Pirate ou esclave ?

De Wiki ECOPOL
Révision datée du 27 août 2011 à 15:48 par Tbondolfi-assistdz (discussion | contributions) (mise en forme, syntaxe, orthographe)

Dans les technologies numériques, lorsqu'on vous informe qu'un produit recèle un secret de fabrication et qu'il ne peut être qu'acheté, mais pas copié, modifié ou redistribué, deux options s'offrent à vous : devenir un 'mauvais' client, c’est-à-dire un pirate en obtenant une version illégale du produit, ou devenir un 'bon' client c’est-à-dire un esclave en achetant chaque nouvelle mise à jour... Pirate ou esclave, la différence paraît immense, mais ce n'est qu'une illusion. Elle est en fait minime, car c'est un cercle vicieux où les deux notions sont interdépendantes.

Comment échapper à cette catégorisation

Pour entrer dans une spirale positive, il est possible d'adopter progressivement la culture libre dans toutes ses pratiques. Cela n'aura pas nécessairement un impact positif sur votre position socio-professionnelle ou votre vie personnelle à court terme : les fruits du libre se récoltent à long terme tel une contamination positive. Ceux qui ont compris les propriétés socio- techniques du numérique s'inspirent et s'entraident dans le but de devenir, un jour, la majorité des internautes, afin qu’ils ne soient plus ignorés, moqués et combattus pour leurs idées et les pratiques qui en découlent.

Comportements concrets

Cercle vicieux

Pirater ou dépendre des logiciels propriétaires.

Considérer qu'on a créé ou inventé un concept ou une œuvre.

Vendre un produit plutôt que de le partager.

Pirates et esclaves se situent dans cette catégorie.


Cercle vertueux

Utiliser et contribuer à l'évolution des logiciels libres.

Découvrir ou adapter un concept ou une œuvre.

Vendre son temps pour accompagner la production.

Les découvreurs se situent dans cette catégorie.

Les sources sont mentionnées mais la propriété ici n'est pas contraignante.


Où se situe le libre ?

Les dynamiques participatives promues par les mouvements sociaux de Porto Alegre ne sont pas la seule solution pour promouvoir le libre. Inversement les dynamiques d'optimisation industrielle et de management participatif promues par une frange innovante de grands entrepreneurs et d'industriels progressistes présents au Forum économique de Davos, ne constituent également qu'une part de la solution aux enjeux de la durabilité de l'humanité sur terre.

Politiquement, la culture du libre n’est ni à gauche ni à droite. En se basant sur la Déclaration d'indépendance du Cyberespace et sur les propriétés socio-techniques du numérique, on observe qu'on a dépassé les clivages des -ismes, que ce soit le communisme ou le capitalisme, et qu'on est rentré dans une 3e voie. On est dans la culture du monde conditionnel et non plus du monde relatif. C'est un message simultanément de réconciliation et d'évolution.

Cette troisième voie est déjà largement pratiquée par des entreprises comme la fondation Wikimedia qui gère des millions en s'étant pourtant statutairement interdit de spéculer. Les grandes entreprises du libre ont plus de succès tant économique que populaire que les forums sociaux et économiques réunis. Ces entreprises basées sur la culture socio-économique du libre sont des entrepreneuriats sociaux à but non lucratif. Il s’agit en général de réseaux de petites entreprises à l'image de Debian, de Wikipédia, du W3c ou de l'Internet society, qui regroupent experts et prestataires mais aussi secrétaires, nettoyeurs, balayeurs, cuisiniers, etc. On parle ainsi d’écosystème économique basé sur les valeurs de la participativité, sur des valeurs issues des 5 compétences socio-techniques (lien interne).

Les militants de l'extrême gauche, les tenants d'un néo-libéralisme ou d'une approche néo conservatrice travaillent de manière unilatérale et ne peuvent donc apporter de solutions bénéfiques à long terme. En revanche les néophytes de la troisième voie agissent dans une démarche transversale ; ils sont en même temps d'excellents gestionnaires qui conservent une profonde éthique, ils sont des entrepreneurs sociaux apportant les solutions les plus durables, les plus efficaces, les plus largement déployées et adoptées.

On pourrait croire, de prime abord qu’Apple, Microsoft et Google sont des entreprises pourvoyeuses de telles solutions. En pratique, ces trois leaders ont besoin de la communauté des utilisateurs et de l'écosystème participatif qu'ils essayent pourtant de fédérer et de diriger. Avec une conscience citoyenne plus affinée, nous serons à même de mettre des limites claires et de repousser les solutions dominantes basées sur la flatterie de nos bas instincts de consommateurs. Nous serons prêts à gambader sur le sentier déjà tracé, par des précurseurs clairvoyants, de la culture libre.



Encart

"Il y a autant de raisons d'utiliser les logiciels libres que d'utilisateurs de logiciels libres." RMS, Forum Social Suisse à Fribourg, octobre 2003.