Hackers: anges gardiens du monde numérique : Différence entre versions

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== Corps de l'article ==
 
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On distingue quatre familles d'utilisateurs astucieux de l'informatique:
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On distingue cinq familles d'utilisateurs astucieux de l'informatique :
  
* Hackers anges gardiens
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* les ''power users'' (utilisateurs avancés)
* Crackers ingénieux
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* les ''copieurs''
* Crackers malveillants
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* les ''hackers''
* Crackers copieurs
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* les ''crackers''
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* les ''script kiddies''
  
La distinction s'effectue en fonction de leurs actes concrets.
 
  
Hackers et crackers représentent deux familles d'informaticiens très astucieux. Ils passent beaucoup de temps à s'auto-former aux programmes logiciels en démarrant souvent très jeunes, stimulés par l'esprit ludique du numérique.
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Les ''power users'' sont des utilisateurs qui vont au-delà l'usage que ''Monsieur Tout-le-Monde'' fait de son ordinateur, ils explorent les fonctionnalités et options avancées, ils prennent des risques, se renseignent auprès d'informaticiens, échangent des astuces dans les forums, lisent des documentations techniques, ne tremblent pas devant un mode d'emploi. Au sein de leur entourage, ils font figurent de héros du numérique qui retrouvent les données effacées par erreur, qui font marcher cette imprimante que personne n'arrivait à utiliser ; ils sont capables d'installer et paramétrer des logiciels et, parfois même, de réinstaller leur système d'exploitation !
  
Les hackers trouvent des astuces pour améliorer les logiciels, comme un jardinier qui embellit un parc par petites touches. Ils contribuent à régler des problèmes informatiques qui concernent souvent des millions d'internautes. Ils s'investissent sans compter les heures, et bénévolement, pour la beauté de l'acte et le plaisir d'avoir trouvé la solution. Ils restent le plus souvent inconnus hors de leurs communautés virtuelles. Les meilleurs d'entre eux sont pourtant une nouvelle espèce d'anges gardiens modernes, qui assure un accès aisé au cyberespace.
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Les ''copieurs'' profitent de la volatilité de l'information numérique et de sa duplication instantanée à coût nul pour enfreindre la législation en matière de droits d'auteurs. Ils copient des documents numériques juridiquement protégés (images, films, musiques, logiciels). Ils commettent la grande majorité des usages illégaux mais ne sont pas nécessairement ni très astucieux, ni très dangereux. On peut les comparer aux buveurs de bière à l'époque de la prohibition aux États-Unis : vous vous souvenez peut-être de scènes de films où des consommateurs (illégaux) sont en train de boire un coup dans une cave à Chicago ou New-York ;  la police fait irruption et les buveurs prennent la fuite par une porte dérobée. Bien sûr, copier sans autorisation est illégal pour les créations dont les auteurs ne l'autorisent pas expressément ; néanmoins, la question de définir s'il est justifié de considérer la copie comme illégale est au cœur du débat sur l'évolution inéluctable des droits d'auteurs et du copyright. Et les avis sont très partagés. Il faut savoir que les solutions socio-économiques servant tant les intérêts des auteurs que ceux des consommateurs ont déjà été identifiées et testées. Elles émergent grâce aux acteurs de la culture libre qui est le fil rouge de la culture numérique. Elles s'inscrivent dans un cadre tout à fait légal. Elles sont simplement encore trop peu connues des artistes, des politiciens, des journalistes, des consommateurs et même des juristes, même s'ils sont censés connaître les options légales qui s'offrent à nous.
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Les hackers et crackers représentent deux familles d'informaticiens très astucieux. Ils passent beaucoup de temps à s'auto-former aux programmes logiciels en démarrant souvent très jeunes, stimulés par l'esprit ludique du numérique.
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Les hackers trouvent des astuces pour améliorer les logiciels, comme un jardinier qui embellit un parc grâce à son savoir-faire. Ils contribuent à régler des problèmes informatiques qui concernent souvent des millions d'internautes. Ils s'investissent sans compter les heures, parfois bénévolement, pour la beauté de l'acte et le plaisir d'avoir trouvé la solution à un problème qsu'ils ont identifié. Ils restent le plus souvent inconnus hors de leurs communautés ''virtuelles''. Les meilleurs d'entre eux sont pourtant une nouvelle espèce d'anges gardiens modernes, qui assure un accès aisé au cyberespace.
  
