La culture du don contre l'esclavage moderne

De Wiki ECOPOL
Révision datée du 4 février 2011 à 18:32 par Heraclite (discussion | contributions) (Version PDF et imprimée)

Version PDF et imprimée

On distingue deux tendances dans la société d'informations: la tendance privative et celle qui libère les savoirs. Faisons un petit retour en arrière, à l'époque des premières colonies: les familles régnantes se partageaient les terres, le commerce d'esclaves allait bon train et tout le monde acceptait cet état de fait en étant convaincu qu'il n'y avait pas d'autre solution. Seule une petite minorité s'élevait contre l'esclavage, rappelant que ce n'était pas une fatalité, qu'il était possible de faire autrement, de permettre à chacun de bénéficier des mêmes chances. Certes, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen[1] existait, mais son application était loin d'être universelle. Aujourd'hui, les ségrégations ont évolué. Comme à l'époque des colonies, il existe des pirates et des esclaves d'un côté et des hommes libres de l'autre. Ceux qui encouragent volontairement ou involontairement cette culture d'esclaves et de pirates se concentrent sur leurs intérêts personnels sans s'intéresser au bien commun: c'est la tendance surnommée libéral-communisme. Elle est appliquée par les fondateurs de grandes entreprises comme Bill Gates de Microsoft, Steve Jobs d'Apple, Larry Ellison d'Oracle, Amazon, Yahoo et bien-entendu Google. Ils sont rejoints par des magnats des médias comme Berlusconi, Dassault, Murdoch. Leurs points communs: des stratégies commerciales basées sur le rachat ou la destruction des concurrences et la surveillance des utilisateurs. Ce sont ces mêmes multimilliardaires qui se réunissent ensuite pour lancer des fondations charitables. Le fonctionnement de ces fondations, notamment celle de Bill & Melinda Gates révèle de surprenante contradictions. Selon une étude du Los Angeles Times, "41 % de ses actifs (hors titres d’Etat américains ou étrangers) – concernent des entreprises dont l’action contrarie ses objectifs philanthropiques ou ses préoccupations sociales."[2].

Dans l'univers numérique, certaines communautés font écho à l'action émancipatrice des pionniers du temps des colonies qui luttèrent contre l'exploitation de la majorité par une minorité. Ils promeuvent un monde virtuel globalisé sans pirates ni esclaves. Ce principe d'équité des chances est cher aux fondateurs du net et du web. Garanti par la neutralité des réseaux et les fondateurs du mouvement de la culture libre tels que GNU, la GPL, Debian, Firefox, Open Office et bien sûr Wikipedia, pour ne citer qu'eux. Ils défendent l'image d'un savoir partagé par tous et favorisent les revenus générés par la vente de services et non de produits. Ils s'opposent aux tendances privatives qui se retrouvent dans tous les domaines: encyclopédies, vente de livres (Amazon VS Publie.net) vente de produits, hébergement de profils (Facebook VS Diaspora), moteurs de recherche (Google VS Scroogle). Au final, on peut considérer que la tendance privative et libérale-communiste est le symptôme standard d'une situation nouvelle, la preuve que l'humanité a besoin de faire des erreurs pour se rendre compte de l'ampleur des inégalités qu'elle génère pour ensuite mieux recadrer et encourager l'équité et la justice sociale. Inversement, la tendance libre qui dénonce la spirale négative des esclaves et pirates se réclame de bien commun pour encourager l'émergence de pratiques durables, honnêtes, loyales. C'est une minorité émergente qui ne peut qu'obtenir gain de cause à long terme, mais dans l'intervalle c'est une petite minorité de libéraux-communistes qui se partagent sans scrupules le gâteau. Pour eux la privatisation et l'accumulation des richesses est normale, c'est le fruit de leurs idées géniales. Ils passent sous silence le fait que leur génie se concentre essentiellement dans leur capacité à convaincre les financeurs de leur donner le moyen d'imposer leur pouvoir dans leur domaine d'activité et ils sont bien conscients que leur position n'est pas durable. Année après année, ils perdent du terrain au fruit d'une culture plus participative avec une meilleur répartition, autant des responsabilités que des bénéfices. Au final, derrière le modèle libéral-communiste il y l'idée de l'ancien paradigme des entrepreneurs sans scrupules qui après avoir pris font la charité, et de l'autre, la culture émergente qui donne les moyens d'apprendre à pêcher à leurs congénères en leur montrant comment s'autonomiser plutôt que de dépendre de multinationales du show business et de l'informatique.


Le Saviez-vous?

IBM, entreprise pionnière du leader de l'informatique des années 40 à nos jours, a su prendre le virage du libre dès les années 90. Aujourd'hui, s'en est une des plus grandes promotrices, ses revenus ne sont plus basés sur la vente d'un monopole mais bien sur le temps d'accompagnement pour que des entreprises de toutes tailles adoptent des systèmes informatiques cohérents répondants à leurs besoins. Leur spécialité s'est réorientée dans le conseil et non plus la vente de matériel et à ce titre, IBM reste une entreprise pionnière dans la gouvernance informatique. C'est notamment elle qui a investit des centaines de millions dans la promotion du système d'exploitation Linux.



Version en ligne

Commentaires:

Demander à Raphaël de rajouter des éléments à propos des points communs évoqués dans cette phrase: «  Elle est appliquée par les fondateurs symboles de grandes entreprises comme Bill Gates de Microsoft, Steve Jobs d'Apple, Larry Ellison d'Oracle, Amazon, Yahoo et bien-entendu Google. Ils sont rejoints par des magnats des médias comme Berlusconi, Dassault, Mastoc. Leurs points communs: les stratégies commerciales basées sur le rachat ou la destruction des concurrences, la surveillance, et souvent les amendes des autorités de lutte contre le monopole et autre méthode de concurrence déloyale. »

Ajouter des exemples de programmes similaires mais privatisés VS libres comme Google VS Scroogle