Se former toute sa vie
savoir-faire, savoir-être, formation continue, formation à distance, eLearning, compétences transversales, participation individuelle, participation synergique
Dès l'enfance on peut apprendre un métier ou des attitudes. Généralement on développe les deux, néanmoins beaucoup défendent l'idée que la connaissance d'un métier est plus importante que l'acquisition de compétences transversales. Cependant, lorsque l'on maîtrise des savoirs-être, on est en mesure de s'adapter à de nombreuses situations, de réaliser différentes tâches, d'exercer plusieurs métiers.
En résumé, lorsque l'on possède de nombreux savoirs-être, tout s'offre à nous.
L'école n'insiste pas suffisamment sur l'enseignement des savoir-être. Or les savoirs-être s'apprennent. Il est possible de suivre un cours de gestion de conflit, de négociation, d'utilisation des chiffres, de gestion de l'information, etc.
Sommaire
- 1 La crise de l'éducation
- 2 La fin du tableau noir
- 3 L'Éducation durable
- 4 Un nouveau code culturel : le RTFM
- 5 Dont acte
- 6 Programme ECVET
- 7 Compétences clés pour l'éducation et la formation toute la vie
- 8 Les 10 aptitudes les plus prisées par les employeurs [4]
- 9 Participation synergique
- 10 Deux Quizz
- 11 Notes et références
- 12 Annexes
La crise de l'éducation
Nombreuses sont les sonnettes d'alarme qui décrivent la rupture de plus en plus marquée entre les modes d'enseignement « traditionnels » et les attentes des élèves.
Selon Le Monde de l'éducation les élèves ne sont plus que 21 % à penser que l'école leur sera utile pour leur vie sociale et professionnelle. En Europe, seulement 10 % des cours traitent de compétences « transversales » et complémentaires. Rares sont encore les occasions de participer à l'un de ces cours.
Il est important de redonner le goût à l'apprentissage.
On entend souvent:
« Je ne suis plus un enfant, c'est fini pour moi le temps de l'école, fichez-moi la paix avec vos formations! »
Mais dans un monde où les technologies prennent de plus en plus d'importance il est essentiel de pouvoir les utiliser. Les technologies accélératrices sont en évolution permanente. Il faut être capable de s'y adapter, et apprendre de façon continue reste le meilleur moyen d'être toujours en phase.
L'organisation d'un écolieu doit tenir compte de la dimension éducative. Il doit être possible de se former jour après jour et de pouvoir ainsi acquérir de nombreuses compétences transversales.
La fin du tableau noir
Dans certaines filières innovantes, comme le cursus d'économie de l'Université fédérale de Salvador de Bahia, au Brésil, ce sont les élèves qui assurent les cours. Il n'y a plus de tableau noir, les tables sont grandes et rondes au service de groupes de travail et de partage de savoir. Les enseignants sont présents à titre d'orientateurs, de facilitateurs et de validateurs. Les étudiants peuvent ainsi développer leurs capacités à analyser, à critiquer, à trier, à synthétiser et à restituer la matière étudiée, sous l'œil bienveillant des plus expérimentés.
Dans cette perspective, l'usage de l'Internet tend à se répandre rapidement. De plus en plus de cours de formation s'effectuent à distance. D'où l'intérêt de développer des compétences transversales en culture numérique.
L'Éducation durable
«Nous ne sommes pas humains, nous sommes en voie d'hominisation. »[1]
Si la formation à distance (alias « eLearning ») est en plein essor, il reste toutefois beaucoup à faire pour qu'étudiants et enseignants deviennent vraiment partenaires et ne limitent pas leur usage des ordinateurs au transfert de documents électroniques. Le jour où les systèmes éducatifs auront pour objectif commun d'améliorer les méthodes autant que les savoir-être, et de fait le patrimoine commun des connaissances de l'humanité, un grand pas en avant aura été accompli. Des plate-formes Internet conçues dans l'esprit de Wikipédia permettront alors à tous les corps de métier de débattre et de confronter leurs pratiques. Ce n'est pas une utopie. À modeste échelle, le changement est déjà en marche.