 
Article connexe (à créer par Séverine, relancer Théo): GNU, Debian et autres artistes du bien commun informatique.
 
Article connexe (à créer par Séverine, relancer Théo): GNU, Debian et autres artistes du bien commun informatique.
  
Quant aux crackers, on en distingue trois types bien différents:
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Quant aux crackers, on en distingue deux types :
  
1. Les crackers astucieux et bienveillants. Leur motivation est majoritairement d'identifier les failles de sécurité sur les réseaux, comme des biologistes qui traquent les virus pour anticiper les épidémies. Parmi ces crackers ingénieux, seule une petite minorité utilise cette compétence à des fins malveillantes. En effet, lorsqu'ils trouvent une faille de sécurité, la majorité des crackers contactent les responsables des programmes et se proposent d'aider à la réparer en utilisant leur expertise.
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1. Les crackers bienveillants ("white hats", symbolisés par un chapeau blanc). Leur motivation est majoritairement d'identifier les failles de sécurité sur les réseaux, comme des biologistes qui traquent les virus pour anticiper les épidémies. Parmi ces crackers, lorsqu'ils trouvent une faille de sécurité, la majorité des crackers contactent les responsables des programmes et se proposent d'aider à la réparer en utilisant leur expertise.
  
2. Les crackers astucieux et malveillants, pirates dangereux. En très faible minorité, c'est uniquement cette catégorie que l'on peut désigner comme "pirates à combattre". Ils réussissent parfois à entrer dans une base de données et dérobent des numéros de cartes de crédit ou prennent le contrôle de boîtes de courriels. Ils sont effectivement des dangers publics, mais ils représentent moins de 1 pour 1 million des hackers, pour donner un ordre de grandeur.
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2. Les crackers malveillants, pirates dangereux ("black hats", symbolisés par un chapeau noir). En très faible minorité, c'est uniquement cette catégorie que l'on peut désigner comme "pirates à combattre". Ils réussissent parfois à entrer dans une base de données et dérobent des numéros de cartes de crédit ou prennent le contrôle de boîtes de courriels. Ils sont effectivement des dangers publics, mais ils représentent moins de 1 pour 1 million des hackers, pour donner un ordre de grandeur.
  
3. Les crackers copieurs, pirates qui copient des documents numériques protégés (certains films, musiques, logiciels). Ils représentent la grande majorité des crackers mais ne sont ni très astucieux, ni très dangereux. On peut les comparer aux buveurs de bière à l'époque de la prohibition aux États-Unis (vous vous souvenez peut-être de scènes de films où des gens sont en train de boire un coup dans une cave à Chicago ou New-York, la police fait irruption et les buveurs prennent la fuite par une porte dérobée). Bien sûr, copier sans autorisation est illégal. Néanmoins, la question de définir s'il est justifié de considérer la copie comme illégale est au cœur du débat sur les enjeux des droits d'auteurs et du copyright. Et les avis sont très partagés. Il faut savoir que les solutions socio-économiques servant tant les intérêts des auteurs que ceux des consommateurs d'art ont déjà été identifiées et testées. Elles émergent au sein de la culture libre qui est le fil rouge de la culture numérique. Elles s'inscrivent dans un cadre tout à fait légal. Elles sont simplement encore trop peu connues des artistes, des politiciens, des journalistes, des consommateurs et même des juristes qui sont pourtant censés connaître les options légales qui s'offrent à nous. Alors les petits pirates, vous imaginez bien qu'ils n'en sont pas plus conscients que ça.
 
