Un label inclusif, évolutif, participatif,

De Wiki ECOPOL
Révision datée du 25 janvier 2014 à 16:20 par Dinara (discussion | contributions) (Page créée avec « En Europe, pour obtenir un prêt bancaire pour un co-habitat en coopérative, les porteurs du projet doivent fournir vingt à trente documents différents. Chaque document... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

En Europe, pour obtenir un prêt bancaire pour un co-habitat en coopérative, les porteurs du projet doivent fournir vingt à trente documents différents. Chaque document demande un temps relativement important à produire pour qu'il réponde aux conditions de financement. Citons notamment les statuts de la coopérative, divers procès-verbaux de séances, liste des membres, bilan et comptes de perte et profit, descriptif du projet, contrat d'achat, plan d'architectes, permis de construire, extraits du registre foncier et du registre du commerce, devis des entreprises de construction (un gros morceau), plan de financement, comparatif des prix du marché pour des biens similaires, preuve de solvabilité des futurs habitants, études techniques diverses, certification Minergie pour les économies d'énergie (isolation thermique). Voilà le degré de complexité d'un projet d'habitat en coopérative d'habitation.

La production de la plupart de ces documents n'est pas très passionnante pour une équipe qui vise à cohabiter; en tout cas ce n'est généralement pas aussi sympa que de produire les documents nécessaires à réaliser la décoration intérieure des foyers ou ceux qui aideront à organiser la fête d'inauguration. Il est possible de déléguer ces tâches administratives, mais si les cohabitants délèguent trop à des entreprises externes sans bien s'approprier les enjeux et surtout sans bien chercher les fournisseurs les plus appropriés, ils risquent fort ensuite de ne pas pouvoir bien prendre en main leur destin de cohabitants. Car les documents réalisés par des entreprises hors du label Ecopol risquent fort d'être basés sur les standards en vigueur. Ces standards sont souvent déjà assez bien pour un lieu de qualité technique, mais largement insuffisants par rapports aux défis sociaux et économiques que le label Ecopol vous permet de relever. Prenons l'exemple du règlement de co-habitation. Il peut être simplement basé sur les règles des gérances, des co-propriétés ou des coopératives ouvrières créées dès les années 1950 et toujours très actives aujourd'hui dans les pays industrialisés. Il est donc possible de compléter cette qualité d'écologie technique (économies d'énergies, matériaux naturels...) par une qualité d'écologie sociale, culturelle, économique. On parle alors de gouvernance communautaire. C'est là qu'intervient démarche d'Ecopol. Pour la résumer froidement, elle consiste à aider les porteurs de projets à rajouter une dizaine de documents dans leur dossier de projet. Ces documents complémentaires concernent la bonne gouvernance communautaire. C'est en quelque sorte la constitution de la communauté, comme la constitution d'un état. Cette constitution doit être 100% compatible avec les lois, règlement, et applications en vigueur dans l'état concerné. Mais de plus, elle peut ne pas tenir compte de certaines coutumes (comme la coutume de la propriété privée ou de la distinction entre lieu de vie et lieu de travail), afin de créer un terreau particulièrement fertile pour une grande qualité de vie sur tous les plans : épanouissement personnel et professionnel, moins d'impact sur l'environnement, durabilité socio-économique...

Si les co-habitants ont un cadre clair de coopération, alors la sauce prend bien mieux, et la vie devient particulièrement plaisante.

Le fait de se focaliser sur des documents clairement rédigés est un moyen d'éviter de vivre à crédit. Cela facilite l'humanisme du lieu, pour autant que ces documents puissent évoluer en douceur et en profondeur, et bien sûr pour autant que le respect des règles de gouvernance soit évalué et amélioré.

C'est pour cela que concrètement, comme tout bon label, Ecopol s'obtient sur la base d'une évaluation de longue haleine, répétée souvent. Ce document, c'est le guide pour l'évaluation de la viabilité d'une communauté (voir article suivant).

