Les réseaux sociaux
Dans un monde complexe comme notre société globalisée du 21e siècle, en constante évolution où toutes les actions sont le fait de spécialistes (en construction, en pédagogique...), il est courant de s'adresser à ceux que l'on connait pour demander des conseils et des explications. Nous ne pouvons pas tout savoir et nous devons donc faire appel à nos proches pour trouver des informations. N'est-il pas courants d'envoyer un message dont le contenu serait:
"Toi qui a de l'expérience dans ce domaine pourrais-tu me donner un conseil, pourrais-tu m'aiguiller? Qu'est-ce que t'en penses? Comment réagir?"
C'est à partir de ce constat que ce sont créés les réseaux sociaux. Le principe est simple: permettre à des gens qui partagent des intérêts communs de se rencontrer et d'intéragir. L'usage des réseaux sociaux n'est que la prolongation d'une dynamique qui existait déjà avant l'aire numérique. Aujourd'hui, solliciter de l'aide est devenu beaucoup plus facile. La traçabilité des conversations dans les forums nous permet d'avoir une vision globale de toutes les expertises dans tous les domaines.
Ma participation à différents réseaux sociaux sur le web, réunissant des acteurs internationaux autant que locaux, œuvrant pour "un monde meilleur", valorisant le bien commun, la justice, les pratiques durables, m'a montré à quel point, ces groupes n'étaient pas homogènes et qu'ils représentaient une grande diversité. Comme les valeurs défendues par ces groupes me paraissaient essentielles et profondes, il m'a semblé important de contribuer à densifier les liens entre eux. La densification du réseau représente la dimension quantitative des liens. Assurer la qualité des liens, c'est à dire une plus grande capacité, entre les acteurs, à coopérer sur des bases encore plus précises, encore plus saines, encore plus efficaces, est peut être la dimension la plus importante.
Concrètement: outils de gestion des performances
Il faut tout d'abord, accepter de s'ouvrir à certaines pratiques de la culture de la performance. Des outils comme les objectifs "SMART", comme les indicateurs de performances et plus largement comme le scoring et le rating assurent la qualité de la gestion et permettent d'évaluer la contribution des personnes constituant un groupe.
Néanmoins, on ne peut ignorer que ces contributions de qualité ont pour finalité d'avoir les meilleurs résultats possibles, sans prendre en compte l'éthique.
La gestion de la performance s'applique tout autant à la gestion d'une écoville qu'à la gestion de vente d'armes. Bien qu'une fabrique d'armes génère des revenus permettant de nourrir toute une région, la finalité reste de fabriquer et de distribuer des armes semant la terreur. L'application de ces outils de gestion peut effectivement être considérée comme inutile car contribuant à une activité fortement critiquable. On peut étendre cette réflexion à l'industrie automobile par exemple. C'est un secteur créateur d'emploi, mais également fortement polluant et dont la finalité n'est pas indispensable.
Lorsque, et c'est l'objectif de cet article, on peut mettre ces outils de gestion des performances au service d'une écologie profonde et globale et de la qualité d'un projet ces outils deviennent parfaitement utiles.
Imaginez que dans des réseaux tels que: les pionniers du changement, l'économie solidaire, le microcrédit ou la reforestation; des acteurs proposent l'utilisation d'une plateforme web avec des indicateurs permettant d'avoir un "feedback" réel, sur la qualité de leurs contributions.
Cette plateforme pourrait recueillir les réactions des partenaires, des clients et des prestataires, elle pourrait leur permettre de valider si, oui ou non, la prestation a été réalisée dans les délais. Pour s'assurer de la bonne utilisation de la plateforme un contrat écrit simple, clair, lisible et défini avec précision serait établi. De plus, les coûts budgétaires pourraient être maitrisés et complétés selon le type de prestation.
Ces éléments de la culture du "management" d'entreprise, utilisés par les acteurs des réseaux cités ci-dessus serviraient les valeurs communes et permettrait de respecter les engagements pris envers l'ensemble de leurs réseaux.
Pourquoi mettre en place tout ceci?
Une des grandes limites des acteurs du bien commun et de l'innovation sociale est leur capacité à "faire confiance" ou à "coopérer" avec des acteurs n'appartenant pas à leur réseau social. Il est plus simple de faire confiance aux personnes avec qui on entretient des liens direct, qu'avec ceux que l'on connait peu. Il n'existe, à ce jour, aucun réseau, combinant la qualité du management et les valeurs de durabilité, éthique, solidarité et bien commun.
Un des éléments fondamentaux de cette culture numérique libre est de proposer cette combinaison. Au sein de l'Ecopol, cette innovation sera mise en place. Tant dans le lieu central que dans le réseau d'ambassades.
Les compétences nécessaires pour atteindre cet objectif ne sont pas tant des compétences de "surhomme", bardé de diplômes et agissant mécaniquement. Au contraire, ce sont des compétences larges, basées sur la curiosité, la capacité à se remettre en question, la faculté d'apprendre de ses erreurs, l'humilité, l'engagement régulier sur le long terme, et la connaissance de ses faiblesses tant sociale que professionnelle. Ces compétences permettent au quotidien de ne pas déranger collègues et compagnons de vie. afin qu'elles ne pèsent pas sur les partenaires et collègues dans la vie.
Les acquérir est une des clé d'Ecopol, cela demande une certaine expérience de la vie, une fois acquises elle sont de vrais armes à l'heure de comprendre et de relever les défis contemporains.
Au sein de l'Ecopol, cette démarche d'acquisition sera faite en commun, tous ensemble intuitifs ou expérimentés. Elle deviendra réalité si nous acceptons que la technologie soit au service de l'homme, de façon à réduire l'écart entre nos valeurs et nos pratiques.
L'outil web d'Ecopol, nécessitera que chacun fasse l'effort: de se profiler, de présenter ses projets à ses pairs, de demander des retours et des évaluations sur la qualité de ses prestations. Ainsi, le degré de fiabilité et la qualité des projets (ampleur, durée, impact, enjeux) sera raisonnablement mesurable, ce qui permettra des mises en relation entre "entrepreneurs sociaux, agents du changement..."
Cette nouvelle utilisation du web et la nouvelle manière de considérer les compétences de chacun permettra d'allier éthique et efficacité. A travers tout cela, c'est un immense message d'espoir qui se dessine.