  
 
[Article connexe : culture libre]
 
[Article connexe : culture libre]
  
Comparer un copieur illégal de DVD à un braqueur de banque ou à un violeur de mineur semble donc bien excessif. C'est pourtant ce qui se fait couramment. Et c'est la source de bien des problèmes.
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Comparer un copieur illégal de DVD à un braqueur de banque ou à un violeur semble donc bien excessif. C'est pourtant ce qui se fait couramment. Et c'est la source de bien des problèmes.
  
 
Car pour corser la situation, de nouvelles lois ou projets de lois, telles que DADvSI, HADOPI et LOPPSI 2 en France, fleurissent dans de nombreux parlements pour déclarer les copieurs hors-la-loi, en les mettant dans le même paquet que les pédophiles et les terroristes sur Internet. Mais comme ces lois sont conçues, promues et votées par des personnes qui ne comprennent pas les propriétés socio-techniques du numérique, elles s'avèrent contre-productives, liberticides et inapplicables à large échelle. On perd du temps à dénoncer et à vouloir condamner les pirates sans y parvenir. On mélange tout et on s'embourbe collectivement. C'est une gabegie politico-juridique générée par la révolution numérique. Et les mesures à tendance discriminatoire pour punir les copieurs augmentent les jugements hâtifs et inexacts et la marginalisation des hackers.
 
Car pour corser la situation, de nouvelles lois ou projets de lois, telles que DADvSI, HADOPI et LOPPSI 2 en France, fleurissent dans de nombreux parlements pour déclarer les copieurs hors-la-loi, en les mettant dans le même paquet que les pédophiles et les terroristes sur Internet. Mais comme ces lois sont conçues, promues et votées par des personnes qui ne comprennent pas les propriétés socio-techniques du numérique, elles s'avèrent contre-productives, liberticides et inapplicables à large échelle. On perd du temps à dénoncer et à vouloir condamner les pirates sans y parvenir. On mélange tout et on s'embourbe collectivement. C'est une gabegie politico-juridique générée par la révolution numérique. Et les mesures à tendance discriminatoire pour punir les copieurs augmentent les jugements hâtifs et inexacts et la marginalisation des hackers.
  
En parallèle, la presse s'en mêle. Chamboulée par l'arrivée du numérique, la compression des personnels de rédaction et les fusions qui donnent tant de pouvoir à quelques magnats. Mise sous pression par l'industrie du divertissement, souvent co-propriétaire des médias cotés en bourse ou, en tout cas, gros annonceurs. Dans ces conditions, difficile de rester indépendant d'esprit et d'assurer une juste pesée des intérêts. Il ne faut alors pas s'étonner que les journalistes surnomment les copieurs "pirates" ou même détournent le sens du mot "hacker", et rajoutent une dose de sensationnel en traitant dans le même article de copie illégales, de pédophilie ou de vol de carte de crédit. Les journalistes jettent donc le discrédit sur toute leur corporation en oubliant généralement d'aborder les vrais enjeux de l'évolution du système du droit d'auteurs qui est à la base de la question de la copie.
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En parallèle, la presse s'en mêle. Chamboulée par l'arrivée du numérique, la compression des personnels de rédaction et les fusions qui donnent tant de pouvoir à quelques magnats des médias. Mise sous pression par l'industrie du divertissement, souvent co-propriétaire des médias cotés en bourse ou, en tout cas, gros annonceurs. Dans ces conditions, difficile de rester indépendant d'esprit et d'assurer une juste pesée des événements. Il ne faut alors pas s'étonner que les journalistes surnomment les copieurs "pirates" ou même détournent le sens du mot "hacker", et rajoutent une dose de sensationnel en traitant dans le même article de copie illégales, de pédophilie ou de vol de carte de crédit. Les journalistes jettent donc le discrédit sur toute leur corporation en oubliant généralement d'aborder les vrais enjeux de l'évolution du système du droit d'auteurs qui est à la base de la question de la copie.
  