Les documents fournis sur la base de ce guide permettent à des experts extérieurs d'évaluer la qualité et la quantité des relations sociales et économiques entre personnes qui co-opérent et co-habitent dans ce lieu, et surtout la qualité de l'évolution année après année. Un groupe de co-responsables d'un lieu obtient le label Ecopol avec un seul intérêt : le prix à payer pour obtenir le label est bien moindre que la qualité de vie qu'il y gagne. Le prix, c'est : - un week-end mélangeant art, partages et mise à jour des objectifs pour l'année à venir - une dizaine de réunions dans l'année sur une soirée pour suivre la réalisation des objectifs défini durant le week-end - une attention régulière à la dynamique de groupe pour que chacun-e puisse trouver progressivement une place appropriée dans chaque situation, - un bon groupe d'administration, rémunéré pour les taches essentielle (et donc un budget issu d'un pot cmmun pour les tâches dites “ingrates”.

Exemples de tâches ingrates :


Et vu qu'il ne s'agit pas de réinventer la roue, Ecopol s'exprime avant tout par des références à des documents existants : procédures standards d'évaluation de type ISO, critères de qualité existants dans des labels spécifiques (pour la construction, pour la gestion financière et le contrôle des comptes...). Simplement chercher à obtenir le label Ecopol c'est aussi accepter d'évaluer les aspects sociaux tels que stimulation de la créativité, l'écoute mutuelle, l'aide aux personnes socialement fragiles.

Et à l'image de la complexité de l'être humain, les critères d'Ecopol sont complexes. Ils fonctionnent sur le principe d'évolution participative méritocratique, au service des transitions vers des pratiques durables. C'est précis. Cela parait très spécial. C'est néanmoins une méthode suffisamment documentée et déjà pratiquée par des pionniers de l'écologie communautaire, notamment sur Wikipedia et autres sites web collaboratifs. Des dizaines de travaux tant académiques (doctorats) que pédagogiques (guides et manuels pour débutants) sont disponibles comme support pour Ecopol. Dans ces publications, on y trouve les rôles possibles, les taches pour chaque rôle, et bien sûr la liberté pour chacun de contribuer là où il se sent le talent. La trace se laisse sur le web, soit directement soit via des médiateurs-facilitateurs. Ces traces sur le web l'aidant à éviter d'avoir à réinventer la roue. C'est l'esprit netizen décrit dans l'article “les netizens et la culture libre” de cet ouvrage. La dimension méritocratique s'explique par le fait qu'il est essentiel de reconnaitre les contributions de chacun, d'en laisser des traces, tout en aidant ceux qui ne sont pas à l'aise sur Internet (notamment les seniors, les personnes peu habituées à communiquer par écrit et à formaliser leur perception...).

En synthèse, c'est un regroupement de labels interdépendants, avec des moyens de vérifier tout ce qui est important. On peut dire qu'Ecopol est un méta-label. Le terme méta symbolise ici la complexité du défi d'assurer cette compatibilité entre tous les critères. La solution, il n'y en a qu'une, unanimement reconnue bien que trop peu connue par le grand public : considérer que ce qui compte dans un label, c'est le chemin vers la qualité, une évolution progressive. C'est différent du principe d'obtenir un tampon sur une feuille et après c'est acquis pour la vie, comme les certificats d'aptitude qu'on reçoit à la fin d'un cours, après un examen final.

Concrètement, l'objectif des évaluations annuelles est d'aider la communauté des co-responsables à valider :

  • un bilan des résultats des améliorations dans l'année écoulée
  • des objectifs réalistes et mesurables pour l'année à venir.

