Introduction au chapitre III

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Révision datée du 26 septembre 2011 à 07:59 par Cyrilrelecture (discussion | contributions) (Intro sur démocratie karmique)

Intro / intention

Sujets à aborder :

- panorama des initiatives citoyennes dans la société de l'information

- nouvelle forme de militantisme

- conscience qu'il y a un bien commun à préserver


Usages du numérique sans conscience:

- les journalistes qui disent site internet au lieu de site Web

- usage des écrans en rétro-projection ou d'un écran d'ordinateur

- usage des logiciels libres ou propriétaires

- diversité des fournisseurs d'accès favorisant la neutralité du net


Intro sur démocratie karmique

Au début de l'histoire de l'humanité, nous avions des comportements reptiliens : qui avait envie de quelque chose se l'appropriait sans états d'âme. Petit à petit, des embryons de règles ont permis de favoriser l'émergence d'une équité des chances. La première règle est la loi du talion : tant que tu me fiches la paix, je te fiche la paix ; si tu me pètes un œil, je te pète un œil, et pour les dents, même motif, même punition. Puis sont apparus les royaumes, dirigés par des souverains plus ou moins bienveillants, qui prodiguèrent divers services à leurs sujets eux-mêmes plus ou moins consentants, en échange de la reconnaissance de leur royal statut. La Grèce antique, d'abord, puis la fin du Moyen Age, donnèrent naissance aux premières formes de démocratie, bientôt suivies, en Europe, par les premières constitutions, chargées de réduire le pouvoir monarchique et d'encourager les groupes méritants, à commencer par la bourgeoisie, la plus apte, alors, à gérer les questions de commerce. Les révolutions anglaise, française, américaine, sans oublier le reste du monde, déclenchèrent l'éclosion des démocraties dites modernes : chacun y a le droit de s'exprimer, notamment par un droit de vote progressivement accordé à tous les citoyens mâles propriétaires d'une terre, puis même à ceux qui n'en possèdent pas. Enfin, mais tardivement, le droit de vote fut consenti aux femmes. Ce que l'on appelle aujourd'hui la démocratie universelle, fruit de ces avancées successives, s'appuie sur la Déclaration des droits de l'homme. L'histoire n'en a pas pour autant atteint son terme. Ainsi la fin du vingtième siècle a vu l'apparition d'initiatives encore inédites, parmi lesquelles, par exemple, le système de budget participatif développé à Porto Alegre : les élus locaux de cette ville brésilienne ont en effet proposé aux habitants des quartiers de décider eux-mêmes de l'usage qui sera fait de leurs impôts - amélioration de la sécurité policière, aménagement d'un parc, financement d'un centre d'animation sociale ou culturelle, création de micro-entreprises, c'est à eux de choisir ; quelle que soit l'option adoptée, elle témoigne du développement d'une forme de démocratie plus vivante que jamais. A quelle étape faut-il se préparer, après cette démocratie qu'on peut appeller participative ? Peut-être la démocratie "karmique". En théorie, on pourrait la décrire comme le système organisant le contrôle de l'"agenda" collectif par les plus méritants des citoyens. Prenons l'exemple d'une communauté virtuelle où sont postés des articles que chacun est invité, s'il le souhaite, à commenter. Tous les membres de cette communauté disposeraient d'un capital de points à attribuer aux commentaires existants afin de marquer leur approbation ou leur désapprobation. Dans un tel système, le visiteur qui n'a pas le temps de lire tous les commentaires publiés passera, de fait, moins de temps devant son écran ; il pourra se limiter à la lecture des plus importants. Mais surtout, les contributeurs dont les commentaires auront obtenu le plus de suffrages (points)seront logiquement considérés comme les plus méritants : ils auront permis d'éviter que le débat ne tourne en rond, ne dévie de sa direction originelle, et souvent aidé à le clarifier, parfois même à le conclure (provisoirement) par la pertinence de leurs arguments. Aux plus méritants reviendra donc le meilleur karma, dont les spiritualités orientales nous ont appris qu'il représente la somme des contributions de chacun dans ses « vies antérieures » et les étapes précédentes de son existence en cours. La démocratie karmique repose sur l'idée que les détenteurs du meilleur karma obtiennent le droit de déterminer les prochains débats portés sur la place publique, parmi les nombreux thèmes proposés par les participants à la communauté. Ceux qui se retrouvent ainsi à contrôler l'agenda collectif ne sont donc pas des élus d'un jour, indéboulonnables et indéfiniment décisionnaires, quels que soient leurs mérites réels. Le pouvoir "karmique" n'est plus monnayable, ce qui permet de faire sauter l'un des derniers verrous de la démocratie - le contrôle abusif ou usurpé de l'agenda collectif. La culture du mérite permet de briller, par la qualité de ses interventions, ou de disparaître ; les participants actifs se sont peu à peu formés, ils ont conquis une légitimité propice à leur insertion sociale. Ils laisseront des traces témoignant qu'ils ont su gagner auprès de leurs pairs une large reconnaissance. Ces communautés d'un type nouveau existent déjà. Les plus légitimes et les plus actives d'entre elles sont notamment celles qui traitent des enjeux sociotechniques soulevés par la société de l'information, telles que Slashdot dans le monde anglophone et ??(15'17) dans le monde francophone : l'une et l'autre abordent les thématiques les plus amples. La démocratie karmique gagne également peu à peu du terrain dans le monde journalistique, grâce à des médias tels que Mediapart, qui invite à noter les commentaires, ou des journaux comme OMA news, qui rémunère ses contributeurs en fonction de la qualité et de la quantité de leur apport, validées les autres lecteurs, autrement dit par les pairs, par les « consomm'acteurs » de l'information. Il n'est pas interdit d'imaginer une application encore élargie de la démocratie karmique, en particulier aux questions liées à la gestion des ressources communes comme l'eau, l'air, l'électricité, ou à l'alimentation ; en l'espèce, des initiatives embryonnaires ont déjà vu le jour.