Résultat des courses : depuis le début de l'informatique, on assimile une toute petite minorité de crackers dangereux aux anges gardiens de l'Internet, une poignée de délinquants aux chercheurs bienveillants de failles de sécurité et aux copieurs sous le manteau qui ne demandent qu'un débat de fond sur les systèmes de droits d'auteurs et du copyright. Mettez-vous, ne serait-ce qu'une minute, à la place des anges gardiens qui passent une bonne part de leur temps à veiller sur notre liberté d'expression et sur notre sécurité informatique en contribuant à anticiper les problèmes techniques... Il y a de quoi se sentir maltraité, injustement discriminé, marginalisé !
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Résultat des courses : depuis le début de l'informatique, on assimile une toute petite minorité de crackers dangereux aux anges gardiens de l'Internet, une poignée de délinquants aux chercheurs bienveillants de failles de sécurité et aux copieurs sous le manteau qui ne demandent qu'un débat de fond sur les systèmes de droits d'auteurs et du copyright. Mettez-vous, ne serait-ce qu'une minute, à la place des anges-gardiens qui passent une bonne part de leur temps à veiller sur notre liberté d'expression et sur notre sécurité informatique en contribuant à anticiper les problèmes techniques... Il y a de quoi se sentir maltraité, injustement discriminé, marginalisé !
  
 
A décharge de ceux qui stigmatisent les pirates, il faut admettre qu'une minorité de ces informaticiens astucieux cumule les intentions et fait donc partie de plusieurs familles, ce qui parfois brouille un peu les cartes. Souvent bienveillants, souvent copieurs, et parfois un petit coup de pub en faisant un sale coup. Néanmoins, les abus de cette minorité ne sont généralement que la conséquence d'une blessure, dont l'origine n'est autre que... le manque de reconnaissance de leurs bonnes actions ! Il suffit de lire le manifeste du hacker pour se rendre compte de l'éthique très saine qui les anime, et du sentiment d'exclusion qu'ils vivent dès l'enfance.
 
A décharge de ceux qui stigmatisent les pirates, il faut admettre qu'une minorité de ces informaticiens astucieux cumule les intentions et fait donc partie de plusieurs familles, ce qui parfois brouille un peu les cartes. Souvent bienveillants, souvent copieurs, et parfois un petit coup de pub en faisant un sale coup. Néanmoins, les abus de cette minorité ne sont généralement que la conséquence d'une blessure, dont l'origine n'est autre que... le manque de reconnaissance de leurs bonnes actions ! Il suffit de lire le manifeste du hacker pour se rendre compte de l'éthique très saine qui les anime, et du sentiment d'exclusion qu'ils vivent dès l'enfance.

Version du 3 septembre 2010 à 12:14

Reste à faire

Finaliser mise en page. Eventuellement trouver illustration-s

Titres et intros alternatives

Titre définitif à mettre pour cet article :

Hackers : anges gardiens du monde numérique.

Corps de l'article

On distingue cinq familles d'utilisateurs astucieux de l'informatique :

  • les power users (utilisateurs avancés)
  • les copieurs
  • les hackers
  • les crackers
  • les script kiddies


Les power users sont des utilisateurs qui vont au-delà l'usage que Monsieur Tout-le-Monde fait de son ordinateur, ils explorent les fonctionnalités et options avancées, ils prennent des risques, se renseignent auprès d'informaticiens, échangent des astuces dans les forums, lisent des documentations techniques, ne tremblent pas devant un mode d'emploi. Au sein de leur entourage, ils font figurent de héros du numérique qui retrouvent les données effacées par erreur, qui font marcher cette imprimante que personne n'arrivait à utiliser ; ils sont capables d'installer et paramétrer des logiciels et, parfois même, de réinstaller leur système d'exploitation !

