Introduction au chapitre V
Dans son livre David Fayon [1] décrit quatre lois qui régissent l'économie du numérique. Dans les faits et de façon scientifique, il s'appuie sur des conjectures, sur des tendances, qui ne sont pas nécessairement définitives ni universelles.
Quatre théories sont au cœur du Web 2.0. Elles se traduisent par des applications à travers les outils développés sur Internet :
- la « longue traîne ›› qui remplace la loi de Pareto sur le Web : « le poids représenté par les produits rares est au moins équivalent à celui des produits phares ››. Elle se vérifie avec les titres proposés sur Amazon, ceux téléchargés sur iTunes Music Store, à travers les clips visualisés sur YouTube, les mots saisis dans les recherches des moteurs, etc. ;
- la loi de Metcalfe : l'utilité d'un réseau croît de façon proportionnelle au carré de ses membres (même si dans la réalité celle-ci est à nuancer car certains membres étant plus actifs que d'autres) ;
- la loi des médias participatifs ou loi des 1/10/89 % : I % des internautes publient du contenu, 10 % participent (par exemple commentaires déposés ou votes) et 89 % en bénéficient en consultant simplement les informations ;
- l'effet du « petit monde ›› que l'on observe à travers les réseaux sociaux où la distance moyenne (c'est-à-dire le nombre d'intermédiaires entre deux personnes) qui sépare deux individus pris au hasard est de 5 ou 6.
Maintenant revenons aux fondamentaux et voyons ce qui est réellement universel.
Traitons des choses réellement pertinentes, comme Comment gagner sa vie? Ou Qu'est ce que l'identité numérique?
Le mouvement Copyleft constitue une révolution économique. Pas au sens étroit du mot limité à la sphère marchande, mais comme question des échanges entre les humains. Il permet une capitalisation commune du savoir, réduisant d'autant les pouuvoirs de la minorité de grandes structures transnationales. Celles-ci ne peuvent plus s'accaparer le savoir désormais accessible à tous sous une forme fonctionnelle. Dès lors, une myriade de développeurs indépendants et de PME locales qui sont les acteurs du marché de proximité parviennent à construire des systèmes d'informations libres qui fonctionnent bien mieux que les systèmes propriétaires produits par des structures aux moyens pourtant considérables. Il n'est plus nécessaire d'investir lourdement pour démarrer une nouvelle activité, car le libre l'accès au savoir abaisse le coût d'entrée sur un nouveau marché pour les PME.
La taille des grandes structures devient alors un handicap parce qu'elles sont soumises aux dérives bureaucratiques et qu'il n'y a plus rien à verrouiller pour assurer leur domination. Le mouvement copyleft a ses ennemis : la bataille entre l'ancien modèle et le nouveau se joue ainsi sur le terrain de la propriété intellectuelle, avec la reconnaissance des brevets logiciels en Amérique du nord, que des lobbys très puissants tentent d'imposer en Europe, avec l'extension régulière des durées du droit d'auteur et la reconnaissance des droits voisins, qui font disparaître le domaine public, par |a surveillance, le filtrage et la tentative de mise au pas d'Internet qui constitue le pivot de cette véritable société du savoir dont parlent beaucoup de gens puissants, qui leur crève les yeux mais qu'ils n'ont pas encore vue.
Chapitre en construction
Vous trouverez dans les prochaines versions plus d'articles et plus d'informations. Nous vous présentons actuellement les prémices de notre réflexion et de notre exploration.
Sources et notes
- ↑ Web 2.0 et au-delà : Nouveaux internautes : du surfeur à l'acteur, David Fayon, Edition Economica