définir le principe en s'ouvrant un petit peu, mettre en évidence les solutions de la démocratie karmique qui sont dominantes, qui sont encore assez peu au service du bien commun, comme par exemple le mouvement Open Source dont Google est un des acteurs et justement tous ces mouvements un peu intermédiaires, les Creative Commons aussi. On voit qu'il y a déjà cette culture de reconnaissance et de valeur, mais qu'elle est pas suffisamment affinée, et de l'autre côté ben justement on reprend les slashdot...

Citoyen: Slashdot, Linuxfr, etc. Proches de Condorcet, rappeler que la démocratie karmique englobe Condorcet, dire que c'est l'union de la culture occidentale et orientale

Paragraphe repris de l'article "Fracture numérique"

La fracture entre ceux qui utilisent ces technologies numériques pour s'auto-exclure et ceux qui utilisent pour l'auto-inclure de la société humaine. Car si Internet est une arme, elle peut aussi se retourner contre nous si on n'y prend pas garde ; nous faire perdre la santé physique et mentale, en nous déconnectant de notre corps et de notre esprit. Nous transformer en consommateurs-pollueurs, au lieu de nous donner les moyens de réduire les dégâts. C'est le nouveau défi posé par l'omniprésence d'Internet au quotidien. Apprendre à utiliser ces outils avec cohérence, pertinence, sans se laisser envahir. Apprendre à distinguer la publicité de l'information, à débattre des usages. A identifier les sources de l'information et sa pertinence. A résister à la dictature de l'immédiat. A se changer les idées et sortir le nez de l'écran chaque quelques heures. A ne pas révéler sa vie privée tout en réussissant à bien se profiler sur le web. A lire les conditions d'usage des services web, et savoir dire non si les conditions sont injustes, même si tous ses amis sont sur le réseau social à la mode. Apprendre à faire des choix dans le supermarché numérique, à ne pas se limiter à consommer de l'information en devenant pleinement acteur de la société de l'information, plutôt qu'un esclave ou une oie qu'on gave. Et, au final, apprendre à tendre la main à son prochain, l'aider à s'inclure dans la société pour mieux vivre ensemble sur la même planète, avec un partage équitable des savoirs, tous reliés par Internet. Facile à dire, difficile à faire. Bonne nouvelle : nous sommes déjà sur le chemin d'un monde avec plus d'équité des chances. Car l'information, à la différence de l'argent, prend de la valeur lorsqu'elle est partagée.