Chaque personne est unique. Chaque groupe est unique. Chaque évaluation est unique. Et pourtant, il existe un solide tronc commun, fil rouge et processus, basé sur les “technologies sociales” les plus avancées. Exemples :

  • les formulaires d'évaluation sur le web, pour vérifier la progression dans les objectifs et la satisfaction, dans lesquels chacun peuvent non seulement répondre et voir les réponses des autres en temps réel, mais aussi proposer des reformulations de questions et d'objectifs, faire émerger des tendances, affiner en cours de processus
  • les méthodes de vote et d'évaluation dites Condorcet, permettant de mieux départager des opinions et décider de manière plus consensuelle tout en ayant plus que deux options à la base
  • des activités créatives pour stimuler une bonne dynamique de groupe, rendre les processus d'évaluations plaisants,
  • des cahiers des charges d'administrateurs de ces processus d'évaluations qui permettent décharger les participants de lourdeurs bureaucratiques tout en restituant et utilisant fidèlement et efficacement leurs contributions
  • des méthodes pour s'assurer que toute cette documentation et des évaluations ne soient pas trop lourds à gérer, ne ralentissent pas la dynamique de groupe et ne démotivent pas les participants, avec pour principale méthode la gestion des priorités, afin que seuls les éléments très importants soient traités par écrit avec trace, et que l'informel et l'intuitif s'expriment au quotidien, sans bureaucratie excessive.

Wikipedia et les autres communautés de la culture wiki sont des sources d'inspirations particulièrement importantes pour ces outils de bonne gouvernance, vu la qualité de leur résultats depuis le début des années 2000.


Voilà, vous y êtes, c'est tout cela Ecopol. Un méta-label participatif et méritocratique.


Des coûts de construction bien réduits

Sous l'égide de l'institut Smala, nous avons géré plusieurs projets d'innovation et de formation continue en Europe, qui nous ont appris à réduire les coûts de construction. Il s'agit de maisons certifiées Minergie, avec des matériaux naturels. De plus, des espaces communs sont prévus au début du projet, permettant de réduire les besoins en espace privés. Obtenir le label pour la partie installation permet de payer 20% à 40% moins cher que les couts standards définis par les normes, et ce dans le monde entier. Comment? En appliquant un plan sur mesure co-piloté par les maitres d'ouvrages (co-habitants) qui peut inclure les mesures suivantes:

  • vu que les fondations ont des coûts presque incompressibles (préparation, excavation, terrassement, bétonnage), soit réduire au minimum (pas de caves, choisir un terrain plat le plus plat possible), soit en utilisant les sous-sols pour des activités sociales et économiques
  • ensuite, toute une panoplie d'options est possible, toutes basées sur l'échange de service, tels que les chantiers écoles pour personnes en réinsertion socio-professionnelle et des pro souhaitant évoluer de la construction non écologique vers la construction dite “écobiologique”, et aussi les chantiers festifs pour les finitions avec des bénévoles et des stagiaires, des interventions d'artistes en résidence temporaire pour valoriser le lieu avec des sculptures...

Le bien commun s'exprime ici avec force : dès les prémisses du projet, tout doit être prêt pour qu'une partie importante des sommes ainsi économisées pour la constructions soient mises dans un pot commun.

But de ce fonds : stimuler les co-habitants à coopérer, en allant bien au-delà des classiques frais de conciergerie et d'un espace de rencontre.

Principaux outils à employer pour obtenir le label: des modèles de contrats clairs et des formations pour bien gérer ces contrats.


Le plus : des espaces communs, qu'il est prévu de créer dès le début du projet.

Résultat : imaginez 30 parents avec chacun 2 enfants qui, au lieu d'avoir chacun jouissance exclusive d'un appartement de 5 pièces avec 100m2, ont jouissance de 4 pièces de 80m2 plus 300m2 pour tous, avec salle de jeu, petits bureaux, chambres d'amis, salle polyvalente. Ils paient pour un entretien et une animation des lieux, et peuvent eux-mêmes fournir ces services d'entretiens et être payé. Avec Smala nous avons testé et documenté ce moyen de réduire les coûts de 10% pour chaque famille, tout en accédant à plein d'espaces polyvalents et en assurant une qualité de la gestion du lieu.