Les blogueurs et autres consomm'acteurs
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Il était une fois
Souvenez-vous de votre première vision du Web, vous avez vu des pages d’infos comme on regarde un livre, vous avez traité des messages comme on traite un courrier postal. N’était-ce pas qu’un simple moyen de communication parmi d'autres pour vous ? Progressivement vous avez compris que vous pouviez vous mettre à intervenir dans des forums, à modifier des pages. Technologiquement ce transfert entre le simple utilisateur d’un bureau de poste ou d’une vitrine à un vrai acteur s’est fait dans le tournant des années 2000. C’est ce qu’on appelle le passage d’un Web statique (Web 1.0) à un Web dynamique (Web 2.0). Cette transition entre consommation passive et acteur de la société de l’information s’est exprimée par la notion d’interactivité que sont les commentaires, les modifications et les mises à jour. Rappelez-vous quand vous avez réussi à poster votre premier commentaire sur le Web et que vous l’avez vu publié. Souvenez-vous quand vous avez pris votre premier compte d’utilisateur dans une communauté virtuelle pour un usage autre que de la messagerie. Vous avez pu aller voir les préférences, vous avez pu aller les modifier et éditer votre profil. Vous avez pu découvrir toutes les options réservées aux utilisateurs enregistrés : modifier, catégoriser avec des tags, syndiquer, modérer… Voilà les fonctions tant techniques que sociales qui ont donné les moyens à de simples spectateurs de devenir acteur de cette société de l’information. C’est dans cette optique de consomm’action que les wikis sont apparus, puis les blogs et les réseaux sociaux et enfin les microblogs, autant de vecteurs d’une dynamique participative. Ils se sont suffisamment développés pour donner du souffle à cette idée saugrenue d’un Web, nouveau symbole de l’humanité. On peut non seulement y commenter de l'information, mais y créer son propre journal, maintenir son public en haleine à chaque instant, interagir avec tout son carnet d’adresse dans l’espace et le temps et contribuer à son rythme à nos encyclopédies globales. Ils suscitent un engouement bien plus fort que radios, télés et journaux réunis.
Un XXIe siècle sous le signe de l'inform'action
2011, le Web a 20 ans et avec ses centaines de millions de forums, wikis, blogs, réseaux sociaux , microblogs instantanés, on parle désormais de Webosphère, de culture Web. Wikipédia, Facebook et Twitter n’étant que trois parmi d’autres, certes très utilisés. Cela représente des centaines de milliards d’articles et de billions de champs différents remplis (titre, corps du message, pièces jointes, images, nombre de visiteurs, notes). Le Web est le cœur de la convergence de tous les outils numériques qui possède une interface ouverte, standardisée en libre accès, accessible par tous les outils, téléphone, tablette, ordinateurs. Les sites les plus intéressants sont justement ceux où l’on peut interagir en commentant, modifiant, ajoutant des texte, images… Sans ces fonctions un site n’a pas un grand avenir. Quelle crédibilité donner à un site d’achat/vente entre particuliers en ligne s’il n’y a pas de commentaires participatifs évaluant le produit, le vendeur et même l’acheteur ? Quelle légitimité a un scoop sur l’actualité mondiale publié par un blog indépendant s’il n’est pas possible de commenter et proposer des sources alternatives ? La participation à un blog, à un forum ou à un wiki transforme notre mode de fonctionnement et de pensée. Cette production participative améliore les nouvelles compétences cognitives comme la perception, le raisonnement, la conscience, le langage, l'intelligence et la transdisciplinarité. Les médias sociaux magnifient la diversité culturelle. Ils sont une nouvelle source d’information, un espace d’expression libre par excellence où se côtoient politiciens, artistes, commerçants et autres bipèdes. C’est pourquoi il existe autant de motivation à publier du contenu sur le Web que de… publications. Dans l’ancien monde les informations était rares et contrôlées par des minorités, la qualité des projets se mesurait à la force des idées émises. Dans les écosystèmes numériques la force d’un projet ne réside plus dans son idée mais par la quantité et la qualité des acteurs et de leurs contributions. Prenez un étudiant nourri par cette culture de la consomm’action. C’est tout naturellement qu’il chattera avec des camarades, commentera les résultats sportifs sur un forum, corrigera une erreur de date sur une page Wikipédia dédiée à son héros Gandhi. Imaginez le choc qu’il vit lorsqu’il se retrouve assis sur un banc d’école à suivre un programme prédéfini sans pouvoir picorer et montrer sa force de contributeur de cette société de l’information. Inversement imaginez une personne qui a appris à disserter sur les bancs d’école, face à une page Wikipédia et à un chat elle aura une barrière psychologique et neurolinguistique. Elle sera programmée pour attendre qu’on lui donne le cadre plutôt que de le cocréer elle-même. Elle ne se sentira pas légitimée malgré ses connaissances potentiellement intéressantes. Certains les appellent prosommacteurs (Tapscott), d’autres des nétocrates, d’autres encore des utilis’acteurs ou webacteur (Pisani). Quelques soit le nom, l’intention est là. Les moyens de communication (médias) sont aujourd’hui l’œuvre de toute la société (sociaux).