Conclusion, reprise de l'article "histoire d'internet" :

Avec 3 grandes technologies ouvertes, la Société de l'Information est celle de l'intelligence collective, de la démocratie participative ou karmique. Mais uniquement des petits cocons de pionniers pratiquent cette forme de vie, peuplent ce continent de manière responsable, et ils nous ont laissé des messages très clairs pour que nous puissions pratiquer sur les mêmes bases qu'eux, tout en restant nous-même, et nous développant naturellement. Donc pour l'instant c'est une humanité face à un Internet en début d'adolescence, physiquement presque adulte, et pratiquement en construction, comme un adolescent face à la société de consommation, avec de fortes pressions pour imposer une vision unique et marchande, et des solutions pour le développement de communautés virtuelles durables et dynamiques, sensées et "progressistes".


Intro reprise de "a l'assaut des encyclopédies virtuelles"

Des ressources bien gardées

Il y a longtemps, le monde était composé de régions ayant chacune en son centre une cité plus ou moins protégée par des murailles. Avez-vous déjà vu un film moyenâgeux?
La vie du bourg s'organisait autour du château et de la cathédrale ou de l'église.
En cas d'attaque, la cité était protégée par les murailles, les ennemis devaient les franchir. Ces remparts protégeaient les populations.
Prendre le contrôle de la cité, allait de pair avec avoir la main mise sur toute la région. Une fois la ville fortifiée assiégée, les nouveaux gouverneurs régnaient sur toutes les terres, profitaient des productions de la ville et pouvaient encaisser les différents impôts.

Les prises d'assaut des cités s'expliquent par un besoin primaire de l'être humain: l'accès à des ressources rares.

Aujourd'hui tout a changé

Nous sommes dans une société de l'abondance: il y a trop de nourriture sur Terre. Une grande partie des récoltes de céréales nourrissent des animaux entassés dans des élevages industriels et qui finiront en burgers dans les assiettes des des pays dits développés. Alors que dans les pays du sud, les cultures vivrières, celles qui nourrrissent les populations, ont été remplacées par ces exploitations céréalières au service de la consommation. Les populations des pays en développement n'ont rien à se mettre dans l'assiette, il ne leur reste que les miettes, ou les produits venus du nord, vendu à un prix qu'ils ne peuvent honorer.

Les passeports de l'espace Shengen, des Etats Unis, de l'Australie ou encore du Japon sont de vrais laisser-passer. Bien qu'on puisse faire le tour de la planète, il demeure néanmoins, des espaces, interdits aux masses : les salons VIP, les réunions des groupes d'intérêts économiques privés, le site de séjour du G8 ou du G20, le forum économique de Davos et, bien sûr, les zones militaires.

Dans les sociétés où manger, n'est plus le problème du plus grand nombre, les assauts populaires ne se font plus pour des ressources naturelles. Les envahisseurs d'aujourd'hui, combattent les différentes formes de pouvoir en quête d'informations. Il y a quelques siècles, on était attiré par la matière, on voulait posséder plus de biens, de minéraux. Aujourd'hui, les populations des pays riches ne sont plus intéressées par les ressources limitées, elles les possèdent déjà en nombre suffisant. Elles se battent pour une autre chose, pour une ressource inépuisable: l'information.

Ce revirement du bien convoité est intéressant. Le parallèle prend encore plus de poids quand on se rend compte que matière et information ont des propriétés opposées: alors que l'échange fait varier la valeur de l'une, l'autre ne change pas de nature.

Prenons un exemple, si plusieurs personnes se partagent une somme, chacun en possèdera un certain pourcentage; mais si plusieurs personnes partagent une information, chacun possèdera la même chose...