Un grand bateau solaire pour les voyageurs

De Wiki ECOPOL

"A la manière de ces gangsters qui brutalisent un commerçant pour le forcer à accepter leur coûteuse « protection », l'automobile crée elle-même les distances qui la rendent obligatoire. Une véritable extorsion !" Quand vous voudrez, Brice Lalonde et Dominique Simonnet, (éd. Pauvert, 1978, chap. 2 Société ?, p. 79)

Un projet comme Ecopol, qui prévoit d'accueillir un bon nombre de visiteurs du monde entier pour découvrir la démarche, aura, bien entendu, un impact sur la nature, notamment à cause des avions que les visiteurs prendront pour se rendre sur place. Il est possible d'atténuer cet impact en acquérant un grand bateau pour faire un circuit Europe-Amérique du nord-Brésil. En effet, de nombreux projets de bateau de grande taille, mélangeant énergie solaire et voile révolutionnaire (qui ont des formes de parachutes) sont, aujourd'hui, en cours de développement. Par exemple, le projet "Planet Solar", en Suisse, qui est un bateau 100% solaire permettant jusqu'à 200 personnes d'y vivre et qui coûte qu'environ 10 millions d'euros. Ce bateau, qui commencera à être produit en plusieurs exemplaires vers 2015, et pourrait inclure des voiles et une traversée Portugal-Bahia en une dizaine de jours, voire moins, est tout à fait envisageable. Il n'est pas utopique d'imaginer qu'après quelques années de fonctionnement, les habitants d'Ecopol co-acquièrent, sous forme de coopérative, des parts de transports leur permettant de faire un ou plusieurs aller-retour par année, pour eux ou des gens de leur réseau. Ceci permettant d'assurer une liaison mensuelle entre le monde industriel et Bahia, et, ainsi, d'assurer une mobilité douce des résidents et voyageurs tout en leur permettant de jouer un vrai rôle d'ambassadeur, diffusant l'existence d'Ecopol dans le monde.

Profiter de la traversée en bateau pour se former

Un tel bateau pourrait facilement être associé aux programmes de certification de l'UE en matière de formation continue, qui, pour la plupart, sont basés sur la validation des acquis et de l'expérience sous forme de récits. Par récit, on entend des descriptions des activités menées. Par exemple, un maçon éco-constructeur expliquant comment il a monté des murs en chanvre, quels matériaux il a choisi, quelles difficultés il a rencontré et quelles preuves il peut donner des résultats obtenus avec des personnes ressources, ainsi que des photographies et des courriers de remerciement et de satisfaction des clients. Ceci lui permettant, au final, d'obtenir une certification de maçon éco-constructeur sans pour autant, nécessairement, avoir suivi des cours.


Quel est le lien entre ce type de démarche de validation des acquis et un transport en bateau ? Justement, faire un voyage en bateau, c'est aussi emprunter un chemin qui peut nous ouvrir à des reflets sur notre vie, nous permettre de prendre une pause pour effectuer une transition, non pas seulement extérieure mais aussi intérieure. De plus, quoi de plus beau que d'imaginer 100 à 200 personnes réunies sur un bateau fonctionnant aux énergies renouvelables, mangeant ensemble et parlant, tous les jours, pendant plusieurs heures, dans des groupes de travail, pour réfléchir à leur passé, restituer et mettre en valeur leur savoir-faire et définir des projets pour leurs prochaines étapes de vie. Tout ceci, dans le cadre d'un programme institutionnel leur permettant d'obtenir une reconnaissance formelle de leurs compétences, tout en étant dans un environnement social favorable, et en participant à des activités pratiques dynamisantes, telles que faire à manger ensemble et apprendre à se connaître pour, ensuite, mieux coopérer dans Ecopol ou avec d'autres lieux dans le monde.


Le littoral de Bahia fourmillant de projets d'écotourisme et d'écologie, il semble possible d'acquérir un tel bateau, non pas seulement avec les habitants d'Ecopol, mais avec de nombreux partenaires extérieurs car il est étonnant de voir à quel point les nouvelles générations, particulièrement les étudiants universitaires en quête de sens et de cohérence dans leur pratiques, en lien avec les valeurs du développement durable, sont en quête de moyens de mobilité douce pour voyager dans le monde, notamment avec des bateaux, des vélos, voire à pied.
On peut citer, par exemple, ces sympathisants de l'association SMALA, qui ont fait le choix de partir à pied, de Suisse jusqu'en Chine, pour s'inspirer du monde en voyageant de manière douce. Plus largement, toutes ces personnes qui préfèrent voyager en bateau, plutôt qu'en avion, afin de mûrir leur passage d'un continent à l'autre. Finalement, 8 à 10 jours étant une durée suffisamment modeste pour un transport Amérique du nord-Bahia ou Europe-Bahia (depuis le Portugal). De plus, le voyage étant combiné avec une possibilité de formation continue et de reconnaissance des acquis socioprofessionnels, il est tout à fait envisageable que des personnes, en pleine vie active, puissent prendre une semaine de formation à l'aller, une semaine de vacances au retour, en séjournant 2 ou 3 semaines sur place, chaque année. Cela leur permettrait de se ressourcer tout en se développant, grâce à la dynamique d'Ecopol.