La simplicité volontaire

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Révision datée du 1 novembre 2012 à 22:54 par TB-assist-PrD (discussion | contributions) (De quel progrès s'agit-il?)

Depuis le début de l'Humanité, jusque vers la fin du XVIIIème siècle, le nombre d'êtres humains n'a que très peu augmenté. En revanche, au cours des trois derniers siècles, la population mondiale a été multipliée par 20, atteignant le nombre de 7 milliards. Cette croissance exponentielle s'est produite en quelques décennies du fait de l'arrivée des technologies « accélératrices ». Charbon, pétrole, nucléaire, électricité, téléphone, ordinateurs ont décuplé nos capacités de bouger, de produire, de consommer.
A partir des années 70, les premières sonnettes d'alarme ont commencé à retentir:
« Les ressources sont limitées! » « La pollution est excessive! » « Il faut mettre un frein! »

De quel progrès s'agit-il?

Les technologies qui accélèrent le mouvement sont passées du statut de sources de progrès à sources de problèmes. La société apparaît droguée, elle semble en vouloir toujours plus: « On n'arrête pas le progrès! ». Mais de quel progrès s'agit-il?
Est venu le temps de la dictature de l'immédiat, de la tyrannie de l'instant, de l'impatience générale, des fastfood, des journaux gratuits, des téléphones jetables, des machines aux pannes programmées par les fabricants, des meubles en série usés au bout de dix ans. Époque du tout achetable, tout jetable: la Terre est devenu une grande poubelle. Est-ce bien le progrès que nous voulons?

Le sens des responsabilités

L'électricité et les moteurs à combustion sont à l'origine de presque tous les changements. Sans ces deux découvertes, rien ne serait pareil. Nous avons acquis un certain confort, souvent superflu, mais aussi bien appréciable et légitime parfois : avoir de l'eau potable chez soi, pouvoir s'éclairer ou se chauffer l'hiver, téléphoner avec son mobile en cas d'urgence, acheter des médicaments.
Mais visiblement, notre sens des responsabilités n'a pas progressé à la même vitesse que les technologies accélératrices... Résultat, on ne gère pas la situation. La phrase de Rabelais s'avère plus que jamais d'actualité : science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Et sans doute, même, de l'espèce humaine.

consommer que le nécessaire?

Néanmoins, ne cédons pas au fatalisme ambiant, source d'immobilisme. Car nous pourrions:

  • vivre avec beaucoup moins
  • entrer dans une culture de sobriété heureuse
  • limiter le confort à son strict minimum
  • entrer dans une démarche de simplicité volontaire
  • sans pour autant nous priver des miracles de la science moderne.

Ne serions-nous pas capables de ne consommer que le nécessaire? Ne pouvons-nous pas éviter les gadgets et les technologies accélératrices inutiles? Nous le pouvons, et simplement!
En réduisant l'obsession du nouveau et du rapide, en nous dédiant à l'écoute de nous-même et du monde, nous pourrions reconstruire au XXIème siècle ce que nous avons détruit au XXème. Il est possible de bien vivre en refusant la dynamique de développement effréné, tout en réconciliant l'homme et la nature.
Si nous voulons ensemble nous fixer des objectifs de société différents de ceux d'aujourd'hui, il faudra bien freiner le vaisseau fou de la consommation. C'est le propos de la décroissance. Non pas une décroissance du développement humain, mais une décroissance de la consommation et de la production.
Notre système actuel est dans une impasse quasi totale, c'est une question difficile à aborder et encore plus à accepter. La solution réside dans le développement d'un équilibre individuel entre conscience technique et conscience sociale.

La sobriété heureuse

La simplicité volontaire ou sobriété heureuse est un mode de vie consistant à réduire volontairement sa consommation, ainsi que les impacts de cette dernière, en vue de mener une vie davantage centrée sur des valeurs définies comme « essentielles ». Cet engagement personnel et/ou associatif découle de multiples motivations qui vont habituellement accorder la priorité aux valeurs familiales, communautaires et/ou écologiques.
Ce concept n'est pas nouveau.On peut trouver l'origine de la simplicité volontaire chez les différentes formes d'ascétisme grecques et orientales, ces dernières étaient surtout motivées par une philosophie mystique. C'est donc plutôt chez les stoïciens, les cyniques, et surtout chez Épicure qu'ont peut voir la réelle apparition du concept de simplicité volontaire.
En effet, Épicure procède à une critique approfondie des besoins qui ressemble fort à celle proposée par la simplicité volontaire. Sa pensée, ainsi que celle des cyniques, nous invite à discerner le nécessaire du superflu, le naturel de l'artificiel, et à un retour vers la simplicité.
Plus près de nous, les communautés monastiques furent les premières organisations de vie à choisir volontairement la frugalité et à pratiquer l'autosuffisance.Voir aussi le chapitre Les communautés intentionnelles. Source : Wikipédia.

Pour un usage approprié des technologies accélératrices

Consommer moins ne signifie pas se serrer totalement la ceinture mais organiser intelligemment l'usage approprié des ressources.
Nous vivrions dès lors dans une société conviviale et sereine, nous aurions une alimentation équilibrée, nous évoluerions dans un environnement sain, nous serions en bonne santé, et nous pourrions combattre les inégalités.
Pour vivre dans cette société, il faut tout de même que nous acceptions des règles du jeu, certaines normes, des mesures réglementaires notamment fiscales et environnementales. Pour inverser la tendance, il faudrait aussi réduire notre dépendance aux produits qui détruisent la planète. Ce sont des engagements nécessaires pour passer à une société vraiment durable.
Adopter les comportements adéquats permettraient d'atteindre un objectif simple, celui de la joie de vivre. Limiter sa consommation offrirait à nos enfants un espace débarrassé des nuisances de la voiture, loin de la surconsommation et purifié de la publicité.


Propos de décroissant

«La liberté et l’équité resteront lettres mortes dans une société organisée autour de l’automobile et de l’école, qui met l’économie au centre de la vie sociale. Pour en finir avec les pénuries cycliques nées de l’avarice, de l’incompétence et des dégâts causés par la croissance économique, il convient de réduire l’économie formelle et de permettre le développement de sphères de subsistance autonomes. En remettant la politique et l’éthique, auxquelles l’activité économique doit être soumise, au centre de la vie sociale, on remplacera l’obsession de la croissance économique par une société conviviale qui garantira à chacun le libre accès aux outils de la communauté dans le respect de la liberté des autres.»

Extrait du Manifeste souscrit le 5 décembre 2007 par des participants au colloque "La convivencialidad en la era de los sistemas", organisé à Cuernavaca (Mexique) en l’honneur d’Ivan Illich à l’occasion du cinquième anniversaire de sa mort.

Sites de référence: http://www.decroissance.org/ http://www.bien-vivre.org/ 'Manifeste complet sous: http://www.decroissance.info/Celebration-du-reveil