Les copieurs profitent de la volatilité de l'information numérique et de sa duplication instantanée à coût nul pour enfreindre la législation en matière de droits d'auteurs. Ils copient des documents numériques juridiquement protégés (images, films, musiques, logiciels). Ils commettent la grande majorité des usages illégaux mais ne sont pas nécessairement ni très astucieux, ni très dangereux. On peut les comparer aux buveurs de bière à l'époque de la prohibition aux États-Unis : vous vous souvenez peut-être de scènes de films où des consommateurs (illégaux) sont en train de boire un coup dans une cave à Chicago ou New-York ; la police fait irruption et les buveurs prennent la fuite par une porte dérobée. Bien sûr, copier sans autorisation est illégal pour les créations dont les auteurs ne l'autorisent pas expressément ; néanmoins, la question de définir s'il est justifié de considérer la copie comme illégale est au cœur du débat sur l'évolution inéluctable des droits d'auteurs et du copyright. Et les avis sont très partagés. Il faut savoir que les solutions socio-économiques servant tant les intérêts des auteurs que ceux des consommateurs ont déjà été identifiées et testées. Elles émergent grâce aux acteurs de la culture libre qui est le fil rouge de la culture numérique. Elles s'inscrivent dans un cadre tout à fait légal. Elles sont simplement encore trop peu connues des artistes, des politiciens, des journalistes, des consommateurs et même des juristes, même s'ils sont censés connaître les options légales qui s'offrent à nous.

Les hackers et crackers représentent deux familles d'informaticiens très astucieux. Ils passent beaucoup de temps à s'auto-former aux programmes logiciels en démarrant souvent très jeunes, stimulés par l'esprit ludique du numérique.

Les hackers trouvent des astuces pour améliorer les logiciels, comme un jardinier qui embellit un parc grâce à son savoir-faire. Ils contribuent à régler des problèmes informatiques qui concernent souvent des millions d'internautes. Ils s'investissent sans compter les heures, parfois bénévolement, pour la beauté de l'acte et le plaisir d'avoir trouvé la solution à un problème qsu'ils ont identifié. Ils restent le plus souvent inconnus hors de leurs communautés virtuelles. Les meilleurs d'entre eux sont pourtant une nouvelle espèce d'anges gardiens modernes, qui assure un accès aisé au cyberespace.

Article connexe (à créer par Séverine, relancer Théo): GNU, Debian et autres artistes du bien commun informatique.

Quant aux crackers, on en distingue deux types :

1. Les crackers bienveillants ("white hats", symbolisés par un chapeau blanc). Leur motivation est majoritairement d'identifier les failles de sécurité sur les réseaux, comme des biologistes qui traquent les virus pour anticiper les épidémies. Parmi ces crackers, lorsqu'ils trouvent une faille de sécurité, la majorité des crackers contactent les responsables des programmes et se proposent d'aider à la réparer en utilisant leur expertise.

2. Les crackers malveillants, pirates dangereux ("black hats", symbolisés par un chapeau noir). En très faible minorité, c'est uniquement cette catégorie que l'on peut désigner comme "pirates à combattre". Ils réussissent parfois à entrer dans une base de données et dérobent des numéros de cartes de crédit ou prennent le contrôle de boîtes de courriels. Ils sont effectivement des dangers publics, mais ils représentent moins de 1 pour 1 million des hackers, pour donner un ordre de grandeur.


[Article connexe : culture libre]

Comparer un copieur illégal de DVD à un braqueur de banque ou à un violeur semble donc bien excessif. C'est pourtant ce qui se fait couramment. Et c'est la source de bien des problèmes.

