Principes de fonctionnement général
Un lieu pour la vie
Dans l'empire Inca, qui comptait jusqu'à 20 millions de personnes, chacun recevait une terre à la naissance et elle était rendue à la communauté à sa mort. Il n'y avait pas d'héritage ni possibilité d'accumulation mais l'assurance que tout le monde ait un lieu pour vivre dignement. Dans l'Ecopol, c'est la même chose.
Comme Ecopol est un mode de fonctionnement durable mais aussi un lieu de transition d'une société d'hyper-consommation à une société durable, l'accès garanti à un espace personnel pour toute sa vie n'est pas proposé à tous. Seuls ceux qui auront fait plus de quinze ans sur place ou qui auront validé au moins 80% des micro-compétences de base nécessaires pour des pratiques de vie durable pourront en bénéficier.
Le locataire lambda
Ne pas pouvoir revendre cet espace est plus proche du statut de locataire que du statut de propriétaire. On peut changer de lieu mais on ne pourra jamais en posséder plusieurs en même temps ni spéculer dessus. Lorsqu'on est locataire on paie un loyer, mais ce loyer n'inclut pas uniquement l'accès à son logement. Il inclut très souvent des petites prestations complémentaires comme l'entretien du gazon, la coupe des arbres dans le jardin, nettoyage du hall d'entrée, etc... Par contre, l'électricité et tout le reste sera généralement payée séparément.
La vie en communauté
Une des sources d'inspiration du projet Ecopol est le fonctionnement des maisons Smala. Les gens paient le loyer en fonction du nombre de mètres carrés privés qu'ils souhaitent et de la situation (balcon, vue, entrée individuelle, mobilier particulier, etc.). Il y a un tarif de base pour le lieu mais ensuite, au lieu de payer chacun sa connexion Internet, son papier toilette, son sel et son sucre, ces ressources sont mises en commun.
Poussons encore un petit peu plus la réflexion: quoi d'autre peut-être mis en commun? L'entretien d'un jardin potager qui permet à chacun d'accéder à des fruits et légumes.
Mais quoi d'autre? Du petit élevage: des lapins, des poules qui donnent des œufs.
Mais quoi encore? L'entretien des lieux communs: cuisines, salons, salles de bains mais aussi jardins et pourquoi pas espaces de récréation.
Poussons encore un peu plus loin: un programme culturel minimal, un centre socioculturel de quartier, des espaces pour que les enfants puissent jouer et la contribution à leurs frais de scolarité.
Et la liberté individuelle?
Finalement, jusqu'où devons-nous considérer qu'il y a des ressources communes et depuis où faut-il permettre à chacun de choisir ce à quoi il veut contribuer et ce dont il veut bénéficier? C'est là toute la subtilité d'un projet de société.
Dans l'Ecopol cette liste de faits communs et individualités évoluera avec le temps, mais ce qui est sûr c'est que la proposition de base et l'indicateur de durabilité permette à chacun d'avoir des initiatives individuelles -caractéristique d'une société dynamique qui n'est pas complétement contrôlée par un état-, et inversement éviter que les ressources de base comme l'alimentation, l'éducation, ou l'entretien des espaces communs ne soient gérées par des personnes qui décident elles seule de leur qualité.
En pratique
Un forfait pour un système de pension complète: logement, nourriture au kilo, accès à des infrastructures communes (bibliothèques, transport interne), formation et validation des compétences, animations culturelles, avec beaucoup d'options à la carte. Ce système permet globalement de beaucoup réduire les coûts individuels.
Chaque personne peut choisir d'augmenter ou de baisser la quantité de biens ou de services dont elle bénéficie grâce au système informatique. Par exemple, une personne peut décider de ne pas bénéficier de transports pour sortir de l'Ecopol et recevoir en contrepartie un logement plus grand. Les aliments sont valorisés en kilos. Des programmes à la carte permettent à chacun de bénéficier d'un niveau de confort en fonction des revenus qu'il génère et du niveau de compétence général selon ses micro-compétences, son savoir-faire, sa maîtrise et son expertise.
L'intérêt particulier d'Ecopol
C'est que le fait de mettre en commun des ressources et de demander à chacun de payer une pension complète ne contraint personne à suivre un rythme collectif. Chacun a sa liberté de rythme et donc chacun peut se développer et vivre comme il le souhaite.
La vie de ce centre communautaire est globalement conçue pour répondre aux critères d'un impact zéro sur l'environnement:
énergies éoliennes et solaires
phyto-épuration
matériaux locaux et de récupération
mise en place de terrains d'agriculture biodynamique et appui au agriculteurs bios de la région
compensation de toute forme de pollution par la mise en place d'un système de «compensation»: planter des arbres, entretenir le parc forestier afin de maximiser l'absorption de gaz carbonique, ...
A ce stade du développement, nous serons en mesure de fournir un service informatisé complet, qui permettra tant de promouvoir le projet afin de commencer le recrutement que de gérer, à l'interne, la vie communautaire du lieu dans une première phase test.
L'écovillage, nous l'avons vu, se doit d'être organisé selon un principe premier: préserver et régénérer l'écosystème global. Son mode de fonctionnement devra donc être modelé par ce principe, tout en assurant à ses habitants un certain confort, car l'idée n'est pas de revenir à une ère ante-technique, mais bien d'user de celle-ci de manière intelligente et constructive, dans le respect de l'éco-système. Concernant le confort, nous tenons à garantir les prestations suivantes aux habitants de l'écovillage:
prestations médico-sociales complètes
mobilité
outils informatiques et internet
arts et culture
soutien, assistance et écoute
Exemples de systèmes communautaires semblables
Ce système de pension complète existe déjà dans de nombreuses sociétés, par exemple dans les internats ou dans les centres de formation qui accueillent des stagiaires pour quelques semaines ou quelques mois.
Le Potlach ou l'agriculture du don
Ce même système existe aussi dans une bonne partie des communautés indigènes selon la culture du potlatch, aussi appelé l'agriculture du don, qui consiste à assurer une bonne répartition des ressources et que tout le monde ait accès à tout puisque tout le monde contribue à la communauté. Lorsque la communauté qui est globalement équilibrée constate que quelqu'un ne contribue pas au bien-être et au bien-vivre de la communauté, les plus sages vont discuter avec les membres à l'origine du déséquilibre pour leur demander de redevenir des contributeurs.
Les établissements pour personnes âgées
Ce même système existe aussi dans les maisons pour personnes âgées pas nécessairement médicalisées, qui sont des lieux où elles souhaitent continuer à vivre dans la dignité sans être dans une situation dépendante, tout en ayant accès à des ressources qu'elles peuvent utiliser ensemble: un service de restauration, des services de nettoyage, des activités culturelles, etc.
Les monastères
Dans la majorité des monastères sur terre, où l'ensemble des cohabitants (moines, soeurs, ...) mettent en commun leurs ressources et accèdent chacun à un logement, une part de nourriture, etc.