibles et facilement attirées par le « farniente ». Lorsque, par exemple, elles constatent que certaines personnes bénéficient d'aides financières sans contreparties fortes, elles souhaitent avoir le même statut. Ces personnes ne valorisent pas le fait de s'investir, de travailler avec efficacité, elles préfèrent profiter du système. Elles finissent par ne plus se sentir comme faisant partie du système, trouver le système biaisé.
Conclusion
Dans ce contexte, il est très difficile de la protéger l'initiative individuelle dans le temps. Etre honnête, dans un monde globalisé, où toutes les grosses entreprises ont des pratiques de concurrence déloyale, de dumping par les prix, d'ententes stratégiques, de monopoles, de changements de normes, de lobbying, relève de la mission impossible.
Au final, on en arrive à préférer recevoir du poisson plutôt qu'apprendre à pêcher. On réalise que la pêche est déloyale, et que même en faisant partie d'une fédération de pêcheurs on ne sera pas entendu. À force d'injustices sociales, on arrête de croire en soi, on démissionne de son rôle de citoyen actif ou de travailleur autonome et engagé.
Les acteurs de la concurrence déloyale sont inconsciemment conscients du mal qu'ils font à la société. Cette conscience les pousse à tenter de compenser leurs déviances.
Dans le cas des premiers, lorsqu'ils auront accumulé de nombreuses richesses, ils adopteront une position dite libérale-communiste.
Les dirigeants des grandes entreprises mondiales, qui sont les premiers à adopter des pratiques déloyales, créent des fondations et se gargarisent de leur charité. Ils agissent sans scrupules d'une part, abusent de leur pouvoir, et tentent par ailleurs de réduire les inégalités dont ils sont les créateurs.
Les seconds, pour compenser leurs désengagements, feront preuve par exemple d'une grande générosité avec leurs proches. Ou bien ils pratiqueront la décroissance, ils choisiront de consommer peu mais resteront dépendant de l'état. Disposant de beaucoup de temps libre, ils s'impliqueront beaucoup pour leur quartier.
Dans un cas, comme un autre, ces personnes pourraient être félicitées pour leurs actions charitables, sociales et citoyennes. Mais il ne faut pas oublier, que c'est par leurs agissements premiers, par le rôle dans le développement des concurrences déloyales, que la société souffre et qu'elle a donc besoin d'actions correctrices.
Pour se protéger de ces deux concurrences déloyales il existe une solution: les bannir en amont. Ne pas accepter qu'elles existent dans notre environnement social et économique.
Mais ceci n'est possible que dans des situation particulières.
Sources
www.ccfd-terresolidaire.org
Encarts de cet article
Vivre au Bhoutan
Le Bhoutan est un pays où on peut à peine fumer, parce qu'il n'y a pas de marchands de cigarettes. Lorsqu'on est stressé la seule solution est la méditation. On ne peut passer des heures et heures devant la télévision tout simplement parce que ça n'existe pas. Le premier indicateur national est le bonheur intérieur brut, le bonheur national et non pas la production. Le troc est beaucoup pratiqué.
C'est un pays que l'on pourrait qualifier d'arriéré, cependant il existe des initiatives nouvelles. C'est un pays où les concurrences déloyales n'existent guère.
" D'abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent " Gandhi
Ecopol, en tant que création ex-nihilo, sera un lieu vierge de toute concurrence déloyale. Créé à partir de rien, mais sur de bonnes bases pour se développer de manière saine et durable, Ecopol est une force de proposition qui doit être protégée pendant les 10 à 25 ans de son incubation initiale, afin que des bases solides soient posées. Ces bases permettront de favoriser l'équilibre entre le respect fondamental du bien commun et la promotion de l'initiative individuelle.
Le saviez-vous?
Un autre chiffre qui est significatif nous est donné par une des fondatrices du projet Ecopol, Marie Jane Berchten. Elle a été responsable administrative d'une des sections régionales de la lutte suisse contre le crime organisé. Dans ce contexte, elle a constaté qu'un mouvement financier en dessous de 10 millions échappe à la surveillance des banques. Donc typiquement, un maffieux qui n'a pas de lien avec une organisation terroriste, mais ne fait que blanchir de l'argent, et qui va faire de nombreux mouvements financiers de quelques centaines de milliers de dollars ou d'euros, va passer en dessous du radar des malversations financières que les banques vont spontanément signaler. En résumé, il suffit donc de morceler en plein de petits morceaux pour passer ce qu'on veut. Et ça c'est fréquent. Et typiquement on a là un exemple où les concurrences déloyales sont très fortes. Comment voulez-vous dans ce contexte assurer la pérennité d'initiative honnêtes. Très difficile, sauf dans quelques niches, comme les produits Weleda de l'anthroposphie (chiffre d'affaire annuel 300 millions d'euros), qui est une des exceptions qui confirme cette règle.