Un nouveau code culturel : le RTFM
L'évolution numérique a suscité l'émergence d'un nouveau code culturel bien spécifique, baptisé RTFM, autrement dit Read The Fucking Manual (en français plus châtié : Relis Ton Fichu Manuel). L'expression s'impose lorsque quelqu'un lance une question sans avoir au préalable pris le temps d'effectuer une recherche sur l'Internet pour vérifier si la réponse y était déjà accessible.
Répondre alors « RTFM », c'est signifier en substance : « Mon cher ami, développe tes compétences d'autoformation en ayant le réflexe de chercher par toi-même pendant un petit moment avant de poser la question à quelqu'un, car la réponse, tu peux la trouver toi-même facilement. » Le RTFM reste peu utilisé en dehors du monde des informaticiens, mais il traduit lui aussi l'importance croissante du développement des compétences transversales.
Dont acte
L'Internet favorise l'apprentissage par l'erreur. Une erreur signalée avec tact incite à la remise en question et à la progression.
Programme ECVET
Un vaste programme initié dans l'Union européenne dès les années 2000 permet de documenter et de certifier les compétences des autodidactes et des personnes au parcours atypique. Baptisé ECVET (European Credit system for Vocational Education and Training), ce système se développe comme la citoyenneté numérique : lentement et en profondeur. Avec l'ECVET, il devient possible, à tout âge, de faire reconnaître ses acquis au-delà des frontières d'un pays ou des compétences spécifiques d'un métier.
Plus d'informations sur http://www.europe-education-formation.fr/ecvet.php
Transition vers la formation durable[2]
De l'éducation formelle | ...vers l'éducation durable |
---|---|
Un contrôle pour le cursus | La construction de soi par le cursus |
Des connaissances fixes | La reconnaissance de l'incertitude |
La connaissance abstraite | La connaissance appliquée et locale |
Une expérience cognitive | La valorisation de l'affectif, du spirituel et du pratique |
L'intellect | La valorisation de l'intuition et des sentiments |
L'information et les données | Une connaissance plus profonde |
L'enseignement | L'apprentissage |
Les contenus | Les processus |
Des styles restreints d'apprentissages | Des styles multiples d'apprentissage |
L'instruction passive | L'enquête participative et critique |
L'apprentissage non critique | L'apprentissage réflexif |
La sélection et l'exclusion | L'inclusion sociale |
L'éducation formelle | L'apprentissage pour la vie |
Des spécialistes | Des généralistes chez les enseignants et les élèves |
L'individualisme | La communauté |
L'isolement institutionnel | L'engagement social et communautaire |
Les disciplines | L'inter- et la transdisciplinarité |
Les valeurs instrumentales | Un nouveau sens de l'intégration des éthiques sociale et écologique et de la responsabilité |
Des valeurs de compétition | Des valeurs de coopération |
Des indicateurs de performance quantitative | Des indicateurs de processus qualitatifs |
La valorisation du fait de savoir | La valorisation du « savoir être » |
Compétences clés pour l'éducation et la formation toute la vie
- Communication dans la langue maternelle
- Communication en langues étrangères
- Compétences mathématiques et compétences de base en sciences et technologies
- Compétences numériques
- Capacité d'apprendre à apprendre
- Compétences sociales et civiques
- Esprit d'initiative et d'entreprise
- Sensibilité et expression culturelles
Pour plus d'informations, www.ec.europa.eu[3]
Les 10 aptitudes les plus prisées par les employeurs [4]
- Habileté analytique ;
- Flexibilité, talents variés ;
- Aptitude interpersonnelle ;
- Aptitude à la communication orale et écrite ;
- Organisation, planification ;
- Gestion du temps ;
- Enthousiasme, motivation ;
- Qualités de chef (leadership) ;
- Initiative, dynamisme ;
- Esprit d'équipe.
