Les cyberdépendances et comment les combattre
Sommaire
La cyberdépendance individuelle
1980. Claude, jeune fille de 18 ans passe ses soirées et son temps libre dans les centres commerciaux. Entre deux ou trois conversations avec ses copines, elle s'achète des vêtements et regarde une quantité d'objets loufoques dans les vitrines. Elle grignote sur le pouce, téléphone à sa cousine en observant de loin la paire de chaussure fluo de ses rêves. Son aire de jeux c’est la ville. Ses parents s’inquiètent de la voir trainer dans les rues. Les experts y voient le signe incontestable d’une dépendance à la consommation.
2011. Claude, jeune homme de 18 ans passe ses soirées et son temps libre sur le web. Entre deux ou trois conversations sur les réseaux sociaux, il s’achète des vêtements en ligne et regarde une quantité astronomique de vidéos loufoques en ligne. Il mange devant son écran, téléphone devant son écran et depuis peu s’endort devant ce même écran. Son aire de jeux c’est la webosphère. Ses parents s’inquiètent de le voir passer des heures sur son ordinateur. Les experts y voient le signe incontestable d’une cyberdépendance.
Des cas comme Claude il en a existé et il en existe des millions, de tous les âges et niveaux sociaux ! Moins dangereuses que l’alcoolisme, que la dépendance aux médicaments ou drogues dures, la dépendance à la consommation et la cyberdépendance constituent tout de même des états réels à surveiller… mais sans paniquer.
Une vision négative
Ah la jeunesse, qu’elle est rebelle ! Chaque génération amène son lot de surprises et d’innovations sur un arrière-plan d’évolution technologique. Chaque génération s’inquiète des nouvelles habitudes développées par ses successeurs. On s’inquiéta de l’apparition du stylo à bille, de la télévision, des jeux vidéo… D’ailleurs ces derniers se développent considérablement depuis la fin des années 1980 et ne cessent de défrayer les chroniques. Des années ont passé depuis les premiers prototypes, mais la stigmatisation des joueurs reste et la peur inspirée par la blogosphère n’a fait qu’empirer. Même si aujourd’hui la moyenne d’âge des joueur-euse-s est de 35ans, la société bien pensante continue à s’inquiéter des activités numériques de sa plus jeune génération. Les jeux vidéo sont devenus responsables de tous les troubles et maux de l’adolescence. Parmi ceux-là les jeux vidéo violents sont les plus ravageurs, semble-t-il. Tous encouragent l’exclusion de la société, le mal-être, l’agressivité et la violence.
L’intérêt des jeux vidéo
Pourquoi les jeux vidéo sont-ils si attrayants ? N’en déplaise aux défenseurs de la thèse d’exclusion, ils représentent la possibilité de communiquer avec d’autres joueurs partageant la même passion. Les jeux sur le net les plus populaires sont ceux dans lesquels les moyens de communication sont bien développés. Dans lesquels pour gagner on s’allie à un groupe. La socialisation est donc au cœur des jeux vidéo, tout comme la formation d’un esprit critique par l’émulation, ou comme l’éclosion de sa personnalité par le biais de la diversité d’activités socio-éducatives. Dans son livre « maîtres ou esclaves du numérique », Benoît Sillard met en lumière les compétences souvent antagonistes qui sont développées sur cette aire de jeux : coordination et compétition, concentration et détente, combativité et partage, répétition et motivation, apprentissage et plaisir ainsi que isolement et ouverture. Dans l’ensemble Internet propose aux internautes des offres de toutes sortes, accessibles d’un seul clic : vidéos, jeux virtuels, réseaux sociaux, courriels, blogs, wikis, sites pornographiques, messageries instantanées,… Chacun peut donc rapidement y trouver son bonheur. Il fournit également une panoplie très interactive d’informations. Pour trouver, il faut chercher, il faut participer, poser des questions sur des forums,… de quoi développer d’intéressantes compétences netoyennes.
De l’intérêt à l’obsession
Porter de l’intérêt démesuré aux jeux vidéo ou à Internet n’est intrinsèquement pas déraisonnable. Il est tout à fait possible de s’épanouir en pratiquant une activité numérique qui nous plaît. Cependant il faut être très attentif au fait de ne pas devenir esclave de son activité, de ne pas vendre son âme contre quelques nouvelles actualisations de sa page Facebook. Dans ce cas on parle d’obsessions incontrôlables qui dirigent et non plus servent notre bien-être. Le passage de l’intérêt à l’obsession se fait en général de manière tout à fait anodine. On commence par s’intéresser à Internet et y développer des capacités connexes, puis on plonge dans cet univers fantastique qui apporte satisfaction et/ou affection. Enfin, Internet se mute en échappatoire de la vie réelle, une sorte d’Eden retrouvé.
Comment sortir d’une cyberdépendance
« La dépendance peut toujours revenir, l’essentiel est de la prévenir » (Proverbe Zen, auteur inconnu)
La cyberdépendance n’est pas forcément simple à combattre. Allumer l’ordinateur, naviguer sur le Web, obtenir des réponses rapides, quoi de plus simple comme activité bon marché et proche de chez vous ? Internet garantit beaucoup de services en un temps record et bride de ce fait les autres activités extérieures parfois bien plus bénéfiques. Beaucoup d’experts recommandent de trouver une nouvelle activité (sportive, musicale, culturelle,…) proche du lieu de résidence afin de diminuer au mieux les risques de flemme ou d’abandon. Ils préconisent également l’application dans la vie réelle des éléments et comportements appris sur le cyberespace.
La cyberdépendance collective
1980. Claude prend le train les écouteurs de son walkman jaune dans les oreilles. Elle aperçoit de loin un agent de mouvement prêt à abaisser un levier pour aiguiller les rails du train.
2011. Claude prend le train les écouteurs de son smartphone dans les oreilles. Il n’aperçoit pas d’agents de mouvement sur les rails : tout est informatisé. Ils aiguillent les trains de leur bureau, en quelques clics.
Les structures sociétales ont créé de nouvelles aires de coordination des efforts totalement dépendantes du numérique. Aujourd’hui notre vie est informatisée et ne peut s’en détacher. D’une part parce qu’Internet est devenu l’outil de cohésion social numéro un, et d’autre part car il n’existe aucune autre alternative. Ce manque de solutions crée une vraie dépendance nouvelle : la cyberdépendance collective. Allons-nous tenter de nous en sevrer ? ou plutôt, pouvons-nous nous en sevrer ?
Quelques sites utiles
http://www.epn-ressources.be : site destiné à tester sa cyberdépendance
http://www.medsyn.fr : site renseignant les échelles de dépistage de la cyberdépendance
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Sources et notes
http://www.controle-parental.net/cyberdependance.html
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/saee/psychologie/pdf/cyberdependance.pdf
http://www.redpsy.com/infopsy/cyberdependance.html
Sources iconographiques
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