Quand Smala découvre les écovillages
mots-clé:''écologie communautaire,cohabitat,éco-lieu,écovillage,communauté de pratiques,revenus sur place,animation socioculturelle,modèle économique.
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Dès 2002 : nous avons commencé à entendre parler du mouvement des écovillages. En surfant sur le web, nous découvrons un monde qui nous parle, des expériences qui nous inspirent, dont on se sent proche. Alors nous visitons quelques-uns des fleurons du réseau mondial des écovillages comme Torri Superiore, Findhorn et Auroville, ainsi que les premiers écoquartiers. Nous louons même des bus pour visiter en équipe des écolieux, suscitant des vocations similaires dans notre région auprès d'autres groupes d'écoquartier, agenda 21, etc... Nous découvrons les points communs avec nos démarches – c'est très inspirant.
Les écovillages, ce sont les seuls lieux qui, comme les maisons Smala, incluent logement, animation socioculturelle et incubation d'entreprises sociales. Ils ont beaucoup à nous apprendre. Nous découvrons aussi avec intérêt qu'à force de déménager et de devoir recréer partiellement la dynamique de grofupe, sur certains aspects, nous avons aiguisé nos méthodes et réussi à prévenir de nombreux problèmes structurels qui freinent ou bloquent la dynamique de groupe dans ces lieux visités. Vu que nous avons dû démarrer plusieurs dizaines de fois des lieux de vie communautaire, c'est comme si nous avions créé plusieurs dizaines de communautés. L'expérience devient expertise. Nous passons d'apprentis à maître dans l'art d'incuber une communauté de vie. Cet art s’exprime par des règles qui favorisent la durabilité des relations dans le groupe.
Par exemple, chez Smala, il n'y a pas de bénévolat obligatoire. Pour les tâches ménagères par exemple, nous appliquons le principe de payer d'abord pour le nettoyage des espaces communs, et c'est seulement après avoir nettoyé qu'on demande à être payé. Nous stimulons très activement la réalisation de toutes les prestations par des co-habitants, pour éviter de dépendre de prestataires externes. Ainsi l'argent reste entre co-habitants, dans un contexte de commerce équitable plus que de diabolisation de l'argent ou de refus de formaliser les questions de la monétarisation des relations entre co-habitants. Cela favorise la convivialité et la reconnaissance mutuelle tout autant que le commerce équitable. Autre règle : pour éviter les ghettos de genre (seulement des étudiants, seulement des familles, seulement des artistes...), nous définissons le profil des personnes ayant la priorité sur les locaux vacants en fonction des fonctions et profils insuffisamment représentés, et non pas en fonction des similarités. Car il est évident qu'un artiste aura tendance à souhaiter accueillir en priorité des artistes comme nouveaux arrivants. Mais cela n'aidera pas la communauté à rester équilibrée. Des gestionnaires et administrateurs seraient plus utile pour l'équilibre du groupe. C'est ainsi que nous fonctionnons.
Plus largement, bien que nos valeurs soient humanistes et que certains nous qualifient d'idéalistes, bien que notre créativité soit restée intacte et au coeur de notre quotidien, nous avons appris à gérer des fonds publics, par obligation de survie et souci d'intégration dans la culture socio-économique existante. Notre équipe de direction est devenue relativement bonne dans le management de projets complexes. Nous réussissons très bien à faire valider nos rapports financiers par des audits externes. Nous avons aussi des modèles de contrats immobiliers ou de travail relativement plus solides que d'autres éco-lieux, qui eux fonctionnent 100% à la confiance. Nous appliquons la formule 90% confiance et 10% contrôle.