Participation synergique
Ce schéma représente le passage d'une participation individuelle à une participation synergique. Il est applicable à tous les domaines. À l'école, par exemple, l'enseignant peut demander à l'élève de rendre un travail en lui remettant le document lui-même ou en postant un lien sur son portfolio. L'enseignant peut demander aux élèves de consulter leurs contributions respectives et de s'en inspirer, voire même de s'attribuer des évaluations réciproques qu'il pourra ensuite valider.
Exemple de méthode : obtenir une ou plusieurs évaluations spontanées de tiers ou de groupes de validation définis à l'avance. Les élèves peuvent aussi produire des projets communs en utilisant, par exemple, un Wiki. L'occasion leur est ainsi donnée de « co-créer », de manière approfondie et concrète.
L'enseignant peut également inciter ses élèves à dépasser la simple utilisation de sources en ajoutant à des œuvres collectives leurs contributions essentielles. Ainsi ils deviennent « petits contributeurs de grandes œuvres », plutôt que l'inverse. Ces différentes déclinaisons sont applicables aux secteurs du journalisme, de l'économie ou de la recherche scientifique.
Deux Quizz
Etes-vous formé à l'eCulture?
Les compétences en eCulture sont des compétences transversales utiles dans le monde du travail. C'est la responsabilité individuelle de chacun de les développer. Parmi les neuf options proposées ci-dessous, quelles sont les expériences ou compétences acquises dans l'utilisation des technologies Internet qui sont les plus à même d'être valorisées pour une activité professionnelle ? (Cinq bonnes réponses) :
- S'insérer dans des communautés de pratiques en ligne ;
- Modérer des forums ou des communautés en ligne, des articles sur un blog ou sur un site communautaire ;
- Installer soi-même un système d'exploitation sur son ordinateur ;
- Faire des échanges par voie électronique avec des personnes d'autres langues/cultures ;
- Chercher les meilleurs tarifs pour voyager à bon prix ;
- Faire des expériences de prise de responsabilité au sein d'un groupe ;
- Avoir construit son ordinateur à partir de pièces détachées et savoir remplacer le disque dur ;
- Avoir une présence en ligne (ePortfolio ou blog, par exemple) que l'on peut mettre valeur ;
- Télécharger de la musique et des séries TV avant tout le monde.
Comment publier un document sur l'Internet ?
Dans le cadre d'une formation, des camarades et moi-même avons produit en groupe un document d'une centaine de pages. Sachant que l'intérêt de ce travail dépasse le cadre où il a été produit, mes collègues et moi-même souhaitons le publier sur l'Internet pour toucher un large public. Quelles stratégies sont adéquates ? (Plusieurs bonnes réponses) :
- L'envoyer par courriel sous forme de document MS-Word à toutes les personnes que l'on connaît, en leur demandant de l'envoyer à leurs amis ;
- Mettre le document à disposition sur le site Internet préexistant de l'un des auteurs, en format texte, RTF, HTML et/ou PDF ;
- Plutôt que de le publier sur l'Internet, chercher un éditeur pour une publication papier ;
- Ça ne sert à rien car personne ne le lira, donc j'interdis à mes camarades de le publier sur l'Internet ;
- Chercher un site spécialisé qui pourrait trouver un intérêt à mettre à disposition notre document, afin de profiter de leur public existant ;
- Publier le document sur un moteur de recherche populaire afin que le plus grand nombre puisse le trouver.
Notes et références
- ↑ Patrice Van Eersel, journaliste-enquêteur et écrivain, dans Le 5e rêve, 1993, Grasset
- ↑ Stephen Sterling, consultant, repris et traduit par la revue durable n° 8 de 2005, dédié à l'éducation.
- ↑ http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/pdf/ll-learning/keycomp_fr.pdf
- ↑ Pierre Currie