Piano, sano, lontano
Si la profusion des médias sociaux est évidente, la qualité l’est moins. Faut-il rejeter le média sous prétexte d’un manque de crédibilité et de professionnalisme ou, au contraire, saluer l’effacement progressif des barrières entre journalistes, dont c’est le métier, et fonction de communicateur comme base essentielle d’une citoyenneté solide. Oui des effets pervers commencent à être connus tel que la dictature de l’immédiat, la faible qualité des contenus, la société de spectacle et la guerre de clochers. Ce sont autant de pièges à éviter sur le chemin de la consomm’action. Mais oui surtout les effets positifs sont de magnifiques sources d’espoir, s’il fallait encore le prouver, cela démontre à quel point il est absurde d’imaginer jeter le bébé Web 2.0 avec l’eau du bain de la technologie inconsciente : outils d’alerte, renforcement de l’interaction, culture de la coopération synergique… Il n’est jamais trop tard pour (re)trouver confiance dans ce Web 2.0 en en devenant un acteur à part entière, car partout on trouve des pionniers bienveillants, qui au-delà de leur statut influent ont fait des contributions significatives. Des gens éveillés qui vont encourager leurs étudiants, leurs collaborateurs, leurs pairs, leurs employés, leurs élèves à devenir des consomm’acteurs conscients, critiques, rigoureux, sensibles aux sources, et qui sauront jongler élégamment avec les risques et opportunités. Plus que de simples consommateurs, en contribuant ils s’attribueront mieux le contenu ce qui favorisera leur développement personnel, social et professionnel. Merci à ces pionniers d’avoir le courage de nager à contre-courant et de permettre l’accouchement de cette nouvelle espèce en voie d’apparition
Leaders | Durée de vie de l'information (tendance générale) | Effets pervers* | Effets positifs* | |
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Les Instant | Très court terme | Dictature de l'immédiat | Outils d'alertes pratiques en cas de catastrophe | |
Famille des blogs | Skyblog | Court, moyen terme | Faible qualité des contenus | Encourage l'interaction libre par le biais de commentaires |
Les réseaux sociaux | Court, moyen terme | Société de spectacle | La distance n'est plus un problème | |
Famille des wikis | Wikimédia et son projet phare Wikipédia | Court, moyen, long terme avec de nombreuses possibilités de modifications comme la mise à jour, le retour à une version précédente... | Guerre des clochers | Culture de la coopération synergique où l'on s'entraide main dans la main |
Slashdot.org et Linuxfr.org
Ces deux sites web, le premier anglophone et le second francophone, créés respectivement en 1997 et 1998 traitent de l'actualité informatique. La particularité qu'ils ont développée depuis la fin du XXe siècle est de permettre aux utilisateurs de commenter librement le contenu publié. Afin d'éviter tout abus, remarques fallacieuses ou trolls, ils utilisent un système d'autorégulation des usagers inscrits. Ceux-ci possèdent un karma virtuel qui augmente pour toute contribution améliorant la qualité du site et offrant des informations intéressantes. A l'inverse, le karma diminue si les commentaires sont jugés inutiles ou partiales.
Splog
Le splog est au blog ce que le spam est au mail. En clair le splog est un commentaire en général désagréable est inutile posté sur un blog, pointant en direction d'un autre blog à but commercial et lucratif
Réseaux sociaux: 1, Pornographie: 0
Les mantras de la culture Web
1. Publier tout, mettre à jour souvent
2. Briller ou disparaître
- à compléter -
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Sources d'information et contenus connexes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog
http://fr.wikipedia.org/wiki/Splog
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet)
TAPSCOTT Don, Williams Anthony D., Wikinomics, Pearson Education France, Paris, 2007.
Sources iconographiques
http://www.journaldunet.com/cc/03_internetmonde/intermonde_blog.shtml