Car pour corser la situation, de nouvelles lois ou projets de lois, telles que DADvSI, HADOPI et LOPPSI 2 en France, fleurissent dans de nombreux parlements pour déclarer les copieurs hors-la-loi, en les mettant dans le même paquet que les pédophiles et les terroristes sur Internet. Mais comme ces lois sont conçues, promues et votées par des personnes qui ne comprennent pas les propriétés socio-techniques du numérique, elles s'avèrent contre-productives, liberticides et inapplicables à large échelle. On perd du temps à dénoncer et à vouloir condamner les pirates sans y parvenir. On mélange tout et on s'embourbe collectivement. C'est une gabegie politico-juridique générée par la révolution numérique. Et les mesures à tendance discriminatoire pour punir les copieurs augmentent les jugements hâtifs et inexacts et la marginalisation des hackers.

En parallèle, la presse s'en mêle. Chamboulée par l'arrivée du numérique, la compression des personnels de rédaction et les fusions qui donnent tant de pouvoir à quelques magnats des médias. Mise sous pression par l'industrie du divertissement, souvent co-propriétaire des médias cotés en bourse ou, en tout cas, gros annonceurs. Dans ces conditions, difficile de rester indépendant d'esprit et d'assurer une juste pesée des événements. Il ne faut alors pas s'étonner que les journalistes surnomment les copieurs "pirates" ou même détournent le sens du mot "hacker", et rajoutent une dose de sensationnel en traitant dans le même article de copie illégales, de pédophilie ou de vol de carte de crédit. Les journalistes jettent donc le discrédit sur toute leur corporation en oubliant généralement d'aborder les vrais enjeux de l'évolution du système du droit d'auteurs qui est à la base de la question de la copie.

Résultat des courses : depuis le début de l'informatique, on assimile une toute petite minorité de crackers dangereux aux anges gardiens de l'Internet, une poignée de délinquants aux chercheurs bienveillants de failles de sécurité et aux copieurs sous le manteau qui ne demandent qu'un débat de fond sur les systèmes de droits d'auteurs et du copyright. Mettez-vous, ne serait-ce qu'une minute, à la place des anges-gardiens qui passent une bonne part de leur temps à veiller sur notre liberté d'expression et sur notre sécurité informatique en contribuant à anticiper les problèmes techniques... Il y a de quoi se sentir maltraité, injustement discriminé, marginalisé !

A décharge de ceux qui stigmatisent les pirates, il faut admettre qu'une minorité de ces informaticiens astucieux cumule les intentions et fait donc partie de plusieurs familles, ce qui parfois brouille un peu les cartes. Souvent bienveillants, souvent copieurs, et parfois un petit coup de pub en faisant un sale coup. Néanmoins, les abus de cette minorité ne sont généralement que la conséquence d'une blessure, dont l'origine n'est autre que... le manque de reconnaissance de leurs bonnes actions ! Il suffit de lire le manifeste du hacker pour se rendre compte de l'éthique très saine qui les anime, et du sentiment d'exclusion qu'ils vivent dès l'enfance.

Aussi, tenter de distinguer la minorité de crackers dangereux de tous les autres utilisateurs astucieux d'ordinateurs est un acte citoyen de grande valeur. C'est un grand pas vers la réconciliation sociale et la compréhension interculturelle.

Alors, que faire concrètement? En premier lieu, bien digérer cet article ; puis vérifier les sources sur le web [+ texte]. Enfin, une fois convaincu, faire sa petite contribution citoyenne :

  • Faire passer le message ;
  • Copier cet article ;
  • L'afficher au travail ;
  • Le diffuser à votre journal local ;
  • Faire des courriers de lecteurs aux publications faisant des assimilations abusives ;
  • Trouver des hackers, les inviter à manger, discuter, s'en inspirer.


Comment rencontrer des hackers ? Contacter le Groupes d'Utilisateurs de Logiciels Libres (GUL) le plus proche de chez vous Référence : http://aful.org/gul/liste

Générique

Non disponible pour le moment

Dominant

Non disponible pour le moment

Citoyen

Non disponible pour le moment

Citations diverses (en option)

Oui, je suis un criminel. Mon crime est celui de la curiosité. Mon crime est celui de juger les gens par ce qu'ils pensent et disent, pas selon leur apparence. Mon crime est de vous surpasser, quelque chose que vous ne me pardonnerez jamais. Extrait du Manifeste du hacker.

