D'Auroville à Ecopol
Auroville
L'histoire d'Auroville en résumé commence avec un type qui s'appelle Sri Aurobinso qui est fils de noble en Inde et qui se trouve assez jeune nommé par les anglais administrateur d'un état, à l'époque encore de la colonie. Ils refusent après quelques années de conserver son poste car il ne veut pas cautionner la colonisation. Il va faire de la prison, comme Gandhi, il est frère d'arme de Gandhi dans al non-violence. Mais très vite il sort et se réoriente vers une voie spirituelle alors que Gandhi garde ce rôle politique tout en ayant ce rôle spirituelle mais qui a été interdit en Inde car il y a eu des déviances. Sa spécialité pour la spiritualité était l'hyper-chasteté, il encourageait les gens mariés à dormir nus ensemble sans se toucher. Sri Aurobindo à la décolonisation en 1948, obtient en parallèle avec les actions de Gandhi la possibilité de faire une action unique. Vers la fin des années 50 avec sa compagne française, The Mother, il obtient la possibilité de faire dépendre un petit terrain désertique de 10 km sur 10 de l'autorité fédérale de New Dehli et donc qu'il n'y ait pas d'administration du Tamil Nadu. En obtenant ça, il crée une situation d'enclave et d'économie. À sa mort sa compagne reprend le projet. Elle se crispe et donc au lieu de proposer un projet basé sur des explications cohérentes elle donne des explications mystiques. Par exemple lorsqu'elle reçoit de l'argent pour créer une école, elle décide de l'appeler « No School » au lieu de dire qu'elle veut créer une école ouverte, une école libre, une école d'autonomisation. Elle est assez rapidement minorisée, certains disent même qu'elle a été séquestrée dans les derniers mois de sa vie, qu'elle a été empoisonnée et contrainte. En même temps elle est déifiée, on trouve des icône d'elle et de Sri Aurobindo partout. Le problème est qu'elle crée un endroit qui est basé sur une symbolique mystique et des rituels merveilleux notamment le fameux rituel où elle a fait venir sous l'égide de l'UNESCO deux jeunes, un homme et une femme, de plus de 160 pays différents avec un pot de terre de leur pays et ils ont mis la terre de tous ces pays dans un grand pot pour symboliser l'union de la terre des pays pour que ce soit le lieu de tous. La symbolique est belle, maintenant ce qui s'est passé dans la pratique très concrètement,ce qui est bien c'est qu'ils ont reforesté. C'est merveilleux car c'était un désert. Ce qui s'est passé de mal, c'est que comme le territoire était grand et qu'il n'y avait pas de routes, au lieu de respecter le projet initial qui était un plan architectural avec une cohérence, du moins relative puisque le premier dessin était des cercles et ensuite c'était une galaxie. Dans la pratique, selon les dires d'un administrateur, ça n'a pas été fait puisque les gens partaient pendant la journée, dormaient dans les coins où ils allaient reforester et donc créaient une petite cabane, puis un abris en torchis, etc, et finalement s'installaient dans des coins. Cela a créé au final une trentaine de petits hameaux qui ont tous pris des noms et donc ils n'ont pas pu créer un centre comme ils en avaient le projet. Ils ont tout de même créé un city town hall et pendant les 20 premières années il y a eu un rejet de l'argent, du modèle économique, du management et ils ont diabolisé une part de la cohérence d'une société. Maintenant ils ont créé des entreprises dans l'esprit de l'économie solidaire qui exportent des papyrus, des encens, etc. Et ils ont créé un système d'argent interne. Ce qu'il y a d'intéressant et qu'il n'y a pas de propriété privée mais il y a un droit d'usage à vie. Il y a donc une économie fonctionnelle à l'oeuvre ce qui est intéressant. La dernière chose est que ça reste un lieu d'accueil d'initiatives créatives notamment n'importe qui peut y aller pour monter une école avec une méthode pédagogique nouvelle, organiser une micro-entreprise, etc. Le point faible et que si l'on regarde la carte d'Auroville, elle est constellée d'enclave propriétés de Tamouls, mais des micro-enclaves qui peuvent ne faire que 50m sur 10 et où ils vivent à des dizaines et c'est eux qui fournissent la main-d'oeuvre. Il y a donc une situation de post-colonialisme avec des occidentaux idéalistes et peu argentés qui fournissent du travail à des tamouls qui viennent juste parce qu'il y a des occidentaux qui ont un pouvoir d'achat plus grand. C'est donc biaisé car c'était une ville ouverte. C'est pourquoi Ecopol est une ville fermée, c'est-à-dire qu'on ne peut pas y entrer sans avoir eu une série de filtres d'évaluations de compétences, de réservation de chambre, etc. C'est comme dans un aéroport, si on veut être résident il y a tout un travail de cohabitation. À Auroville c'est un système de ville ouverte et maison fermée alors que l'Ecopol sera une ville fermée avec des maisons ouvertes. Pratiquement cela implique des maisons sans serrures, tout le monde laisse tout ouvert sans risque car il n'y a pas de vol, tout le monde se connaît, se respecte et s'apprécie. C'est un lieu qui est protégé des concurrences déloyales, du néo-libéralisme et de la charité, c'est-à-dire d'un libéralisme oligarchique qui a une économie de marché biaisée par des oligopoles et par l'état assistentialiste. Il n'y a donc pas de charité sauf pour des personnes qui souffrent d'un cancer par exemple ou qui arrivent et doivent s'acclimater à une démarche non assistentialiste. C'est à l'envers d'une société qui d'un côté donne la possibilité de détruire l'autre et de l'autre, va donner la charité pour passer pour un gentil une fois qu'elle a détruit l'autre. L'intérêt d'Auroville est donc le fait qu'il y ait beaucoup de micro-entreprises, le fait que ce soit indépendant de l'état, il y a des gens qui se plaignent de devoir quitter la maison qu'ils ont construite
contre juste un peu d'argent pour rebondir mais sans pouvoir revendre la terre. La réalité est qu'Auroville est une place à part qu'on doit laisser tranquille. Ils ne sont pas rentré dans une dynamique avec droit de propriété, etc.