À ce jour, ce Manifeste est la profession de foi des hackers. Il sert de base éthique au hacking, et affirme qu'il y a dans cette activité un objectif qui supplante le désir égoïste d'exploiter ou de causer du tort aux autres. La technologie devrait être utilisée pour étendre nos horizons et essayer de maintenir la connaissance libre dans le monde.

Encart-s (en option)

Encart 1

Schéma à faire avec :

S'il ne faut retenir qu'une chose : Hackers = constructeurs, anges gardiens, artistes de l'informatique Crackers = parfois bienveillants, parfois abuseurs Pirate = souvent copieurs, rarement des dangers publics, il réclament une adaptation des lois, les nommer pirates c'est les stigmatiser et compliquer le débat Crackers ingénieux et malveillants = abuseurs véritables dangers public


Le saviez-vous ?

"Hacker est à l'origine un mot anglais signifiant bricoleur, bidouilleur. Utilisé pour désigner en informatique les programmeurs astucieux et débrouillards. Plus généralement, le terme désigne le possesseur d'une compétence technique capable de modifier un objet ou un mécanisme pour le détourner de ce qu'il était initialement censé faire."


3e encart, à ne mettre que s'il y a de la place, sinon mettre un lien depuis "vérifier les sources" sur [+ texte]

Cet article est-il objectif ?

Vérifier par vous-même les sources sur le Web. Et débattez au besoin. Vous verrez que ces définitions sont largement adoptées. Qu'au-delà des termes exacts, c'est le principe de distinction entre ces quatre activités qui s'impose naturellement, et que c'est l'essentiel du message. Vous verrez aussi qu'il existe néanmoins certains tentatives de [FUD] pour jeter le discrédit sur ces définitions en utilisant un fait aussi réel que peu significatif dans cette réflexion : le fait que certaines personnes changent de statut. Par exemple, en passant ponctuellement de crackeur bienveillant à cracker malveillant, le temps d'un méfait. Le bon sens voudra de toute façon que ces exceptions existent, quel que soit le sujet. Ceci n'enlève en rien la distinction cohérente à faire entre ces quatre groupes qui ont quatre intentions différentes.

Iconographie (en option)

Non disponible pour le moment

Sources (en option)

A faire par raph : trouver des forums où ces débats ont eu lieu, les poster sur cette article,

http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_du_hacker

http://www.erenumerique.fr/confessions_d_un_cracker_honnete_-art-1142-1.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cracker_%28informatique%29

http://www.liberation.fr/economie/0101651397-entreprises-du-hacker-a-l-ouvrage

http://www.phrack.org/issues.html?issue=7&id=3#article

http://www.disobey.com/devilshat/ds980702.htm

http://blogs.techrepublic.com.com/security/?p=4237&tag=nl.e101

Autres documents pour usages complémentaires (en option)

"Hacker est à l'origine un mot anglais signifiant bricoleur, bidouilleur, utilisé pour désigner en informatique les programmeurs astucieux et débrouillards. Plus généralement il désigne le possesseur d'une connaissance technique lui permettant de modifier un objet ou un mécanisme pour lui faire faire autre chose que ce qui était initialement prévu."

"la technologie devrait être utilisée pour étendre nos horizons et essayer de maintenir la connaissance libre dans le monde"

"Les hackers construisent et les crackers détruisent"

Confusion des termes par la presse: hackers sont confondus avec les crackers.

Les hackers commencent à être réhabilités et on demande leurs services: exemple article de Libé cité en Sources

Titre de l'article: à trouver Les enjeux citoyens, Les enjeux de société ou Écosystème inclusif ou exclusif ou rester sur Hackeur/Cracker, GNU/Linux Les deux exemples doivent aller ensemble

« Calomniez calomniez, il en restera toujours quelques chose! » disait Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler (à la base, la phrase est de Beaumarchais...).